Monsieur le Président, vous avez présidé aux destinées de la Chambre pendant 10 ans. Cette journée n'est peut-être pas différente de toutes les autres que vous avez passées dans ce fauteuil, à écouter d'interminables rappels au règlement qui n'en sont pas vraiment, à rendre vos décisions et à ramener l'ordre, encore et encore.
Mais bien sûr que cette journée est différente puisqu'il semble que ce soit la dernière où vous occuperez cette fonction. Il convient donc que nous vous rendions hommage, et je le fais au nom de notre chef, le député de Toronto—Danforth, et de tout le caucus du NPD.
Monsieur le Président, vous avez été élu ou acclamé dans cette fonction à quatre reprises, et ce n'est pas rien d'avoir réussi à obtenir le respect de la Chambre aussi souvent. Vous avez présidé cette institution à bien des moments critiques, notamment en ce jour de 2005 où, par votre vote, vous avez empêché l'adoption d'une motion de censure; c'était la première fois que le Président de la Chambre utilisait sa voix prépondérante pour départager un vote à égalité.
Monsieur le Président, vous nous laisserez le souvenir d'un homme juste, impartial et jovial.
Vous connaissez tous les rouages de la Chambre des communes, ces pratiques étranges que personne ne comprend vraiment mais qui, à certains moments, revêtent une importance critique pour cette institution et pour les Canadiens.
Mais par-dessus tout, monsieur le Président, vous nous laisserez le souvenir d'un homme qui a su prendre des décisions historiques sur la divulgation des documents relatifs à l'Afghanistan, entre autres, et sur des cas d'outrage au Parlement, et c'est d'ailleurs la raison pour laquelle nous sommes ici aujourd'hui.
Vous avez été notre protecteur et le protecteur du Parlement. Permettez-moi de citer un article du magazine Maclean's d'hier qui concluait très justement:
Malgré tous les discours catastrophiques sur la santé de notre démocratie parlementaire, [le Président] a su réaffirmer le pouvoir et la prééminence de la Chambre des communes.
Monsieur le Président, je vous souhaite bonne chance, au nom de tous les députés du NPD. Nous espérons que vous n'en êtes pas arrivé à murmurer « À l'ordre » dans votre sommeil. Nous vous remercions de vous être acquitté honorablement de vos responsabilités de Président; vous avez accompli un travail remarquable, pour lequel vous n'avez ménagé ni votre temps ni votre peine, ce dont nous sommes reconnaissants à votre famille.