Merci beaucoup, monsieur le président.
J'aimerais remercier tous ceux qui se sont déplacés pour venir ici aujourd'hui.
Pour ma part, je peux vous parler du côté humain de la chose et de la préoccupation énorme des élus, des maires et des préfets des MRC de ma région. Des chemins de fer qui ont été privatisés au cours des dernières décennies traversent une douzaine de municipalités de mon comté, parfois dans le centre-ville, parfois un peu en périphérie. Les gens se posent beaucoup de questions auxquelles des réponses pourraient être fournies immédiatement. En effet, une foule d'études et de rapports ont déjà été produits dans le passé, or ils ont tout simplement été mis de côté. Ils n'ont jamais vraiment été pris en considération.
Les gens sont inquiets. Un mois avant la tragédie de Lac-Mégantic, il y a eu un déversement à quelques kilomètres de cet endroit. Le chemin de fer était endommagé sur une longueur d'environ 3 pi, ce qui a causé un déversement toxique. Au cours de la semaine suivant la tragédie de Lac-Mégantic, à Farnham, deux roues d'un wagon sont sorties de la voie, mais il n'y a pas eu de dommages. Quelques jours plus tard, un train touristique a frappé un véhicule à un passage à niveau parce que les feux ne s'étaient pas activés.
Tout ça pèse énormément sur nos élus et sur les gens. Ça leur cause d'énormes inquiétudes. Je me suis rendu à deux reprises sur les lieux de la tragédie, dont une fois avec notre chef. Ma circonscription comprend six municipalités situées près de Lac-Mégantic. Je me suis rendu dans les environs pour rencontrer des gens qui avaient des proches, de la famille ou une entreprise à cet endroit. Les revenus de tous les petits commerces agroalimentaires ont diminué de 80 % au lendemain de la tragédie. Ça a été l'un des effets collatéraux immédiats. Ces gens sont inquiets également. Ils s'inquiètent pour leurs revenus. Il ne s'agit pas de sécurité ferroviaire, mais c'est tout de même une inquiétude.
Qu'arrivera-t-il s'il y a une tragédie à Sherbrooke, en plein centre-ville? Les maires sont très inquiets et n'ont pas de réponses à leurs questions. Il en va de même pour moi et pour les députés d'autres endroits au Québec où la compagnie MMA ou d'autres compagnies américaines ont acquis des tronçons de chemin de fer au cours des dernières décennies.
On nous parle de ponts ferroviaires qui datent de la fin du XIXe siècle. Les élus municipaux disent ne pas vraiment savoir qui fait quoi ni si quelqu'un va inspecter ces endroits. Les gens ont besoin d'être rassurés, ce qui ne sera possible que par une étude. Il faut travailler ensemble. Il faut tenir compte de la tragédie humaine sur les lieux. Quand les trains vont recommencer à circuler, quel effet cela aura-t-il sur les gens? Que va-t-il arriver? Y aura-t-il des barricades? Que va-t-il se passer sur le terrain si on ne rassure pas les gens?
Une façon sûre de rassurer les gens est de faire notre devoir en tant qu'élus, c'est-à-dire unir nos efforts et nous pencher sur une foule de rapports qui ont été produits au cours des années passées. L'étude sur la tragédie révélera autre chose, mais pour le moment, les gens se posent une foule de questions auxquelles ils n'obtiennent pas de réponses. Le transport ferroviaire est de notre responsabilité, puisque cela relève du Canada. Il faut donc immédiatement prendre ça en main et rassurer notre population.
J'en appelle à la présidence pour qu'une étude soit menée et que de l'information soit fournie. Il faut que nous unissions nos forces, tous ensemble. J'en appelle à tous les députés pour que la partisanerie soit mise de côté. Il n'y a pas de partisanerie, dans ce cas-ci. Il y a une tragédie humaine, et je veux que nous rassurions les Canadiens et les Canadiennes partout au pays, immédiatement.