Merci, madame, de nous avoir offert cette occasion de vous parler, à vous et aux membres du comité.
Je vais faire une brève présentation, puis je passerai la parole à ma collègue Terry Weymouth, qui vous donnera des exemples concrets du secteur des métiers spécialisés.
Unifor est un organisme qui représente 305 000 employés et travailleurs qui exercent divers métiers partout au pays. Nous représentons des travailleurs de fabriques d'automobiles comme des pilotes de ligne. Environ un tiers de nos membres sont des femmes, soit environ 87 000 membres. Nous représentons plus de 40 000 métiers.
Nos statistiques sur les métiers spécialisés sont à peu près les mêmes que les chiffres qu'on vous a présentés ici; environ 4 % de femmes exercent des métiers spécialisés. Il est un peu plus difficile d'obtenir des chiffres dans les domaines de STIM parce que comme vous l'a dit un témoin lors d'une de vos séances précédentes, on ne s'entend pas parfaitement sur la définition d'un métier de STIM. Mais je peux vous dire que nous représentons un grand nombre de travailleurs des secteurs de l'aérospatiale, des télécommunications, des soins de santé et de l'enseignement. Je vais vous donner quelques exemples de ces secteurs.
Nos membres féminins de tous les secteurs nous disent qu'elles ont de la difficulté à trouver des services de garderie d'enfants accessibles et abordables. C'est un problème fondamental auquel se heurte un grand nombre de nos membres, quel que soit le métier qu'elles exercent. Nos membres qui travaillent par quarts et qui ont des horaires de travail intense ont aussi de la peine à équilibrer leur rôle de femmes prenant soin des membres de leur famille — qu'il s'agisse d'enfants ou de parents — avec le rôle qu'elles assument au travail.
Nous avons observé les mêmes problèmes que ceux que d'autres témoins ont mentionnés: le roulement professionnel et le manque de modèles exemplaires. Mme Weymouth vous expliquera qu'il est nécessaire de se visualiser dans la situation pour y accéder et elle vous présentera le rôle de modèle exemplaire que nous avons cherché à créer. L'attitude négative envers ces métiers ne règne pas seulement chez ces jeunes femmes, mais chez les employeurs qui devraient leur ouvrir des portes. Je ne vais pas vous présenter tout notre mémoire, mais vous y trouverez d'autres d'exemples.
En observant nos membres féminins qui travaillent dans un domaine de STIM, nous avons remarqué qu'elles se trouvent encore dans le groupe des travailleurs les moins rémunérés et aux emplois les moins sûrs. Par exemple, nous représentons une université qui mène beaucoup de recherche en soins de santé, et les chercheurs principaux titulaires des postes les plus sûrs sont généralement des hommes; les femmes sont en général des adjointes de recherche engagées par contrats d'un an à 18 mois. Au bout d'un certain temps, ces membres nous disent qu'elles sont obligées de quitter cette situation d'emploi précaire pour un poste plus sûr qu'elles trouvent bien souvent hors du secteur de STIM, ce qui les force à abandonner leur parcours professionnel. Vous avez ici un exemple du roulement professionnel dont je parlais tout à l'heure.
Le harcèlement constitue encore un problème lorsque l'employeur n'indique pas clairement que les femmes sont les bienvenues et qu'il les a embauchées pour leurs compétences. Nous observons une résistance à la présence de femmes dans les lieux de travail où elles se trouvent en minorité.
Je vais vous donner quelques exemples précis dans les métiers spécialisés. Mais avant cela, il faut que je vous dise que dans nos cours de formation syndicale, nous veillons à ce que nos gens soient exposés à des membres venant de métiers très divers en engageant des éducateurs qui exercent ces métiers.
Je suis contente que notre présentation vienne juste après celle d'Irving Shipbuilding. Nous nous concentrons sur la diversité non seulement des femmes blanches, mais aussi des femmes de couleur, des femmes handicapées et aussi des hommes racialisés. Nous nous efforçons de présenter cela dans notre formation sur le harcèlement et sur les lieux de travail empreints de respect. Nous avons aussi un programme d'enquête conjointe des plaintes de harcèlement et de manque de respect dans les lieux de travail.
Nous offrons une bourse aux femmes qui s'engagent dans un domaine dominé par les hommes. C'est un de nos prédécesseurs, le SCEP, qui a créé cette bourse juste après le massacre perpétré à Montréal, afin d'encourager et d'aider les femmes à prendre des mesures qui, à l'époque, étaient habituelles pour les femmes.
Je vais passer la parole à Terry.