Monsieur le Président, je vous souhaite longue vie et prospérité lors d'une retraite bien méritée. Vous serez une pièce manquante, ici.
La motion M-553, de mon honorable collègue de Sherbrooke et voisin de comté, dont nous débattons ce matin, porte sur l'Administration canadienne de la sûreté du transport aérien. En résumé, le texte fait appel à ce gouvernement afin qu'il présente le plus rapidement possible un mécanisme permettant aux aéroports non désignés, ceux ne faisant pas partie de la liste de 2004 en vertu de la Loi sur l'Administration canadienne de la sûreté du transport aérien, pour que ces dits aéroports puissent enfin offrir à leurs frais des contrôles de sûreté reconnus par cette même loi, et donc par l'ACSTA.
La motion M-553 vise particulièrement à offrir une solution aux nombreux aéroports — on en a fait la nomenclature plus tôt — qui souhaitent actuellement obtenir des contrôles de sûreté de l'ACSTA. Le mécanisme qui serait ainsi déterminé et mis en place par le gouvernement actuel, ou futur, serait utile pour bon nombre d'aéroports au Canada qui ne sont pas désignés en vertu de l'annexe de la Loi sur l'Administration canadienne de la sûreté du transport aérien.
Mes collègues le savent, les aéroports de partout au pays sont des vecteurs économiques importants pour les communautés qui les entourent. Nous devons les soutenir afin qu'ils puissent s'épanouir, progresser et créer des emplois de qualité pour la classe moyenne.
La sécurité aérienne, tout comme la sécurité alimentaire et la sécurité ferroviaire, sont des priorités très importantes pour moi, mon chef, mon parti et mon caucus. Par contre, depuis quelque temps, ce gouvernement nous a habitués à un certain laisser-aller dans ces domaines, des priorités qui devraient être vraiment importantes pour lui aussi. Le mécanisme demandé par cette motion vise donc à offrir une solution pragmatique qui ne compromet d'aucune façon la sécurité aérienne puisqu'elle vise à tenir compte des normes développées par la réglementation présentement en vigueur.
Les contrôles de sécurité dont il est question sont la responsabilité d'une société d'État, l'ACSTA, créée en 2002, comme suite logique sur le plan de la sécurité aérienne, aux attentats du 11 septembre 2001. La loi qui institue cette société d'État prévoit que l'administration doit s'assurer que des contrôles de sûreté sont effectués en conformité avec des normes bien strictes, bien sûr, ce que nous respectons.
L'administration est responsable d'assumer les coûts des contrôles, et ce, grâce à un tarif imposé sur chaque billet d'avion. L'ACSTA a conclu des ententes avec les compagnies de sécurité Garda, Securitas et G4S pour assurer les contrôles dans les nombreux aéroports du Canada. C'est donc dire que tout est décidé de façon quasi arbitraire quant à l'attribution de cette norme de contrôle et des nouveaux aéroports. Il n'y en a eu que deux depuis 2004. Il n'y a pas vraiment eu de mise à jour. Deux aéroports sur douze en ayant fait la demande ont donc été ajoutés à la liste d'aéroports désignés. Cela ne laisse pas grand-place à l'ouverture et, surtout, à une mise à jour, puisque dans bien des régions du pays, il y a eu énormément de perturbations économiques au cours des 15 dernières années. Il y aurait donc lieu de mettre à jour cette liste conséquemment, ou du moins de trouver un mécanisme, une façon de rendre sécuritaire l'accès des passagers aux vols aériens, et que ces aéroports — il y en a plusieurs — puissent permettre à la région environnante de se développer.
Hélas, depuis plusieurs années, nos appels sont tombés dans l'oubli. Cela fait plus de deux ans et c'est le silence complet. Aucun appel, proposition ou quoi que ce soit ne fut présenté par le gouvernement aux protagonistes de projets économiques en attente d'une réponse qui pourrait générer des revenus à l'État et des retombées économiques importantes dans les régions. Or l'une de ces régions fait justement partie de mon comté, c'est Sherbrooke, qu'on désignait à l'époque « Reine des Cantons-de-l'Est ».
Comme mon collègue l'a dit, c'est une des rares agglomérations de près de 200 000 habitants dans l'Est de l'Amérique du Nord, qui ne peut malheureusement pas compter sur un aéroport fonctionnel, doté des règles, des normes et de la réglementation appliquées et en vigueur qui lui permettraient de fonctionner. La grande municipalité de Sherbrooke, propriétaire de l'infrastructure sur des terrains entourés par les petites municipalités de la MRC du Haut-Saint-François dans mon comté, soit Westbury, Cookshire-Eaton et East Angus, attend avec impatience le moment où elle pourra enfin dire oui à de nombreux projets. Il y aurait de nombreux projets de développement économique, appuyés par des dizaines de partenaires économiques et politiques de la région.
Dans cet environnement, il y a l'Université de Sherbrooke, l'Université Bishop à Lennoxville, sans oublier le Centre hospitalier universitaire de Sherbrooke et plusieurs grandes entreprises, dont Domtar, BRP et Waterville TG. Même des entreprises aussi éloignées qu'à Stanstead, à 45 minutes de l'aéroport, et l'Observatoire du Mont-Mégantic, pourraient profiter des retombées d'un aéroport viable et fonctionnel qui permettrait un développement touristique et agrotouristique.
Je vais parler pour chez nous: ma région est un fleuron de l'agroalimentaire, avec des sites incroyables sur les rives des lacs Massawippi et Memphrémagog. Tous les acteurs économiques pourraient en profiter. D'ailleurs, ce ne sont pas seulement les régions immédiates qui pourraient en profiter, mais aussi celles situées à 30 minutes, à 45 minutes et à une heure de l'aéroport. Nous avons besoin de développement économique. Il faut pérenniser les emplois. Des entreprises et des PME ont vraiment besoin de soutien et surtout d'un levier. Elles attendent cela — et mon collègue n'était même pas né — depuis 30 ans. Cela fait 30 ans qu'on se bat pour un aéroport viable et fonctionnel à Sherbrooke.
Bien des choses ont échoué mais aujourd'hui, à l'heure où nous nous parlons, tous ces partenaires veulent travailler ensemble et faire en sorte que l'aéroport de Sherbrooke serve de levier au développement économique et de point de repère. Nous pourrions arrêter de dire non à des projets. La Chambre de commerce doit dire non à des projets de développement une fois par mois, puisqu'il n'y a pas de lien aérien ou ferroviaire. Nous allons oublier le lien ferroviaire pour l'instant. Quant au lien aérien, il serait si simple de travailler ensemble, avec le gouvernement, pour faire en sorte que non seulement l'aéroport de Sherbrooke, mais également les nombreux autres aéroports du Québec et du Canada qui attendent cette désignation, puissent l'obtenir.
Ce sont donc plusieurs paliers de gouvernement, comme la Ville de Sherbrooke et les MRC du Haut-Saint-François, de Coaticook, de Memphrémagog et du Granit, qui pourraient profiter de cette manne qui se développerait autour de l'aéroport, non seulement en raison des voyageurs, mais aussi par l'entremise du développement industriel, économique et viable. Il pourrait y avoir des projets d'emplois en recherche-développement. En effet, on pourrait parler de l'entreprise axée sur la biomasse, Enerkem, où des scientifiques viennent faire de la recherche, du développement et de l'innovation qui sont exportés partout au pays. Plusieurs entreprises attendent cela. Elles savent qu'avec un point de repère important en périphérie de Sherbrooke, on pourrait développer l'économie et créer des emplois en ces temps plutôt moroses en région. Il est vraiment important que nous travaillions ensemble, avec le gouvernement, puisque tous les partenaires sont là présentement. Ils attendent avec impatience.
En conclusion, comme je l'ai dit, plusieurs régions au Canada pourraient bénéficier de l'ouverture du gouvernement actuel face aux besoins criants des économies locales en perte de vitesse. Une réponse positive à l'initiative de mon collègue pourrait créer et donner de l'espoir à des milliers de travailleurs et de travailleuses partout au Canada.