Merci, madame la mairesse.
Comme peuvent le confirmer les administrations locales des régions éloignées, le développement économique passe aussi par la création de conditions permettant d’attirer et de retenir des personnes ayant les connaissances et les compétences dont on a besoin sur place. Si, en moyenne, 84,6 p. 100 des Canadiens ont accès à un médecin, la proportion est de 77,8 p. 100 au Yukon, 38,7 p. 100 dans les Territoires-du-Nord-Ouest, et 11,8 p. 100 au Nunavut. Par ailleurs, l’accès à un enseignement de qualité est souvent limité dans les régions éloignées. Il n’est donc pas rare que beaucoup de jeunes soient obligés de quitter leur collectivité pour faire des études postsecondaires, quand ils ne sont pas forcés de partir dès le secondaire.
Enfin, dans de nombreuses collectivités éloignées, il manque de logements. On voit parfois jusqu’à vingt personnes vivant à l’étroit dans une seule maison. Beaucoup d’employeurs construisent des dortoirs pour leurs employés. L’effet net de tout cela est que: premièrement, les nouvelles entreprises dans les collectivités éloignées ont souvent besoin de compétences que les résidents ne possèdent pas — situation qui prive la population locale de bons emplois — et deuxièmement, les conditions de vie dans les collectivités éloignées sont telles que les travailleurs peuvent refuser d’y élever leur famille. Résultat: roulement élevé, instabilité de la main-d’oeuvre et perte de la mémoire institutionnelle. Cette situation est mauvaise pour les affaires, mauvaise pour les collectivités et surtout pour le Nord canadien, qui présente pourtant beaucoup de nouvelles perspectives de développement.
Les économies de nombreuses collectivités éloignées sont fondées sur les ressources et font face à des problèmes uniques quand il s'agit de planifier la diversification. Dans ma propre ville de Thompson, au Manitoba, nous avons appris l'an dernier que le plus grand employeur, une compagnie minière, allait fermer sa fonderie et son usine de raffinage d'ici 2015. Notre collectivité de 15 000 habitants s'est trouvée alors confrontée à la possibilité de perdre d'un seul coup 500 emplois avec pour conséquences la dévalorisation substantielle des propriétés et, finalement, la perte d'espoir dans l'avenir de la collectivité.
Nous avons heureusement relevé le défi et, sous l'égide de la municipalité, Thompson a mis sur pied un groupe de travail sur la diversification de l'économie. Le groupe est composé de représentants de tous les secteurs, y compris la compagnie minière et les organisations autochtones, qui cherchent à bâtir un nouvel avenir pour la ville.
Nous avons fait cela par nos propres moyens, mais les collectivités comme Thompson et celles qui seront dépendantes des ressources pourraient mieux s'en sortir en s'associant au gouvernement fédéral. Ce dernier doit élaborer une stratégie de partenariat avec ces collectivités afin d'appuyer la diversification économique. Il a un rôle important à jouer dans les efforts déployés sur place pour susciter de nouvelles des activités, telles que les investissements dans les infrastructures de base, les subventions destinées au développement des affaires et les encouragements fiscaux, l'enseignement et la formation professionnelle et, finalement, les outils de renforcement des capacités, en particulier pour évaluer les possibilités de diversification dans une collectivité donnée.
Merci.