Monsieur le Président, je suis heureux d'avoir l'occasion de soulever la question de Kitchenuhmaykoosib Inninuwug à la Chambre. Au début d'avril, j'ai eu l'occasion de poser une question sur le sujet. Il est tout à fait remarquable qu'à la veille des excuses officielles, j'aie une autre occasion d'aborder la question.
Qu'est-ce qui nous a amenés à emprisonner tous les dirigeants de Kitchenuhmaykoosib Inninuwug, qui signifie grosse truite en français? Ces dirigeants sont: le chef Donnie Morris, le chef adjoint Jack McKay, la conseillère principale Cecilia Begg, les conseillers Sam McKay et Darryl Sainnawap, ainsi que Bruce Sakakeep, un membre de la bande.
Ces gens défendaient tous leur collectivité. Ils ont été élus par leur collectivité et ils en ont la confiance. Ils sont des dirigeants depuis longtemps. Ces gens se sont taillé de belles positions au sein de leur collectivité et ils y sont très respectés. Un autre aspect de la question, c'est qu'ils sont aussi des dirigeants du Nord de l'Ontario. Ils sont des dirigeants dans une région où il y a de grandes collectivités qui ne sont accessibles que par avion.
Le chef Morris a été élu à de nombreuses reprises. Il s'est imposé par la qualité de son leadership. Il a été le chef politique de nombreuses organisations, dont le conseil de gestion autochtone de la région de Sioux Lookout.
Beaucoup d'habitants du Nord de l'Ontario veulent des réponses et ils veulent du leadership. Ils ne veulent pas que ces choses soient confiées à la province.
Le grand chef Stan Beardy et toute la nation nishnawbe-aski voulaient savoir ce que ferait le ministre des Affaires indiennes et du Nord canadien pour régler le différend. Plus de deux mois après le fait, nous savons ce qu'il a fait. Il n'a rien fait. Blâmer d'autres gouvernements n'instaure pas un climat de confiance.
Il y a plus de deux mois qu'il n'y a plus de dirigeants élus dans la collectivité, le ministre et le gouvernement ne font preuve d'aucun leadership et la Chambre ne donne pas de réponses. Peu importe qu'il s'agisse d'une question provinciale, c'est le gouvernement fédéral qui a signé les traités. Nous attendons soutien et ressources de la part du ministre des Affaires indiennes et du Nord canadien.
Comment s'en est sortie la population de Kitchenuhmaykoosib Inninuwug pendant ce temps? Je suis heureux de dire que, grâce à la force des anciens et des autres membres de la collectivité, elle s'en est très bien sortie. C'est une collectivité très fière, qui vit dans un milieu difficile. La collectivité n'est reliée au reste du monde que par avion. Il n'y a pas de route, sauf les chemins de glace qui ne sont pas toujours fiables. Cependant, les membres de la collectivité se sont occupés les uns des autres, comme cela se fait toujours dans le Nord.
Donnie Morris et les autres membres du conseil de bande sont maintenant de retour chez eux. Le juge s'est dit satisfait du temps qu'ils avaient passé en prison, opinion qui n'est pas partagée par les communautés autochtones. Elles ont des questions. Le gouvernement fédéral appuiera-t-il leur lutte pour leurs droits issus des traités et l'utilisation des terres ancestrales? Fera-t-il preuve de leadership en rencontrant la bande Kitchenuhmaykoosib Inninuwug? Appuiera-t-il cette communauté, qui a mené une longue bataille juridique et qui a vraiment épuisé ses ressources financières? Appuiera-t-il cette communauté en faisant connaître à tous la situation de la bande Kitchenuhmaykoosib Inninuwug?
La bande a demandé qu'une délégation des Nations Unies visite la communauté et ses terres ancestrales. Le chef nous a dit, pas plus tard qu'hier, que le gouvernement fédéral devait autoriser cette visite. Environ 80 délégués ou politiciens souhaitent rendre visite à la bande Kitchenuhmaykoosib Inninuwug. Ils veulent aider les Nations Unies et le reste du monde à comprendre les défis que doivent relever les peuples autochtones du Canada. Les bureaucrates ont répondu à la bande Kitchenuhmaykoosib Inninuwug qu'elle devait obtenir la permission du gouvernement.
Quand le gouvernement va-t-il accorder cette permission? Quand le gouvernement permettra-t-il au reste de la planète de visiter le Nord de l'Ontario pour tenter de comprendre les défis que doivent relever les peuples autochtones du Canada? Les occasions de participer ne manquent pas. Les occasions pour le ministre de venir visiter la communauté ne manquent pas.
Les habitants du Nord de l'Ontario et les membres de la Première nation nishnawbe-aski veulent des réponses et ils veulent savoir qu'ils ont l'appui du gouvernement. Je répète, le gouvernement va-t-il permettre à une délégation des Nations Unies de rendre visite à la bande Kitchenuhmaykoosib Inninuwug du Nord de l'Ontario?