Monsieur le Président, à la fin de l'année dernière, j'ai posé une question précise sur les dépenses fédérales en matière d'infrastructures et j'ai parlé de la ville de Calgary.
J'ai dit que le problème de Calgary, c'était peut-être que ses habitants n'avaient pas élu à la Chambre suffisamment de députés ministériels pour recevoir sa juste part des dépenses d'infrastructures.
Nous avons entendu le gouvernement répondre à maintes questions en disant que, dans l'histoire de notre pays, c'était lui qui avait investi le plus dans les infrastructures. Je me permets d'expliquer ce que cela signifie pour la ville de Calgary, au moment où les maires des grandes villes sont réunis à Toronto pour discuter de la crise dans ce secteur.
L'année dernière, Calgary a reçu du Nouveau Fonds Chantiers Canada la somme totale de zéro dollar. Elle n'a pas reçu un sou. Cette année, encore une fois, Calgary ne recevra pas un sou. Cela fait deux années consécutives sans que le gouvernement ou le Nouveau Fonds Chantiers Canada n'y investissent un seul sou, en dépit de ce qu'on entend dire sur ce fonds imposant.
Partout au pays, des villes comme Calgary — et même de petites villes comme Sydney, en Nouvelle-Écosse, comme nous l'avons appris cette semaine — ne recevront rien du gouvernement cette année et n'ont rien reçu l'année dernière.
Le problème avec le fonds proposé, c'est qu'il est concentré en fin de période. Ceux d'entre nous qui ont travaillé sur la scène municipale et qui ont déjà examiné les comptes publics savent ce que cela signifie. Tous les fonds sont accordés dans les dernières années du programme au lieu d'être distribués de façon régulière.
Comme les maires des grandes villes nous le diront demain lorsqu'ils se réuniront à Toronto, les municipalités canadiennes demandent un engagement très simple de la part du gouvernement. Elles ne veulent pas que le gouvernement fasse de grandes annonces sur un financement sporadique qui se concentre en fin de période. Elles ont besoin qu'un financement régulier et suffisant leur soit accordé non seulement cette année, mais tous les ans.
Le problème, c'est que, sans un financement annuel, régulier et prévisible, les administrations municipales sont incapables de planifier les activités nécessaires à la croissance de leur municipalité.
La population de Calgary est aux prises avec la chute du marché et du prix du pétrole, un marché immobilier, qui, selon les renseignements publiés cette semaine, accuse un faible rendement et une chute de prix, et un problème de chômage causé par les compressions effectuées par des entreprises comme Suncor. En plus de ne pas recevoir l'aide que leur a promis le gouvernement pour les infrastructures, les municipalités ne sont pas en mesure de générer les emplois nécessaires pour compenser les pertes que d'autres secteurs de l'économie ont commencé à subir.
Nous avons demandé au gouvernement de cesser de qualifier ses plans de « grands », à moins bien sûr qu'ils soient grands chaque année, de cesser de dire qu'il s'agit d'un plan si le financement est concentré en fin de période, et de permettre aux villes d'aller de l'avant et de présenter des projets constructifs et sensés pour leurs habitants.
À Calgary, on sait très bien à quoi cet argent doit servir. Il sera surtout utilisé pour le système de transport en commun. Le conseil municipal réclamera 150 millions de dollars pour la ligne verte dans le cadre du projet de voie réservée aux autobus. Il demandera aussi 78 millions de dollars pour améliorer et de réparer les viaducs partout dans la ville de Calgary. La ville a également besoin d'un soutien financier pour créer un fonds qui lui permettra d'intervenir en cas de catastrophe, mais on ne lui accorde pas.
La ville n'a pas reçu un sou cette année, et elle n'a pas reçu un sou non plus l'an dernier. Lorsque les députés ministériels prendront la parole et prétendront — comme ils le feront, j'en suis convaincu, car j'ai déjà entendu ce discours — qu'il y a beaucoup d'argent, que le financement est stable et solide et qu'il répondra aux besoins de la ville de Calgary, de toute évidence, les représentants de la ville de Calgary et d'autres grandes villes du pays répondront qu'on ne peut pas prétendre qu'il y a du financement alors que les villes n'ont pas reçu un sou.
Les besoins actuels de la ville de Calgary n'ont pas été comblés, car en ce moment, elle n'a pas reçu un sou. Ce qui pose problème lorsque les villes doivent recevoir le financement dans 10 ans, comme nous l'avons constaté avec le gouvernement, c'est que les administrations ont toujours la possibilité de se retirer des programmes et de réduire le financement lorsqu'une récession se pointe à l'horizon et de ne pas respecter leurs engagements.
Nous avons posé des questions très claires au gouvernement. Va-t-il débloquer des fonds immédiatement? Va-t-il mettre en oeuvre ces programmes immédiatement? Les fonds vont-ils être versés au moment où les panneaux publicitaires seront installés?
On a consacré 29 millions de dollars à des panneaux publicitaires qui seront installés maintenant, mais Calgary n'a pas reçu un sou cette année, ni l'année dernière d'ailleurs. C'est inacceptable. Il faut changer les choses.