Comme M. Fantino l'a déjà dit, c'est un enjeu énorme dans la communauté italienne, dans ma circonscription, York South—Weston, et à Toronto en général, au point où le consul général italien a convoqué une réunion et rassemblé 70 représentants de la communauté italienne pour se plaindre de cette décision, qui les a surpris.
Giuseppe Pastorelli, le consul général italien, Emilio Battaglia, le nouveau président de Comites, et l'honorable Joe Volpe, qui a publié Corriere Canadese, ont tous dit que cette décision est un coup dur pour la communauté. De nombreux membres de la communauté sont venus au Canada il y a quelques années et parlent peu l'anglais ou pas du tout. Ils comptent donc sur OMNI pour entendre en italien les nouvelles concernant le Canada.
Ce n'est plus possible maintenant. Ce ne sera pas remplacé par quoi que ce soit d'ici l'automne, alors que sera diffusée à l'intention des jeunes une émission axée sur le mode de vie. Nous avons abandonné tout un pan de la communauté italienne. Ces gens n'auront dorénavant plus de bulletins de nouvelles. Compte tenu de la venue d'élections, cela revient à les empêcher de voter. Les personnes concernées ne pourront pas participer au processus électoral.
Pendant les audiences consacrées aux licences, vous vous êtes engagés à respecter les conditions de licence normalisées qui s'appliquent aux stations de télévision traditionnelle, selon lesquelles on s'attend de la part du « titulaire de licence » — j'emploie le verbe « s'attendre », et je sais que vous allez crier que ce n'est pas une condition, mais une attente — à « la fourniture sept jours par semaine de nouvelles locales originales propres au marché en embauchant des journalistes [...] à temps plein », ce que vous ne faites plus, « et en exploitant un bureau de nouvelles ou un bureau de collecte de l'information dans le marché. »
Vous vous étiez engagés à répondre à ces attentes et, je sais que les mots diffèrent, mais, compte tenu des élections fédérales qui s'en viennent, les membres de la communauté italienne sont en colère. Ils sont furieux. Ils ont parlé de boycotter Rogers, et je ne crois pas que c'est ce que vous voulez. Ils craignent qu'une partie importante de leur communauté ne pourra plus jouer le même rôle qu'avant dans la société canadienne.
À propos de la situation désastreuse que l'on prédit, il faut comprendre qu'on ne peut pas suivre les nouvelles en vase clos ni dire qu'elles feront l'objet de compressions à défaut d'être rentables. Tous les radiodiffuseurs au Canada arrêteraient de diffuser des nouvelles s'ils pensaient ainsi, car personne ne gagne beaucoup d'argent avec des bulletins de nouvelles. Ce n'est pas à cela que servent les licences. Elles accordent l'autorisation de donner de l'information aux Canadiens conformément à la Loi sur la radiodiffusion. Je suis désolé, mais les émissions axées sur le mode de vie à l'intention d'un jeune auditoire ne suffisent pas.