Nous pouvons déterminer quels seront les coûts en 2022, quels sont les coûts aujourd'hui et quels régimes seront mis en place dans des administrations comme l'Ontario, où un régime de 20 $ par tonne sera mis en oeuvre à compter de 2019.
Selon Statistique Canada, l'empreinte carbone du secteur manufacturier et des industries d'exportation s'élève à environ 76,5 mégatonnes, ce qui donne 76 500 000 tonnes de carbone. Lorsqu'on tient compte de l'effet multiplicateur, on arrive à un montant d'environ 3,825 milliards de dollars qui sera imposé au secteur manufacturier d'ici 2022.
Si l'on pense aux emplois dans le secteur manufacturier au Canada, 740 000 sont situés en Ontario, et 450 000, au Québec, ce qui signifie qu'environ 75 % — c'est un peu plus, en fait — des emplois du secteur manufacturier sont situés en Ontario et au Québec. On assujettira ce secteur à une taxe de 3,8 milliards de dollars, dont 75 % seront assumés uniquement par ces deux provinces.
En tant que député membre du comité de l'industrie de notre pays, et aussi en tant que député qui représente des gens en Ontario — dans une ville manufacturière qui a été très éprouvée au fil des années, à partir des années 1990 et depuis —, je crois qu'il est de notre devoir, si nous ne pouvons pas répondre à la question, d'au moins entreprendre une conversation sur les répercussions au bout du compte.
Il s'agit de la dernière réunion durant laquelle nous discuterons de ce sujet du point de vue du secteur manufacturier, et je crois qu'il y a une importante lacune dans notre rapport. Si nous refusons de recevoir des témoins qui peuvent discuter précisément de ce dossier, je ne vois pas comment nous pourrons en parler dans un rapport.
Nous pouvons donner des opinions. Nous pouvons dire: « Nous savons qu'il y a un problème, mais nous n'avons pas pris la peine de demander à quiconque ce qu'il en pensait ». Nous savons que la FCEI a réalisé une étude qui sera publiée au cours des deux ou trois prochaines semaines. Je ne sais pas vraiment pourquoi nous ne demandons pas à des représentants de la Fédération de venir nous présenter leurs données. Nous savons que l'association Manufacturiers et Exportateurs du Canada réalise une étude. Selon elle, il n'est pas logique de ne pas lui avoir demandé de venir nous présenter ses données, dont on aurait pu se servir au moment de rédiger notre rapport.
Une des choses que j'attends avec impatience après les témoignages de nos témoins, c'est de découvrir s'ils possèdent des données liées précisément à ce sujet. Si le gouvernement décide d'aller dans telle ou telle direction relativement à la taxation, l'orientation choisie encouragera certains comportements d'une façon ou d'une autre. Je sais que les témoins doivent avoir des données à nous fournir quant aux répercussions auxquelles on peut s'attendre. Sinon, pourquoi, dès le départ, présenter une taxe pour favoriser l'adoption de certains comportements si on n'a aucune donnée qui montre que c'est ce qui se produira?
Cela dit, monsieur le président, voulez-vous que je distribue le document?