Merci, monsieur le président.
Vous allez voir que je n'ai pas perdu la main, du moins je l'espère.
Je vous remercie de votre témoignage. J'ai deux volets à présenter en peu de temps.
Les moeurs ont évolué, en matière de transparence, et c'est une bonne chose. Vous nous en avez donné un bel exemple plus tôt.
Le Bloc québécois trouve tout à fait normal que les gens et, par extension, les médias, étant donné qu'ils soulèvent des questions que la population se pose, puissent avoir accès à nos dépenses. Il s'agit en effet de l'argent du public. Cette question est d'une grande importance, selon nous.
On pourrait envisager, lorsque des postes de dépenses sont présentés, qu'encore plus de détails sur la nature de ces dépenses soient accessibles, surtout par l'entremise d'Internet. Par exemple, Mme May a souligné le coût du transport par avion. On ne sait pas si un député a eu recours à la classe économique ou à la classe affaires ni combien de fois il l'a fait. On sait par contre que la classe affaires coûte beaucoup plus cher. Cette possibilité permettrait de répondre au questionnement de la population à cet égard.
Ma première question s'adresse à vous, madame O'Brien, ou à la personne qui vous accompagne. Elle porte sur l'importance de protéger la vie privée. Il y a une loi à ce sujet. On pourrait vouloir savoir quels gens nous rencontrons et pourquoi nous le faisons.
Il y a également tous ces cas de dénonciation, entre autres celui d'une personne de Ressources humaines et Développement des compétences Canada qui a été congédiée parce qu'elle avait fait des révélations.
Un individu qui rencontrerait un député de l'opposition pourrait être ciblé par le gouvernement, peu importe lequel, d'ailleurs, parce que dans le compte des dépenses, on verrait qu'ils sont allés au restaurant, par exemple. Vous allez sans doute me dire qu'on sera plus prudent dans des cas semblables, mais c'est néanmoins un problème auquel il faut penser.
Tout le monde se donne bonne conscience en disant vouloir être transparent, mais pour le moment, ce n'est pas uniformisé. Or il faut que ce le soit. Il ne faut pas laisser chaque député se dévoiler peu à peu, comme s'il s'agissait d'un numéro d'effeuillage.
L'autre volet de ma question porte sur l'indépendance. Vous m'avez un peu fait réagir, monsieur Watters, quand vous avez dit qu'il fallait être prudent à ce sujet. Oui, mais il n'y a rien de mieux qu'un véritable exemple pour illustrer l'importance de l'indépendance, dans certains cas.
Tous les partis sauf celui des libéraux ont déjà été non reconnus; ils comptaient moins de 12 députés. Il peut arriver qu'un parti politique non reconnu fasse l'objet d'une étude du Bureau de régie interne. Je ne vous rappellerai pas le cas, mais ça nous est arrivé, comme vous le savez fort bien. Or malgré nos demandes aussi bien au Bureau de régie interne qu'aux autres partis politiques, tout le monde s'en est lavé les mains et il a été décidé que les discussions auraient lieu en l'absence du parti. Ça s'est déroulé pendant plusieurs séances, et comme tout était débattu à huis clos, nous ne savions rien. Ça rejoint ce que mes collègues ont dit plus tôt.
C'est après coup qu'on subit les conséquences de cela. À mon avis, il y a eu un manque de crédibilité et de légitimité de la part du bureau dans le cas de cette étude, étant donné que les personnes concernées n'ont pas pu être présentes.
Pour ce qui est de l'indépendance, je pense qu'il y aurait certainement là aussi une amélioration à apporter.
J'aimerais que vous commentiez les deux points que j'ai soulevés.