Monsieur le Président, aujourd'hui, les Canadiens constatent l'application du programme antidémocratique et idéologique du gouvernement conservateur.
Les Canadiens de l'Ouest constatent aujourd'hui que le gouvernement adopte une position sans écouter les gens mêmes qu'il prétend représenter. Bon nombre de Canadiens verront aujourd'hui ce que fait le gouvernement fédéral et se rendront compte qu'il ne représente pas la population. Ils comprendront pourquoi il est temps de parler de la nécessité d'une représentation réelle en ce qui concerne les questions qui leur importent vraiment.
Je tiens d'abord à répondre aux allégations à mon sujet qui ont été soulevées à la Chambre au cours des derniers jours. Je suis très déçue des allégations du député de Regina—Lumsden—Lake Centre et du whip en chef du gouvernement.
Le whip en chef du gouvernement est venu me voir la semaine dernière pour m'accuser d'être à l'origine du désordre qui s'est produit à la tribune. Je lui ai clairement dit que je n'avais rien à voir avec ce qui s'est passé. Au Parlement, nous sommes tous des députés honorables. Pour le bon fonctionnement de la Chambre, il est donc essentiel de croire les députés sur parole.
Au lieu de croire sur parole la députée que je suis, le whip en chef du gouvernement est venu me voir ici même, à la Chambre, pour me dire: « Vous allez vous faire attaquer ». Puis, il a repris l'histoire fictive que ses collègues et lui-même ont raconté à la Chambre.
Je tiens à préciser que j'ai remis des laissez-passer à un groupe d'agriculteurs de l'Ouest qui appuient la Commission canadienne du blé et souhaitaient assister aux débats. Comme beaucoup d'autres députés, je remets des laissez-passer aux personnes qui visitent la Chambre des communes. Je ne savais pas qu'il y aurait du désordre. Je tiens à préciser que la personne à l'origine de ce désordre à la tribune m'a présenté ses excuses quelques heures plus tard et a précisé que je ne connaissais pas ses intentions et que je n'avais certainement pas pris part à l'organisation de ce désordre.
Or, les députés ministériels se sont empressés de m'accuser injustement et ont tenté de m'intimider. Il s'agit d'un comportement qui n'est pas digne d'un gouvernement qui a été élu pour représenter les Canadiens. À la Chambre, nous devons respecter les députés, leur parole et le fait que nous avons été élus pour représenter les Canadiens.
Je crois que le whip devrait retirer ses paroles et s'excuser à la Chambre. Ce comportement ne fait que montrer à quel point le gouvernement méprise tous ceux qui sont en désaccord avec lui.
J'aimerais mettre une chose au clair: je me ne laisserai pas intimider par les députés d'en face. Je sais que le fait que je représente une circonscription rurale de l'Ouest leur pose problème. J'ai des petites nouvelles pour eux. S'ils continuent d'être aussi arrogants à l'endroit des Canadiens de l'Ouest, de vouloir leur imposer leur idéologie et de les mépriser, ils verront que beaucoup plus de députés du Nouveau Parti démocratique représenteront l'Ouest du Canada au Parlement.
S'il mène à bien son programme idéologique extrême en ce qui concerne le projet de loi C-18 et le démantèlement de la Commission canadienne du blé, le gouvernement pourrait bien se rendre compte que plus ça change, plus c’est pareil. Je fais référence aux conservateurs de Mulroney qui, après avoir tenu pour acquise leur victoire dans l'Ouest pendant de nombreuses années, se sont retrouvés avec seulement deux députés à la Chambre des communes; aucun d'entre eux ne provenait de l'Ouest.
C'est ce qui a donné naissance à un mouvement social et à un mouvement politique dans l'Ouest qu'on appelait le Parti réformiste. Beaucoup de députés sont issus de ce mouvement. Certains ont pris leur retraite, tandis que d'autres sont encore ici aujourd'hui. Ces gens sont issus d'un mouvement qui parlait de la démocratie, de la nécessité d'être à l'écoute du peuple et de respecter la voix démocratique des gens de l'Ouest. Il était question de faire participer l'Ouest et de voir à ce que le point de vue des gens de l'Ouest soit entendu.
Or, ces mêmes gens, ces mêmes députés nient aujourd'hui aux agriculteurs de l'Ouest le droit de vote. Par surcroît, ils nient aux Canadiens de l'Ouest -- ceux qui vivent dans les provinces des Prairies et dont le gagne-pain est lié aux activités de la Commission canadienne du blé -- la possibilité d'exprimer leur opposition à ce projet.
Les conservateurs affirment avoir axé leur campagne électorale sur le démantèlement de la Commission canadienne du blé, mais c'est tout à fait faux. Ils ont camouflé cette question dans leur programme électoral; des gens de partout dans les Prairies ont déclaré qu'il n'en a absolument pas été question pendant la campagne électorale, ni lors des débats ni lors d'aucun événement, ni dans les feuillets d'information distribués aux électeurs.
Je peux affirmer que le candidat conservateur dans Churchill qui était établi dans la collectivité qui risque d'être la plus directement touchée par la disparition de la Commission canadienne du blé, n'a pas une seule fois parlé en public du plan du gouvernement de démanteler une institution sur laquelle comptent tellement de gens que je représente.
On a même entendu le ministre affirmé à Minnedosa, au Manitoba, qu'il respecterait le droit de vote des agriculteurs. Toutefois, quelques jours plus tard, après avoir obtenu la majorité, le gouvernement est devenu extrêmement arrogant et a mis de côté les engagements qu'il avait pris pendant la campagne électorale. Il a carrément fait abstraction des engagements que les ministériels avaient pris à l'égard des Canadiens de l'Ouest et il s'est engagé dans la direction diamétralement opposée. Le programme et l'échéancier que le gouvernement a mis en avant dans le présent dossier lui ont permis de museler toute opposition à l'échelle du Canada comme jamais auparavant.
Dernièrement, j'ai eu l'occasion de parler abondamment de la vieille politique, de la politique de l'actuel gouvernement, de la politique dont les Canadiens sont las, de la politique des intentions cachées. Nos concitoyens en ont assez d'entendre une chose pendant la campagne électorale puis, une fois le gouvernement en place, d'entendre un son de cloche complètement différent. Dès que les conservateurs ont obtenu la majorité, ils étaient prêts à bafouer les droits des Canadiens de l'Ouest et à écraser sur leur passage quiconque exprimerait un point de vue différent.
Les conservateurs ont eu recours à l'attribution de temps à maintes reprises et de la façon la plus choquante qui soit en ce qui concerne le projet de loi C-18. Le recours à ce mécanisme illustre le manque de respect des conservateurs à l'égard de l'opinion des Canadiens, notamment de ceux qui affichent un point de vue différent et qui veulent simplement être entendus.
Au lieu d'être à l'écoute, ils se sont organisés pour détourner l'attention de diverses façons. Ils ont détourné l'attention en faisant des vidéos insultantes pour les Autochtones et des vidéos humiliantes pour les producteurs de l'Ouest du Canada.
Ils ont cherché divers moyens de couper court au débat. Ils ont eu recours à des manoeuvres de relations publiques et ont utilisé les fonds publics pour financer des publicités afin de priver le Parlement de l'important rôle qui lui incombe de débattre de ces questions importantes. Au lieu de faire preuve d'honnêteté, ils cherchent des faux-fuyants et cachent les faits que nous devons connaître à mesure que nous débattons.
Pour ce qui est du fonds de prévoyance, de toute évidence, le gouvernement compte financer à même l'argent des agriculteurs la nouvelle agence dirigée par l'État, en relevant le plafond au lieu de redonner l'argent aux agriculteurs.
Je tiens à souligner le travail des personnes qui ont été élues pour représenter les agriculteurs de l'Ouest du Canada, et j'ai nommé: Stuart Wells, Bill Woods, Allen Oberg, Cam Goff, Kyle Korneychuk, Rod Flaman, John Sandborn et Bill Toews. La voix de jeunes agriculteurs tels que Sid Stevenson et Matt Gell et celle des résidants de Churchill, de la ligne de la baie, de Winnipeg, ainsi que la voix des habitants de l'ensemble du Manitoba, de la Saskatchewan, de l'Alberta et même de certains endroits de la Colombie-Britannique doit être entendue à la Chambre. Le gouvernement tient ces gens pour acquis.
Les conservateurs devraient retenir ce que je vais dire: en portant au Parlement la voix des Canadiens de l'Ouest et de tous les Canadiens, nous veillerons à ce qu'ils sachent que l'attitude arrogante, les motivations idéologiques et l'approche antidémocratique du gouvernement sont inacceptables et, aux prochaines élections, nous formerons un gouvernement qui représentera vraiment les Canadiens.