Monsieur le Président, Je suis heureux d'avoir l'occasion de dire quelques mots en faveur du projet de loi S-15.
L'île de Sable est l'un des trésors naturels du Canada. Cette terre éloignée et balayée par les vents est réputée pour ses chevaux sauvages et son rôle historique de première station de sauvetage au Canada.
Le paysage est époustouflant, avec des dunes de sable, des ammophiles et des étangs d'eau douce. Celui qui a la chance de visiter cet environnement unique est captivé par la diversité des plantes, des oiseaux et des animaux. L’île abrite plusieurs espèces en voie de disparition.
Ce site rare et remarquable a aussi une riche histoire culturelle. L'île de Sable occupe une place spéciale dans le cœur des Néo Écossais et des Canadiens. Elle a inspiré des artistes et des écrivains de la région, du pays et même de l'étranger.
Cette île à la beauté spectaculaire, qui abrite une flore et une faune uniques et qui fait partie de notre patrimoine culturel, mérite tout à fait notre protection. C'est la raison pour laquelle le 17 octobre 2011, les gouvernements du Canada et de la Nouvelle-Écosse ont signé un protocole d'entente pour faire de l'île de Sable une réserve à vocation de parc national du Canada.
Notre objectif est d'assurer à l'île de Sable une protection pérenne, au profit du peuple canadien, pour son agrément et pour l'enrichissement de ses connaissances. Les députés n'ignorent pas que la création de la réserve à vocation de parc national de l'Île-de-Sable tient compte des revendications de droits et d’un titre par les Mi’kmaq dans la province de la Nouvelle-Écosse, qui, dans le cadre du processus conçu en Nouvelle-Écosse, font l'objet d'un examen par les gouvernements du Canada et de la Nouvelle-Écosse et par les Mi’kmaq.
Les gouvernements du Canada et de la Nouvelle-Écosse ont convenu que le Parlement légifère en vue de modifier la Loi de mise en œuvre de l'accord Canada—Nouvelle-Écosse sur les hydrocarbures extracôtiers, afin d'interdire le forage pétrolier dans la réserve à vocation de parc national de l'Île-de-Sable du Canada, et de limiter les droits d'accès à la surface à l'égard des activités et des projets pétroliers dans la réserve.
Nous avons terminé le travail préparatoire essentiel, et j'aimerais exposer les nombreuses raisons pour lesquelles Parcs Canada est particulièrement bien placé pour superviser la protection de l'île de Sable.
Le réseau de Parcs Canada comprend aujourd'hui 44 parcs nationaux, 167 lieux historiques nationaux et 4 aires marines nationales de conservation. Depuis 1911, l'agence ne ménage aucun effort pour assurer la protection du patrimoine historique et naturel du Canada et pour permettre aux Canadiens et aux visiteurs du monde entier d'admirer nos lieux historiques et nos trésors naturels.
Permettez-moi de vous rappeler ce que nous avons ajouté, au cours des dernières années, au réseau des aires naturelles protégées de Parcs Canada. En 2006, ce réseau s'étendait sur 277 400 kilomètres carrés. Depuis, le gouvernement du Canada a pris les mesures nécessaires pour en protéger 149 639 kilomètres carrés de plus. Le réseau de Parcs Canada s'étend donc aujourd'hui sur plus de 427 000 kilomètres carrés, soit une augmentation de 54 p. 100.
Ces chiffres montrent bien que Parcs Canada s'investit complètement dans la protection de nos trésors naturels et qu'il en est l’intendant vigilant. Ceux qui sont à l'origine de notre système des parcs savaient que le contact avec la nature était une expérience émouvante et inspirante, et la mission de l'agence consiste essentiellement à encourager ce contact. C'est un principe auquel Parcs Canada reste résolument attaché.
Permettez-moi de rappeler quelques grandes réalisations récentes de Parcs Canada, qui montrent à l'évidence que cette agence est la mieux placée pour jouer ce rôle d'intendant pour l'île de Sable. Je vais commencer par des réalisations spectaculaires, dont certaines sont sans précédent, non seulement au Canada mais aussi dans le monde.
En 2007, le premier ministre a annoncé la création de la plus grande aire protégée en eau douce au monde, dans l'aire marine nationale de conservation du Lac-Supérieur. Cette nouvelle aire de conservation s'étend sur plus de 10 000 kilomètres carrés et comprend les fonds marins, les îles et la rive nord.
En 2009, nous avons multiplié par six la superficie de la réserve du parc national de Nahanni, qui couvre désormais plus de 30 000 kilomètres carrés. Il est indéniable que cette aire de conservation unique revêt une grande importance. En fait, c'est la plus belle réalisation de Parc Canada depuis une cinquantaine d'années. Et j'observe pour m'en réjouir que cela a été fait en étroite collaboration avec les Premières Nations Dehcho.
En 2009, il y a eu également la création du lieu historique national Saoyù-§ehdacho, dans les Territoires du Nord-Ouest. C'est l'une des trois initiatives sans précédent au Canada. Ce lieu historique national était le premier paysage culturel nordique à être commémoré par le gouvernement du Canada. C'est le premier lieu historique national septentrional à être géré de concert par Parcs Canada et par un groupe autochtone. Et c'est aussi la première aire protégée à être créée dans le cadre de la stratégie des aires protégées des Territoires du Nord-Ouest. Ce lieu historique comprend deux péninsules en bordure du Grand lac de l’Ours. La région s'étend sur 5 565 kilomètres carrés, soit à peu près la taille de l'île du Prince-Édouard. Ce lieu est un paysage culturel autochtone d'une grande importance pour le peuple Sahtu, du Grand lac de l’Ours. Pour les aînés autochtones, c'est un lieu de guérison et d'apprentissage, un endroit qui contribue au maintien de la culture et du mieux-être.
En 2010, le gouvernement du Canada a officiellement créé l'aire marine nationale de conservation et le site du patrimoine haïda de Gwaii Haanas, que certains appellent « les Galapagos canadiennes ». Cette réalisation est le fruit d'une collaboration historique exceptionnelle entre le gouvernement du Canada et la Nation Haïda. Cette mesure de protection est unique en ce sens qu'elle intègre une nouvelle aire marine de conservation dans un parc existant. Au total, plus de 5 000 kilomètres carrés sont ainsi protégés : une nature sauvage spectaculaire qui s’étire des sommets alpins vers la mer, au-delà du plateau continental. C'est une première non seulement au Canada et en Amérique du Nord mais dans le monde entier.
En 2011, Parcs Canada a réussi à réintroduire dans le parc national des Prairies le bison des plaines et le putois d'Amérique, un animal qu'on a cru disparu pendant une bonne partie du XXe siècle. Cette mesure s'inscrit dans un investissement de 75 million de dollars visant à améliorer l'intégrité écologique des parcs nationaux et des réserves de parcs nationaux dans l'ensemble du Canada.
C'est aussi en 2011 que le gouvernement du Canada a annoncé la création du premier parc urbain national à Toronto. Le concept de parc urbain national est tout à fait nouveau; c'est le seul de Parc Canada et c'est le seul au Canada. Une fois créé, le parc urbain national de la Rouge sera un lieu d'attraction unique pour la tranche de 20 p. 100 des Canadiens qui vivent à proximité du parc et dans la ville canadienne la plus diversifiée sur le plan culturel. Depuis l'annonce de 2011, Parcs Canada travaille à l'aménagement de cette aire protégée unique située au cœur de la région la plus peuplée du Canada et les travaux progressent bien. L'agence collabore avec les Premières Nations et avec plus de 100 collectivités et organisations, y compris des groupes de jeunes. Ma circonscription de Barrie est très proche du parc national de la Rouge, et je sais que dans tout le Sud de l'Ontario, la création de ce parc suscite de nombreux appuis.
J'aimerais également rappeler aux députés que Parcs Canada a mené avec succès quatre expéditions multipartites dans l'Arctique canadien, à la recherche des épaves de Sir John Franklin. Ces expéditions ont permis de rétrécir le champ de la recherche, et, ce qui est important, d'affirmer la souveraineté du Canada dans cette région, tout en approfondissant nos connaissances scientifiques de l'Arctique. Des efforts soutenus sont consacrés à la protection de notre héritage naturel dans toutes les régions de notre grand pays.
Par exemple, en mai 2012, les gouvernements du Canada et du Québec ont annoncé la création d'un comité consultatif afin de mener une étude de faisabilité sur la création d'une aire marine protégée aux Îles-de-la-Madeleine.
En août 2012, le premier ministre a annoncé la création du 44e parc national du Canada, en l'occurrence la réserve de parc national Nááts'ihch'oh, qui est située aux Territoires du Nord-Ouest, en plus d'en dévoiler les limites. Cette nouvelle réserve de parc national sera le point de départ du circuit touristique des visiteurs qui souhaitent découvrir la nature sauvage du Nord et les majestueux paysages du cours supérieur de la rivière Nahanni Sud, qui est connue dans le monde entier. Ensemble, les réserves de parc national Nahanni et Nááts'ihch'oh protègent l'habitat du caribou des bois, du grizzli, du mouflon de Dall, de la chèvre de montagne et du cygne trompette, tout en appuyant les aspirations économiques des Premières Nations et le secteur du tourisme de la région.
Je pense que je n'ai pas besoin de rappeler aux députés que les Canadiens peuvent, à juste titre, être fiers du rôle joué par Parcs Canada dans la protection des aires naturelles et des espèces très précieuses et diversifiées de notre pays. Parcs Canada, de par le dévouement avec lequel il remplit son rôle de gardien, est un exemple à suivre partout dans le monde. En fait, le travail de Parcs Canada a une portée mondiale et ses réalisations ont été reconnues sur la scène internationale.
Ainsi, en mai 2011, l'organisme World Wildlife Fund International a reconnu la contribution de Parcs Canada en lui décernant son prestigieux prix Don à la Terre. Ce prix soulignait les réalisations exceptionnelles de Parcs Canada en matière de conservation, y compris l'élargissement très important et récent du réseau des parcs nationaux et des aires marines protégées du Canada.
En septembre 2012, Parcs Canada a dirigé l'élaboration d'une publication intitulée Les aires protégées [d'Amérique du Nord]: une solution naturelle aux changements climatiques, qui a été rendue publique lors du Congrès mondial de la nature de l'Union internationale pour la conservation de la nature, en Corée du Sud. Cette publication est le fruit de la collaboration des membres du Comité intergouvernemental nord-américain pour la coopération sur la conservation des régions sauvages et des aires protégées, qui réunit des représentants des gouvernements du Canada, des États-Unis et du Mexique.
J'aimerais maintenant parler de certaines réalisations de Parcs Canada au chapitre de la commémoration historique et culturelle. Comme je l'ai mentionné auparavant, ces aspects sont importants pour ce qui est de la protection de l'île de Sable.
En fait, en 2012, on a reconnu l'importance historique de Parcs Canada. Cette année-là, le gouvernement du Canada a rendu hommage à l'organisation, qui fut le tout premier réseau de parcs nationaux au monde, en soulignant la création de la Division des parcs du Dominion, et la naissance de Parcs Canada, reconnaissant ainsi l'importance historique de ces événements pour notre pays.
L'ouverture du nouveau centre pour les visiteurs au lieu historique national Fort Wellington était l'une des initiatives phare de Parcs Canada commémorant la guerre de 1812. Le Calgary Stampede, dit le meilleur spectacle en plein air au monde, a également été reconnu en tant qu'événement d'importance historique nationale, tout comme la Coupe Grey.
En août dernier, le ministre de l'Environnement a désigné les phares patrimoniaux du Canada en vertu de la Loi sur la protection des phares patrimoniaux, dont le phare St. Paul Island South Point à Dingwall, en Nouvelle-Écosse, ainsi que le phare de la Pointe McNab et les feux d'alignement antérieur et postérieur de la rivière Saugeen à Southampton, en Ontario.
À l'occasion du 100e anniversaire du naufrage du RMS Titanic, le gouvernement a honoré les efforts historiques déployés par les Canadiens pour aider les naufragés.
Plus tôt, j'ai mentionné la participation de Parcs Canada à la recherche de navires de l'expédition de Franklin. En juillet 2010, l'agence a lancé son enquête archéologique de 10 jours dans le Parc national Aulavik pour trouver l'épave du NSM Investigator et documenter et cartographier les sites terrestres associés à l'expédition du capitaine Robert McClure visant à découvrir le Passage du Nord-Ouest. L'initiative a mené à de nombreuses découvertes, dont l'épave du NSM Investigator, trois tombes et de nouveaux renseignements sur la cache de matériels et de provisions.
J'ai mentionné l'engagement perpétuel de Parcs Canada à l'égard de la protection de notre patrimoine naturel et culturel. Les efforts qu'il déploie pour aider les Canadiens à renouer avec la nature sont également inlassables.
Les premiers Canadiens à songer à l'établissement d'un réseau de parcs nationaux reconnaissaient que les êtres humains sont profondément émus par les liens qu'ils nouent avec la nature. C'est pourquoi un élément essentiel de la mission de Parcs Canada est de favoriser l'établissement de ces liens.
Aujourd'hui, cette mission est d'autant plus pressante. Comme le savent de nombreux députés, les Nord-Américains s'éloignent de plus en plus de la nature. Il est donc du devoir de Parcs Canada de s'attaquer à ce problème en cultivant l'étroite relation des Canadiens avec le monde naturel, tâche qu'il prend très au sérieux.
L'agence est si dévouée à sa vision qu'elle s'est servie de son propre anniversaire pour faire avancer ses initiatives. En 2011, Parcs Canada a présenté un train de programmes permanents destinés aux Canadiens et tout particulièrement aux jeunes.
Il y avait entre autres le très populaire programme d'initiation au camping, qui comprend une nuit à la belle étoile visant à encourager les activités de plein air comme le camping parmi les citadins, dont beaucoup sont des jeunes familles ou de récents immigrants.
Dans le cadre de son programme Mon passeport Parcs, l'agence accorde à tous les élèves de 8e année des laissez-passer leur permettant d'accéder sans frais à tous les sites de Parcs Canada pendant 12 mois.
Parcs Canada tient également le concours « La sortie scolaire la plus cool au Canada », qui permet à une classe de 8e année de gagner une sortie scolaire dans un parc ou un site historique national.
Pour un projet multimédia sur les parcs nationaux, l'organisme a rassemblé 52 des plus grands musiciens et cinéastes canadiens pour qu'ils créent des images et de la musique inspirées des parcs nationaux les plus époustouflants du Canada. Ces films sont accessibles en ligne. La trame sonore est en vente dans les magasins et sur iTunes, et une série documentaire est actuellement présentée sur les ondes de Discovery World.
Parcs Canada a aussi présenté en première Operation Unplugged, une série docu-aventure où huit jeunes citadins délaissent leur mode de vie techno-dépendant pour passer un été déconnecté dans les parcs nationaux.
Toutes ces célébrations du centenaire de Parcs Canada aideront l'organisme à atteindre ses objectifs en matière de participation du public, de façon à ce que les Canadiens de partout au pays le connaissent mieux et appuient davantage son travail. Parcs Canada rapporte une légère augmentation de la fréquentation des parcs nationaux, un renversement de la tendance à la baisse observée durant plusieurs années.
Dans ce survol, j'ai mentionné plusieurs réalisations de Parcs Canada, qui démontrent la longue expérience de l'organisme pour ce qui est de la protection de notre patrimoine naturel et culturel et la passion avec laquelle il se dévoue à cet égard. J'ai souligné la reconnaissance dont l'organisme jouit internationalement, et le fait qu'il s'agit du premier réseau de parcs nationaux au monde. Je suis totalement convaincu que cet organisme fédéral des plus compétents s'avérera un gardien idéal de l'extraordinaire beauté et du caractère unique de l'île de Sable. Je presse donc tous les députés d'appuyer le projet de loi, qui ferait de cette île exquise l'un des joyaux de notre réseau de parcs nationaux, brillamment géré par Parcs Canada.