Merci beaucoup monsieur le président, chers collègues.
Je vous remercie de me donner l'occasion de vous parler de la stratégie de vaccination contre la COVID-19 du gouvernement du Canada.
Cela fait un peu plus d'un an que le premier cas de COVID-19 a été détecté au Canada. Les mois qui ont suivi ont été très difficiles. Les Canadiens ont traversé des moments difficiles, vécu de l'anxiété et subi des pertes déchirantes. Dire que cette période a été difficile est un euphémisme.
Mais aujourd'hui, il y a place à l'espoir. En moins d'un an, des vaccins ont été développés et autorisés. Les Canadiens les reçoivent en ce moment même, et chaque vaccination nous rapproche d'un avenir plus sûr, plus sain et plus prospère.
Pour commencer, j'aimerais faire le point sur la distribution des vaccins. Comme vous le savez, les vaccins Pfizer et Moderna ont été autorisés au Canada et sont maintenant distribués dans tout le pays. Jusqu'à présent, nous avons assuré un accès à un total de 80 millions de doses de ces deux vaccins. De celles-ci, plus de 1,1 million de doses ont été livrées aux provinces et territoires. Cela signifie que plus de 860 000 personnes ont reçu au moins une dose de vaccin contre la COVID-19.
Bien que les retards récemment annoncés par Pfizer et Moderna aient une incidence à court terme sur la distribution des vaccins, nous sommes toujours en bonne voie pour recevoir les 6 millions de doses de Pfizer et de Moderna d'ici la fin du premier trimestre. À partir d'avril, le rythme s'accélérera, avec au moins 20 millions de doses livrées entre avril et juin. C'est à cette période que les campagnes de vaccination de masse vont commencer à se multiplier dans tout le pays. Nous travaillons avec les provinces, les territoires et les partenaires autochtones pour préparer cette prochaine phase. Mais plus important encore, nous espérons disposer de suffisamment de vaccins pour chaque Canadien d'ici la fin septembre 2021, même si aucun autre vaccin n'est autorisé au Canada.
D'ici là, bien que les approvisionnements soient limités, les vaccins sont distribués de manière stratégique aux groupes qui en ont le plus besoin.
Même si les provinces et les territoires sont responsables de la distribution des vaccins sur leur territoire, leur processus décisionnel est guidé par les recommandations du Comité consultatif national de l'immunisation.
L'automne dernier, le Comité a recommandé de déterminer qui devrait être vacciné en premier, compte tenu des réserves initiales limitées de vaccins. Les personnes prioritaires sont les résidents et le personnel des lieux d'habitation collective où des soins sont offerts aux personnes âgées; les adultes de 70 ans et plus, en commençant par ceux de 80 ans et plus; les travailleurs de la santé; et les adultes des communautés autochtones où l'infection peut avoir des conséquences disproportionnées.
Compte tenu de ces directives, j'ai le plaisir d'annoncer que des progrès notables ont déjà été réalisés dans les territoires. Au Nunavut, plus de 11 % de la population a reçu au moins une dose du vaccin Moderna. Dans les Territoires du Nord-Ouest et au Yukon, plus de 21 % et de 9 % de leurs populations respectives ont reçu au moins une dose du vaccin.
Ce mois-ci, le Comité consultatif national mettra à jour ses directives sur l'établissement des priorités pour les doses initiales de vaccin contre la COVID-19. Ces orientations actualisées permettront de guider les étapes deux et trois de la distribution des vaccins, à mesure que les stocks de vaccins augmentent.
En attendant, nous espérons que d'autres vaccins seront autorisés. Santé Canada examine actuellement les soumissions de vaccins d'AstraZeneca, de Janssen, de Verity Pharmaceuticals et de Novavax. S'il s'avérait que ces vaccins répondent aux normes strictes de Santé Canada en matière d'innocuité, d'efficacité et de qualité, ils seraient autorisés et inclus dans les prochaines campagnes de vaccination.
Le développement d'un vaccin est un processus long et très complexe. En temps normal, il faut parfois des années pour réaliser les recherches approfondies nécessaires à l'élaboration d'un produit sûr et efficace. L'évaluation des vaccins se fait normalement après que toutes les études cliniques ont été menées à bien et que des résultats complets sont disponibles. Malheureusement, nous nous trouvons dans une situation exceptionnelle. Nous luttons contre une pandémie mondiale et plusieurs milliers de vies humaines sont en jeu. Dans cette optique, nous avons mis en place des mesures visant à accélérer l'autorisation des vaccins en toute sécurité.
Santé Canada est l'organisme de réglementation responsable de ce processus. Nous reconnaissons la nécessité de faire preuve de souplesse pour l'accélérer, étant donné l'urgence de la pandémie de COVID-19. Mais nous ne pouvons pas faire de compromis sur l'innocuité, la qualité et l'efficacité. C'est pourquoi, cet automne, j'ai signé l'Arrêté d'urgence concernant l'importation, la vente et la publicité de drogues à utiliser relativement à la COVID-19. Cet arrêté d'urgence nous permet d'accepter des soumissions en continu pour des médicaments et vaccins contre la COVID-19.
Cela signifie que les fabricants peuvent nous soumettre des données dès qu'elles sont disponibles. Ces exigences sont comparables à celles établies par d'autres grands organismes de réglementation, comme la Food and Drug Administration des États-Unis, l'Agence européenne des médicaments et l'Organisation mondiale de la santé. C'est grâce a ce processus accéléré que les vaccins Pfizer et Moderna ont été autorisés. Santé Canada utilise le même processus pour examiner toute nouvelle demande de vaccin contre la COVID-19.
Une fois qu'un vaccin autorisé est utilisé, le Canada continue de surveiller son innocuité grâce à son système bien établi de surveillance postcommercialisation. Ce système recueille des données sur l'innocuité à partir de diverses sources nationales et internationales, y compris la déclaration obligatoire par les fabricants, ce qui permet à Santé Canada et aux autorités de santé publique de réagir rapidement aux tendances changeantes ou aux événements indésirables inhabituels.
Ce système a été amélioré grâce à l'arrêté d'urgence qui donne le pouvoir d'imposer des conditions à toute autorisation ou licence d'établissement, à n'importe quel moment. Cela comprend un système de sécurité et d'efficacité postommercialisation avec des mesures d'atténuation des risques et des évaluations supplémentaires des informations sur la sécurité, comme l'a demandé Santé Canada. Santé Canada n'hésitera pas à prendre des mesures si un problème de sécurité est détecté.
Le gouvernement du Canada travaille en étroite collaboration avec les provinces, les territoires, les partenaires autochtones et les partenaires de la santé publique afin d'assurer la distribution en temps opportun des vaccins lorsqu'ils ont été autorisés par Santé Canada. Notre stratégie en matière de vaccins est dirigée par le Centre national des opérations. Le Centre a été créé par l'Agence de la santé publique du Canada et est soutenu par les Forces armées canadiennes et le ministère de la Défense nationale.
Parallèlement, la Réserve nationale stratégique d'urgence de l'Agence de la santé publique s'assure que nous disposons des fournitures nécessaires pour une distribution sans heurts. Cela comprend des millions d'aiguilles, de seringues et de tampons alcoolisés, ainsi que des congélateurs pour le stockage des vaccins dans tout le pays.
En raison de la vaccination en cours et des mesures mises en place pour assurer un approvisionnement fiable en vaccins, nous pouvons envisager un avenir sans COVID-19.
Le gouvernement du Canada fait tout ce qu'il peut pour atteindre cet avenir le plus rapidement possible. Nous prenons des mesures pour autoriser rapidement des vaccins sûrs et efficaces. Nous protégeons d'abord nos citoyens les plus vulnérables. Et nous travaillons avec nos partenaires pour faire en sorte que tous ceux qui veulent se faire vacciner puissent le faire.
Par ailleurs, le gouvernement du Canada continue d'investir dans la recherche. Les Instituts de recherche en santé du Canada se penchent sur de nombreuses questions liées à la COVID-19, à la mise au point de vaccins et aux thérapies visant à lutter contre les variants du virus, y compris leur incidence sur l'efficacité des vaccins.
En attendant, nous ne pouvons pas baisser la garde. Nous devons poursuivre ce que nous avons mis en place — la distanciation physique, le lavage des mains et le port du masque.
Nous le devons à nos aînés. Nous le devons à nos voisins qui présentent un risque élevé de contracter le virus. Nous le devons aussi à nos prestataires de soins de santé et à nos travailleurs essentiels.
Nous devons rester vigilants en attendant notre tour pour nous faire vacciner. Ce jour arrivera bientôt, et quand il arrivera, je veux que les Canadiens soient fiers de la façon dont ils ont travaillé ensemble pour surmonter cette crise sans précédent.
Merci.