Madame la Présidente, si je peux avoir une demi-minute, ma mère est une mordue de la chaîne parlementaire et je ne l'ai pas vue depuis trois semaines. Je veux lui rappeler que nous sommes en novembre et, comme elle est fière et heureuse de participer à des levées de fonds pour le cancer de la prostate, je veux m'assurer qu'elle va faire son don. Ma moustache est bien mieux que celle de mon collègue de Saint-Léonard—Saint-Michel.
Je tiens à féliciter mon collègue de Bourassa d'avoir présenté ce projet de loi. La cuvée 2000 fête son anniversaire la semaine prochaine et je félicite deux collègues conservateurs d'en face à l'occasion de leur 11e anniversaire. Certains disent que c'est peut-être la meilleure cuvée de la Chambre depuis des années.
Une voix: Après 1997.
M. Rodger Cuzner Après 1997.
Quand je suis arrivé ici, j'avais certaines idées préconçues sur l'assurance-emploi. Il serait bon que je refasse pour certains députés l'historique des modifications qu'on y a apportées au milieu des années 1990. Il y avait alors un gouvernement libéral qui a effectué des changements radicaux qui lui ont fait perdre la faveur des travailleurs. Le vérificateur général avait fait une recommandation parce que les précédents gouvernements conservateurs avaient vidé la caisse de l'assurance-emploi. Les libéraux ont mis l'argent dans une caisse générale. Il a fallu faire des changements pour établir et financer solidement la caisse et pour que les actuaires puissent dire que le programme était autosuffisant.
On a fait des compressions qui ont pénalisé de nombreux travailleurs. Le système fonctionnait pour bien des gens, mais pas pour tout le monde. Quand je suis arrivé ici, je pensais qu'il fallait liquider l'assurance-emploi et tout recommencer. Mais une fois que les comptes ont été équilibrés, qu'on a eu des budgets excédentaires et qu'on a pu réinvestir dans les programmes sociaux, on s'est aperçu qu'on pouvait modifier le régime pour le bien d'un grand nombre de citoyens. Le gouvernement libéral a pu revenir aux 14 meilleures semaines. Cela a profité à environ 38 p. 100 des prestataires de l'assurance-emploi, et beaucoup de gens en ont donc bénéficié.
Grâce à ces modifications, on a augmenté le montant des prestations que pouvaient toucher les travailleurs affectés par le phénomène du trou noir. Au lieu de penser qu'il fallait liquider tout le programme, je me disais qu'il fallait tout faire pour réaliser des changements avantageux pour le maximum de Canadiens les plus démunis.
Ceci m'amène au débat d'aujourd'hui et au projet de loi d'initiative parlementaire de mon collègue de Bourassa. C'est probablement l'une des modifications les plus importantes qu'on puisse apporter au programme d'assurance-emploi car elle aiderait immédiatement les Canadiens les plus vulnérables et les plus démunis, ceux qui ne peuvent pas travailler à cause d'une maladie. Le revenu de leurs familles en souffre et s'effondre parfois totalement. Les changements proposés par mon collègue sont judicieux et positifs et j'espère que toute la Chambre les approuvera.
Nous avons déjà vu un projet de loi d'initiative parlementaire semblable à celui-ci. C'est mon collègue de Sydney--Victoria qui l'avait présenté pendant la 38e législature. Il avait été inspiré par deux de ses employées, soit Darlene Morrison et Lindsay MacPhee. Les employés de Service Canada doivent annoncer à des gens qui tentent de se remettre d'événements terribles, comme une double transplantation des poumons ou un cancer, que les 15 semaines de prestations de maladie auxquelles ils ont droit en vertu de la Loi sur l'assurance-emploi sont terminées et qu'ils ne sont plus admissibles aux prestations d'assurance-emploi.
Il est très difficile d'annoncer une telle nouvelle à quelqu'un qui se trouve dans pareille situation. Le stress mental, physique, financier et émotionnel causé par des circonstances aussi difficiles est considérable. Darlene Morrison et Lindsay McPhee ont toutes deux eu des problèmes de santé et traversé de longues périodes où leur santé leur posait des problèmes importants. Elles ont été absentes du travail pendant de longues périodes et ont dû vivre sans chèque de paie. Heureusement, elles avaient d'autres sources de soutien.
Pendant la 38e législature, le projet de loi a franchi l'étape de la deuxième lecture et a été renvoyé au comité. Quand mon collègue de Sydney--Victoria a témoigné devant le Comité des finances, il était assis près des présidents de la Société canadienne du cancer et de la Fondation des maladies du coeur. J'ai assisté aux travaux du comité ce jour-là, et ce témoignage a été percutant. J'ai été touché par la façon dont les dirigeants de ces deux organismes ont appuyé ce changement à l'assurance-emploi.
Ces deux organismes ne sont pas les seuls. Au fil des ans, d'autres groupes, comme le Congrès du travail du Canada et le conseil des métiers du bâtiment, ont préconisé ce changement. Tous les principaux syndicats ont fait valoir qu'il faudrait modifier l'assurance-emploi. Ils savent que, lorsqu'un de leurs membres éprouve des problèmes de santé, c'est non seulement le membre, mais aussi sa famille qui en subit les conséquences.
Mon collègue de Bourassa a mentionné une pétition qui parle de Marie-Hélène Dubé. Si les députés veulent avoir des commentaires directs et inspirants, qui représentent bien la réalité, ils trouveront sur Internet des renseignements sur la situation de cette jeune mère qui a combattu un cancer de la thyroïde.
Au départ, je croyais qu'une refonte complète du système d'assurance-emploi serait ce qui servirait le mieux les intérêts des Canadiens. Rétrospectivement, compte tenu de mon expérience parlementaire, je pense que nous pouvons améliorer le sort des gens en appuyant ce projet de loi d'initiative parlementaire visant à modifier le Règlement sur l'assurance-emploi.
Mon temps de parole est presqu'écoulé, mais je tiens à féliciter le député de Bourassa d'avoir présenté cette importante mesure législative. Mes collègues de caucus et moi avons hâte de l'appuyer lorsqu'elle sera mise aux voix.