Il n'y a pas beaucoup de paroles.
[Présentation vidéo]
L'enregistrement date d'il y a deux ou trois semaines. Il a été enregistré à Iqaluit, au Nunavut. Dans l'extrait, vous avez vu des filles inuites et du Nord qui font partie d'un groupe de chant guttural acquérir des compétences de codage qu'elles ont ensuite utilisées pour enregistrer les sons de leurs chants gutturaux grâce à un logiciel pour enfin coder ces sons en fichiers sonores qu'elles peuvent transmettre à leurs amis, aux membres de leur famille et à d'autres personnes. Elles ont acquis des compétences en STGM, elles les ont appliquées à leur culture traditionnelle et elles ont appris des choses sur les occasions qui s'offraient à elles à l'avenir dans les domaines des STGM.
Actua est une organisation nationale qui offre depuis 20 ans des programmes visant à éliminer les obstacles à la participation des jeunes dans les STGM. Actua représente un réseau national d'universités et de collèges membres qui mobilisent chaque année 225 000 jeunes âgés de 6 à 26 ans dans 500 collectivités partout au pays.
Nous travaillons en collaboration avec des partenaires du secteur des affaires comme GE, Suncor, GlaxoSmithKline et Google pour présenter à ces jeunes du contenu et des carrières à la fine pointe des STGM.
Dans le cadre de notre mandat national général, au cours des 20 dernières années, nous avons mené une initiative pour assurer une représentation égale des femmes et des filles dans les métiers spécialisés des domaines des STGM.
Les données probantes sur la sous-représentation des femmes dans les métiers spécialisés des domaines des STGM sont incontestables. Il est aussi bien connu que l'engagement précoce des filles dans ces domaines est crucial. De façon générale, ce sur quoi il faut mettre davantage l'accent et faire porter davantage notre attention relativement à cette question — et c'est là-dessus que porteront mes commentaires aujourd'hui —, c'est l'importante et croissante sous-représentation des femmes dans le milieu des sciences informatiques et l'absolue nécessité de susciter l'intérêt des filles afin de renforcer leurs compétences dans ces domaines dès maintenant. J'aimerais faire valoir qu'il s'agit d'une condition préalable à leur participation aux métiers spécialisés et au domaine des STGM.
Il ne faut pas encourager les filles à s'intéresser aux sciences informatiques seulement pour accroître le nombre d'informaticiennes. Vous savez, nous vivons dans un monde numérique où tous les aspects de notre vie sont contrôlés par les sciences informatiques. Les ordinateurs provoquent des révolutions dans tous les domaines, des métiers de la construction aux soins de santé en passant par la durabilité environnementale, les politiques et l'art. Si les filles n'apprennent pas à coder — c'est-à-dire si elles n'apprennent pas le langage informatique —, elles seront laissées derrière, point à la ligne. Le Canada risque de perdre le point de vue crucial des femmes au sein de l'économie numérique.
Au cours des 20 dernières années, Actua a mis au point des modèles efficaces pour mobiliser les filles relativement aux STGM. Nous misons sur le renforcement de la confiance en soi et de l'auto-efficacité. Nous exposons les filles à des modèles féminins inspirants et leur permettons de s'imaginer elles-mêmes dans ces domaines à l'avenir.
Chaque année, Actua mobilise 100 000 filles dans le cadre de ces expériences, qui n'approvisionnent pas seulement les métiers spécialisés dans le domaine des STGM, mais aident aussi ces filles à acquérir des compétences personnelles et professionnelles cruciales, comme la collaboration, la résolution de problèmes, la réflexion critique et les compétences financières et techniques.
Nous appliquons notre modèle de façon à joindre toutes les filles, mais nous mettons un accent particulier sur la mobilisation des filles autochtones grâce à notre programme national d'extension autochtone, qui, chaque année, permet de mobiliser 30 000 filles autochtones partout au pays.
Comme vous l'avez vu dans la vidéo, nous interagissons avec des collectivités pour créer de solides liens culturels de façon à inspirer les filles autochtones et à les pousser à prendre la place qui leur revient dans le monde numérique. En octobre 2014, Actua et Google ont lancé un projet sur trois ans qui s'intitule Codemakers pour transformer la relation des jeunes avec les sciences informatiques.
Durant la première phase de l'établissement d'une stratégie nationale, nous avons cerné trois défis principaux. Le premier, c'est la quasi-absence de contenu officiel sur les sciences informatiques dans les écoles canadiennes. Le deuxième, c'est le mythe récurrent chez les parents et les enseignants selon lequel, puisque les jeunes consomment beaucoup de technologies, ils savent comment ces technologies fonctionnent. Le troisième, c'est le fait que les gens ne comprennent pas pourquoi ces domaines sont extrêmement importants, et pas seulement en tant que pépinière à futurs informaticiens. En outre, comme je l'ai déjà dit, c'est particulièrement crucial dans le cas des filles.
Le nouveau partenariat d'Actua avec Google contribue à l'établissement d'une stratégie nationale pour surmonter ces défis. Nous intégrons dans notre programme national à l'intention des filles et notre programme national d'extension autochtone des expériences qui transforment la façon dont elles voient les sciences informatiques. Au départ, nous décrivons de quelle façon les sciences informatiques ont un impact dans leur vie. Nous travaillons avec les filles pour leur permettre d'acquérir des compétences en matière de technologie afin qu'elles puissent les appliquer concrètement et qu'elles puissent concevoir et construire leur propre technologie. Nous aborderons aussi les sujets critiques comme la sécurité en ligne, la citoyenneté numérique et la cyberintimidation, mais d'une façon différente, plus habilitante.
Plutôt que de dire aux filles de quelle façon elles doivent se comporter en ligne, nous leur expliquons les notions informatiques derrière ces messages. Tandis que nous travaillons directement avec ces filles, nous élaborons aussi des outils et des ressources pour former les gens qui ont une influence sur elles, et plus particulièrement les parents, les enseignants et les chefs communautaires. Compte tenu de nos 20 années d'expérience et de recherche, nous savons que ce sont les personnes qui ont le plus d'influence continue quant à savoir si les filles étudieront et resteront dans les domaines des STGM. Cette influence est particulièrement cruciale dans le cas des métiers spécialisés.
Je veux aussi souligner l'importance du partenariat avec Google, non seulement parce qu'il s'agit d'une des entreprises de technologie les plus importantes et les plus connues du monde, mais aussi parce qu'il s'agit d'un excellent exemple du genre d'approche multisectorielle qui crée de vrais changements systémiques dans le domaine. La réussite du modèle d'Actua, au-delà des expériences fascinantes que nous offrons aux filles, est liée au fait que nous tirons beaucoup profit de nos partenariats avec les universités et les collèges, les gouvernements et l'industrie.
J'adore l'extrait vidéo que je vous ai montré en début de présentation, parce qu'il montre bien toutes les choses dont je parle aujourd'hui. Si on expose suffisamment les filles, elles comprendront l'importance des sciences informatiques de façons qui, sinon, n'auraient pas été possibles. Si on leur présente des modèles positifs, elles commenceront elles-mêmes à s'imaginer dans ces domaines à l'avenir, et, avec le bon soutien, elles acquerront les compétences essentielles dans ces domaines et elles transmettront ce qu'elles ont appris à leur famille.
À la lumière de notre expérience de travail auprès de centaines de milliers de filles partout au pays et de la nouvelle initiative que nous réalisons concernant les sciences informatiques, j'aimerais formuler trois recommandations à votre intention.
Premièrement, nous devons reconnaître et promouvoir le fait que les sciences informatiques et les compétences numériques sont un genre de littératie de base. Ce sont des conditions préalables à une participation couronnée de succès des filles dans les métiers spécialisés et les domaines des STGM. Elles sont aussi essentielles à la résilience et à l'indépendance économique future des filles bien au-delà des simples champs des sciences informatiques.
Deuxièmement, le Canada doit être prêt à faire un grand saut ici. Il faut établir des objectifs majeurs et ambitieux, alors je vous encourage à fournir une aide financière à l'intention de modèles multisectoriels fondés sur des données probantes pouvant être développés à grande échelle et de permettre aux filles de créer elles-mêmes du contenu qui les inspirera à devenir les innovatrices et les productrices de technologie de demain.
Troisièmement, il faut outiller les gens qui ont une influence sur elles. Il faut investir dans des programmes et du contenu à l'appui des enseignants, des parents et des autres personnes qui ont une influence pour s'assurer que leurs filles deviennent des leaders dans l'économie numérique de demain.
Merci beaucoup.