Monsieur le Président, je veux d'abord profiter de l'occasion pour remercier tous les députés qui ont pris la parole pour appuyer ce projet de loi. Nous ne nous entendons pas nécessairement sur tout ce dont la Chambre est saisie, mais je crois que nous sommes tous d'accord sur cette importante question qui touche des familles canadiennes.
Comme l'ont dit d'autres députés, ce projet de loi a été présenté au Sénat, où son étude a été pilotée par le sénateur Jim Munson. J'en profite pour faire l'éloge du sénateur Munson pour tout le temps et l'énergie qu'il a consacrés à cette importante mesure législative. Je l'en félicite. On peut parler de persistance, car le sénateur Munson a présenté le projet de loi trois fois avant qu'on y donne suite, en raison des élections et des prorogations. C'est certainement un homme persistant et il mérite des félicitations.
D'autres députés l'ont signalé, des gens qui en savent d'ailleurs plus que moi sur le sujet, environ un enfant canadien sur 165 est aux prises avec une forme ou une autre d'autisme. Cela signifie qu'une famille canadienne sur 165 doit faire face aux difficultés financières et émotionnelles qui accompagnent forcément l'éducation d'un enfant autiste. Ces familles ont besoin du soutien des gouvernements fédéral et provinciaux et de l'ensemble de la collectivité.
Il faut souligner que ce projet de loi n'assure pas ce genre d'aide. Son but le plus fondamental est d'affirmer l'importance de sensibiliser la population au sujet des troubles du spectre autistique. On ne peut nier ni sous-estimer l'avantage de sensibiliser la population.
En tant que Canadiens, nous devons prendre conscience du fait que les gens qui sont touchés par l'autisme sont beaucoup plus que des chiffres sur une page. Le député d'Edmonton—Mill Woods—Beaumont a parlé éloquemment de son expérience personnelle à cet égard. Les gens touchés sont nos amis, nos collègues ou nos voisins. C'est une réalité qui mérite qu'on y prête attention.
Ce projet de loi nous rappelle, à nous, à la Chambre, et à tous les Canadiens, que nous pouvons faire beaucoup plus en tant que parlementaires et législateurs en réponse à cette alarmante crise nationale dans le domaine de la santé, et j'insiste sur le mot santé. Actuellement, il n'existe pas de stratégie nationale pour le traitement des troubles du spectre autistique. Cela signifie que l'accès aux traitements et le soutien financier varient grandement selon l'endroit où l'on vit au Canada.
Dans certaines provinces, les traitements de l'autisme, notamment l'analyse appliquée du comportement et l'intervention comportementale intensive, sont couverts par le régime provincial d'assurance-maladie et sont plus facilement accessibles, surtout — comme d'autres l'ont fait remarquer — pour les personnes qui reçoivent un diagnostic précoce, car les traitements sont alors beaucoup plus efficaces. Néanmoins, dans d'autres provinces du Canada, où les infrastructures ou le nombre de soignants formés sont limités, les familles doivent payer ce traitement de leur poche. Dans certains cas, le traitement n'est même pas couvert par l'enveloppe budgétaire de la santé; il est couvert par l'enveloppe budgétaire des services sociaux.
Certaines familles, comme l'ont fait remarquer d'autres députés, doivent payer jusqu'à 65 000 $ par année pour le traitement. Aucune famille au Canada ne devrait avoir à assumer un tel fardeau financier. C'est une injustice qui ne reflète pas les valeurs que nous avons, à mon sens, à titre de Canadiens.
Comme l'a fait l'orateur précédent, j'invite ceux qui souhaitent en apprendre d'avantage sur ce sujet à lire l'excellent rapport du Sénat intitulé Payer maintenant ou payer plus tard.
Pour en revenir au projet de loi dont nous sommes actuellement saisis, je pense que cette mesure législative est un point de départ important dans ce processus. J'espère que nous parviendrons à mettre en oeuvre une stratégie nationale sur l'autisme afin de protéger et d'aider les familles et les personnes qui souffrent d'autisme.
Plus tôt cette année, la ministre de la Santé a déclaré le 2 avril Journée mondiale de sensibilisation à l'autisme au Canada. Je salue les efforts de la ministre, mais en même temps, je rappelle à la Chambre qu'une telle déclaration n'a pas force de loi. La seule façon de procéder est de désigner officiellement le 2 avril de chaque année comme Journée mondiale de sensibilisation à l'autisme, comme l'ont fait 192 autres pays, en vertu de la Convention relative aux droits de l'enfant des Nations Unies et la Convention des Nations Unies sur les droits des personnes handicapées.
Pour terminer, j'exhorte tous les députés à réfléchir sérieusement à ce projet de loi, à penser à leurs électeurs qui vivent quotidiennement avec l'autisme et à faire progresser le Canada afin d'améliorer la vie des Canadiens partout au pays qui sont aux prises avec les troubles du spectre autistique.