Je pense que ces deux contextes sont différents. Le problème que l'on retrouve dans les Maritimes — je parle ici du Nouveau-Brunswick et de la Nouvelle-Écosse — est beaucoup plus dramatique que ce qu'on peut connaître au Québec.
Au Québec, nos rivières sont quasiment naturelles. L'eau est pure, l'habitat du saumon est en très bonne condition et la production de nos rivières est excellente. On ne voit donc pas de menace pour le saumon comme on peut en voir au Nouveau-Brunswick ou ailleurs. Je pense qu'il y a moyen de garder l'activité telle qu'elle existe actuellement.
Les mesures de remise à l'eau s'appliquent aux saumons adultes, à savoir les grands saumons. Quand on parle des petits saumons, soit les grilses, il y a toujours une possibilité de capture au Québec. Soit dit en passant, de plus en plus de gens remettent à l'eau les grilses. À cet égard, nous préférons une approche volontaire à une approche légale.
La question n'a pas été posée ce matin, mais j'aimerais que vous notiez que lorsqu'on achète un permis de pêche au saumon au Québec, il y a sept coupons. Le pêcheur a la possibilité de pêcher sept saumons, qu'ils soient grands ou petits. Bien sûr, il y a 15 000 pêcheurs, mais ils ne prennent pas tous sept saumons chaque année. La plupart d'entre eux en prennent un ou deux.
Nous aimerions donc revoir le nombre de coupons. Cependant, il y a un petit problème et je pense que c'est une bonne tribune pour en parler ce matin. Lors du transfert de la gestion des stocks de saumons entre le gouvernement fédéral et le gouvernement provincial, un élément a été oublié, soit l'élément des coupons. Le ministre des Forêts, de la Faune et des Parcs n'a pas la capacité légale de faire changer le nombre de coupons par permis. Cela relève toujours des instances fédérales, donc de Mme Shea. Cependant, il faut qu'il y ait une délégation de pouvoirs à ce niveau pour que le ministre québécois puisse le faire.
Présentement, nous travaillons avec le bureau de la ministre fédérale et le bureau du ministre provincial pour essayer d'établir un canal unique, ce qu'on appelle une voie rapide pour être en mesure de traiter spécifiquement cet aspect. Nous voulons qu'en 2016, on puisse réduire le nombre de coupons de 50 % et qu'on ait peut-être trois ou quatre coupons. On verra ce que les pêcheurs sont prêts à accepter. Nous aurions donc un impact direct sur le nombre de captures dans nos rivières. À l'heure actuelle, nous sommes pris dans un contexte politique qui ne nous permet pas de bouger à ce sujet.