propose:
Que la Chambre demande au gouvernement d’agir immédiatement pour corriger le programme Nutrition Nord Canada afin d’améliorer le bien-être des Canadiens autochtones et non-autochtones du Nord du Canada en: a) incluant immédiatement dans le programme Nutrition Nord Canada les 50 communautés nordiques isolées accessibles seulement par voie aérienne et qui ne sont pas actuellement admissibles à la pleine subvention; b) lançant un examen approfondi du programme Nutrition Nord en collaboration totale avec les habitants du Nord afin de trouver une façon d’offrir la subvention directement aux résidents du Nord et d’établir des soutiens pour l’alimentation traditionnelle; c) créant, pour les communautés nordiques, des critères d’admissibilité équitables au programme qui tiennent compte de leur situation réelle; d) assurant un financement adéquat pour répondre aux besoins des communautés nordiques; e) travaillant avec tous les habitants du Nord pour élaborer une solution durable à l’insécurité alimentaire.
-- Monsieur le Président, je suis député des Territoires du Nord-Ouest depuis 10 ans, et je crois que c’est une excellente occasion de parler des habitants du Nord. Je parle du nord des provinces et des trois territoires, soit les centaines de collectivités qui s’étendent d’un bout à l’autre du Nord canadien.
J'ai grandi dans une localité isolée. La route n'y a été construite que bien des années plus tard; je sais donc à quel point un système de transport peut changer les choses. Je comprends la nature intrinsèque des problèmes auxquels font face les gens qui vivent dans des régions isolées et éloignées. Voilà les collectivités dont il est question ici. Il s'agit de collectivités canadiennes qui ne sont pas accessibles par la route ou qui ne peuvent pas être desservies à des coûts à peu près semblables à ceux des régions du Sud du Canada. Ces collectivités souffrent. Elles continueront de souffrir tant que nous n'aurons pas trouvé des solutions qui leur conviennent.
Dans un pays aussi grand et aussi prospère que le Canada, personne ne devrait avoir faim. Malheureusement, c'est le cas de nombreux Canadiens du Nord. Certains d'entre eux se passent de manger durant le jour pour s'assurer que leurs enfants auront suffisamment de nourriture. Il s'agit de situations auxquelles les Canadiens réagissent avec émotion et qu'ils souhaitent changer.
L'égalité des Canadiens est un des principes essentiels de notre société. À cet égard, les habitants du Nord savent qu'ils vivent dans une partie du pays où le coût de la vie est élevé, mais par souci d'égalité, le gouvernement doit intervenir. Outre son aspect purement humanitaire, l'aide accordée aux gens du Nord pour atténuer le coût élevé de la vie dans leur région, particulièrement le coût des aliments, permet de renforcer la souveraineté dans l'Arctique. Qui plus est, les gens du Nord sont à la base de ce que le gouvernement considère comme le nouveau secteur des ressources au pays, qu'il s'agisse des mines, du pétrole, du gaz ou de toute autre ressource naturelle que le gouvernement convoite dans le Nord. Ces gens constituent une main-d'oeuvre grâce à laquelle nous avons l'occasion de mettre en valeur ces ressources de façon appropriée.
Au départ, depuis la dernière décennie, jusqu'en 2010, les gens du Nord bénéficiaient du programme Aliments-poste, dont les coûts allaient en augmentant. Puis, en 2011, le programme Nutrition Nord a vu le jour. Les critères de participation étaient si mal conçus qu'une cinquantaine de collectivités isolées, accessibles uniquement par avion, ont été exclues de ce programme.
Dans son rapport de l'automne dernier, le vérificateur général a dit:
Nous avons constaté que le Ministère n’avait pas défini ses critères d’admissibilité des collectivités en fonction de l’équité et de l’accessibilité. Le Ministère juge qu’une collectivité est admissible si elle n’a pas accès à des transports de surface toute l’année et si elle a eu souvent recours au programme Aliments-poste. Les collectivités ayant très peu utilisé ce programme étaient déclarées admissibles à une contribution partielle...
On parle d'une contribution partielle de 5 ¢ par kilogramme. C'est un montant tout à fait dérisoire. Le vérificateur général a ajouté ceci:
[Les collectivités qui n'ont pas du tout utilisé le programme] étaient déclarées non admissibles. Par conséquent, l’admissibilité des collectivités est fondée sur l’utilisation antérieure du programme Aliments-poste, et non pas sur les besoins actuels. Il se peut donc que certaines collectivités isolées du Nord ne puissent pas bénéficier de contributions, même si elles ont un problème d’accessibilité à des aliments nutritifs à un prix abordable.
Le vérificateur général dit encore que le ministère des Affaires autochtones était conscient de ce problème et qu'il a estimé qu'il en coûterait 7 millions de dollars par année pour servir ces 50 collectivités. Mon bureau a fait des recherches et a pu trouver 46 collectivités parmi celles qui devraient être pleinement subventionnées. Vingt-sept de ces collectivités sont dans des circonscriptions représentées par des députés conservateurs. Dix-neuf sont dans la circonscription du député de Kenora. Où était passé le député pendant deux ans et demi, lui qui a été le secrétaire parlementaire du ministre des Affaires autochtones et du Développement du Nord? N'aurait-il pas pu parler au ministre des besoins des collectivités de sa circonscription? D'autres députés ont également manqué à leur obligation de défendre les intérêts des gens de leur circonscription.
Puisque ces collectivités ont besoin de toute l'aide possible, la première partie de la motion néo-démocrate dit ceci: « incluant immédiatement dans le programme Nutrition Nord Canada les 50 communautés nordiques isolées accessibles seulement par voie aérienne et qui ne sont pas actuellement admissibles à la pleine subvention ». Toutefois, inclure ces collectivités n'est qu'une solution d'urgence qui les amènerait au même point que les autres. C'est bien. C'est un bon départ afin d'arriver au résultat souhaité. Ce n'est qu'un début, mais il faut bien commencer quelque part.
Nous vivons dans un pays où il faut se montrer équitable. Nous devons mettre toutes les collectivités sur un pied d'égalité. Nous devons comprendre qu'elles ont toutes besoin des subventions, quel que soit leur passé.
Le vérificateur général a aussi constaté un autre problème. Le ministère des Affaires autochtones n'est pas en mesure de s'assurer que les détaillants font profiter les habitants du Nord des subventions. C'est un problème fondamental. Nutrition Nord prétend aider les habitants du Nord à obtenir des aliments nutritifs à prix abordable, mais ce programme a pour effet réel de subventionner la vente d'aliments aux habitants du Nord et aux gens d'ailleurs qui se rendent dans leurs épiceries.
Au lieu d'aider des entreprises, il serait préférable d'analyser comment d'autres pays s'y prennent pour subventionner l'alimentation. Une solution possible serait de verser directement la subvention aux consommateurs. Aux États-Unis, un programme fédéral destiné aux femmes, aux bébés et aux enfants, d'un bout à l'autre du pays, et accessible au moyen d'une carte de paiement remporte un franc succès.
Ce n'est pas aujourd'hui que nous arrêterons une solution durable dans ce dossier. Cependant, nous devons définir un processus de collaboration avec les habitants du Nord dans le but de trouver une solution à long terme, ce qu'englobe également la motion.
Une autre partie de la motion exhorte le gouvernement à lancer un examen approfondi du programme Nutrition Nord en collaboration totale avec les habitants du Nord afin de trouver une façon d'offrir la subvention directement aux résidants du Nord et d'établir des soutiens pour l'alimentation traditionnelle. Dans tous les villages, l'alimentation traditionnelle, c'est souvent le fruit de la chasse, du piégeage, de la pêche et du jardinage. C'est ainsi que les ancêtres des habitants se nourrissaient, et nous devons aider nos concitoyens à mieux perpétuer ce mode de vie.
Le programme Nutrition Nord est entaché d'un vice de conception. Alors que le gouvernement se targue de soutenir le Nord, il refuse de collaborer avec les Canadiens qui y habitent et même de les écouter. Je pourrais parler de l'opposition aux changements apportés à la Loi sur la gestion des ressources de la vallée du Mackenzie ou dans le projet de loi adopté hier, le projet de loi S-6, par lequel le gouvernement passe carrément outre aux préoccupations légitimes de nombreux Yukonnais.
On pourrait en dire autant de Nutrition Nord. De plus en plus de gens dénoncent le programme et son inefficacité. Ainsi, le vérificateur général a conclu que le ministère des Affaires autochtones avait échangé avec Santé Canada à propos des aliments que devrait couvrir la subvention sans avoir toutefois tenu compte des habitants du Nord et des aliments qui devraient selon eux être couverts.
Lorsque j'étais à Iqaluit, je me suis entretenu avec des gens qui s'occupent du programme Nutrition Nord Canada et qui cherchent à sensibiliser la population. Ces gens m'ont fait part d'un fait intéressant: la plupart des habitants du Nunavut, les Inuits, sont intolérants au lactose. Le gouvernement a fait du lait un aspect important de ce programme, mais, comme bien des gens du Nord ne peuvent pas en consommer de la même façon que les gens du Sud ou les gens d'origine caucasienne, ils ne profiteront pas de la subvention. Par conséquent, cette subvention n'est pas aussi pertinente qu'elle devrait l'être pour ces personnes. C'est pourquoi nous réclamons que le gouvernement cible davantage les aliments traditionnels. Voilà l'une des mesures qui doivent être prises.
Comme je viens de le dire, les critères actuels du programme Nutrition Nord Canada excluent beaucoup de collectivités qui devraient recevoir la pleine subvention. Ces critères semblent surtout conçus pour exclure des gens plutôt que pour voir à ce que tous les habitants du Nord aient accès à des aliments nutritifs à bon marché.
Comme le vérificateur général l'a signalé, il devait notamment y avoir des examens annuels de l'admissibilité au programme et de son fonctionnement. Or, depuis qu'il a été lancé, il y a quatre ans, le programme n'a fait l'objet d'aucun examen de ce genre. Comment le gouvernement peut-il savoir si le programme fonctionne bien s'il ne procède pas aux examens prévus?
Ce programme, qui concerne la santé de nombreux habitants du Nord, est très important. Comme on n'a pas bien fait les choses, d'autres coûts ont grimpé. Ça ne dérange peut-être pas le gouvernement fédéral, car les coûts relatifs à la santé et l'éducation et les coûts sociaux associés à la pauvreté et à une qualité de vie inadéquate sont assumés par les autres gouvernements. Le gouvernement actuel ne se soucie peut-être pas de ces gens.
Nous savons qu'un grand nombre de localités accessibles par voie terrestre toute l'année payent très cher leur nourriture. La nourriture qu'elles font venir du Sud des États-Unis ou du Mexique jusqu'à Inuvik coûtent très cher. Ces coûts doivent être assumés par les habitants de ces localités dans le Nord, qui n'ont pas tous des emplois très payants.
Étant donné que les critères d'admissibilité imposés aux localités sont mal pensés, nous demandons au gouvernement de fixer des critères équitables d'admissibilité au programme pour les collectivités du Nord en tenant compte de leur situation réelle.
Un grand nombre de ces collectivités sont très petites. Le coût d'exploitation d'un magasin de détail y est très élevé. Elles ne peuvent se soustraire à ce problème. Elles ne peuvent pas éviter le problème du coût du carburant, qui a grimpé de près de 400 % au cours de la dernière décennie dans tout le Nord du Canada. Dans les petites collectivités, les gens sont aussi aux prises avec ce problème.
On ne peut pas, en tenant compte d'un seul critère — le tarif pour le transport des marchandises — et du fait d'avoir déjà adhéré au programme, déterminer comment une collectivité devrait toucher la subvention.
Une comparaison des dépenses les dernières années du programme Aliments-poste à celles allouées par Nutrition Nord montre que les conservateurs ont délibérément sous-financé le programme. Les deux dernières années, le coût du programme Aliments-poste était d'environ 59 millions de dollars. Or, quatre ans auparavant, il était de 39 millions de dollars.
Nous avons constaté que les coûts ont augmenté rapidement pour le programme Aliments-poste. Pourquoi cela s'est-il produit? C'est parce que tous les autres coûts dans le Nord du Canada étaient en train d'augmenter. Le vérificateur général a indiqué que le taux d'inflation du coût des aliments était deux fois plus élevé que dans le Sud du Canada. Pour ce qui est du programme Aliments-poste, où les conservateurs n'avaient pas vraiment d'emprise sur les coûts, les coûts ont augmenté rapidement.
Cependant, pendant les quatre années du programme Nutrition Nord, le budget initial a été de 53 millions de dollars par année. Des sommes supplémentaires ont été versées, mais l'augmentation au cours de ces années a été relativement faible par rapport aux sommes affectées au programme Aliments-poste.
Je crois que l'on peut dire sans hésitation que le programme a été sous-financé depuis sa création. Le gouvernement conservateur avait indiqué qu'il augmenterait le financement de 5 % par année. Cependant, il n'a pas ajouté de fonds afin d'atteindre le niveau prévu pour le programme. Si le programme a été en place pendant quatre ans sans que l'on tienne compte de l'inflation, le financement accordé devrait donc être beaucoup plus élevé à la base, avant même d'ajouter l'augmentation de 5 % par année.
Cette situation découle soit d'une mauvaise planification, soit d'une tentative délibérée de minimiser les coûts liés au programme. C'est pourquoi une partie de la motion vise à faire en sorte que le gouvernement « [...] [assure] un financement adéquat pour répondre aux besoins des communautés nordiques ».
Voilà ce dont on a besoin. Quand je suis arrivé au Parlement, je travaillais sur la déduction fiscale pour les habitants de régions éloignées, qui était un programme en 1989. Les habitants du Nord faisaient valoir que le programme était en place depuis de nombreuses années mais qu'ils n'avaient constaté aucune augmentation de la déduction fiscale pour les habitants de régions éloignées. Tout le monde a dit que, compte tenu de l'inflation, il faudrait prévoir une augmentation de 50 % pour le programme. Le regretté ministre Jim Flaherty, dans son budget de 2007, avait prévu une augmentation de 10 %. Depuis, plus rien.
Ce qu'on a pu constater c'est que le financement du programme, un programme très important pour les habitants du Nord, qui encourageait les gens à vivre et à travailler dans le Nord, qui favorisait le développement de diverses activités, dont celles liées aux mines, au pétrole et au gaz, n'a pas vu l'ombre d'une augmentation, ne serait-ce que pour suivre le rythme de l'inflation.
Dans le Nord, le taux d'inflation est très élevé. Pour les Canadiens du Sud du Canada qui utilisent un système de chauffage au gaz naturel, les coûts sont demeurés à peu près les mêmes depuis 10 ans. Dans le Nord, le coût de l'énergie a connu une augmentation de 400 %. Il fait froid et il faut chauffer les maisons. Il faut augmenter le financement accordé à ce programme, ainsi qu'à d'autres programmes qui ne sont pas liés à l'inflation. Les gens ne peuvent pas échapper à ces dépenses, car elle font partie intégrante du système dans lequel nous vivons.
La dernière chose dont je veux parler, c'est qu'il faut cesser de soutenir, dans le Nord, la mise en place d'un modèle de distribution des aliments semblable à celui du Sud. Il faut mettre en place un réseau durable établi en fonction du Nord.
Nous devons être plus autonomes. Nous avons besoin d'être encouragés. Il faut encourager les collectivités du Nord de tout le pays à chercher elles aussi des solutions à ce problème. Traditionnellement, partout dans les Territoires du Nord-Ouest, il y avait beaucoup de grandes exploitations agricoles administrées par les missions. Dans les années 1920, 1930 et 1940, elles produisaient les légumes pour tout le Nord. Elles n'existent plus, mais elles pourraient reprendre la production. Il y a des villes, comme Inuvik et Norman Wells, qui ont construit des serres. Leur production d'aliments connaît un grand succès.
Que ce soit en matière d'énergie, d'alimentation ou de logement, il y a beaucoup d'occasions favorables dans le secteur du renouvelable pour améliorer la situation. Tous ces éléments se conjuguent pour réduire les coûts.
Lorsque les efforts viennent d'ailleurs, cela ne laisse pas de place à l'engagement à l'échelle locale. Lorsque ceux qui ne sont pas du Nord décident de ce qui est bon pour nous, nous assistons habituellement à un échec. Cela dit, nous demandons au gouvernement de travailler avec tous les habitants du Nord afin de mettre au point une solution durable au problème de l'insécurité alimentaire.
Le programme Nutrition Nord présente de nombreux défauts et il faudrait qu'il soit remanié avec la participation des habitants du Nord. Cependant, en attendant que cela se fasse, le programme doit être élargi pour englober les collectivités qu'il ne couvre pas à l'heure actuelle. C'est une simple question d'équité et, en tant que Canadiens, nous sommes équitables. Nous croyons en l'égalité. Nous n'empêchons pas quelqu'un de demander un remboursement de TPS sous prétexte qu'il ne l'a pas fait l'année d'avant. Alors, pourquoi exige-t-on des collectivités du Nord qu'elles aient eu recours au système d'approvisionnement alimentaire par la poste pour être admissibles au programme Nutrition Nord? Ce n'est qu'un prétexte.
Le Nord n'a pas besoin de prétextes. Nous avons besoin de façons de nourrir nos enfants, de faire fonctionner le système et d'avoir des collectivités prospères et en santé.
moved:
That the House call on the government to take immediate action to fix Nutrition North Canada and to improve the well-being of Aboriginal and non-Aboriginal Canadians in Northern Canada by: (a) immediately including in the Nutrition North Canada program the 50 isolated Northern communities accessible only by air that are not currently eligible for the full subsidy; (b) initiating a comprehensive review of the Nutrition North program, with Northerners as full partners, to determine ways of directly providing the subsidy to Northern residents and to improve supports for traditional foods; (c) creating equitable program-eligibility criteria for Northern communities based on their real circumstances; (d) providing sufficient funding to meet the needs of all Northern communities; and (e) working with all Northerners to develop a sustainable solution to food insecurity.
He said: Mr. Speaker, as member of Parliament for the Northwest Territories for the past 10 years, this is a wonderful opportunity to speak about the people of the north. That includes the northern parts of provinces and the three territories, the hundreds of communities that stretch across Canada's north.
I grew up in an isolated community. We did not have a road until later on in my life, so I know the difference a transportation system delivers. I understand the intrinsic nature of the problems of people who are isolated and remote. These are the communities we are talking about right now. These are Canadian communities that do not have road access or the ability to be served in a fashion that will allow their costs to be even reasonably close to southern Canada's. These communities are suffering. They will continue to suffer until we can come up with answers that work better for them.
In a great and prosperous country like Canada, no one should go hungry. Unfortunately, for many northern Canadians, that is the case. Some people forego eating in the day so that they make sure their children have sufficient food. These are situations that Canadians respond to with emotion and with a desire to change.
Equality of Canadians is an essential in the fabric of our society. Likewise, northerners know they live in a high-cost part of Canada, but to be equal, the government has to come in and be involved. In addition to pure humanitarianism, helping northerners with their high cost of living, particularly for food costs, enhances Arctic sovereignty. More than that, northerners provide a basis for what the government considers to be the new resource sector in our country, whether it is mining, oil, gas, or any of the other natural resources the government covets in the north. Those people provide a workforce and an opportunity to see those resources developed in a good fashion.
Originally, through the past decade up until 2010, we had the food mail program. That program had accelerating costs. In 2011, nutrition north was dreamt up. The criteria for community participation was so flawed that about 50 isolated fly-in communities were left out of that program.
In his report last fall, the Auditor General said:
We found that the Department has not established community eligibility criteria that are fair and accessible. The Department considered communities eligible if they lacked year-round surface transportation and if they had used the Food Mail Program extensively. Communities that had made very little use of the Food Mail Program were determined to be eligible for only a partial subsidy...
This partial subsidy was 5¢ a kilogram. It did not amount to anything. He went on to say:
...while communities that had not used the previous program were determined to be ineligible. Consequently, community eligibility is based on past usage instead of current need. As a result, there may be other isolated northern communities, not benefiting from the subsidy, where access to affordable, nutritious food may be an issue.
The Auditor General went on to say that the Department of Aboriginal Affairs was aware of this problem, and it estimated that it would cost $7 million a year to service these 50 communities. My office conducted research and was able to identify 46 of the communities that should be getting the full subsidy. Twenty-seven of these communities are in ridings represented by Conservative members of Parliament. Nineteen communities are in the member for Kenora's riding. Where was the member during his last two-and-a-half years as parliamentary secretary to the minister of aboriginal affairs and northern development? Could he not have spoken to the minister about the need facing these communities in his riding? Then again, there were other members that failed to stand up and speak for their communities.
Because these communities need any help they can get, the first part of the New Democratic motion is, “immediately including in the nutrition north Canada program the 50 isolated northern communities accessible only by air that are not currently eligible for the full subsidy”. However, including these communities is simply an emergency solution. Including these communities would bring them up to the level of the other communities. That is fine. That is a start toward success. It is only the start, but it is a necessary start.
We need to be fair in this country. We need to treat every community the same. We need to understand that every community has similar requirements for these subsidies, regardless of their past history.
Another problem found by the Auditor General is that there is no way for the Department of Aboriginal Affairs to determine if the subsidy is being passed on to northerners by retailers. This is a central flaw in the program. While professing to help northerners access affordable and nutritious food, what nutrition north really does is subsidize the selling of food to northerners and to anyone else who goes into their stores.
Rather than providing assistance to businesses, it might be better to look at the systems used in other countries for food subsidies. One possible solution might be to actually subsidize consumers. In the United States, the women, infants, and children program, a very successful program initiated by the federal government, goes across all states. That program is accessible by people through a swipe card.
We are not here today to decide on the long-term solution for this issue. However, we need to establish a process to work with northerners to come up with a long-term solution, and that is part of our resolution as well.
Another part of the motion calls on the government to initiate a comprehensive review of the nutrition north program, with northerners as full partners, to determine ways to provide the subsidy to northern residents and also to support the use of traditional foods. Throughout the small communities, the traditional way of providing sustenance was through hunting, trapping, fishing, and gardening, in many cases. Those were ways communities provided food in days gone by and that need to be supported now to make them more successful.
The nutrition north program was poorly thought out to begin with. For a government that says it supports the north, it fails to work with northerners, or even listen to them. I could be talking about the opposition to the changes to the Mackenzie Valley Resource Management Act or to the bill that was passed yesterday, Bill S-6, in which the government simply rode over the valid concerns of many Yukoners.
The same thing could be said about nutrition north. There is a growing groundswell of people speaking up about the program and saying that it is not successful. For instance, the Auditor General found that aboriginal affairs had spoken to Health Canada about what food should go in the subsidy but seemed to have ignored northerners and what food they think should be covered.
When I was in Iqaluit, I met with the people who were engaged in trying to work on this program through raising public awareness about it, and they told me one interesting fact: most of the people in Nunavut, the Inuit people, are lactose intolerant. The fact that the government has made milk a large part of their particular program means that many of them will not pick up on that subsidy, because they cannot use milk the way many southern people or Caucasians use that product. Therefore, that subsidy is not actually as valid as it should be for that particular group of people. That is why we are calling for more support for traditional food. That is part of what has to happen.
As I noted, the current nutrition north criteria exclude a large number of communities that should be receiving the full subsidy. The current criteria seem to be shaped more toward excluding communities than toward ensuring that all northerners have access to affordable nutritious food.
Part of what was going on with the nutrition north program, as the Auditor General pointed out, was that there were to be yearly reviews of eligibility and how the program was working. We have not seen those yearly reviews in the four years the program has been put in place. How was the government to determine that the program was working properly if it did not do the reviews?
It is a very significant and important program dealing with the health of many northerners. The result of not dealing with it correctly means that other costs in the system have gone up. Perhaps they do not mind that the costs for health, education, and the social costs that go with poverty and the failure to have a proper lifestyle are costs that are borne by other governments. Perhaps the current federal government has not been that concerned about them.
We know that many other communities in the country that have year-round road access have very high food costs. If they are hauling food from the southern United States or Mexico to Inuvik, the costs are very high. These costs have to be borne by northerners living in these communities, not all of whom have high-paying jobs.
Because of the poorly thought-out community eligibility criteria, we are calling on the government to create equitable program eligibility criteria for northern communities based upon their real circumstances.
Many of the communities are very small communities. The cost of running retail stores is very high. They cannot avoid that problem. They cannot avoid the problem of the cost of fuel, which has been inflated by almost 400% over the last decade throughout northern Canada. They have to deal with that problem, as well, in a small community.
They cannot expect that using single criteria, the freight rate, and whether they were in the program before is good enough to determine how a community should receive the subsidy.
A comparison of expenditures under the last years of the food mail program with those allocated under nutrition north shows that the Conservatives have been deliberately underfunding the program. In the last two years of the food mail program, the cost was about $59 million. That was up from four years earlier, when the cost was $39 million.
We saw a rapidly accelerating cost for the food mail program. Why was that? It was because all the other costs throughout northern Canada were going up. The Auditor General indicated that the inflationary cost of food in the north was double the rate it was in southern Canada. In the food mail program, where the Conservatives did not really have a hold on the costs, there was an accelerating cost.
However, in the four years of the nutrition north program, the original allocation each year was $53 million. It was topped up, but it never showed much increase over those years in comparison with what was being put into the food mail program.
I think we can safely say that this program has been underfunded since its inception. The indications from the Conservative government were that it would now increase the funding by 5% a year. However, it has not put the money in to catch up to where the program should be. If the program was in place for four years without inflationary figures attached to it, then funding should start at a much higher level before it starts adding the 5% per year.
This shows either poor planning or a deliberate attempt to lowball the program's costs. For that reason, part of this motion is that we call on the government to provide “....sufficient funding to meet the needs of all Northern communities.”
This is what is required. I think back to when I first came to Parliament. I was working on the northern residents' tax deduction, which was a program in 1989. The argument from all northerners was that the program had been in place for many years and they had seen no increase in the amount of the northern residents' tax deduction. Everyone said that inflation should put about 50% into that program. The late minister Jim Flaherty, in his 2007 budget, put in 10%, and there has been nothing since.
What we have seen is that program, which was very important to northerners, which worked very well to encourage people to live and work in the north, and to develop all the things the Conservative government thinks are very important, like mines, oil and gas, and all the rest, has not been allowed to increase, simply to keep up to the rate of inflation.
The rate of inflation in the north is very high. In southern Canada for people heating with natural gas, the cost is pretty well the same as it was a decade ago. In the north, the same people using energy are looking at a 400% increase in their costs. It is a cold place and houses need to be heated. We need an increase in funding to this program, like other programs that are not tied to inflation. People cannot escape those costs. Those costs are part of a system that we live in.
The final point I have is we need to stop supporting a southern Canada-style of food delivery system in the north, and develop a system which is northern-based and sustainable.
We need to do more for ourselves. We need to be encouraged. Northern communities across the country need to be encouraged to look for solutions to this as well. Historically there are many large farms throughout the Northwest Territories. They were run by the missions. They produced the vegetables for all the north in the 1920s, 1930s and 1940s. That is gone now, but it could come back. There are some northern communities, like Inuvik and Norman Wells, that have created greenhouses. They are very successful with their production of food.
We see many opportunities in the renewable area to improve the situation, whether it is energy, food or housing. All those things come together to reduce costs.
When the efforts are put in from somewhere else, it does not allow for that local involvement. When those from outside the north decide what is good for us, that usually results in failure. Keeping this in mind, we call on the government to work with all northerners to develop a sustainable solution to food insecurity.
Nutrition north has many flaws and needs to be reworked with the involvement of northerners. However, until then, it must be expanded to cover all the communities that are now not being covered by that program. That is only fair. We are fair, as Canadians. We believe in equality. We do not stop somebody from applying for a GST rebate because they did not apply for it the year before. Why is that a criteria for northern communities, whether they made use of the food mail system? If they had not made use of the food mail system, they are ineligible for the nutrition north program. That is simply an excuse.
We do not need excuses in the north. We need ways to feed our children, to make our system work, and to have healthy and prosperous communities.