Merci beaucoup, monsieur le président.
Merci, chers collègues. Je suis heureux d'être de retour avec le ministre Fantino et parmi ce groupe de témoins distingués.
Je dois souligner que, la dernière fois que nous avons vu le SMA Finn, il portait l'uniforme d'amiral. Il est depuis retourné à la vie civile, mais il continue de servir au sein du MDN. Je veux le remercier de son service militaire et d'avoir porté l'uniforme pour le Canada.
Chers collègues, je suis heureux d'être ici pour discuter du Budget principal des dépenses de l'année financière qui vient de commencer. Comme vous le savez, nous avons fait d'importants nouveaux investissements pour accroître les capacités des Forces armées canadiennes afin que nous puissions maintenir les valeurs et les intérêts canadiens dans le monde entier et défendre les Canadiens ici, au pays.
S'ils sont accordés, les fonds que je demande donneront à la Défense nationale un pouvoir de dépenser de 18,9 milliards de dollars cette année. Ce budget reflète notre engagement de longue date envers les forces armées et montre que nous sommes résolus à moderniser et à remplacer les plateformes importantes afin de permettre aux forces d'exceller dans leurs opérations. Cet engagement est renforcé dans le budget de 2015, qui prévoit une augmentation du facteur annuel de progression de la Défense de 2 à 3 % à compter de l’année financière 2017-2018. Cela représentera une hausse cumulative de 11,8 milliards de dollars dans les dépenses militaires au cours des 10 prochaines années. Il s'agit d'un investissement essentiel pour assurer la sécurité des Canadiens, défendre nos intérêts, et pour contribuer à la paix internationale aux côtés de nos alliés et de nos partenaires.
Voici ce qu'a dit l'Association des industries canadiennes de défense et de sécurité au sujet du budget: « Non seulement le budget est-il équilibré, ce qui est une bonne chose pour les Canadiens, mais il prévoit une série d'initiatives qui sont importantes pour la défense et la sécurité nationales du Canada, lesquelles visent à assurer notre sécurité. »
Grâce aux investissements du gouvernement, les Forces armées canadiennes apportent une contribution importante dans de nombreux théâtres dans le monde. J'ai récemment fait un voyage avec le premier ministre afin de rendre visite aux vaillants militaires qui sont actuellement déployés en Irak et au Koweït dans le cadre de l'opération IMPACT pour lutter contre le soi-disant État islamique. Ces militaires travaillent en collaboration étroite avec nos alliés dans la région.
C'est franchement remarquable, monsieur le président. Nous parlons tout le temps des divisions et des complexités géopolitiques au Moyen-Orient, mais dans la lutte contre Daesh, contre le soi-disant État islamique, il y a une coalition qui réunit les Arabes, les Kurdes, les musulmans, les chrétiens, les chiites, les sunnites et les minorités comme les yézidis et les Assyriens. Presque tous les pays et les peuples du Moyen-Orient se sont rassemblés pour défaire cette menace épouvantable à la dignité humaine, aux droits de la personne, à la sécurité des femmes et des filles et, évidemment, à la sécurité du Canada.
Les frappes aériennes de la coalition aident à miner cette organisation. Dans le Nord de l'Irak, les forces irakiennes reprennent graduellement des territoires situés à l'Est de Mossoul. Le premier ministre et moi-même l'avons vu. Il y a quelques mois, nous étions dans une station d'observation des peshmergas, avec l'aide des forces spéciales canadiennes. Il s'agit d'une base, d'un point d'observation de Daesh, du groupe État islamique.
Au centre de l'Irak, dans l'ouest et partout, Daesh perd des territoires. Les Irakiens regagnent leurs propres territoires, en partie grâce à la contribution des forces aériennes canadiennes et à l'aide du gouvernement canadien.
Du personnel est déployé en Europe centrale et orientale, afin de démontrer la solidarité du Canada envers nos alliés de l'OTAN contre la politique d'agression de Vladimir Poutine.
Des médecins, des infirmiers, des techniciens médicaux militaires et du personnel de soutien sont déployés en Sierra Leone, afin d'aider à combattre la propagation du virus Ebola.
Nous avons récemment déployé l'Équipe d'intervention en cas de catastrophe au Népal afin d'apporter de l'aide humanitaire à la suite d'un séisme dévastateur.
Monsieur le président, je suis heureux de dire que, plus tard ce mois-ci, au début de juin, en fait, les Forces armées canadiennes déploieront environ 200 militaires en Ukraine pour commencer une importante opération d'instruction militaire dans le but d'aider nos alliés ukrainiens à se défendre et à réduire les pertes tandis qu'ils repoussent ce qu'il convient d'appeler l'invasion de leur pays par Vladimir Poutine.
Monsieur le président, la capacité des Forces armées canadiennes de faire sa part commence par un solide investissement dans la défense.
Durant l'année financière 2005-2006, la Défense nationale a dépensé 14,6 milliards de dollars. Dans le budget de 2006, nous nous sommes engagés à augmenter les dépenses de base en défense de 5,3 milliards de dollars en cinq ans, ce qui s’est concrétisé grâce au lancement de la stratégie de défense Le Canada d'abord, qui prévoyait un facteur annuel de progression de la Défense de 2 %, protégeant ainsi le budget de la Défense de tout effritement dû à l’inflation. C'est le seul ministère du gouvernement qui bénéficie d'une telle politique. Et, ce qui est encore plus important, l'augmentation de base de la stratégie de défense Le Canada d'abord a été utilisée pour acquérir une toute nouvelle génération d'équipement. Les fonds ont été utilisés pour améliorer l'équipement vieillissant et le moderniser, mais aussi pour acquérir d'importantes nouvelles pièces d'équipement. Par exemple, l'Aviation royale canadienne s'est dotée d'une importante capacité stratégique de transport aérien. Je viens de recevoir en mars notre cinquième C-17 Globemaster III.
Monsieur le président, lorsque le Canada voulait intervenir, disons, après le tsunami en Asie du Sud-Est, en 2005, il fallait demander à nos partenaires de nous louer un aéronef. Je crois me rappeler que nous avons essayé d'envoyer un C-130 au-dessus du Pacifique, mais il a dû rebrousser chemin pour faire l'objet de réparations. Voilà où en était, il y a à peine 10 ans, notre capacité d'aller à l'étranger dans le cadre d'une intervention d'urgence. Mais, actuellement, j'ai pu dire à nos militaires qu'il fallait procéder à un déploiement préalable de notre soutien humanitaire ainsi que de l'Équipe d'intervention en cas de catastrophe afin d'aider les gens du Népal, et, 36 heures plus tard, des troupes canadiennes étaient sur le terrain avec leur équipement humanitaire, et elles sauvaient des vies. C'est la raison pour laquelle de tels investissements sont importants. En plus des cinq C-17 Globemasters, nous avons acquis une nouvelle flotte de C-130J pour renforcer nos capacités de transport tactique. Toutes ces choses — soit dit en passant —, y compris la modernisation de deux Aurora qui réalisent actuellement des missions au-dessus de l'Irak, renforcent notre capacité militaire.
La mise à niveau et la modernisation de nos frégates de classe Halifax sont fantastiques. J'invite les membres à visiter certaines des frégates mises à niveau s'ils ne l'ont pas déjà fait. J'étais à bord du NCSM Calgary dimanche dernier dans le cadre de l'exercice Trident Fury. Vous savez, ces frégates possèdent maintenant des capacités à la fine pointe de la technologie et de niveau mondial. Nous avons aussi procédé à la mise à niveau et à la modernisation de nos sous-marins de classe Victoria. Bien sûr, nous avons aussi modernisé nos VBL, nos véhicules blindés légers, et nous avons de nouvelles pièces d'artillerie M777 Howitzer.
En plus de toutes ces pièces d'équipement que nous avons acquises ou mises à niveau au cours des dernières années, je suis heureux d'annoncer au comité que le gouvernement investira 452 millions de dollars dans la mise à niveau, le remplacement et la modernisation d'infrastructures dans les bases et les escadres partout au pays. Je crois bien que le ministre Fantino en aura plus à vous dire à ce sujet.
Tout cela, monsieur le président, vise à maintenir des capacités militaires souples et efficaces.
Le Budget principal des dépenses a été présenté au Parlement en février, et mon ministère demande l'autorisation de dépenser 18,9 milliards de dollars en 2015-2016.
Ce chiffre représente une hausse de 280,5 millions de dollars ou de 1,5 % par rapport au Budget principal des dépenses de l'an dernier.
Il convient de souligner qu'il figurait dans le Budget principal des dépenses, mais comme c'est habituellement le cas, il y avait des dépenses supplémentaires prévues dans les budgets supplémentaires des dépenses, pour un total de 20,1 milliards de dollars à la fin de l'année. Je prévois que c'est ce qui se produira aussi cette année.
Fait intéressant, monsieur le président, cette année, les dépenses de fonctionnement du MDN seront de 8 % plus élevées que l'année dernière, mais il y aura quelque 700 millions de dollars de moins de dépenses en immobilisations, principalement parce que nous avons pris possession plus rapidement de pièces d'équipement que nous pensions recevoir durant le présent exercice ou parce que nous les recevrons probablement durant la prochaine année financière. Il y a donc toujours une certaine fenêtre de rééchelonnement lié à l'acquisition en tant que telle de l'équipement, et cela modifie les données budgétaires touchant les immobilisations.
Il y a une légère diminution de 9 millions de dollars des subventions et des contributions, qui découle principalement du fait que tous les pays qui contribuent à l'OTAN réduisent leurs transferts à l'organisation.
Je terminerai, monsieur le président, en disant que nous faisons du travail très important dans le monde entier actuellement: en Europe de l'Est et en Europe centrale, en Irak et en Syrie, au Népal et en Sierra Leone, et je tiens à remercier les femmes et les hommes des Forces canadiennes dont le travail est pour nous une source de fierté. Grâce au budget, nous croyons qu'ils bénéficieront des ressources dont ils ont besoin pour faire ce qu'on leur demande.