J'ai déménagé à Terre-Neuve en 2007, puis au Nouveau-Brunswick en 2018.
J'ai terminé mon baccalauréat en linguistique et en psychologie à l'Université Memorial de Terre-Neuve, et je suis actuellement étudiante au doctorat en jurisprudence à l'Université du Nouveau-Brunswick.
J'ai été travailleuse du sexe pendant 13 ans. De 2008 à 2013, je travaillais chez Executifsweet Spa, un salon de massage érotique pour adultes situé à St. John's, à Terre-Neuve. J'y ai été gestionnaire pendant quatre ans, mais je travaillais aussi au salon de massage érotique Studio Aura. Depuis 2018, je travaille aussi à mon compte.
Si vous regardez ces dates, vous allez remarquer quelque chose d'assez amusant. En fait, j'étais déjà travailleuse du sexe avant l'arrêt Bedford. J'ai commencé en 2008; l'arrêt Bedford a été prononcé en 2013, et le projet de loi C-36 a été déposé en 2014. Il y a donc un chevauchement intéressant.
Durant mes années d'expérience, j'ai connu certaines formes d'exploitation sexuelle pendant huit années. Il y a donc encore un chevauchement. Fait très intéressant, cette exploitation était liée aux cryptomonnaies, à l'exploration de données et au développement d'entreprises à Terre-Neuve-et-Labrador. Je pense donc avoir une perspective de tous les aspects de ce milieu, sauf le trafic de personnes. J'ai connu l'exploitation et, bien entendu, je sais ce qu'est le travail du sexe.
J'ai fait beaucoup de bénévolat. Dernièrement, à Terre-Neuve-et-Labrador, j'ai été bénévole au Sexual Assault Crisis and Prevention Centre, à la Community Coalition for Mental Health et à la Schizophrenia Society. J'ai aussi fait du bénévolat pour Safe Harbour Outreach Project, HardOnTheRock.com, Justice reproductive Nouveau-Brunswick, Sauvons la Clinique 554, SafeSpace London. Actuellement, je collabore avec l'Alliance canadienne pour la réforme des lois sur le travail du sexe.
En ce moment, je fais de la recherche en droit de la cybersécurité, et je m'intéresse particulièrement au contenu du Web profond, à la réglementation, aux cryptomonnaies et à la décentralisation de tout cela du point de vue du droit canadien et de la recherche sur l'encadrement légal du travail du sexe. Je viens aussi de terminer la publication d'une série de 10 articles sur les lois canadiennes en matière de cybersécurité en collaboration avec IT World Canada.
Vous ne serez pas surpris si je vous dis que j'aimerais parler aujourd'hui de la décriminalisation du travail du sexe, mais également de la réglementation du contenu sur le Web visible et de la reconnaissance des différences entre le Web visible, le Web invisible et le Web profond, ainsi que de ce qui se passe vraiment quand on applique des lois à ces domaines.
Merci.