Monsieur le Président, je suis reconnaissant d’avoir l’occasion aujourd’hui de faire part de mes réflexions sur le budget.
Je crois sincèrement que ce budget n’est qu’un tas de paroles creuses et de fanfaronnades. À mon avis, il manque de substance et il fera crouler les générations futures sous une dette faramineuse. Le pire, c’est que ce sont les jeunes, nos enfants et nos petits-enfants qui devront assumer le fardeau du remboursement de la dette monumentale que nous accumulerons au cours des années qui viennent.
Pendant la campagne électorale, le premier ministre avait promis de n’accumuler qu’un modeste déficit de 10 milliards de dollars, mais, peu de temps après les élections, il a rompu cette promesse. Il avait promis de rééquilibrer le budget, mais cette nouvelle promesse a été complètement abandonnée. Qui plus est, la dette nationale atteint des proportions vertigineuses.
Avant de continuer, je précise que je partagerai mon temps de parole avec la députée de Lethbridge.
Ce budget saigne ni plus ni moins la classe moyenne à blanc. Il ne fait qu’augmenter le coût de la vie pour les familles canadiennes de la classe moyenne. Il devient évident pour nous à la Chambre et pour les Canadiens partout au pays que le plan économique des libéraux ne fonctionne pas. Le budget de 2016 n’a pas réussi à créer des emplois ni à assurer la croissance de l'économie, et le budget de 2017 ne fait pas mieux.
Selon le Financial Post, 2016 a été l'une des années les plus difficiles sur le plan économique, avec une croissance de seulement 1,3 %. Le quotidien rapporte aussi que les perspectives économiques ne sont guère plus reluisantes et que le ministère des Finances du gouvernement fédéral prévoit lui-même que la croissance économique ne sera que de 1,6 % en moyenne jusqu’en 2030. Il indique en outre que, depuis l'arrivée du gouvernement libéral, les économistes du secteur privé révisent constamment à la baisse leurs attentes en matière de croissance économique. Fait encore plus troublant, les prévisions des mises à jour économiques du gouvernement fédéral diminuent sans cesse; elles ne sont plus que de 1,6 % dans le budget de 2017.
La chef de notre parti a signalé à raison que les propres statistiques du gouvernement révèlent que l’économie ne croît pas plus vite qu’avant le début de cette folie dépensière. Elle a aussi signalé à raison que les Canadiens travaillent moins d’heures et que leur salaire n'évolue pas au même rythme que le coût de la vie.
Le premier ministre ne devrait pas du tout être surpris par tout cela. On ne peut pas s’attendre à obtenir des résultats différents en utilisant les mêmes vieilles méthodes libérales qui consistent à imposer pour dépenser.
À l’instar de ce qu'ils ont fait dans le budget de 2016, les libéraux abandonnent cette année encore les petites entreprises. Les petites entreprises sont les plus grands employeurs de Canadiens, partout au pays. Pratiquement chaque entreprise a besoin d’un allégement fiscal, mais quand il s’agit de spiritueux, de vin et de bière, les libéraux ont décidé d’augmenter les taxes de 2 %. Cette hausse fiscale aura des répercussions très néfastes sur les établissements vinicoles, les microbrasseries et les petites distilleries de Niagara-Ouest, et les consommateurs devront encore une fois payer plus à la caisse en raison des nouvelles taxes additionnelles des libéraux.
J’ai reçu beaucoup de lettres d'acteurs de l’industrie vinicole, qui enjoignent au premier ministre et au ministre des Finances de réexaminer cette hausse de taxe malavisée. En Ontario, le vin figure parmi les produits agricoles présentant la plus forte valeur ajoutée, et l'augmentation de la taxe risque de plonger bon nombre de viticulteurs dans des difficultés économiques. Le vin, qui représente l'une des industries phares de l’Ontario, doit être soutenu et mis en valeur par le gouvernement fédéral, et non être pris pour cible de manière sélective.
Les effets à long terme sur les établissements vinicoles à l’échelle du Canada seront énormes, comme ils le seront sur d’autres maillons de la chaîne de valeur, notamment les travailleurs du domaine de la restauration, les barmans, les chauffeurs de camion de livraison et d’autres encore. Dans l’intérêt de la survie à long terme de l’industrie vinicole canadienne, le premier ministre et le ministre des Finances devraient porter attention à ce qu'on leur dit et envisager l’annulation immédiate de cette hausse fiscale.
L’industrie vinicole n’est pas la seule victime de la surimposition des libéraux. D’autres ressentiront aussi le contrecoup des mesures des libéraux. Par exemple, en ce qui concerne les usagers du transport en commun, environ 1,8 million de Canadiens devront payer des taxes et des prix plus élevés pour les laissez-passer d’autobus parce que les libéraux ont décidé d’éliminer le crédit d’impôt pour le transport en commun. Une analyse effectuée par la commission des transports de Toronto a révélé que l’élimination de ce crédit se traduira par une baisse de 2,5 millions des usagers du transport en commun à Toronto en 2017. Les services d’Uber et de covoiturage deviendront plus coûteux parce que les libéraux ont décidé de les soumettre à une taxe.
Il y a aussi, entre autres, les dons de médicaments; la garde d’enfants; les petits entrepreneurs, y compris les agriculteurs, les pêcheurs, les médecins, les avocats et les comptables; les sociétés pétrolières et gazières ainsi que l’industrie du tourisme.
À tout cela s’ajoutent les hausses fiscales imposées par les libéraux l’année dernière sur l’essence et le chauffage domestique et sur les comptes d’épargne des Canadiens, l’instauration de charges sociales supplémentaires pour les entreprises et la fin des allégements fiscaux pour le soccer et les leçons de piano des enfants. Il semble que, peu importe ce qu'ils font, les libéraux finissent toujours d'une manière ou d'une autre par augmenter le fardeau fiscal des Canadiens moyens et par creuser l'endettement et le déficit du pays.
Il semble aussi curieux que les libéraux disent du budget de 2017 qu'il est axé sur l'innovation. Ce budget ne propose pourtant rien de nouveau ou d’innovant. Beaucoup des programmes sont recyclés et réemballés. Ce qui apparaît de plus en plus clair, c’est que les libéraux n’ont pas de plan ni d’idées pour créer des emplois et stimuler l'économie et qu'ils ne sont pas déterminés à le faire.
En revanche, voici où le bât blesse: ils dépensent des milliards sur des slogans et des formules accrocheuses. Monsieur le Président, sauf si on est un analyste en capital de risque ou une supergrappe, ce budget n’est tout simplement pas pour nous.
L’innovation prospère lorsque les entreprises et les entrepreneurs ne sont pas soumis à une fiscalité, à une réglementation et à une ingérence excessives. Or le budget prend la direction opposée: il désigne les gagnants, et tant pis pour les autres.
Voici ce qui m’inquiète le plus: le premier ministre avait promis d’afficher des déficits modestes pendant quelques années. Cela s’est traduit en fait par un emprunt de 143 milliards de dollars sur six ans. Si c’est ce qu’il entendait par un déficit modeste, je ne veux rien savoir de ce qu’il considère comme un gros déficit.
Les Canadiens doivent se rappeler que la carte de crédit nationale que le premier ministre ne cesse d’utiliser fonctionne comme leurs propres cartes de crédit. Les montants dépensés doivent être remboursés avec des intérêts. Des montants astronomiques ont déjà été empruntés. Par conséquent, non seulement cette génération, mais également les générations à venir devront rembourser le capital et les intérêts de la dette qui s’accumule en ce moment. Les Canadiens qui ont 18 ans aujourd’hui ne verront pas de budget équilibré avant d’avoir la cinquantaine. Essentiellement, nos enfants et même nos petits-enfants devront rembourser une dette que le premier ministre accumule inutilement aujourd’hui.
Cette dette vient s’ajouter à toutes les taxes que les Canadiens doivent maintenant payer sur presque tout, et cela n’explique qu’à moitié le cercle vicieux dans lequel nous a entraînés le premier ministre. Que se passera-t-il si la dette ne peut être remboursée? Augmentera-t-il encore plus les impôts? Encore une fois, la spirale tourne et tourne.
Dans toutes ces dépenses de milliards de dollars payées avec notre carte de crédit nationale, le premier ministre ne semble pas avoir trouvé suffisamment de fonds pour nos militaires. Cela fait deux années de suite que le budget ne leur offre presque rien. Le budget de 2017 prévoit des compressions majeures dans la défense, et ce, bien que les États-Unis aient demandé aux pays membres de l’OTAN de s’engager à investir au moins 2 % de leur PIB.
Le gouvernement a reporté des achats d’équipement d’une valeur de 8,5 milliards de dollars après avoir déjà reporté les dépenses de 3,7 milliards de dollars prévues au budget précédent. Le ministère de la Défense nationale doit maintenant faire face à un manque à gagner de 12 milliards de dollars. Il semble que la défense nationale ne soit vraiment pas une priorité pour le gouvernement libéral. En cette ère de grandes dépenses libérales, il est très inquiétant de voir que les principales compressions se font systématiquement aux dépens des Forces armées canadiennes. On est en droit de se demander si les libéraux pensent que le Canada doit disposer des moyens de se défendre et de défendre ses alliés contre les menaces réelles provenant de la Russie, de la Corée du Nord, de l’Iran et du groupe État islamique.
Parmi les exemples que nous avons vus récemment, citons la décision des libéraux de retirer nos CF-18 des combats contre le groupe État islamique, leur préférence pour les avions de combat de quatrième génération, leur refus d’augmenter le soutien à nos alliés ukrainiens et leur incapacité à faire progresser d’importants projets d’approvisionnement. Tous ces exemples laissent croire que le premier ministre estime qu’il revient aux autres pays de faire les tâches ingrates.
Par suite des pressions croissantes exercées par les États-Unis pour l’augmentation des budgets, les alliés du Canada se sont engagés à moderniser leurs capacités militaires et à affecter des fonds correspondant à 2 % de leur PIB à la défense. Le premier ministre n’a quant à lui pas emboîté le pas, ce qui nous met dans une position très précaire. Considérant les menaces réelles à notre sécurité, nous devons investir adéquatement dans la défense nationale du Canada et nous devons le faire dès maintenant. Le ministre des Finances ne semble pas d’accord, puisqu’il a dit que le gouvernement estime que les forces armées sont adéquatement approvisionnées.
En ces temps dangereux, la sécurité du Canada devrait être de la plus haute importance. En n'attribuant pas les fonds nécessaires aux forces armées, nous jouons un jeu dangereux et nous mettons constamment notre pays en danger. C'est simple: les libéraux demandent aux Forces armées canadiennes d'en faire plus avec moins. On ne peut tolérer cette situation. De ce côté-ci de la Chambre, nous continuerons de nous battre pour qu'on fournisse aux Forces armées canadiennes les ressources qui leur reviennent.
Si les libéraux refusent de nous écouter à la Chambre, j'espère qu'ils écouteront les travailleurs canadiens qui seront directement touchés par le budget. Selon un sondage Nanos publié dans le Globe and Mail, la plupart des Canadiens donnent une mauvaise note au deuxième budget du gouvernement libéral. Le sondage indique que les Canadiens souhaitent vivement que les libéraux présentent un plan pour éliminer le déficit après le budget. Or, les libéraux ne font aucune mention du moment où l'équilibre budgétaire sera rétabli. Il n'est pas surprenant que seulement 5 % des Canadiens voient le budget d'un bon oeil.
Nik Nanos lui-même a dit:
Je pense que le fait que seulement un Canadien sur 20 soit franchement favorable au budget fédéral devrait donner aux libéraux matière à réflexion, car cela porte à croire que le budget a déçu au moins un certain nombre de Canadiens.
Lorsqu'on a demandé aux Canadiens s'il est important pour eux que le gouvernement fédéral ait un plan pour éliminer le déficit, quatre Canadiens sur cinq ont répondu qu'un plan devrait être en place. La réalité, c'est que les libéraux n'ont aucun plan.
À titre de députés de l'opposition officielle et de conservateurs, nous représentons la voix des contribuables et nous demanderons des comptes aux libéraux. Nous ne resterons pas silencieux pendant que le premier ministre ponctionne les Canadiens, alors qu'il n'a absolument aucun plan pour créer des emplois et stimuler la croissance de l'économie. Les enjeux sont trop élevés. Nous espérons qu'il nous écoute et qu'il se rend compte que, jusqu'à présent, ses idées ne fonctionnent pas.