Merci beaucoup, monsieur le président.
Votre présentation a été excellente et je favorise l'idée d'élargir le champ d'exercice des pharmaciens oeuvrant dans un cadre de travail en équipe. Cependant, je souhaite revenir sur les sujets abordés précédemment par M. Lizon. Je crois être d'accord avec ce dernier. Je considère que la capacité de poser un diagnostic constitue un champ d'exercice réservé aux médecins.
J'ai moi-même eu droit à mes médicaments contre l'asthme auprès d'un pharmacien, lorsque mon médecin était en vacances. Je comprends que c'est un champ d'exercice très approprié.
Il y a une chose qu'on ne cesse d'entendre et c'est pourquoi je souhaite vous interroger à ce sujet. Lorsque quelqu'un se présente à l'officine d'un pharmacien et, comme l'a dit M. Lizon, semble avoir le rhume, il est très facile d'en déduire qu'il suffit de lui donner un antihistaminique, du Tylenol, pour faire baisser la fièvre, etc. Est-ce que c'est un geste approprié, cependant, si on n'a pas été en mesure de communiquer avec le médecin de famille ou le médecin traitant pour établir s'il y a d'autres motifs d'explication ou si la personne prend d'autres médicaments? Lui donner le genre de médicaments que vous pourriez lui recommander pourrait être inapproprié.
À mon avis, cette capacité à échanger entre professionnels avant de donner n'importe quoi... Même un produit en vente libre, comme vous le savez bien, peut être nuisible, si la personne prend des médicaments pour lesquels ce produit est contre-indiqué. Que se passe-t-il quand quelqu'un se présente au comptoir? Ce n'est pas un patient que vous avez déjà vu ni quelqu'un dont vous parlez au médecin sur une base constante, par conséquent, vous ne connaissez pas son histoire.
C'est la première question que je veux vous poser. Comment cela fonctionne-t-il et quels sont les risques d'une telle pratique?
La deuxième chose, et cela je l'ai entendu probablement chez les médecins et ailleurs, donc c'est une question en fait biaisée... Je vous la pose seulement parce que j'aimerais vraiment connaître la réponse et je suis certain que vous en avez une. Est-ce que c'est parce que les pharmaciens, en général, sont avantagés directement par la vente de n'importe quoi ou l'ordonnance de n'importe quoi, même si c'est en vente libre, puisqu'ils sont également propriétaires ou exploitants d'une pharmacie? Chaque fois qu'ils donnent quelque chose, ils en tirent un avantage financier.
Quels sont les préceptes éthiques? Peut-être que le collège pourrait mieux y répondre.
Quels sont les préceptes éthiques en place pour s'assurer que les pharmaciens ne tirent pas d'avantages monétaires à s'assurer que toute personne qui les consulte obtienne quelque chose en vente libre ou autrement? C'est un vrai dilemme sur le plan éthique. Je ne sais pas si vous avez des lignes directrices à cet égard. Je ne sais pas si un suivi est assuré pour en assurer le respect. Bien sûr, l'honoraire de prescription obtenu de la distribution d'un médicament et tout cela... Je peux envisager cela comme fonctionnant très bien dans le cadre de soins communautaires, comme vous l'avez dit.
Je me demande s'il y a une façon d'évaluer le degré de conformité à ce précepte éthique. Comment s'assure-t-on que ces gains monétaires ne reviennent pas à des pharmaciens qui peuvent ou ne peuvent pas...? Il y a des médecins qui font toutes sortes de choses qu'ils ne devraient pas faire. Je me pose la même question. Comment vérifiez-vous et vous assurez-vous qu'un médicament n'est pas donné à quiconque se présente au comptoir parce qu'il souffre d'un petit rhume, puisque vous pouvez en tirer un gain monétaire? C'est le volet éthique dont je voulais parler en regard du champ d'exercice.