Merci, monsieur le président.
Je remercie tous les témoins d'être ici. Je suis honoré d'être membre du comité et d'avoir l'occasion d'entendre des opinions et des idées très éclairées à propos du 150e anniversaire du Canada et des projets connexes, et, de façon plus générale, d'être renseigné sur l'état des choses en ce qui a trait à la culture canadienne dans l'ensemble du pays. Je tiens à vous remercier de cela.
À la Chambre des communes, nous avons tenu des débats à propos de la suppression du programme Katimavik — initiative d'échanges jeunesse ayant essentiellement pour objet l'édification de la nation — et de nombreuses préoccupations ont été soulevées à ce sujet.
Madame McKenzie, je tiens à souligner, au passage, que la vidéo et l'initiative que vous nous avez présentées sont excellentes, à mon avis. Durant ma vie, j'ai arpenté le pays de long en large environ 30 fois, et j'ai eu l'occasion de vivre l'expérience dont vous avez parlé, et que bon nombre de jeunes n'ont pas vécu.
En tant que père de jeunes enfants, je dois dire, tout d'abord, que j'ai vraiment de la difficulté à considérer que les jeunes forment un marché dont on peut s'emparer et dont on peut transformer ceux qui le constituent en consommateurs à long terme d'un produit, en l'occurrence le tourisme.
Revenons sur ce programme dont le gouvernement et le ministre du Patrimoine canadien ont parlé à la Chambre. Le ministre a affirmé que ce programme était pour lui le plus facile à supprimer, et cela est véritablement scandaleux. Je suis certain que quelques-uns des membres de l'autre côté ont été choqués du fait qu'il ait été si facile de supprimer le programme Katimavik. Pour l'essentiel, il s'agit d'un programme qui pourrait être bonifié pour célébrer véritablement le 150e anniversaire du Canada, vu qu'il s'agit d'un programme qui ne comporte aucun aspect commercial — il est axé sur la vision que nous avons de notre propre pays, et non pas sur l'idée selon laquelle les jeunes représentent un marché. Il me semble que, si nous voulons faire quelque chose pour souligner le 150e anniversaire du Canada, cette célébration devrait avoir pour objet l'identité de notre pays.
Je suis vraiment préoccupé lorsque j'entends des personnes dire qu'elles considèrent les jeunes comme constituant un marché. Ce type de discours m'inquiète beaucoup, et je crois qu'il inquiète également la plupart des parents.
Je ne veux pas m'attaquer à vous personnellement, car je respecte votre travail et sais que le tourisme est très important pour nous tous. Cela dit, le 150e anniversaire du Canada représente pour nous une occasion d'envisager les initiatives que nous lancerons selon une perspective plus globale, et non pas en fonction d'une vision étroitement commerciale, et cela explique pourquoi nous craignons que, à bien des égards, on transforme les célébrations du 150e anniversaire du Canada en un exercice plus ouvertement partisan et politique.
Vous nous avez soumis un document volumineux. Je n'ai pas vraiment eu l'occasion d'y jeter un coup d'oeil puisque j'ai été captivé par votre exposé.
Ne croyez-vous pas que le fait de considérer les jeunes simplement comme un marché soulève des préoccupations?