Merci, mesdames et messieurs.
Je vous ai remis un document d'information assez volumineux, alors je vais le survoler rapidement.
International Road Dynamics est une petite entreprise spécialisée dans la technologie qui a été créée par nous trois dans les années 1980. Nous sommes passés de la R-D et de la démonstration de nos produits à la commercialisation de nos produits sur le gigantesque marché des systèmes de transport intelligents. Nos systèmes de pesage routier permettent l’automatisation des autoroutes, contribuant ainsi à l’efficacité et à la sécurité du réseau de transport routier et à la réduction des gaz à effet de serre.
Notre entreprise est présente partout dans le monde. Nous avons des filiales aux États-Unis, au Mexique, au Chili, au Brésil, en Inde et en Chine. Certaines sont en propriété exclusive et d'autres sont en coentreprise avec des partenaires locaux. Aujourd’hui, nous exportons dans 76 pays. Depuis sa constitution en société, IRD a livré des biens et des services d’une valeur de plus de 700 millions de dollars canadiens, dont environ 95 % proviennent des exportations.
Dans mon mémoire, je parle davantage de ce qui se passe sur le terrain. Je dirige le volet international de notre entreprise, c'est-à-dire tout ce qui est à l'extérieur de l'Amérique du Nord. Nous considérons le Canada et les États-Unis comme notre marché intérieur. Cela dit, il y a quand même une grande différence entre faire des affaires aux États-Unis et au Canada, puis aux États-Unis et dans le reste du monde. On constate des différences entre les diverses régions du monde. Grâce à notre filiale au Chili, nous faisons des affaires partout en Amérique latine, et depuis que nous sommes installés en Chine et en Inde, nous avons étendu nos activités dans ces régions également.
Au fil des années, nous avons profité des nombreux programmes destinés à accroître les exportations, tels que les missions commerciales, qui sont de la plus grande importance, et je ne le dirai jamais assez. Dans de nombreux pays, le fait qu’un représentant du gouvernement fasse les présentations et soit présent lors d’une visite auprès d’un client potentiel peut procurer un avantage considérable, tout comme il est important que je sois accompagné d'un représentant fédéral, provincial ou municipal lorsque j'emmène des acheteurs étrangers au Canada.
Nous avons pris part à des missions d'Équipe Canada. Nous avons accompagné le premier ministre Harper en Inde. Cela nous a donné une grande visibilité. Cette aide nous a été, à titre de PME, d’une valeur inestimable. Elle nous a permis de bonifier notre budget limité afin d'explorer et de développer de nouveaux marchés. Dans le secteur des technologies, on ne dispose pas de beaucoup de temps pour se faire connaître. Il faut saisir les occasions si on ne veut pas passer à côté d’un important débouché.
Nous apprécions grandement le travail des consulats et des ambassades. C’est toujours avec les délégués commerciaux que nous communiquons en premier lieu. Je l'ai fait en 1980 et je le fais encore aujourd'hui. Nous collaborons avec des ambassadeurs et des délégués commerciaux partout où nous faisons des affaires. Ils nous fournissent toujours des renseignements et des conseils précieux et nous aident à surmonter certaines difficultés, dont les procédures bureaucratiques et les normes d'affaires propres à chaque pays.
Je sais que la CCC n'est plus aussi visible qu'avant, mais nous en avons profité, et elle nous a permis d'obtenir un gros contrat en Arabie saoudite. Une fois que nous avions réuni tous les intéressés, le gouvernement de l'Arabie saoudite a décidé que le contrat de gouvernement à gouvernement n’était pas nécessaire puisque le gouvernement du Canada avait manifesté son appui et sa confiance envers notre PME. Nous avons travaillé sur des projets qui n'étaient pas menés par IRD mais par d'autres entreprises canadiennes et nous avons signé des contrats de gouvernement à gouvernement avec la CCC.
Dans les premiers temps, l’ACDI nous a aidés à maints égards. Nous avons eu recours à ses études de marché pour cerner les débouchés et trouver du financement pour mener des projets d'envergure. Encore une fois, j'encourage le travail de la CCC.
On ne dira jamais assez de bien d’EDC. IRD serait devenue une entreprise américaine ou européenne, n’eût été l’appui d’EDC. Comme je l'ai dit dans notre mémoire, bien que nous nous soyons heurtés à certaines difficultés sur le plan technologique, en tant que PME exportatrice, ce n'était ni la technologie ni la crédibilité qui posait le plus problème, mais plutôt le financement de nos exportations. Dans bien des cas, les banques canadiennes sont une bonne chose, mais elles ne savent pas vraiment ce qui se passe sur les marchés internationaux. Sans l'aide d'EDC et de son financement, nous aurions probablement été contraints de vendre notre entreprise.
Nous avons donc recours à tous les programmes d'EDC pour garantir nos exportations et nos marges de crédit, ainsi que pour des instruments de cautionnement dans ces pays et, évidemment, des garanties de paiement.
Chacun de ces programmes a sa raison d'être et nous en avons bien profité. Ils encouragent les PME à explorer les marchés d'exportation, mais sachez qu'à l'étranger, on fait les choses différemment. On a mentionné tout à l'heure l'Argentine, mais je tiens à vous mettre en garde contre l'Argentine, le Brésil, l'Inde et la Chine. Nous avons une politique anti-corruption, que j'appuie fermement, mais cela dit, la situation est différente dans ces pays. Ces pays sont passés maîtres dans l'art de vous maintenir à leur merci.
Un exemple typique, c’est une PME canadienne qui entre sur un marché avec l’aide du gouvernement du Canada. La PME suppose que les entreprises locales représentent de bons partenaires honnêtes et elle signe un contrat, et peut-être que les conditions ne sont pas aussi spécifiques qu'elle l'aurait souhaité, ce qui est chose courante dans ces pays. Au moment de la livraison, elle éprouve quelques difficultés et doit rencontrer le client pour régler tout cela, et entretemps, elle a des créances à rembourser aux banques canadiennes. Elle subit des pressions et, souvent, les cycles de paiement étant différents, elle devient à la merci du client, et la seule solution à envisager pour se libérer de la pression énorme est de verser un pot-de-vin.
Cela arrive fréquemment. Cela nous est arrivé au Brésil, en Inde, en Chine, en Argentine, au Paraguay et en Uruguay; c'est la façon de faire des affaires.
C'est l'un des secteurs où, selon moi, le ministère des Affaires étrangères, les ambassades et les consulats devraient agir pour informer les clients potentiels et les gouvernements étrangers des difficultés auxquelles les entreprises canadiennes se heurtent lorsqu'elles font des affaires et doivent comprendre la bureaucratie — mais surtout, expliquer à ces gens que ce n'est pas la façon dont nous faisons des affaires au Canada.
Les ambassades et les consulats pourraient dresser une liste des entreprises fiables et s'assurer que les représentants des gouvernements savent que les entreprises canadiennes jouent cartes sur table. Cela pourrait contribuer à réduire le plus possible ces risques.
Dans de nombreux pays, tout comme en Amérique du Nord, les infrastructures sont un domaine dans lequel investissent les gouvernements du monde entier et qui présente d'importants débouchés pour les entreprises canadiennes. Je vous ai parlé tout à l'heure du Japon, mais il y a beaucoup d'autres pays qui appuient leurs exportateurs, particulièrement dans le domaine des infrastructures...