Monsieur le Président, j'ai le plaisir de prendre la parole aujourd'hui pour appuyer l'excellente motion de ma collègue de Halifax. Cette motion stipule que le projet de loi budgétaire affaiblit les dispositions concernant les évaluations environnementales et les lois sur les pêches. Les mesures comprises dans le projet de loi C-38 mettront à risque les lacs, les rivières, les océans, les écosystèmes et les pêches, entre autres.
Avec le dépôt du rapport désastreux du commissaire à l'environnement et au développement durable du 8 mai dernier, on voit clairement la grande tendance des conservateurs en ce qui a trait à l'environnement, une tendance de mauvaise foi, de mauvaise gestion et de mépris pour les faits statistiques et le gros bon sens, en plus d'agir antidémocratiquement.
Le ministre des Affaires étrangères l'a admis cette semaine, ce qui ne plaît pas au gouvernement, on a juste à le détruire. C'est ce que les conservateurs ont fait avec la Table ronde nationale sur l'environnement et l'économie qu'ils ont décidé d'abolir parce que le groupe d'experts a osé parlé d'une taxe sur le carbone. La table ronde publiera bientôt un rapport qui démontre que le manque d'action pour lutter contre les gaz à effet de serre coûtera très cher au Canada, beaucoup plus cher que s'il tentait tout de suite d'établir des infrastructures et de la réglementation pour diminuer les émissions de gaz à effet de serre.
Comme le gouvernement semble incapable de chiffrer ni son plan de réduction actuel ni celui de Kyoto, j'imagine que cette étude de la Table ronde nationale sur l'environnement et l'économie lui sera d'un très grand intérêt, à moins qu'il ne décide de censurer ces scientifiques, encore une fois, comme il aime si bien le faire.
Nous sommes en 2012, au XXIe siècle. Les conservateurs jouent avec la sécurité et la santé des Canadiens. Ce gouvernement doit prendre ses responsabilités dès maintenant. Est-ce de l'avarice, ou du « pas-dans-ma-cour », ou de l'incompétence, ou l'ensemble de ces réponses?
Hier, lors du comité plénier, le ministre de l'Environnement était incapable de nous dire quels programmes allaient être abolis au sein du ministère et quels impacts auraient ces coupes sur la protection de l'environnement. Il a même été incapable de nous décrire les tâches qui allaient être supprimées, les tâches de ces milliers d'employés de la fonction publique qu'on allait remercier.
Si le ministre lui-même n'est pas en mesure de nous donner ces réponses, qui d'autre peut le faire dans ce gouvernement? Hier, pendant quatre heures, on a cuisiné le ministre de l'Environnement sans être capable d'obtenir des réponses concises, concrètes et claires. C'est quand même assez inquiétant, surtout que la population veut des réponses. Elle veut être consultée, mais tout dans le gouvernement l'en empêche.
Pourquoi ce gouvernement refuse-t-il d'agir concrètement? Les exemples, d'ailleurs, les statistiques, la science, tous sont unanimes. C'est grave. Il faut agir maintenant. Tous les experts le disent. Même le commissaire à l'environnement et au développement durable l'a réitéré à plusieurs reprises, mardi dernier.
Ce gouvernement a répondu en déposant un projet de loi omnibus de 431 pages, dénoncé par toutes les organisations environnementales et même par d'anciens députés conservateurs qui étaient responsables de certains dossiers à l'époque. On a donc un projet de loi de 431 pages qui a des effets dévastateurs pour notre patrimoine culturel, entre autres.
Le Comité permanent de l'environnement et du développement durable et les experts ne pourront même pas scruter ces changements à la loupe. C'est se moquer des Canadiens et de la démocratie. On se croirait presque dans une dictature.
Bien que je pourrais mettre en relief les innombrables éléments irresponsables et irréfléchis de ce projet de loi, je vais me concentrer sur ceux qui concernent l'environnement, étant donné qu'il s'agit de la motion d'aujourd'hui. Malheureusement, ce gouvernement ne cherche qu'à faire une seule chose: détruire l'environnement, détruire le progrès. Il va bientôt détruire l'économie avec l'ensemble de son oeuvre dévastatrice.
Au lieu d'affaiblir toutes les mesures de protection environnementale et d'effacer le progrès qui a été fait lors des dernières décennies — notamment en ce qui a trait aux pêches et aux évaluations environnementales qui ont pris des années à être établies —, ce gouvernement devrait démontrer du leadership en renforçant les mesures de protection environnementale, surtout que le temps presse. Il y a des délais à respecter.
Même le commissaire à l'environnement a dit la semaine dernière qu'il doutait, compte tenu des efforts ou du manque d'efforts des conservateurs, que les objectifs très minimaux de ce gouvernement puissent être atteints à la vitesse à laquelle on va aujourd'hui. Est-ce ainsi qu'on bâtit un pays digne du XXIe siècle? Est-ce ainsi qu'on stimule l'économie et qu'on génère un vent d'innovation dans le secteur privé? Ça c'est vraiment très alarmant.
Pourtant, il y a des exemples positifs à la pelle. On n'a qu'à penser à l’Allemagne, par exemple, où les réglementations plus strictes en matière d’environnement ont mené à l’essor du secteur de production d’énergies renouvelables, à la création de milliers d’emplois et à un leader économique mondial en ce qui a trait au développement durable. C’est un portrait un peu plus beau que celui du Canada actuel. La bête noire internationale dans toutes les conférences sur l’environnement, c'est le Canada. Et parmi les pays de l’OCDE, le Canada est au troisième rang des pires pollueurs par habitant au monde, juste derrière l’Australie et les États-Unis. Bravo au gouvernement du Canada!
Or, comme le montre clairement le rapport du commissaire, il faut que le gouvernement sorte de sa façon archaïque de voir les choses. Réveillez-vous, les conservateurs! Les mesures préventives, qui sont suggérées par les groupes environnementaux, par la Table ronde nationale sur l'environnement et l'économie et par plusieurs spécialistes, ne représentent pas des coûts, mais plutôt des épargnes.
Les coûts initiaux pour mettre place des mesures réglementaires sur le plan de l’environnement se traduisent rapidement en épargnes si on considère, comme devrait le faire un bon gestionnaire, les avantages sociaux à court et à long terme. Il ne faut surtout pas aller loin pour trouver un exemple concret. L’Office of Management and Budget, de la Maison-Blanche, a comparé les coûts et les avantages de la protection de l’environnement. Les États-Unis, qui sont juste à côté de chez nous, que les conservateurs utilisent à volonté comme modèle pour tant de politiques, ont constaté que les coûts combinés de tous les règlements fédéraux américains en ce qui a trait à la protection de l’eau et de l’air s’élèvent à environ 26 milliards de dollars annuellement. En revanche, ils peuvent épargner jusqu’à 533 milliards de dollars relatifs à la prévention des maladies respiratoires causées par le smog et liées aux problèmes associés aux sites contaminés.
Les liens étroits entre la santé et la sécurité des Canadiens et l’environnement sont évidents: on pense par exemple à la qualité de l’air que nous respirons, aux impacts du réchauffement de la planète sur la sécurité alimentaire, à la salubrité des aliments que nous consommons, à la qualité de l’eau, et j'en passe.
Le budget présenté par les conservateurs illustre parfaitement la vision des conservateurs ou leur manque de vision. En fait, il s'agit d'une vision myope et irresponsable d’un gouvernement qui préfère céder aux pressions de leurs amis dans les lobbys pétroliers que de protéger notre patrimoine naturel et la santé des générations futures.
Encore une fois, ce gouvernement démontre à quel point il est prêt à contourner la démocratie et la science pour concentrer le pouvoir dans le bureau du Cabinet. D’une part, il regroupe des mesures qui relèvent d’une dizaine de comités dans un seul projet de loi pour s’assurer qu’il sera scruté par le plus petit nombre d’experts possible.
Par ailleurs, alors qu’il a passé le bâillon pour une 21e fois cette semaine, en regroupant autant d’éléments que possible dans un projet de loi, les Canadiens sont privés d’un débat juste et approfondi sur des enjeux qui auront un impact sur leur santé, leur sécurité et leur environnement. Finalement, ils entreprennent une chasse aux sorcières à l’endroit des groupes environnementaux, ce qui me rappelle le maccarthysme des années 1950.
Alors que les Canadiens veulent que le gouvernement adopte les principes d’un développement durable et responsable, ce budget réduit — voire élimine — toutes les balises environnementales qui protègent nos côtes, nos rivières, notre faune et nos aliments.
Malheureusement pour ce gouvernement, les intérêts économiques, notamment ceux des grandes pétrolières étrangères, passent devant la santé des Canadiens, la sécurité énergétique à long terme et la protection du patrimoine naturel.
En éliminant la Loi sur l’évaluation environnementale, en réduisant arbitrairement la durée des évaluations environnementales, en réduisant la place des experts et des scientifiques dans le processus, le gouvernement conservateur montre clairement que l’environnement n’est pas une priorité. En fait, il montre que l’environnement n’est même plus dans sa mire.
Les conservateurs ont même l’audace de croire que le Cabinet a plus d’expertise pour prendre des décisions relatives aux projets d’oléoducs majeurs que les scientifiques et les experts. N’oublions pas que ce sont les conservateurs qui se sont trompé de 10 milliards de dollars en ce qui a trait à l’achat des F-35 et qui ont répondu en disant « oups! désolés ». Que va-t-il arriver si un déversement lié au Northern Gateway détruit la magnifique côte de la Colombie-Britannique près de Kitimat, pollue l’eau potable de plusieurs centaines de communautés des Premières nations, menace la santé de la plus belle de nos forêts? Le gouvernement va nous dire « oups! désolés » encore une fois?
Pour toutes ces raisons, j'appuie la motion. En effet, le budget est un affront total à la démocratie, et les Canadiens méritent beaucoup mieux. Ils méritent des principes de développement durable et responsable pour que ce soit viable.
Mr. Speaker, I am pleased to rise today to support the excellent motion moved by the hon. member for Halifax. This motion states that the budget legislation guts the environmental assessment and fisheries laws. The measures included in Bill C-38 will leave Canada’s lakes, rivers, oceans, ecosystems, and fisheries at risk.
The disastrous report of the Commissioner of the Environment and Sustainable Development tabled on May 8 clearly shows that the Conservatives' track record on the environment has been very consistent—it is one of bad faith, mismanagement and contempt for statistics and common sense. What is more, the Conservatives have also acted undemocratically.
The Minister of Foreign Affairs admitted this week that when the government is not happy with something, it just gets rid of it. That is what the Conservatives did with the National Round Table on the Environment and the Economy. They decided to abolish it because the panel of experts dared to discuss a carbon tax. The round table will soon issue a report that shows that the government's lack of action to combat greenhouse gas emissions will be very costly for Canada, much more so than if it were to try right away to establish infrastructure and rules to decrease such emissions.
Because the government seems to be incapable of costing its current reduction plan or the Kyoto plan, I imagine that it will be very interested in this report by the National Round Table on the Environment and the Economy, unless it decides to muzzle the scientists once again, as it is so inclined to do.
This is 2012, the 21st century. The Conservatives are playing with the health and safety of Canadians. This government must immediately assume its responsibilities. Is it a question of greed, Nimbyism, incompetence, or all of the above?
Yesterday, in committee of the whole, the Minister of the Environment could not tell us which programs would be abolished by his department and what impact this would have on environmental protection. He was even unable to tell us the type of work that would be eliminated, the work of these thousands of public servants who will be let go.
If the minister himself cannot give us the answers, who else in this government can? Yesterday, we grilled the Minister of the Environment for four hours without obtaining concise, concrete and clear answers. That is rather disturbing, especially since the people want answers. Canadians want to be consulted, but everything about this government makes it impossible.
Why is this government refusing to do anything tangible about this? Examples, statistics, science all point to how serious this is. We have to act now. All the experts agree on that. Even the Commissioner of the Environment and Sustainable Development said so a number of times on Tuesday.
This government has responded by introducing a 431-page omnibus bill that is being decried by every environmental organization and even by former Conservative MPs who were responsible for some of the files. We have a 431-page bill that has a devastating effect on our cultural heritage, among other things.
The Standing Committee on the Environment and Sustainable Development and experts will not even get the chance to take a critical look at these changes. This is an insult to Canadians and to democracy. It almost feels like we are living in a dictatorship.
Although I could go on about the countless irresponsible and reckless aspects of this bill, I will focus on those concerning the environment, which is the subject of today's motion. Unfortunately, the only thing this government is trying to do is to destroy the environment and destroy progress. Soon it will destroy the economy with all of its destructive measures.
Instead of gutting all of our environmental protection measures and erasing all the progress that has been made over the past few decades—including with regard to the fisheries and the environmental assessments that have taken years to set up—this government should be showing leadership and enhancing environmental protection measures because we are running out of time. There are deadlines to be met.
Even the Commissioner of the Environment said last week that given the Conservatives' efforts or lack thereof, he doubted that the very minimal targets set by this government will be met at the rate we are going today. Is that any way to build a 21st century country? Is that any way to stimulate the economy and boost innovation in the private sector? This is truly quite alarming.
I can think of many positive examples. Consider Germany, for instance, where stricter environmental regulations have led to the growth of the renewable energy sector and helped create thousands of jobs, making the country a world leader in the area of sustainable development. The situation there is much more positive than it is here in Canada right now. Canada has become the black sheep at international conferences on the environment. And Canada ranks third among OECD countries that are the world's worst polluters per capita, right behind Australia and the United States. Congratulations to the Government of Canada.
As the commissioner's report clearly demonstrates, the government needs to stop its archaic way of seeing things. The Conservatives need to wake up. The preventive measures suggested by environmental groups, the National Round Table on the Environment and the Economy and a number of experts will not cost anything; in fact, they will save money.
The initial cost of implementing environmental regulations quickly generates savings if we consider the short- and long-term social benefits, as good managers should. We do not have to look far to find a good example of this. The White House's Office of Management and Budget compared the costs and benefits of environmental protection. The United States, our closest neighbour, which the Conservatives so frequently turn to as a policy model, found that the combined cost of all U.S. federal air and water protection regulations is approximately $26 billion per year, yet they save up to $533 billion because of a lower incidence of smog-related respiratory diseases and fewer problems associated with contaminated sites.
It is clear that Canadians' health and safety is closely related to environmental factors such as the quality of the air we breathe, the impact of global warming on food security, the safety of the food we eat and water quality, to name but a few.
The Conservative budget is a perfect illustration of that party's vision, or I should say, lack of vision. In fact, it shows the short-sighted and irresponsible vision of a government that would rather give in to pressure from its friends in the oil lobbies than protect our natural heritage and the health of future generations.
Once again, this government is showing just how willing it is to circumvent democracy and science to concentrate power in the hands of cabinet. The government is grouping measures that fall under the jurisdiction of a dozen committees into a single bill to ensure that these measures will be examined by as few experts as possible.
This week, when the government invoked closure for the 21st time on a bill jam-packed with as many measures as possible, Canadians were denied a fair and thorough debate on issues that will affect their health, their safety and their environment. The government is on a witch hunt, and environmental groups are the target. This is reminiscent of 1950s McCarthyism.
Canadians want the government to prioritize sustainable, responsible development, but this budget undermines—nay, eliminates—all of the environmental safeguards that protect our coasts, our rivers, our wildlife and our food.
Unfortunately, this government puts economic interests, particularly those of large foreign oil companies, before the health of Canadians, long-term energy security, and the protection of Canada's natural heritage.
By eliminating the Canadian Environmental Assessment Act, arbitrarily shortening environmental assessments and scaling back experts' and scientists' role in the process, the Conservative government is clearly showing that the environment is not a priority. In fact, the government is showing that the environment is no longer even on its radar.
The Conservatives even have the audacity to believe that cabinet has more expertise to make decisions about major pipeline projects than scientists and experts do. Let us not forget that the Conservatives' estimate for the purchase of the F-35s was out by $10 billion and they responded by saying, “Oops. Sorry.” What will happen if a Northern Gateway spill destroys the magnificent coast of British Columbia near Kitimat, pollutes the drinking water of several hundred first nations communities and threatens the health of our most beautiful forest? Is the government just going to again say, “Oops. Sorry.”?
For all these reasons, I support the motion. The budget is an absolute affront to democracy, and Canadians deserve much better. They deserve principles of responsible and sustainable development to make this budget viable.