Monsieur le Président, le taux de chômage chez les jeunes est très inquiétant. Il n'a jamais été aussi élevé.
Il y a présentement une crise de l'emploi chez les jeunes Canadiens. C'est une crise que le gouvernement refuse de reconnaître, tout comme il refuse de reconnaître son bilan lamentable en matière de création d'emplois. Le taux d'emploi chez les jeunes a atteint son niveau le plus élevé en avril 2008, avant la récession. Le taux de chômage officiel était de 11,8 %. En septembre 2011, le taux de chômage chez les jeunes a atteint 14 %. Aujourd'hui, il frôle les 16 %. C'est près du double de celui du Québec qui, lui, est d'environ 7,6 %. Celui du Canada est de 6,6 %.
Pourtant, des programmes comme Connexion compétences venant directement en soutien aux jeunes en difficulté d'employabilité sont désormais démantelés par le ministre de l’Emploi. Malgré un taux de chômage chez les jeunes de 16 %, le ministère tolère l'intolérable, c'est-à-dire des délais d'attente interminables et des partenariats brisés avec des organisations solides qui ont fait leurs preuves, mais dont l'avenir est en péril aujourd'hui.
Le ministre ne voit-il pas qu'il fait attendre non seulement les organisations phares de nos collectivités, mais aussi qu'il prive, par son inaction, des jeunes en difficulté qui obtiendraient de l'aide pour se trouver un emploi, grâce à des projets bien rodés dans le cadre du programme Connexion compétences, s'ils pouvaient aller de l'avant?
Est-ce le plan du gouvernement, laisser volontairement sur le carreau ces jeunes qui ont besoin d'un petit coup de pouce pour enfin améliorer leur qualité de vie et se prendre en main afin de trouver un emploi ou de rester à l'emploi? Après avoir abandonné les régions, les conservateurs abandonnent les jeunes.
Les jeunes attendent le go ministériel pour participer à l'apport économique de leur région. Ils attendent un go pour trouver la dignité et la fierté que procure un emploi. Le ministre va-t-il enfin donner ce go?
Le 25 novembre dernier, j'interpellais le ministre à la Chambre sur des problèmes concernant le programme Connexion compétences. Pour nous remettre dans le contexte, ma question du 25 novembre consistait à faire la lumière sur les maintes demandes de subventions dans le cadre du programme Connexion compétences qui sont restées lettres mortes durant plus d'un an. Il a fallu 18 mois pour un simple accusé de réception, et d'autres projets d'insertion ont été refusés en bloc.
Dans ma question adressée au ministre, je lui demandais plus précisément pour quelles raisons les demandes des carrefours jeunesse-emploi de la région de Québec avaient toutes été rejetées? Leurs demandes pour réaliser leur projet d'insertion socioprofessionnelle, projet dont Service Canada est partenaire depuis 10 ans, ont été rejetées du revers de la main.
Le ministre va-t-il répondre que les projets ont été rejetés par manque de fonds? Ce serait trop facile. Cela cache autre chose. Quand le programme n'a plus de fonds, les fonctionnaires sont au courant. Toutefois, dans ce cas-ci, les fonctionnaires sont tenus à l'écart et ne comprennent plus ce qui se passe dans le programme. Pourtant, Connexion compétences a fait ses preuves d'aide à l'emploi pour les jeunes.
J'ai également rencontré des jeunes participants à Chantiers urbains, le projet du Carrefour jeunesse-emploi de la capitale nationale. J'ai été touché par leurs témoignages et à la fois surpris par l'ingéniosité des intervenants à mener à bien les projets d'insertion socioprofessionnelle tout en offrant un soutien à ces jeunes afin de les conduire à la réussite.
Le ministre doit absolument tenir compte des efforts que les organismes en main-d'oeuvre et en formation déploient afin d'offrir aux jeunes une expérience unique et un tremplin vers la réussite.
Vingt-deux organisations, dont 14 au Québec, ont contacté leurs députés afin de savoir si elles pourront bientôt espérer un financement. La plupart participent au programme depuis de nombreuses années. On compte des partenariats de huit ou dix ans, et c'est la première fois qu'ils font face à de tels délais.
Qu'attend le ministre pour réagir?