Merci beaucoup, monsieur le président. Je remercie également tous nos invités d'être parmi nous aujourd'hui. Je suis particulièrement heureuse d'avoir entendu les observations que le Dr Tony George vient tout juste de formuler, car je crois qu'elles nous permettent de mettre en perspective la question sur laquelle nous nous penchons aujourd'hui.
D'abord et avant tout, j'aimerais mentionner que, selon moi, il est juste de dire que la plupart des drogues, qu'elles soient licites ou non, qu'il s'agisse de médicaments sur ordonnance ou d'autres réputés illicites, posent des risques. En règle générale, l'emballage des médicaments qui nous sont prescrits comporte des mises en garde concernant, par exemple, le fait de faire fonctionner une machine ou de conduire une voiture après avoir consommé le médicament en question, et indique que l'on doit demeurer alerte. À mes yeux, il y a un principe très important à prendre en considération, à savoir le fait que toutes les substances — alcool, tabac, médicaments licites ou drogues illicites — posent des risques. Ces risques peuvent être plus ou moins élevés. À ce chapitre, tout dépend du contexte et tout est relatif — voilà ce qui, à mon avis, est important.
Bon sang, il est même dangereux de conduire une voiture. Il s'agit probablement de la chose la plus dangereuse que nous faisons chaque jour, et c'est pourquoi la conduite automobile est assujettie à toutes sortes de lois et de règlements concernant, par exemple, le port de la ceinture de sécurité.
Il y a deux questions que j'aimerais poser. La première vise à amener plus loin la discussion sur la question de la nocivité de la consommation de marijuana par rapport à celle, disons, d'alcool ou de tabac.
Par exemple, j'aimerais que les trois témoins qui participent à la réunion par vidéoconférence, plus particulièrement le Dr Le Foll et le Dr George, nous indiquent le nombre de personnes qui sont mortes des suites de la consommation de marijuana. Est-ce que l'on dispose de cette statistique?
Si je m'abuse, le Dr Le Foll a mentionné que personne ne mourait d'une surdose de marijuana. Pourriez-vous nous indiquer si cela vaut également pour l'alcool? Combien de gens meurent d'une consommation excessive d'alcool? Quel est le taux de mortalité lié à cela?
J'aimerais également connaître la nocivité relative de ces substances en ce qui a trait au risque de dépendance dont elles s'assortissent. Comme le Dr George vient de le dire, je crois que, à cet égard, il s'agit vraiment de gérer le risque et d'atténuer les méfaits. Pourriez-vous nous parler de l'ampleur des méfaits causés par la marijuana par rapport à ceux découlant de la consommation d'alcool et de tabac?
Ma deuxième question concerne la prohibition. J'aimerais savoir dans quelle mesure elle contribue aux méfaits sur lesquels nous nous penchons. Vous avez dit quelques mots à propos des jeunes et de ce que cela signifiait pour eux. Il me semble que, lorsque nous établissons que cela relève du tabou et que l'on doit s'en tenir à la prohibition ou à la tolérance zéro, mais que, par ailleurs, les gens consomment de la marijuana à des fins récréatives ou médicinales sans que cette consommation soit encadrée par des dispositions législatives ou réglementaires et sans que les consommateurs ne soient vraiment informés, nous adoptons une attitude fondée sur la peur et l'incapacité de communiquer, et cela donne lieu à une énorme réprobation sociale. Dans quelle mesure la prohibition contribue-t-elle aux méfaits que nous observons, plus particulièrement chez les jeunes?
Ces questions s'adressent aux trois personnes qui témoignent par vidéoconférence.