Bonjour.
Je remercie le président et les membres du comité de me donner l'occasion de contribuer à vos délibérations sur le projet de loi C-442.
Je suis heureux d'être ici aujourd'hui pour vous parler des travaux en cours à l'Agence de la santé publique du Canada en vue de combattre la maladie de Lyme dans l'ensemble du pays.
Laissez-moi d'abord vous parler du rôle de l'agence et de la façon dont celui-ci s'applique à la maladie de Lyme.
L'agence a pour but de promouvoir une meilleure santé générale dans l'ensemble de la population canadienne en prévenant et en contrôlant les maladies infectieuses. Nous exécutons des fonctions en matière de santé publique primaire, comme la promotion de la santé, la surveillance, la recherche et l'évaluation du risque. Ces fonctions servent à orienter nos approches fondées sur des données probantes dans le but de prévenir et d'enrayer la propagation des maladies infectieuses.
Dans le cadre du rôle de chef de file que joue l'agence dans le domaine de la santé publique, elle coordonne la surveillance de la maladie de Lyme à l'échelle nationale, c’est-à-dire l'une des maladies infectieuses qui s'étend le plus rapidement en Amérique du Nord. Je sais que, vers la fin de la semaine dernière, vous avez abordé cette question au cours de vos délibérations.
La propagation de la maladie de Lyme est attribuable, en partie, aux changements climatiques, car les tiques vectrices de la maladie se propagent vers le Nord, depuis les régions endémiques des États-Unis. Maintenant qu’elle est présente au Canada, la maladie touche nos régions les plus densément peuplées. En nous appuyant sur les leçons apprises aux États-Unis, nous prévoyons que la maladie affectera plus de 10 000 Canadiens par année d'ici 2020.
À ce jour, nous avons vu le nombre de cas passer de 128 en 2009, l’année où l’affection est devenue une maladie à déclaration obligatoire à l’échelle nationale, à environ 500 et plus en 2013. Le nombre a quadruplé en cinq ans.
Toutefois, cet aperçu national ne rend compte que d'une partie de tous les cas recensés au Canada. Cela s'explique par le fait que certaines personnes ne consultent pas de médecin lorsque les symptômes sont légers. D'autres personnes vont chercher des soins médicaux mais ne reçoivent pas le bon diagnostic, car leur médecin n'est pas au courant de l'éventail de symptômes, et dans certains cas, il ignore que la maladie de Lyme est présente au Canada. Selon les modèles de risque de l'agence, le nombre réel d'infections serait au moins trois fois plus élevé que ce qui est déclaré aujourd’hui.
Pour aider les médecins à diagnostiquer correctement la maladie de Lyme, des tests de dépistage en laboratoire sont offerts par des laboratoires de santé publique des quatre coins du pays. Comme les États-Unis, nous utilisons un test en deux temps qui doit être demandé par un médecin: ELISA pour le dépistage, et Western Blot, pour confirmer la maladie de Lyme.
Voici quelques faits concernant les analyses effectuées au Canada.
L'année dernière, près de 40 000 analyses ELISA ont été effectuées au Canada par des laboratoires provinciaux et nationaux. De ce nombre, environ 3 000 ont reçu un résultat positif ou n'étaient pas concluants, et ont essentiellement été soumis à la deuxième partie du test en deux temps, soit un test Western Blot, afin de confirmer la présence de la maladie de Lyme, soit par notre Laboratoire national de microbiologie, à Winnipeg, soit par les laboratoires de santé publique de l’Ontario et de la Colombie-Britannique.
À la suite d'un examen approfondi de ces données de surveillance, de la recherche disponible à l'échelle nationale et internationale, des points de vue des intervenants et des messages de santé publique, l'agence a mis en place un plan d'action afin de prévenir et de contrôler la maladie de Lyme au Canada. Le plan d'action recense des mesures concrètes qui reposent sur trois piliers: la mobilisation, l’information et la sensibilisation; la surveillance, la prévention et le contrôle; ainsi que la recherche et le diagnostic
Le premier pilier comprend un plan complet de sensibilisation du public qui met l'accent sur la sensibilisation des professionnels de la santé et du public à la maladie de Lyme.
Accroître la sensibilisation chez les professionnels de la santé est l'un de nos objectifs principaux: il faut informer ceux-ci que la maladie de Lyme est présente au Canada, les renseigner sur les symptômes, et les encourager à diagnostiquer correctement la maladie et à déclarer les cas.
Cette année, au moyen des affiches de sensibilisation publiées dans les revues médicales depuis mars dernier, nous avons déjà rejoint environ 200 000 professionnels de la santé. Au cours des derniers mois, nous avons également donné, à divers endroits du Canada, des exposés à des cliniciens, afin de les sensibiliser à la maladie de Lyme.
Nous utilisons également tous les moyens mis à notre disposition pour faire passer notre message auprès du public. À l'aide des médias sociaux, d'annonces AdWords sur Google et de partenariats avec des organisations comme MétéoMédia, nous disons aux Canadiens que la maladie de Lyme existe ici; nous leur disons comment la reconnaître, et comment se protéger contre elle. Nous continuerons de transmettre ces messages au public tout au long de la période estivale, qui est véritablement la saison pendant laquelle la maladie de Lyme se propage au Canada.
L'Agence a également travaillé avec les autorités provinciales et territoriales en matière de santé publique dans le cadre du Réseau pancanadien de santé publique afin d'élaborer une stratégie de communication coordonnée portant sur les maladies à transmission vectorielle et de créer des outils de sensibilisation du public ciblant la maladie de Lyme.
Nous espérons que la maladie de Lyme, à la fin de la présente saison des tiques, fera partie du vocabulaire des Canadiens.
J'aimerais maintenant aborder le deuxième pilier du plan d'action de l'agence. Ce pilier met l'accent sur des moyens novateurs pour surveiller la maladie et encourager la population à adopter des comportements préventifs.
Les efforts déployés en matière de surveillance de la maladie de Lyme commencent à donner certains résultats. Cette année, la majorité des provinces fournissent des données détaillées sur les cas de maladie de Lyme, ce qui permettra de déterminer les nouvelles régions où la maladie est endémique et d'aider les provinces à adapter leurs stratégies de prévention.
Cette information fournira aussi un portrait plus clair des signes et des symptômes de la maladie de Lyme, c’est-à-dire des renseignements dont les cliniciens ne peuvent se passer pour diagnostiquer correctement la maladie.
Le dernier pilier est axé sur l'augmentation de la capacité du laboratoire, l'essai de nouvelles méthodes de diagnostic et la recherche pour générer de nouvelles idées sur les diagnostics et les traitements efficaces de la maladie.
Ce pilier permet à l'agence d'accroître la capacité et la qualité des analyses à l'aide d'équipement de laboratoire à la fine pointe de la technologie. Nous reconnaissons les défis que représente actuellement le dépistage, plus particulièrement en ce qui concerne la détection précoce de la maladie de Lyme, car le corps humain prend un certain temps à développer des anticorps contre la bactérie.
L'Agence s'est engagée à améliorer les tests diagnostiques. De nouvelles méthodes sont en train d'être évaluées, et toutes celles qui surclasseront les méthodes actuelles, à savoir le test en deux temps, seront bien sûr adoptées.
Entre-temps, nous continuons de recommander aux médecins de diagnostiquer la maladie à l'aide d'une évaluation clinique complète et approfondie auprès du patient.
Nous savons que les technologies de laboratoire ont évolué et continueront de le faire dans les années à venir. Le Laboratoire national de microbiologie de l’agence en collaboration avec le Réseau des laboratoires de santé publique du Canada et d'autres intervenants mettront à jour nos lignes directrices à l'intention des laboratoires dans un avenir rapproché.
Toutefois, ce faisant, l'agence est confrontée à un défi. Nous pouvons mettre à jour les lignes directrices pour tenir compte des données probantes actuelles, mais il faut de nouvelles données probantes pour orienter les nouvelles méthodes de diagnostic et de traitement. Par conséquent, l'agence s'est engagée à continuer de collaborer avec les professionnels de la santé, les groupes de défense des droits des patients, comme la Fondation canadienne de lutte contre la maladie de Lyme, les Instituts de recherche en santé du Canada et mes collègues qui comparaissent par vidéoconférence aujourd’hui dans le but de cerner et de combler les lacunes sur le plan de la recherche.
En conclusion, j'aimerais rappeler que l'objectif de l'agence est d'atténuer les répercussions de la maladie de Lyme sur les Canadiens. Grâce à nos efforts collectifs, les Canadiens seront plus au courant de la maladie, de la façon de reconnaître ses symptômes et des avantages qu’apporte un traitement précoce. Ensemble, nous pouvons réduire la gravité de la maladie de Lyme au Canada.
Ensemble, nous pouvons réduire la gravité de la maladie de Lyme au Canada.
Je vous remercie de votre attention.