propose:
Que, de l’avis de la Chambre, le gouvernement devrait assurer un système de transport sûr, efficace et soutenable à l’Île-du-Prince-Édouard: a) en reconnaissant l’importance économique essentielle que revêt le service de traversier reliant Wood Islands (Île-du-Prince-Édouard) et Caribou (Nouvelle-Écosse); b) en s’engageant à verser un financement stable, à long terme, durable et adéquat, particulièrement en voyant à ce que tous les contrats futurs (i) soient d’une durée minimale de cinq ans, (ii) maintiennent ou surpassent les niveaux de services fournis actuellement.
-- Monsieur le Président, c'est pour moi un honneur de prendre la parole dans cette auguste Chambre. Voilà plusieurs années que je m'occupe de la question qui fait l'objet de ma motion, car elle est importante pour ma circonscription. Je remercie le député de Charlottetown d'appuyer ma motion. Il sait très bien, lui aussi, à quel point l'Île-du-Prince-Édouard et le comté de Pictou, en Nouvelle-Écosse, ont besoin de ce service.
Les députés savent sans doute à quel point le service de traversier de Wood Islands est important pour moi et pour l'Île-du-Prince-Édouard, en particulier l'Est de l'île, ainsi que pour le comté de Pictou, en Nouvelle-Écosse. Chaque année, ce traversier transporte plus de 475 000 passagers, 160 000 véhicules et 18 000 camions commerciaux entre l'Île-du-Prince-Édouard et la Nouvelle-Écosse. Il génère pour l'île des retombées économiques de 27 millions de dollars par année et il est un atout précieux à l'échelle locale, en particulier pour Charlottetown et l'Est de la province. Le traversier génère également 12 millions de dollars en retombées pour la Nouvelle-Écosse, principalement dans le comté de Pictou.
À titre d'information, le service de traversier relie deux tronçons de la Transcanadienne, entre Wood Islands, dans l'Est de l'Île-du-Prince-Édouard, et Caribou, en Nouvelle-Écosse. C'est Northumberland Ferries Limited, ou NFL, dont le siège se trouve à Charlottetown, qui l'exploite depuis sa création, en 1941, par le gouvernement du Canada.
Remontons encore un peu plus loin, en 1935, lorsque le premier ministre William Lyon Mackenzie King a convaincu le politicien saskatchewanais Charles Dunning de replonger dans la politique fédérale pour lui confier le ministère des Finances afin qu'il remette les finances du pays sur pied à la suite de la Grande Dépression. M. Dunning avait déjà été nommé à ce poste en 1929, mais il avait été défait aux élections de 1930, qui ont porté R.B. Bennett au pouvoir. Il était réputé pour son excellent travail et son sens de l'équité, mais, comme je viens de le dire, il avait été défait au cours des élections générales de 1930.
Il a relancé sa carrière d'homme d'affaires et a acquis une excellente réputation. Mackenzie King a été réélu lors des élections générales de 1935. Il a demandé à Charles Dunning de l'aider en cette période économique difficile et l'a immédiatement convaincu de se joindre à lui. Celui-ci a été élu par acclamation dans la circonscription jumelée de Comté de Queen's—Île-du-Prince-Édouard, l'une des quatre circonscriptions du genre qui existaient à l'époque.
La création de ce service de traversier était alors l'un des grands enjeux régionaux de l'Île-du-Prince-Édouard et aussi, sans doute, du comté de Pictou, en Nouvelle-Écosse, car elle était essentielle au développement économique des deux régions. Charles Dunning a veillé à ce qu'on tienne compte des intérêts économiques des gens qu'il représentait et il a établi la gare maritime à Wood Islands. La Northumberland Ferries Limited, une nouvelle entreprise privée, a été chargée d'administrer et d'assurer les services de traversier. Pour sa part, le gouvernement est resté propriétaire des installations de la gare et des traversiers.
Charles Dunning a quitté la politique en 1939, mais le service de traversier a tout de même été lancé en 1941. Ce service reste, encore aujourd'hui, l'un des principaux enjeux de l'Est de l'Île-du-Prince-Édouard. Soit dit en passant, M. Dunning a été élu à Regina, et cette région a tendance à élire de très bons ministres des Finances.
Il faut comprendre que cette réalisation s'est faite après la Grande Dépression. Les gens savaient que ce service était très important et que, pour stimuler l'économie, il fallait de bons réseaux de transport. Mackenzie King, Charles Dunning et bien d'autre gens ont compris que c'était capital.
La gare maritime de Wood Islands a été complètement réaménagée au début des années 1990. Je siégeais ici à l'époque. On a, entre autres, aménagé deux rampes de chargement, ce qui signifie qu'un navire entrant en service pouvait être chargé plus rapidement, pour une plus grande efficacité.
Le gouvernement fédéral continue de fournir de l'aide financière à la NFL en vertu d'un accord de contribution tandis que la compagnie loue deux gares maritimes et les navires au gouvernement fédéral. Aujourd'hui, c'est le seul service de traversier jusqu'à la partie continentale du pays. Comme c'est un service de traversier interprovincial, il répond aux conditions requises pour un financement fédéral, soit environ 6 millions de dollars par année pour maintenir le fonctionnement sûr et efficace du service entre l'Île-du-Prince-Édouard et la Nouvelle-Écosse.
La façon dont le gouvernement a traité ce lien indispensable avec le continent au cours des dernières années est assez préoccupante. Vers la fin de l'accord de cinq ans mis en place par le gouvernement libéral, beaucoup de gens ont pensé que le financement cesserait et que le service serait réduit à un navire ou complètement supprimé. Plus tard, avec le soutien des gens de l'Île-du-prince-Édouard et du comté de Pictou, en Nouvelle-Écosse, nous avons convaincu le gouvernement de revenir sur cette idée abominable. Grâce au gouvernement et aux gens qui se sont ralliés, un accord de trois ans a été conclu, puis reconduit pour un an en 2013. Puis, l'année dernière, le gouvernement a prolongé le service de deux ans.
Les contrats à court terme ne suffisent pas. Les exploitants des traversiers, les citoyens et les gens d'affaires de l'Île-du-Prince-Édouard et du comté de Pictou, en Nouvelle-Écosse, ont besoin de stabilité. Ils doivent savoir que ce service capital restera en place. Il leur faut un accord à plus long terme, d'au moins cinq ans, et un contrat prévoyant un niveau de service identique ou supérieur au service actuel.
En fait, un document intitulé « La voie à suivre: La Stratégie de transport du Canada atlantique 2008-2018 », qui a été préparé par les quatre provinces de l'Atlantique, souligne que le service de traversier fait partie intégrante de l'économie d'une région. Wood Islands et Caribou y figurent comme ports maritimes stratégiques et centres de service pour les déplacements de fret et de voyageurs.
J'invite tous les députés à lire ce document important, qui affirme également que les coupures fédérales dans les services de traversier pourraient avoir de graves conséquences sur toute la région. Nous savons tous que les choses n'ont fait qu'empirer au cours des dernières années. La vérité, c'est que le gouvernement est loin d'en faire assez pour fournir des services de traversier dans notre pays, surtout dans la région de l'Atlantique. J'espère que cette motion attirera l'attention du gouvernement sur la nature vitale de ce service dans notre région et dans d'autres région du Canada atlantique.
Il suffit de penser à la société Marine Atlantique, dont le gouvernement a récemment réduit le budget d'exploitation de 108,1 millions de dollars. Le service de Marine Atlantique constitue aussi un lien interprovincial entre la Transcanadienne et Terre-Neuve. La société s'attendait à ce que de l'argent frais soit prévu dans le budget, mais il n'y avait rien. Quant au gouvernement, il pense que c'est la bonne façon de faire.
Voilà ce qui inquiète beaucoup de gens au Canada atlantique et dans ma circonscription, Cardigan. Le gouvernement ne comprend pas l'importance de ces liens vitaux dans notre région. En fait, il ne comprend pas l'importance de la région de l'Atlantique de façon générale. Nous sommes tous conscients des effets des compressions sur nos régions.
L'avenir me préoccupe beaucoup, mais avec la collaboration des collectivités, des chefs d'entreprises et de tout le monde, j'ai bon espoir que nous pouvons conclure une entente à long terme. J'espère que le gouvernement et tous les députés appuieront ma motion.
Tout ce que nous voulons, c'est avoir un service de traversier dans l'Est de l'Île-du-Prince-Édouard et dans le comté de Pictou, en Nouvelle-Écosse. Le gouvernement peut bien parler des 13 millions de dollars qu'il a dépensés pour l'amélioration des moteurs et la réfection des infrastructures, ce qui était une bonne idée, mais il faut savoir à quoi cela a servi.
La plupart de ces travaux avaient déjà été entrepris, et Transports Canada avait déjà prévu ces travaux ainsi qu'un budget pour les effectuer; ce n'était donc pas de l'argent neuf. Les travaux avaient déjà commencé bien avant l'annonce. Ils étaient nécessaires, et je suis heureux qu'ils aient été réalisés, mais nous devons faire en sorte que le service actuel soit maintenu.
Après cela, les conservateurs de l'Île-du-Prince-Édouard avaient bon espoir qu'un investissement à long terme soit offert, mais nous n'avons obtenu qu'un bref contrat de deux ans. Je puis assurer à la Chambre et aux Canadiens que cette bataille ne fait que commencer.
J'aimerais dire que j'ai bon espoir que cette amélioration des infrastructures nécessaire amènera le gouvernement à conclure une nouvelle entente, mais il y a certains aspects qui me préoccupent à ce sujet.
Le gouvernement conservateur aime confier des responsabilités au secteur privé. C'est un modèle de réduction des coûts qui a déjà durement touché l'Île-du-Prince-Édouard avec la fermeture du centre de recherche sur les toxicomanies, la fermeture de notre centre de traitement des demandes d'assurance-emploi, gagnant d'un prix national, les changements dévastateurs au programme d'assurance-emploi, et d'autres pertes d'emplois chez les fonctionnaires de la région.
La subvention fédérale est essentielle à la survie du service de traversier entre Wood Islands et Caribou. Elle joue aussi un rôle important pour les Néo-Écossais, particulièrement ceux qui habitent dans le comté de Pictou et au centre de la province. Nous ne pouvons vraiment pas perdre cette activité économique, surtout après toutes les pertes que nous avons déjà subies.
Nous avons besoin d'un contrat de longue durée. Nous avons besoin de stabilité. J'espère que le gouvernement jugera bon d'appuyer cette motion, de soutenir cet important service de traversier, et de voir à ce que les futurs contrats durent au moins cinq ans et permettent de maintenir ou d'améliorer le niveau de service actuel. C'est d'une importance capitale pour les communautés d'affaires et les gens que je représente.
J'espère que le gouvernement regardera ce qui s'est passé au cours des dernières années. Il faut retourner en arrière et reconnaître la sagesse des gens qui ont établi tout cela à l'origine. Il faut remonter au gouvernement de Mackenzie King, juste après la Grande Dépression. L'argent se faisait vraiment rare, à l'époque, mais King et Charles Dunning ont compris à quel point ce service de traversier était nécessaire et tout ce qu'il représenterait pour l'Île-du-Prince-Édouard et la région de Pictou, en Nouvelle-Écosse.
On parle d'une somme d'environ 6 millions de dollars, et le service génère environ 27 millions de dollars. Il est essentiel à toutes les facettes de l'économie de l'Est de l'Île-du-Prince-Édouard.
Dans le document « La voie à suivre: La Stratégie de transport du Canada atlantique », les auteurs ont pu indiquer assez clairement l'importance vitale de ce service pour dynamiser et rationaliser l'économie aux endroits desservis par les traversiers en question.
Si des députés ministériels s'interrogent sur la valeur de ce service, je leur conseillerais d'en parler à Tom Carver ou Morley Annear, qui sont propriétaires de grosses entreprises de camionnage. Ils comprennent la question des coûts. Ils savent ce qu'il leur en coûterait autrement pour livrer de la marchandise dans une quincaillerie de l'Est de l'Île-du-Prince-Édouard. Ils savent ce que serait le coût de transport des engrais à livrer dans cette province. Et nous sommes tous parfaitement conscients de la grande importance des traversiers pour l'industrie touristique.
Il est très important que la Chambre comprenne bien l'importance vitale du service de traversiers entre Wood Islands et Caribou pour l'économie de l'Est de l'Île-du-Prince-Édouard et pour le comté de Pictou, en Nouvelle-Écosse. J'exhorte mes collègues à appuyer cette motion et à nous donner un contrat à long terme.