Merci.
Je m'appelle Mary-Luisa Kapelus et je suis sous-ministre adjointe par intérim du Secteur des affaires autochtones et de la réconciliation à Ressources naturelles Canada.
Je tiens d'abord à reconnaître que nous nous trouvons sur le territoire ancestral algonquin, qui ne nous a jamais été cédé. Je tiens également à vous remercier de cette occasion qui m'est donnée de m'adresser au Comité, dans le cadre de son étude sur le renforcement des capacités communautaires et le maintien en poste des personnes talentueuses.
Cet important travail arrive à un moment opportun à Ressources naturelles Canada, car le ministère s'emploie à remplir l'engagement du gouvernement de faire progresser la réconciliation et de renouveler la relation entre le Canada et les peuples autochtones.
Avant d'aller plus loin, je voudrais vous présenter mon collègue, John Kozij, qui est directeur général de la Direction du commerce, de l'économie et de l'industrie du Service canadien des forêts, ainsi que Jean Gagnon, arpenteur général pour le Secteur des terres et des minéraux.
À l'instar de mes collègues des Relations Couronne-Autochtones et Affaires du Nord Canada et des Services aux Autochtones Canada, nous considérons qu'il est essentiel d'appuyer le renforcement des capacités des communautés autochtones.
Comme vous le savez sans doute, Ressources naturelles Canada est responsable des données géospatiales ainsi que des sciences forestières, minières, énergétiques et terrestres, qui demandent de collaborer avec des partenaires provinciaux et territoriaux, le milieu universitaire, l'industrie et les collectivités autochtones. À Ressources naturelles Canada, il est capital que l'importance des partenariats et du renforcement des capacités mutuelles avec les communautés autochtones soit soulignée dans le cadre de ce travail.
C'est avec cette vision en tête que RNCan a créé récemment le secteur dont je suis responsable, celui des affaires autochtones et de la réconciliation. Ce nouveau secteur veille à ce qu'il y ait au ministère une approche coordonnée dans le cadre des efforts de mobilisation et de consultation auprès des Autochtones, notamment en renforçant nos relations avec les organisations autochtones nationales, en soutenant les divers secteurs de RNCan dans les activités qu'ils mènent avec les Autochtones et en améliorant l'approche pangouvernementale en matière de réconciliation.
Je vous donnerai maintenant un aperçu de cinq initiatives où RNCan soutient le renforcement de capacités au sein des communautés.
Premièrement, le Centre canadien de cartographie et d'observation de la Terre soutient le renforcement des capacités par l'entremise de la station-relais pour satellites d'lnuvik, qui fait d'lnuvik, et du Canada, une destination prisée dans le monde entier pour ses données. Cette station de réception de données satellites de 20 millions de dollars, qui est un centre mondial de services géospatiaux et de science de données dans l'Arctique, a été construite en partenariat avec les Gwich'in et les lnuvialiut, la Ville d'lnuvik et le gouvernement des Territoires du Nord-Ouest, et avec l'appui des agences spatiales canadiennes et internationales et celui du secteur privé.
Le projet soutient également le développement des compétences et des capacités d'étudiants autochtones recrutés pour occuper des emplois de collecte, de gestion et d'application de données géospatiales dans le cadre de projets précis, tout en apprenant à comprendre l'exploitation de satellites.
Ressources naturelles Canada a également parrainé l'élaboration d'évaluations des besoins des utilisateurs en matière de données géospatiales au sein des collectivités autochtones afin d'accroître la pertinence des données telles que celles sur le changement climatique, la gestion des catastrophes et la gestion des océans.
Le deuxième domaine concerne les efforts de RNCan pour renforcer les capacités des Autochtones dans le secteur forestier. Ce secteur est une importante source d'emplois, surtout dans les régions rurales et éloignées de notre pays. L'Initiative de foresterie autochtone est la plus récente démarche entreprise dans le cadre du soutien offert par RNCan depuis 30 ans pour renforcer les capacités en foresterie autochtone.
Ressources naturelles Canada collabore avec les collectivités pour renforcer leurs capacités en gestion des ressources forestières et soutenir le développement d'entreprises détenues et exploitées par les Autochtones.
Par exemple, depuis 2016, RNCan soutient le renforcement des capacités de gestion forestière de la Confederacy of Mainland Mi'kmaq, qui gère directement les terres forestières de la Couronne en Nouvelle-Écosse en intégrant le savoir autochtone et la science occidentale, ce qui assure un appui plus complet des activités forestières.
Les investissements de RNCan ont également aidé la nation des Cris de Chapleau à élaborer la stratégie d'économie de la conservation des chefs régionaux du Nord-Est du lac Supérieur, une pierre angulaire du développement économique du secteur forestier. Ce travail a contribué à l'établissement de Wahkohtowin, une société de développement dirigée par des Autochtones, qui comprend une entreprise prospère de production de sirop de bouleau et une exploitation forestière qui apporte des emplois et des revenus à la collectivité locale.
L'Initiative de foresterie autochtone favorise les partenariats avec les communautés autochtones. Ce n'est pas seulement une question de rendement de programmes; il s'agit de bâtir des relations durables. Notre présence sur le terrain, par l'entremise des centres de foresterie régionaux, nous permet de développer des projets en collaboration avec les communautés.
Le troisième domaine que j'aimerais aborder est celui des efforts concertés et novateurs que nous déployons pour bâtir un avenir énergétique plus propre. Dans le cadre du Programme Énergie propre pour les collectivités rurales et éloignées, RNCan a reçu 220 millions de dollars sur six ans pour appuyer des projets d'énergie propre. Nous collaborons avec les collectivités et les organisations autochtones pour faire progresser les projets d'énergie renouvelable et de renforcement des capacités afin de réduire leur dépendance au diesel.
Avec l'aide du gouvernement fédéral, le Conseil des Tlingits de Teslin, au Yukon, a construit une usine de bioénergie forestière pour chauffer sa collectivité. Teslin a optimisé les retombées locales à chaque étape du projet. Les responsables ont supervisé la planification, la construction et, enfin, l'exploitation et l'entretien continus de leurs systèmes de bioénergie.
Notre programme d'élimination du diesel a affecté des fonds totalisant 10 millions de dollars à des projets de renforcement des capacités liés à l'énergie propre. Dans le cadre de la première ronde de financement, nous soutenons 11 projets de renforcement des capacités dans diverses régions du Canada, projets qui concernent tant la planification énergétique communautaire que la littératie énergétique ou les programmes de formation pour les jeunes.
Ces projets sont à la base même de nos efforts visant à aider les communautés autochtones à acquérir un plus grand pouvoir décisionnel concernant leur avenir énergétique. Chaque projet est piloté par la collectivité et vise à engendrer des répercussions socioéconomiques plus vastes.
Par exemple, RNCan appuie un projet qui permettra de recruter et de former de nouveaux gestionnaires de l'énergie autochtones à temps plein dans de nombreuses collectivités éloignées de l'Ouest canadien, et de leur offrir du perfectionnement professionnel.
La semaine dernière, RNCan a également lancé le projet intitulé « Créer de nouvelles possibilités: Initiative autochtone pour réduire la dépendance au diesel à Whitehorse ». L'objectif de cette initiative consiste à aider jusqu'à 15 collectivités autochtones éloignées à abandonner le diesel comme source d'énergie principale.
Au cours des 18 derniers mois, Ressources naturelles Canada a dialogué avec de multiples communautés d'un bout à l'autre du pays pour s'assurer que leurs divers besoins et points de vue sont incorporés dans le développement de ces initiatives. Ce dialogue a mené à une approche de conception flexible, où les participants ont accès aux formations et au soutien nécessaires pour développer des projets d'énergie propre ajustés aux besoins des communautés.
Les investissements dans les solutions d'énergie propres pour réduire la dépendance au diesel dans les communautés autochtones, bien que modestes, font un apport d'importance vitale au soutien de la réconciliation et de l'autodétermination.
Le quatrième domaine est le programme de gestion des terres des Premières Nations. Dans le budget de 2018, le gouvernement a investi 8,4 millions de dollars sur cinq ans pour mettre à l'essai un programme pilote de renforcement des capacités d'arpentage pour les collectivités des Premières Nations afin d'éliminer les obstacles à une gestion efficace des terres.
Dans le cadre de ce programme, RNCan offrira à 24 collectivités des Premières Nations 12 semaines de formation en milieu communautaire et une formation pratique personnalisée sur les principes fondamentaux de l'arpentage
Ce programme vise à mieux faire connaître les avantages que représente l'arpentage pour ce qui est du soutien à la gouvernance et de la capacité de prendre des décisions au sujet des terres.
Le maintien des compétences acquises dans la collectivité est important. Ces compétences seront conservées en offrant de la formation dans la communauté plutôt qu'en obligeant les participants à quitter la collectivité pour suivre une formation et en élaborant des outils, des documents et des procédures internes.
Enfin, en 2014, RNCan a entrepris un engagement précoce et continu avec les peuples autochtones dans le cadre de l'Initiative sur l'infrastructure énergétique de la côte Ouest. Cette initiative permet aux fonctionnaires fédéraux et aux collectivités autochtones de s'investir dans des projets d'infrastructure énergétique. En collaboration avec divers ministères partenaires, RNCan a approuvé 235 projets évalués à près de 61 millions de dollars. Par exemple, la nation Tsleil-Waututh a entrepris de nombreuses initiatives visant à rétablir la santé de l'écosystème dans le bras de mer Burrard. Ces démarches comprennent l'établissement d'un plan d'action environnemental, la tenue d'une table ronde cogérée pour mettre à jour les objectifs de qualité de l'eau dans le bras de mer et l'installation d'un réseau d'instruments scientifiques pour surveiller la qualité de l'eau.
Grâce à ces travaux, la collectivité a récolté des myes dans la baie Burrard pour la première fois en 44 ans.
En réponse à cette situation, le Conseil tribal Carrier Sekani a élaboré le programme de formation destiné aux agents de référence des Premières Nations, une initiative de formation technique pour les collectivités des Premières Nations de la Colombie-Britannique. Le but de cette initiative est de permettre de mieux comprendre et gérer les renvois liés à la consultation et d'améliorer la prise de décisions ainsi que la gestion des ressources naturelles dans leurs territoires.