Monsieur le Président, je prends la parole aujourd'hui afin de joindre ma voix à celle de mes collègues pour rendre hommage à un ami et un collègue, Mark Warawa. Je pense que nous sommes tous d'accord pour dire que nous aurions tout donné pour pouvoir parler aujourd'hui d'un tout autre sujet que le décès de Mark.
C'est tout à l'honneur de Mark que nous soyons si nombreux à la Chambre aujourd'hui, ayant choisi de ne pas rentrer retrouver nos familles, et que tous les partis soient présents, ainsi que les députés indépendants, peu importe que nous ayons été souvent sur la même longueur d'onde que Mark en matière de politique, ou jamais. J'inclus mes collègues conservateurs là-dedans. Mark était un homme très croyant aux convictions profondes et il défendait ses convictions avec beaucoup de dignité et de certitude, ce qui est bien trop rare dans notre société.
Aujourd'hui devait être une journée marquée par les départs, en cette fin de législature. Une journée pour réfléchir à notre passage ici en tant que parlementaires, que ce soit au cours des quatre dernières années ou, dans certains cas, d'un plus grand nombre d'années. Or c'est aussi une journée où, en raison de bien tristes circonstances, nous parlons d'une autre sorte de départ.
C'est un privilège de prendre la parole à la Chambre. Mark a toujours cru que c'était le cas, à tel point que, même s'il était très malade, il était résolu à revenir ici pour prononcer sa dernière allocution, même si ses médecins n'étaient pas nécessairement d'accord.
Je suis honoré de parler au nom de mes collègues néo-démocrates. Mark était un adversaire, mais il n'a jamais été un ennemi. Notre amitié était tout à fait improbable. Nous représentions deux générations différentes et nos opinions se situaient aux deux extrémités du spectre politique, sur presque toutes les questions. Néanmoins, l'humanité qui nous animait nous unissait. Je pense que je parle au nom de beaucoup de députés, qui ont aussi été témoins de cette humanité.
J'ai cependant une anecdote à raconter. Ce matin, je me suis souvenu d'un jour où, lors d'un débat houleux, j'ai dit quelque chose qui a vraiment choqué Mark. À vrai dire, je ne me souviens plus de ce que c'était. Je suppose que ma mémoire me fait défaut.
Mark est venu directement me voir pendant que j'étais à mon siège. Il est venu tout près de moi, il était furieux et il semblait sur le point de me demander de sortir. J'étais un peu abasourdi. Cela ne lui ressemblait pas. Cependant, quelques minutes plus tard, il est revenu à mon pupitre pour s'excuser et faire amende honorable. Même si je ne me souviens plus du sujet de notre dispute, je me souviens des excuses de Mark. Je me souviens de son humanité.
Je crois qu'il s'engageait personnellement en politique, mais sans en faire une affaire personnelle, et c'est un don exceptionnel.
Même si j'ai été élevé dans la foi, je ne prétends pas savoir comment être un bon chrétien, mais Mark a tout fait pour en être un.
Je pense aussi qu'il est beaucoup question de familles aujourd'hui, que ce soit la famille politique ou la famille de Mark: Diane, Jonathan, Ryan, Nathan, Eric et Kristen. Il y a les familles qui nous ont vus naître et celles que nous choisissons.
Diane et Mark ont été mariés pendant presque toute ma vie. La dernière fois qu'il m'a parlé, il m'a dit: « Je t'ai toujours vu comme un fils. » Encore une fois, c'était une amitié étrangement inattendue.
Nous soulignons aujourd'hui la fin d'un parcours. C'est un jour de deuil et d'hommages. Je me joins à mes collègues et amis pour honorer la mémoire de Mark, et j'offre mes meilleurs vœux de sérénité et de paix à Diane et à toute sa famille.