Merci, monsieur le président. Je remercie Mme Oko d'avoir parlé de son expérience.
Bonjour à tous. J'aimerais souligner que je m'adresse à vous depuis le territoire du Traité no 1, soit le territoire traditionnel des peuples anishinabe, inninewak, oji-cri, dakota et déné, et depuis le cœur de la nation métisse.
Le Réseau canadien pour la prévention du mauvais traitement des aînés est un organisme national à but non lucratif composé de personnes et d'organisations qui se soucient des personnes âgées et de la prévention de la maltraitance à un âge avancé.
La maltraitance des aînés a longtemps été surnommée la « pandémie silencieuse ». Elle était répandue dans nos collectivités bien avant l'apparition de la COVID. Comme dans le cas de la violence fondée sur le sexe, la situation de la maltraitance des aînés s'est enflammée pendant la COVID et c'est devenu une pandémie de l'ombre en 2020.
Nous avons tous vécu le stress causé par la pandémie et les répercussions de la pandémie. Ce qui a aidé bon nombre d'entre nous à relever le défi chaque jour, c'est le soutien d'une famille ou d'un groupe social. Pour de nombreux Canadiens âgés, ces liens essentiels ont été détruits par la pandémie. La nécessité de rester à la maison et la distanciation ont réduit les possibilités d'interactions sociales et d'accès aux services de base.
Au cours des premiers mois de la pandémie, nous avons mené une enquête pour évaluer les effets immédiats de la COVID‑19 sur nos membres. Nous avons demandé aux personnes chargées de la prévention de la maltraitance des aînés et aux prestataires de services de nous dire ce qu'ils avaient vécu et observé. Lorsqu'ils ont été interrogés sur les répercussions de la pandémie sur les personnes âgées qu'ils aident, les répondants ont indiqué que l'augmentation de la maltraitance des aînés et de la violence conjugale était le problème numéro un, suivi de près par la réduction de l'accès aux services et à du soutien et l'augmentation de l'isolement social.
L'isolement social représente une grave menace pour la santé publique; il peut avoir des conséquences mortelles. Il peut être aussi néfaste pour la santé que le fait de fumer 15 cigarettes par jour. L'isolement social entraîne l'adoption de comportements néfastes pour la santé, affecte la santé mentale et constitue également un facteur de risque de maltraitance et de négligence envers les aînés ainsi que d'auto-négligence. Une personne âgée isolée peut ne pas avoir accès à des produits de première nécessité, être plus vulnérable aux escrocs et être coincée chez elle avec l'individu qui la maltraite, sans avoir accès à de l'aide.
Près de 65 % des répondants à notre enquête ont déclaré que la COVID‑19 a eu des répercussions importantes sur leurs programmes et leurs activités, 83 % d'entre eux ayant signalé une perturbation des services aux clients et 46 %, une augmentation de la demande de services. C'était la tempête parfaite: des personnes âgées de plus en plus isolées qui ont davantage besoin de services de soutien, lesquels ont été fortement perturbés par la pandémie. La distanciation sociale est devenue une arme à double tranchant.
Nous connaissons tous la suite. Les personnes âgées qui vivent à domicile ont signalé souffrir davantage d'isolement et de problèmes de santé mentale. En Ontario, la ligne d'assistance aux personnes âgées a signalé une augmentation de 250 % des appels concernant des mauvais traitements envers les aînés et, pendant ce temps, dans certains établissements de soins de longue durée, il y a eu des cas de mauvais traitements et de négligence épouvantables chez les résidents.
L'année qui vient de s'écouler a été un test de résistance qui a mis en évidence les faiblesses de notre système. Les Canadiens âgés ont été les plus durement touchés par cette pandémie par les décès, l'isolement et la diminution de leur sécurité et de leur qualité de vie, et ils refusent d'être sacrifiés et ignorés plus longtemps.
Environ 90 % des Canadiens âgés vivent à domicile et la plupart d'entre nous espèrent vieillir à la maison. Pour que cela se produise en toute sécurité, nous devons nous attaquer au problème des mauvais traitements et de la négligence dans nos collectivités.
Nous recommandons entre autres l'amélioration des programmes de formation dans tous les secteurs avec des soins adéquats prodigués aux personnes âgées à leur domicile et dans leur collectivité. Non seulement nous devons veiller à ce qu'il y ait suffisamment de ressources humaines pour accomplir les tâches assignées, mais les personnes âgées doivent également disposer d'un réseau de soutien et de services communautaires qui collaborent bien ensemble et qui ont la formation nécessaire pour reconnaître et prévenir l'âgisme et la maltraitance des personnes âgées et qui connaissent les ressources locales, régionales et nationales disponibles. La formation doit tenir compte des questions relatives aux traumatismes et à la violence et être axée sur l'équité afin que soit établi un pont entre les secteurs et les mandats pour favoriser une approche plus inclusive et collaborative de la prévention et de l'intervention.
Nous recommandons également d'encourager le développement de collectivités amies des aînés et de veiller à ce que cet effort soit axé sur la prévention de la maltraitance des aînés.
Nous savons que les préposés aux services de soutien à la personne, qui sont également connus sous le nom d'aides-soignants, sont les gens qui sont le plus fréquemment en contact avec les personnes âgées qui reçoivent de l'aide à domicile et que leur niveau de formation et de surveillance n'est pas uniforme. Une réglementation de ce rôle favoriserait une meilleure protection du public en précisant les responsabilités professionnelles, et la mise en place de normes minimales pour l'accès à la pratique ainsi que de processus pour répondre aux plaintes. De plus, une réglementation permettrait d'augmenter la sécurité par la vérification des compétences pour une pratique sûre au moyen d'un registre public et par la communication de renseignements sur les plaintes, à l'instar d'autres organismes de réglementation.
L'un des éléments importants consisterait à établir des exigences minimales en matière de formation et à normaliser les programmes, notamment en ce qui concerne les soins tenant compte des traumatismes, les soins aux personnes atteintes de démence, ainsi que la sensibilisation, la prévention et l'intervention liées à la maltraitance des aînés, y compris les informations sur le processus de signalement si l'on soupçonne qu'il y a de la maltraitance. Cela favoriserait également la sécurité et la stabilité de ces professionnels, qui sont souvent des femmes issues de communautés racialisées, elles-mêmes plus vulnérables.
Nous recommandons d'offrir un financement soutenu et approprié au secteur de l'intervention en cas de mauvais traitements et de négligence à l'égard des aînés, au même titre que le financement lié à la violence familiale. En particulier, nous recommandons de fournir un soutien et un financement réservé au Réseau canadien pour la prévention du mauvais traitement des aînés, afin de veiller à ce qu'il existe un organisme national qui se consacre à la prévention des mauvais traitements infligés aux aînés et aux efforts de sensibilisation à cet égard. Cela permettra aussi de favoriser l'échange d'informations fiables entre les intervenants et les fournisseurs de services d'un bout à l'autre du Canada.
Enfin, nous recommandons la création d'un bureau fédéral de défense des intérêts des aînés. Ce bureau devrait assurer une surveillance et un leadership systémiques sur les questions liées aux besoins actuels des aînés canadiens, ainsi que fournir au gouvernement un aperçu, des analyses et des conseils sur les besoins futurs de notre population vieillissante. La sensibilisation aux mauvais traitements et à la négligence dont sont victimes les aînés et les interventions à cet égard devraient représenter un mandat clé et permanent de ce bureau.
Je vous remercie.
Thank you, Mr. Chair, and thank you to Ms. Oko for sharing her experiences.
Good afternoon, everyone. I'd like to acknowledge that I'm speaking to you from Treaty No. 1 territory, the traditional territory of the Anishinabe, Inninewak, Oji-Cree, Dakota and Dene peoples, and from the heart of the Métis nation.
The Canadian Network for the Prevention of Elder Abuse is a national non-profit organization made up of individuals and organizations that care about older adults and the prevention of harm in later life.
Elder abuse has long been nicknamed “the silent pandemic”. It was rampant in our communities long before COVID. Like gender-based violence, it has flared under COVID and emerged as a shadow pandemic in 2020.
We all experienced the stress and impact of the pandemic. What helped many of us rise to the challenge every day was a supportive family or social group. For many older Canadians, these crucial bonds were obliterated by the pandemic. The necessity to stay home and socially distance whittled away opportunities for social interactions and access to core services.
During the first few months of the pandemic, we ran a survey to evaluate the immediate impact of COVID-19 on our members. We asked elder abuse prevention folks and senior service providers what they were experiencing and observing. When asked about the impact on the seniors they served, respondents listed “increase in elder abuse and domestic violence” as the number one issue, followed closely by “decreased access to services and supports” and “increase in social isolation”.
Social isolation is a serious public health risk, with life-threatening consequences. It can be as damaging to health as smoking 15 cigarettes a day. It incurs negative health behaviours and decreased mental health, and it's also a risk factor for elder abuse, neglect and self-neglect. An isolated older adult may lack access to necessities, be more vulnerable to scammers and be trapped at home with their abuser, with no access to supports.
Almost 65% of our survey respondents reported the impact of COVID-19 on their programs and operations as “high”, with 83% reporting a disruption of services to clients and 46% reporting an increased demand for services. This was the perfect storm: increasingly isolated older adults in greater need of support services that were highly disrupted by the pandemic. Social distancing became a double-edged sword.
We all know what followed. Older adults living at home reported higher rates of isolation and mental health struggles. The Seniors Safety Line in Ontario reported a 250% increase in calls about elder abuse, and meanwhile, in some long-term care homes, residents endured appalling abuse and neglect.
The past year was a stress test that exposed the weaknesses in our system. Older Canadians have borne the brunt of this pandemic through deaths, isolation and decreased safety and quality of life, and they're not willing to be sacrificed and ignored anymore.
Around 90% of older Canadians live at home, and most of us hope to age in place. For this to happen safely, we need to be addressing abuse and neglect in our communities.
Our recommendations include improved training and education programs across sectors by providing adequate care for older adults in their homes and communities. We need to be focused not only on making sure that there are enough human resources to complete the assigned tasks; but older adults should also have a network of supports and community services that work well together and are trained and educated in recognizing and preventing ageism and elder abuse and are familiar with the local, regional and national resources available. The training needs to be trauma- and violence-informed, with an equity orientation to act as a bridge across sectors and mandates for a more inclusive and collaborative approach to prevention and response.
We also recommend encouraging the development of age-friendly communities and ensuring that this effort has an elder abuse prevention lens.
We know that personal support workers, also known as health care aides, have the most consistent and frequent contact with older adults receiving support in their homes and have inconsistent levels of education, training and oversight. Regulation of this role would increase protection for the public by stipulating professional responsibilities and would implement at least minimum standards for entry to the practice, as well as put processes in place for responding to complaints. Regulation would also increase safety by verifying qualifications and competencies for safe practice via a public registry and by providing information on complaints, similar to other regulatory bodies.
A key element would be minimum educational requirements and standardization of educational programs, including for trauma-informed care; dementia care; and elder abuse awareness, prevention and response, including information about the reporting process if there is suspicion of elder abuse. This would also foster safety and stability for these professionals, who are often women from racialized communities who are themselves more vulnerable.
We recommend providing sustained and appropriate funding for the elder abuse and neglect response sector on a par with domestic violence funding. In particular, we recommend providing dedicated support and funding to the CNPEA to ensure that there is a national organization dedicated to elder abuse prevention and awareness that will foster the exchange of reliable information among stakeholders and service providers across Canada.
Finally, we would recommend establishing a federal office of seniors advocate. It should provide systemic oversight and leadership on issues related to the current needs of Canadian seniors, as well as provide insight, analysis and direction to the government on the future needs of our aging population. Elder abuse and neglect awareness and response should be a key and ongoing mandate of this office.
Thank you.