Bonjour.
Je vous ai remis, moi aussi, un jeu de diapositives. La première page s'intitule « Zones où il existe un risque d'exposition au radon et tendances relatives à la mortalité par cancer du poumon en Colombie-Britannique ». J'espère que vous en avez tous reçu une copie. Je vais essayer de commenter le texte des diapositives pour ceux qui ne les auraient pas reçues.
J'aimerais commencer par vous remercier infiniment de m'avoir invitée. C'est un véritable honneur.
Je travaille pour le BC Centre for Disease Control, à titre de préposée principale à la recherche, mais je suis en réalité une chercheuse scientifique. Mon rôle consiste à effectuer des recherches appliquées sur la santé publique en vue d'appuyer l'élaboration de politiques judicieuses sur la santé environnementale dans la province, et c'est ainsi que j'ai commencé à m'intéresser au dossier du radon en Colombie-Britannique.
Aujourd'hui, je vais vous présenter des chiffres concrets tirés directement des données démographiques de la Colombie-Britannique, ce qui diffère un peu des questions que les autres témoins ont abordées jusqu'ici.
La première diapositive se veut simplement une récapitulation des valeurs prescrites pour le radon au Canada, selon la directive actuelle. Nous avons entendu parler du seuil de 200 tout au long de la journée, et une concentration au-dessous de cette limite est inférieure la directive établie par Santé Canada. Ensuite, si vous mesurez la concentration de radon dans votre maison et que vous détectez une concentration entre 200 et 600 becquerels par mètre cube, Santé Canada recommande actuellement que vous preniez des mesures correctives dans un délai de deux ans, alors que si la concentration est supérieure à 600 becquerels par mètre cube, le ministère recommande que vous preniez des mesures correctives sur-le-champ. C'est alors une zone où le risque d'exposition au radon présente un grand danger.
Nous avons utilisé ces valeurs en Colombie-Britannique pour, en quelque sorte, diviser la province en zones où le risque d'exposition au radon est faible, modéré ou élevé. Si vous ne voyez pas les couleurs sur la carte, les zones les plus foncées sont en rouge, et elles représentent les zones où il existe un risque élevé d'exposition au radon.
Nous sommes très chanceux en Colombie-Britannique. Nous avons une base de données de plus de 4 000 mesures du radon dans le contexte résidentiel, y compris des mesures provenant des enquêtes nationales de Santé Canada ainsi que d'une foule de sondages réalisés dans la province. Nous pouvons donc utiliser les données que nous avons observées dans la province pour présenter ce genre d'information. Ces régions géographiques sont appelées des zones sanitaires locales. Il s'agit de la plus petite unité géographique sanitaire en Colombie-Britannique. Nous sommes en mesure d'examiner les décès survenus dans la province à l'échelle géographique; c'est d'ailleurs pourquoi nous avons utilisé cette échelle géographique.
Nous avons fait quelque chose d'assez simple, mais qui est assez efficace, et j'espère que vous en conviendrez. Nous avons examiné la province selon ces régions et, sur une période de 25 ans, nous avons additionné tous les décès attribuables au cancer du poumon dans les zones où le risque est faible, modéré et élevé, ainsi que tous les décès attribuables à des causes naturelles, puis nous avons divisé le nombre de décès attribuables au cancer du poumon par le nombre de décès attribuables à des causes naturelles. En général, nous nous attendons à ce que 7 % de tous les décès en Colombie-Britannique soient attribuables au cancer du poumon, ce qui est probablement vrai pour la majeure partie du Canada.
La quatrième diapositive montre une situation hypothétique. Si le radon était le seul cancérogène pulmonaire dans le monde, la prévalence du cancer du poumon serait élevée et constante dans les zones où le risque d'exposition au radon est élevé; elle serait quelque peu moins élevée, mais constante au fil du temps dans les zones où le risque est modéré, et encore moins élevée, mais constante au fil du temps dans les zones où le risque est faible. J'aimerais que vous ne perdiez pas cela de vue lorsque nous passerons à la prochaine diapositive.
Lorsque nous avons examiné le total des décès en Colombie-Britannique, nous avons observé une situation assez différente de celle prévue dans ce scénario hypothétique. La ligne qui se trouve au bas représente les zones où le risque d'exposition au radon est faible. Vous ne la verrez peut-être pas si votre imprimé n'est pas en couleur. La ligne au milieu, qui est un peu plus au-dessus de la ligne du bas, représente les zones où il existe un risque modéré d'exposition au radon. Ensuite, la ligne qui est inclinée vers le haut au fil du temps et qui se démarque des deux autres lignes désigne la proportion de mortalité liée au cancer du poumon que nous avons observée dans les zones où il existe un risque élevé d'exposition au radon au cours des 25 dernières années en Colombie-Britannique.
Nous n'avons pas beaucoup de données sur ces gens. Nous nous servons uniquement de données administratives. Nous ignorons s'ils étaient des fumeurs ou des non-fumeurs. Nous ne savons pas si ces gens ont vécu ou non toute leur vie dans ces zones à risque élevé. Il y a donc une foule de contraintes qui limitent nos observations.
Lorsque nous divisons ces données selon les régions de la province où la prévalence du tabagisme est élevée et celles où la prévalence est faible — nous savons que les taux de tabagisme peuvent s'élever jusqu'à 30 % dans certaines zones de la Colombie-Britannique et qu'ils peuvent être aussi bas que 12 % dans d'autres —, nous observons quand même les mêmes tendances de prévalence. Il semble donc que le radon soit un facteur important.
Il y a une autre distinction importante lorsque nous comparons les tendances entre les hommes et les femmes, et je crois que c'est probablement pour cela qu'on m'a invitée à comparaître aujourd'hui.
Commençons par les hommes. La ligne du bas montre les zones où le risque d'exposition au radon est faible, celle du milieu représente les zones où le risque est modéré et celle du haut, les zones où le risque est élevé. Il n'y a pas une grande différence entre ces trois lignes, comparativement à l'ensemble de la population. En général, le cancer du poumon est à la baisse. C'est ce que nous prévoyons à mesure que les gens arrêteront de fumer. Chez les femmes, comme on peut le voir à la diapositive suivante, les lignes qui représentent les zones à faible risque et les zones à risque modéré se trouvent vers le bas, mais la ligne du haut est une courbe ascendante assez prononcée qui se démarque beaucoup des autres régions.
Nous observons donc ici une différence très marquée entre les deux sexes lorsque nous divisons ces données. Soit dit en passant, ce n'est pas très scientifique, mais ceux d'entre nous qui s'intéressent à la présence du radon en Colombie-Britannique entendent beaucoup de témoignages de gens qui disent, par exemple: « Ma femme est morte du cancer du poumon, mais elle n'a jamais fumé de toute sa vie. » Ces données correspondent à ce que nous entendons dire, même si ce n'est pas très scientifique.
Quelqu'un a posé une question sur le fardeau du cancer du poumon lié au radon dans les zones à risque élevé et à faible risque, selon les lignes directrices actuelles de Santé Canada. La diapositive suivante présente les données publiées par Jing Chen, de Santé Canada. Environ 6 % de l'inventaire de logements ont actuellement une concentration de radon supérieure à la valeur de 200 becquerels, et c'est lié à 28 % des cas de cancer au Canada, alors que 94 % de l'inventaire des logements ont une concentration inférieure à la valeur prescrite, et 72 % de tous les cas de cancer du poumon lié au radon sont associés aux maisons qui se trouvent dans cette gamme. Le gros du fardeau demeure donc dans les valeurs inférieures à la directive de Santé Canada.
C'est justement un point que nous avons abordé dans un nouvel article. Je tiens à préciser que ce travail n'a pas encore été publié. Il est en cours de révision, mais il ne fait pas partie des publications scientifiques, n'ayant pas été soumis à un examen par des pairs. Nous avons tenu compte d'une foule de valeurs limites. Nous ne faisons que tracer une ligne dans le sable lorsque nous fixons le seuil à 200 ou à 100. Nous avons examiné cette valeur à 600, 500, 400, 200, 100 et 50 becquerels pour voir si nous pouvions établir une distinction claire entre les zones en Colombie-Britannique où le risque d'exposition au radon est élevé et celles où le risque est faible en ce qui concerne les tendances relatives à la mortalité par cancer du poumon. Pour ce faire, nous avons examiné différentes limites et différents endroits.
En effet, si vous regardez à droite, la partie supérieure montre les tendances relatives à la mortalité par cancer du poumon chez les hommes et les femmes lorsque la valeur limite est fixée à 50 becquerels par mètre cube, et force est de constater que les tendances sont quand même distinctes. Nous voyons quand même une augmentation marquée de la mortalité par cancer du poumon chez les femmes dans les zones où il existe un risque élevé d'exposition au radon.
Sur la dernière diapositive, le message clé est, encore une fois, qu'il s'agit de données administratives très limitées. Nous avons fait ce travail dans le cadre d'un exercice de surveillance. Nous l'avons entrepris parce que la plupart des preuves que nous utilisons au Canada pour élaborer notre politique proviennent de l'étranger. Nous rassemblons des études menées en Europe, aux États-Unis et ailleurs. Nous tenions à montrer quelques données percutantes dans le contexte canadien.
Je le répète, la plupart des cancers du poumon découlant d'une exposition au radon au Canada surviennent à un seuil inférieur à la directive actuelle de 200 becquerels par mètre cube. Nous observons des tendances temporelles nettes dans les zones où il existe un risque d'exposition au radon en Colombie-Britannique. Nous n'avons pas reproduit des analyses semblables ailleurs au Canada, mais je ne serais pas surprise de voir des résultats similaires. Les tendances que nous constatons à un seuil de 200 becquerels par mètre cube persistent lorsque nous abaissons la limite à 50 becquerels par mètre cube. Cela appuie vraiment l'idée du niveau le plus bas que l'on peut raisonnablement atteindre. Comme Tom l'a dit, pour poursuivre cet objectif au Canada, il faut modifier radicalement notre Code national du bâtiment afin de protéger la population à l'avenir.
Nous avons évalué qu'il faudrait environ 75 ans pour changer tout l'inventaire des bâtiments résidentiels au Canada, ou du moins la majeure partie, mais au bout de ces 75 ans, il y aurait un inventaire d'immeubles résistants au radon, et la population serait bien protégée.
Enfin, il semble y avoir une différence entre les hommes et les femmes sur le plan des risques.
Merci de votre temps.
Good afternoon.
There is a slide deck for me as well. The first page of that slide deck should say, “Radon risk areas and lung cancer mortality trends in British Columbia”. I hope that you all have it. I will try to speak to the slides as I go along for those who don't have them.
I want to start by saying thank you so much for inviting me to be here. It's a real honour.
My title at the BC Centre for Disease Control is senior scientist, and I'm really a research scientist. The mandate of my role is to conduct applied public health research in support of good environmental health policy for the province, and that's how I first became interested in radon in British Columbia.
I'm going to show you some real, hard numbers today that come directly from the population data for British Columbia, and that's a bit different from what everybody else has been talking about so far.
If you move to the first slide, it's just a recap of the current guideline values for radon in Canada. We've heard about the number 200 all day, and any concentration lower than that is below the Health Canada guideline. Then if you measure your home and the concentration is between 200 and 600 becquerels per metre cubed, Health Canada currently recommends that you try to remediate that within the next couple of years, whereas if your measurement if over 600 becquerels per metre cubed, they really recommend that you remediate right away. That is the high-danger area for radon.
We've used these values in British Columbia to sort of break up the province into areas that we consider to be low, moderate, and high radon areas. If you are not seeing this in colour, the darkest areas there are coloured in red, and those are the high radon areas.
We're very lucky right now in British Columbia. We have a database of over 4,000 residential radon measurements, including measurements from Health Canada national surveys as well as from a bunch of surveys that have happened in the province, so we were really able to use the data that we have observed in the province to break things up this way. These geographic regions are called local health areas. They're the smallest health geographic unit that we use in British Columbia. We are able to look at deaths that have occurred in this province at this geographic scale, which is why we've used this geographic scale.
We did something quite simple, but I hope you'll agree, also quite effective. We looked at the province by those regions, and over the course of 25 years we summed up all of the deaths attributed to lung cancer in the low, moderate and high regions, and all deaths attributed to all natural causes, and then we divided the number of lung cancer deaths by the number of deaths from all natural causes, and in general, we expect about 7% of all deaths in B.C. to be attributed to lung cancer, which is probably true for most of Canada.
Slide number 4 shows the hypothetical situation. If there were no lung carcinogens in the world other than radon, we would expect lung cancer to be high and steady in the higher radon areas, somewhat lower and steady over time in the moderate radon areas, and then lower still and steady over time in the low radon areas. That's the framework I want you to think about when we go to this next slide.
When we looked at all deaths in British Columbia, we saw something quite different from what one would expect to see under that hypothetical scenario. The bottom line there shows the low radon areas. You might not be able to see that if you're not looking at it in colour. The middle line, which is just a little bit higher than the bottom line, shows the moderate radon areas. Then that line that is sloping upward over time and is quite distinct from the low and moderate lines is the lung cancer mortality proportion that we see in high radon areas over the past 25 years in British Columbia.
We don't have a lot of data about these people. We're doing this with only administrative data. We don't know whether or not they smoked. We don't know whether or not they lived their entire lives in those high radon areas. There are a whole lot of limitations here that we simply can't speak to.
When we split up these data by the higher and lower smoking regions of the province—we know that smoking rates can be up to 30% in some areas and down to 12% in some areas of B.C.—we still see these same persistent trends. It does seem to be that radon is an important factor here.
Another important distinction, and I think it's probably why I was asked to be here today, is what we see when we look at the trends for men versus women.
To look at men, the low line shown on the slide is the low radon areas, the middle line is the moderate radon areas, and the top line is the high radon areas. There's not as big a difference among those three lines as there was when we were looking at everybody together. In general, the lung cancer rates are going down. That's what we expect as the population stops smoking. When we go ahead and look at women, as shown on the next slide, we see the low and moderate lines towards the bottom there, and then the line for women is just taking off and is quite divergent from the other regions.
We're seeing a pretty big difference with respect to the two sexes here when we split up these data. Speaking anecdotally, it's not very scientific, but those of us who are interested in radon in British Columbia hear so many stories from people who say, “My wife died of lung cancer and she never smoked a day in her life.” This matches up with what we hear anecdotally, although that's not very scientific.
Somebody asked about the burden of radon-related lung cancer in high- and low-risk areas according to the current Health Canada guidelines. On this next slide, what we see is from data published by Jing Chen from Health Canada. There's an estimate of 6% of the housing stock currently being over the 200 becquerels value, and that's related to 28% of lung cancers in Canada, versus 94% of the housing stock being under the guideline value and 72% of all radon-related lung cancers being attributable to homes in that range. The bulk of the burden really remains below what we're currently talking about in terms of the Health Canada guideline.
This very point is something that we've addressed in a new paper. I want to make it clear that this work has not been published yet. It's currently under review, but it's not in the scientific literature and it has not been peer-reviewed. We looked at a bunch of different threshold values. It's really just a line in the sand that we're drawing when we say that 200 is the level or 100 is the level. We took that line in the sand and drew it at 600, 500, 400, 200, 100, and 50 becquerels to see whether or not we could still see a clear distinction between high and low radon areas in B.C. with respect to lung cancer mortality trends when we drew that line in the sand in different places.
Indeed, if you look at the far right-hand side, that top plot shows you lung cancer mortality trends in men and in women at a threshold value of 50 becquerels per metre cubed, and you can see that the trends are still distinct from one another. We still see that sharp increase in lung cancer mortality in women in the high radon areas.
In the final slide, the key message again is that these are very limited administrative data. This is something we've done as a surveillance exercise. It was really an exercise we undertook because a lot of the evidence we use in Canada to build our policy comes from places other than Canada. We're pulling together studies that have happened in Europe, the U.S., and elsewhere. We really wanted to show some hard-hitting data from the Canadian context.
Again, most radon-related lung cancers in Canada happen below the current guideline of 200 becquerels per metre cubed. We see clear temporal trends by radon risk areas of British Columbia. We have not repeated similar analyses elsewhere in Canada, but I wouldn't be surprised to see similar results. The trends that we see at 200 becquerels per metre cubed persist when we drop that threshold to 50 becquerels per metre cubed. This is really supportive of that idea of ALARA, or “as low as reasonably achievable”. As Tom said, the way to pursue ALARA in Canada is really through widespread changes to our national building code to protect the population into the future.
We have estimated that it would take about 75 years to turn over the entire residential building stock in Canada, or most of it, but at the end of that 75 years, you would have a radon-resistant building stock and a population that was well protected.
Finally, there does appear to be a difference between men and women in terms of risk.
Thank you very much for your time.