Nous croyons que les droits économiques et commerciaux sont importants, mais selon nous, les droits de la personne devraient l’être tout autant. Il s’agit d’une demande, mais aussi d’un voeu, car le Canada, comme le dit sa constitution, considère la démocratie, la liberté et la primauté du droit comme les principes fondamentaux, le fondement de la Constitution canadienne et de l’éthos. Par conséquent, le commerce est très important, mais les droits de la personne devraient l’être tout autant.
Parler publiquement des droits de la personne est important, car si l’on se penche sur la question du Tibet, d’un certain point de vue, il ne s’agit pas d’une contestation constitutionnelle, d’une contestation institutionnelle ni d’un manque de volonté politique de la part du gouvernement chinois. Nous visons par exemple une véritable autonomie dans le cadre de la constitution chinoise. Mais sur le plan constitutionnel, en vertu de l’article 31, la formule « Un pays, deux systèmes » a été adoptée, et elle a été accordée à Hong Kong et à Macao. Sur le plan constitutionnel et institutionnel, il y a donc un système pour s’occuper de systèmes distincts.
Pour ce qui est de la volonté politique, le gouvernement chinois répète encore et encore qu’il a... Vous savez, à une certaine époque, le gouvernement chinois était, et prétendait être, marxiste et communiste, mais il est en quelque sorte passé à un système capitaliste. Il est maintenant axé sur un socialisme présentant des caractéristiques chinoises.
De la même façon, sur la question du Tibet, il a également montré une volonté de régler... et non seulement pour le Tibet, mais aussi Taïwan. Il a montré une volonté de traiter avec Taïwan et de reconnaître que le statu quo est possible, ce qui signifie que le gouvernement de la Chine manifeste une volonté politique lorsqu’il veut régler une question.
Historiquement, la Chine a eu davantage de différends avec les Britanniques et les Japonais qu’avec les Tibétains; pourtant, elle a normalisé ses relations avec le Japon et la Grande-Bretagne. Elle a montré que sur le plan constitutionnel et institutionnel, elle a la volonté politique de régler les problèmes là où il faut — et elle l’a fait.
Sur ce plan, le problème du Tibet n’est pas encore réglé. On peut se demander pourquoi. Peut-être que du point de vue du gouvernement chinois, les gens de Hong Kong sont des Han, les gens de Macao aussi, et les gens de Taïwan... Mais peut-être que les gens de Taïwan ne seraient pas d’accord, car ils s’identifient comme des Taïwanais.
Le gouvernement les considère donc peut-être comme des Chinois, et tant qu’il s’agit d’un problème « chinois », il le réglera. Mais lorsqu’il s’agit d’un problème tibétain, le gouvernement chinois semble dire: « Puisque vous n’êtes pas Chinois, nous ne réglerons pas votre problème. »
C’est pourquoi il est d’autant plus important que les droits fondamentaux des Tibétains soient respectés, car le gouvernement chinois a manifesté la volonté de régler cette question dans d’autres régions et d’autres communautés.