Merci, Randy.
Vous n'êtes pas le seul à avoir du mal à prononcer ce mot. Je vis avec cela depuis plus de 30 ans.
Bonjour, et merci pour l'invitation. Je suis navré de ne pas être là en personne. Je regrette de ne pas avoir pu me déplacer. Ottawa est une de mes villes préférées.
Je suis biologiste des pêches et président d'Archipelago Marine Research. Je suis également actionnaire de l'entreprise, où je travaille depuis presque le début de ma carrière.
Avant de commencer, je tiens à appuyer les propos de Glen sur l'idée qu'il faut essayer de concentrer les efforts sur les entreprises à croissance élevée et à grand potentiel. Cela me paraît relever du bon sens. J'aime à penser que notre entreprise pourrait entrer dans cette catégorie, mais il faudrait une évaluation indépendante pour le confirmer.
Notre entreprise a vu le jour vers la fin des années 1970. Elle existe depuis 38 ans. Elle a été créée par cinq diplômés en biologie marine qui voulaient essentiellement se mettre à leur compte et lancer leur propre entreprise. Je me suis joint à l'entreprise environ sept ans après sa création.
Archipelago affiche depuis longtemps une croissance soutenue. Elle se spécialise dans la prestation de services environnementaux touchant le milieu marin, principalement à partir de notre siège social à Victoria, à l'intention de clients des secteurs public et privé. Il s'agit tout de même d'une société privée, à laquelle participent activement quatre actionnaires.
Nous avons deux principaux secteurs d'activité: d'une part, la surveillance environnementale du milieu marin, l'évaluation et la planification des opérations maritimes et, d'autre part, la surveillance de la pêche commerciale, l'analyse des données et la production de rapports. Archipelago enregistre actuellement un chiffre d'affaires annuel de l'ordre de 10 millions de dollars, dont environ 85 % sont attribuables aux clients du secteur de la pêche commerciale.
Les services génèrent 90 % des revenus, alors que les produits comptent pour 10 %. Nos ventes internationales varient considérablement d'une année à l'autre, mais elles représentent généralement entre 15 et 25 % du total des ventes, ce qui comprend à la fois les produits et les services.
Nous avons un personnel de 170 à 200 travailleurs, dont certains sont saisonniers. C'est l'équivalent d'environ 135 années-personnes. La plupart des employés travaillent à Victoria.
Lorsque nous menons des affaires à l'échelle internationale, nous avons principalement recours à des entrepreneurs ou à des visites de courte durée. D'ailleurs, nous avons récemment établi une filiale à Canberra, en Australie, afin de fournir des services de surveillance électronique de la pêche commerciale pour le compte du gouvernement australien.
Le gros de nos ventes internationales reposent sur cette nouvelle technologie, qui est le fruit d'une collaboration, entamée déjà en 2000, entre Archipelago et l'industrie locale. Il s'agit d'une plateforme informatique industrielle, dotée de capteurs et d'un certain nombre de logiciels parallèles qui facilitent la collecte, l'interprétation et la communication de données à bord d'un bateau de pêche commerciale en service.
Nous misons également sur la nouvelle technologie pour fournir des services consultatifs professionnels aux clients qui s'en servent. Nous aidons donc à concevoir des programmes de surveillance et à les mettre en oeuvre dans un contexte opérationnel.
Archipelago commercialise ces produits et services de surveillance électronique à l'échelle internationale depuis 2007. Nous comptons des clients en Australie et en Nouvelle-Zélande dans l'hémisphère Sud; au Danemark, en Écosse, en Angleterre, aux Pays-Bas, en Allemagne et en France, en Europe du Nord; et aux États-Unis. Nous avons également réalisé des projets avec des ONG et l'industrie de la pêche dans certains de ces endroits.
Qu'est-ce qui motive les clients à acheter ces produits? Ils veulent surtout améliorer la surveillance et les données connexes liées à la pêche commerciale afin de pouvoir prendre de meilleures décisions axées sur la science, la gestion et l'application de la loi. L'objectif ultime, bien entendu, c'est d'améliorer la santé des ressources halieutiques et la viabilité à long terme des pêches.
Par ailleurs, l'industrie de la pêche pourra en profiter si elle est en mesure de prouver qu'elle utilise des techniques de pêche durable. Ces pratiques favorisent la santé à long terme des ressources, mais les marchés des fruits de mer en bénéficient aussi, car on accorde de plus en plus d'importance à l'exploitation durable des produits de la mer.
Tout comme DeeBee's, Archipelago a choisi de financer elle-même le développement et la commercialisation de cette nouvelle technologie. Étant une entreprise basée sur les services depuis des décennies, nous avons eu des marges de profit relativement serrées. Voilà pourquoi nous avons fait face à d'importants défis au moment de mettre au point cette nouvelle technologie. Nous menons une lutte constante pour développer et fabriquer ces produits, tout en créant un marché qui est, au fond, tout nouveau.
Le défi réside, d'une part, dans notre manque d'expertise et de connaissances dans de nouveaux secteurs d'activité — comme Dionne, je n'ai pas peur d'admettre mon ignorance, car il y a beaucoup à apprendre — et, d'autre part, dans nos ressources financières limitées.
J'aimerais maintenant parler de certains des programmes et des ressources qui nous ont aidés en cours de route.
Je dirais tout d'abord que notre équipe de recherche et de développement, composée de cinq personnes, représente un nouveau coût pour notre entreprise, car elle ne génère pas de revenus compensatoires directs. À ce titre, le programme de crédit d'impôt pour la recherche scientifique et le développement expérimental s'est révélé très avantageux pour Archipelago sur le plan de la mise au point du matériel et des logiciels. Sans cette aide, nous n'aurions pas réussi à progresser autant.
À l'échelle locale, VIATeC — le Victoria Advanced Technology Council — et l'organisation Acetech, à Vancouver, ont joué des rôles de premier plan. Grâce à l'aide fournie par ces deux entités, les membres de notre personnel, dont moi-même, avons pu acquérir les compétences nécessaires à la mise au point de produits et mobiliser les ressources destinées au commerce international. Elles nous ont aidés à créer avec succès des produits et à améliorer nos processus de travail et nos compétences. Ces progrès, nous les devons aux programmes d'éducation, de mentorat et de réseautage dans notre milieu. Selon moi, ces organisations constituent un outil de communication important pour informer l'industrie au sujet des programmes gouvernementaux qui favorisent le développement du commerce international au Canada.
Plus récemment, nous avons commencé à accéder à l'aide financière et technique offerte dans le cadre du Programme d'aide à la recherche industrielle. À la suite d'une baisse récente des ventes d'Archipelago, ce programme nous a été d'un secours précieux; ainsi, nous avons pu continuer sur notre lancée en ce qui concerne le développement de produits et l'innovation en matière de la fonctionnalité, ce que nous n'aurions pas les moyens de faire. Nous avons également présenté une demande de prêt à terme auprès de notre banque, avec l'aide d'Exportation et développement Canada, dans le cadre du Programme de garanties d'exportations. Tout porte à croire que la demande sera approuvée. Je peux dire sans équivoque que si ce prêt n'était pas là pour appuyer l'investissement que nous avons fait dans notre filiale australienne, nous aurions de graves préoccupations à l'avenir.
Un autre défi auquel nous faisons face au chapitre des ventes internationales, et je pense que les autres témoins en ont aussi parlé, c'est le protectionnisme national. Nous avons pu le constater surtout aux États-Unis, où nous avons perdu certains appels d'offres contre des concurrents qui, selon nous, étaient moins qualifiés. Parfois, le protectionnisme se traduit par des contrôles légiférés, comme les marchés réservés aux petites entreprises aux États-Unis, mais il peut aussi être dicté par de simples énoncés de politique, comme la politique d'achat de produits américains. Dans certains endroits, nous nous sommes également heurtés à de la concurrence subventionnée par le gouvernement.
En résumé, l'autofinancement constitue probablement notre principal défi pour la recherche et le développement, la commercialisation et les ventes internationales, ainsi que pour l'établissement d'une présence internationale. Ensuite, il s'agit de perfectionner ou d'acquérir de nouvelles compétences pour la mise au point, la commercialisation et la vente de produits à l'échelle internationale. Enfin, il faut convaincre les gouvernements, y compris le vôtre, à adopter et à financer des mesures pour assurer la transition vers un nouvel outil efficace de surveillance de la pêche.
Merci.