Madame la Présidente, je tiens à dire que je partagerai mon temps de parole avec mon très honorable collègue de Cariboo—Prince George, dans le Nord de la Colombie-Britannique.
Comme d'habitude, j'aimerais d'emblée saluer tous les citoyens et les citoyennes de Beauport—Limoilou qui nous écoutent actuellement en direct sur CPAC. Je sais que plusieurs d'entre eux le font, parce que lorsque je fais du porte-à-porte, souvent, ils m'en font part. Ils m'informent du fait qu'ils m'ont écouté la semaine d'avant, notamment. Je les salue tous.
Le débat d'aujourd'hui est fort important, puisque nous parlons de harcèlement et de discrimination en milieu de travail. Peut-être que certains seront fort surpris de ce que je vais dire — et je ne suis pas un expert —, mais semble-t-il que le Code canadien du travail ne s'appliquait pas aux employés qui travaillent dans les bureaux de députés sur la Colline parlementaire. Donc, il ne s'appliquait pas à moi ni à mes employés. En 2018, on peut être assez surpris de cela.
J'aimerais revenir rapidement sur la semaine dernière, que j'ai passée dans ma circonscription. On comprendra pourquoi. J'ai tenu deux tables rondes économiques. La première était une table ronde économique du réseau des gens d'affaires de Beauport, un réseau que j'ai créé il y a un an et demi. Nous sommes une cinquantaine d'entrepreneurs et nous nous regroupons une fois par mois pour discuter des enjeux et des priorités entrepreneuriales dans la circonscription. Également, j'ai tenu vendredi matin une table ronde intitulée « Les conservateurs à l'écoute des Québécois ». Encore une fois, cela regroupe des acteurs de différentes communautés, des acteurs sociaux, communautaires, entrepreneuriaux, etc.
Hier, j'ai posé une question à la ministre de l’Emploi, du Développement de la main-d'œuvre et du Travail. Justement, on parle de lieux de travail dans le projet de loi C-65. Je lui ai demandé si elle savait qu'il y a une crise en ce moment, tout particulièrement dans la ville de Québec, mais partout au Canada, à cause de la pénurie de main-d'oeuvre. Elle a tourné cela à la dérision en disant que c'était la preuve que le gouvernement avait créé tellement d'emplois au Canada que les entreprises ne pouvaient plus trouver d'employés. Même si d'un point de vue objectif, socratique et rationnel, c'est vrai de dire cela, elle fait fi d'une vraie crise qui sévit actuellement.
Je vais dire une dernière une chose avant d'en arriver au projet de loi. Dans les deux tables rondes que j'ai tenues, dans toutes les visites d'entreprises que je fais dans ma circonscription, dans toutes mes discussions avec les citoyens et dans toutes les correspondances que je reçois chaque jour, et auxquelles je réponds par écrit chaque fois, les gens me parlent de pénurie de main-d'oeuvre. Des entreprises ferment leurs portes déjà à Beauport—Limoilou, et d'autres ralentissent leurs activités. Je suis donc très désolé et attristé que la ministre de l’Emploi, du Développement de la main-d'œuvre et du Travail ait tourné ma question en dérision. Les gens de Québec ne sont pas contents de voir cela sur Twitter et Facebook.
Nous discutons aujourd'hui d'un projet de loi important, la Loi modifiant le Code canadien du travail relativement au harcèlement et à la violence, la Loi sur les relations de travail au Parlement et la Loi no 1 d'exécution du budget de 2017. Il ne fait aucun doute que les conservateurs, les néo-démocrates, les libéraux et tous les Canadiens en général appuient ce projet de loi quand même juste présenté par le gouvernement libéral. C'est rare que je dis cela, mais quand c'est le cas, il faut le reconnaître. Ce projet de loi important vise à faire que même les employés de la Colline parlementaire bénéficient de balises et de protections qui les sécurisent dans leur environnement de travail en ce qui a trait au harcèlement sexuel, au harcèlement psychologique et à des comportements de discriminations de toutes sortes.
Je peux dire que cela nous touche tous. Cela peut aussi toucher notre famille, un cousin ou une cousine, un frère ou une soeur, et, dans mon cas, cela touche mes enfants. Ma fille Victoria a quatre ans et mon fils Winston a un an et demi. Ma fille est à la pré-maternelle déjà depuis quelques mois. C'est la première fois que ma fille vit un contexte scolaire. C'est sûr que nous ne voulons pas qu'elle vive un contexte de discrimination et de harcèlement. Cela va sûrement arriver tout de même, parce que, comme le mal et le bien font partie intégrante de la vie sur terre, le harcèlement et la discrimination existeront toujours. Voilà pourquoi c'est important d'avoir des lois qui régissent, qui tentent d'encadrer, de faire disparaître ou, du moins, de diminuer cela le plus possible dans notre société.
J'aimerais dire que moi-même, j'ai expérimenté de très proche la discrimination et le harcèlement psychologique, mais pas le harcèlement sexuel, Dieu merci. En sixième année, j'ai déménagé du Nouveau-Brunswick au Québec. Je vois mon collègue qui rigole, parce qu'il sait que j'ai grandi au Nouveau-Brunswick. Je viens du Québec, mais j'ai grandi au Nouveau-Brunswick, et je suis arrivé au Québec en sixième année. Les enfants peuvent être très violents, parce qu'ils manquent d'empathie et de compréhension du contexte dans lequel ils se situent.
Les enfants n'ont souvent pas conscience du mal qu'ils font à autrui. Pendant un an, j'ai été battu tous les jours dans la cour de récréation. Ce n'est donc pas quelque chose qui m'est inconnu. Dans mon cas, la situation m'a rendu plus fort. Malheureusement, dans d'autres cas, cela a détruit des vies. Ce que l'on veut éviter, c'est que le harcèlement et la discrimination détruisent des vies. C'est terrible de voir qu'une vie est complètement détruite à la suite d'un tel événement.
Je tiens à réitérer le fait que, d'un point de vue humain et au-delà de la politique, tous les députés et tous les Canadiens devraient appuyer le projet de loi. Par contre, cela ne veut pas dire qu'on ne voit pas la nécessité de proposer certains amendements. Je vais en parler bientôt.
Le projet de loi vise à renforcer les balises de la sécurité au travail sur la Colline du Parlement. Quand je pense à tous les jeunes Canadiens qui travaillent sur la Colline, j'ai encore plus envie d'appuyer ce projet de loi. Les gens qui travaillent sur la Colline sont souvent des jeunes Canadiens âgés d'une vingtaine d'années qui sont pleins d'espoir, d'ambition et d'énergie, qui aiment la politique et qui aiment le Canada. Ils sont fiers de travailler pour un ministre, pour le premier ministre, pour un membre du cabinet fantôme ou pour un député. Ces jeunes arrivent au Parlement pleins de vigueur et d'énergie.
Il ne faut pas nier que, dans l'histoire de notre pays, des députés et des ministres ont eu des comportements inappropriés ou ont posé des gestes inappropriés, qu'il s'agisse de harcèlement sexuel, de harcèlement psychologique ou de discrimination.
Parmi les jeunes qui ont vécu cela, plusieurs étaient brillants, extrêmement motivés et ambitieux. Ils étaient peut-être des futurs premiers ministres libéral, conservateur ou néo-démocrate — bien que cela ne soit jamais arrivé, malheureusement pour eux. Ce sont des jeunes qui étaient ici pour les bonnes raisons, et ils n'étaient pas cyniques. Au Canada, il y a beaucoup de jeunes qui disent que la politique ne sert à rien, et cela est dommage. Ces jeunes devraient lire des livres sur l'histoire du Canada pour comprendre ce que nous faisons ici aujourd'hui. Certains jeunes ont eu le courage de ne pas être cyniques et de venir ici, mais ils ont été victimes de harcèlement sexuel ou psychologique et de discrimination. Dans certains cas, on a détruit leur carrière, leur espoir et leur amour envers le pays. Cela est épouvantable et m'attriste énormément.
Ce projet de loi vise à rectifier un vide juridique. J'aimerais rappeler que la Colline du Parlement était le seul endroit où les dispositions du Code canadien du travail concernant le harcèlement et la discrimination ne s'appliquaient pas. Il y avait donc un vide juridique. Il est d'autant plus important de constater que ce vide juridique contribuait à détruire des jeunes Canadiens qui arrivaient ici pleins d'énergie afin de continuer à construire un pays fort et épanoui, à la fois au niveau national et international. Bien entendu, chacun veut un milieu de travail qui permet d'avoir une qualité de vie et où la sécurité est importante, puisque cela permet d'être plus performant.
La plupart des amendements proposés par les conservateurs ont été acceptés. Nous avons présenté avec succès un amendement visant à éviter l'ingérence politique pendant les enquêtes sur les incidences du harcèlement. Les conservateurs ont donc participé activement à la mise en oeuvre du projet de loi. Nous avons présenté avec succès un amendement pour nous assurer que les délais imposés pour les enquêtes sur les incidences du harcèlement sont stricts. Nous avons proposé une formation obligatoire sur le harcèlement sexuel, une formation que tous les députés ont suivie. Nous avons proposé l'examen obligatoire du projet de loi après cinq ans, puisqu'il doit constamment être revu, comme ma collègue l'a spécifié.
En terminant, vive les entrepreneurs, puisque c'est la semaine de la PME. Je remercie les citoyens et les citoyennes de Beauport—Limoilou du travail qu'ils font tous les jours. Je les adore, et on se verra lors du porte-à-porte.
Madam Speaker, I will be sharing my time with my very hon. colleague from Cariboo—Prince George, in northern B.C.
As usual, I want to say hello to the people of Beauport—Limoilou who are watching us live on CPAC. I know that many of them do watch us, because they tell me so when I go door to door. They tell me that they watched me the week before. I want to say hello to all of them.
Today's debate is a very important one, since we are talking about harassment and discrimination in the workplace. Some may be surprised to hear me say this, and I am no expert, but it seems to me that the Canada Labour Code does not apply to employees who work in MPs' offices on Parliament Hill. This means that the code would not apply to me or my employees. This is rather surprising, in 2018.
I want to quickly touch on last week, which I spent in my riding. You will see why. I hosted two economic round tables. The first round table was for the Beauport business network, which I created a year and a half ago. There are some 50 business owners in this network, who get together once a month to talk about business-related issues and priorities in the riding. On Friday morning, I also held a round table called “Conservatives are listening to Quebecers”. This round table was attended by social, community and business stakeholders, among others.
Yesterday I asked the Minister of Employment, Workforce Development and Labour a question. After all, we are talking about workplaces here, with Bill C-65. I asked her if she was aware that we are in a crisis at the moment, especially in Quebec City, but all over Canada, because of the labour shortage. She made a mockery of it, saying that it was proof that the government has created so many jobs in Canada that businesses can no longer find workers. While that may be true from an objective, Socratic and rational standpoint, she is ignoring a real crisis situation that we are in.
I want to say one last thing before I get to the bill. At the two round tables I hosted, every time I visit businesses in my riding, in all my discussions with constituents and in all the correspondence I receive every day, to which I reply in writing every time, people mention the labour shortage. Some businesses have had to shut down in Beauport—Limoilou and others are scaling back operations, so I think it is very sad and upsetting that the Minister of Employment, Workforce Development and Labour would make a mockery of my question. The people of Quebec City were not happy to see that on Twitter and Facebook.
Today we are talking about an important bill, the act to amend the Canada Labour Code regarding harassment and violence, the Parliamentary Employment and Staff Relations Act and the Budget Implementation Act, 2017, No. 1. It is clear that Conservatives, New Democrats, Liberals and all Canadians in general support the Liberal government's recently introduced bill. That is certainly not something I say every day, but when it is true, it must be acknowledged. With this important bill, even employees on Parliament Hill will benefit from guidelines and protection to keep them safe from sexual harassment, psychological harassment and every kind of discriminatory behaviour in the workplace.
I can say that this affects us all. It could also affect our family, a cousin, a brother or sister and, in my case, it affects my children. My daughter Victoria is four years old and my son Winston is a year and a half. My daughter started kindergarten a few months ago. It is the first time she has attended school. We definitely do not want her to experience discrimination or harassment. It will inevitably happen because good and evil are part of life, and harassment and discrimination will always exist. That is why it is important to have laws that govern, try to control, eliminate or at least reduce this as much as possible in our society.
I would like to tell you that I have directly experienced discrimination and psychological harassment, but not sexual harassment, thank God. When I was in grade six, I moved from New Brunswick to Quebec. I can see my colleague laughing because he knows that I grew up in New Brunswick. I am from Quebec, but I grew up in New Brunswick. I moved to Quebec when I was in grade six. Children can be very brutal because they lack empathy and an understanding of the context in which they find themselves.
Kids are often oblivious to the harm they inflict on others. I got beaten up at recess every day for a year, so this is a subject I am not unfamiliar with. In my case, the situation made me stronger. Unfortunately, in other cases, it has ruined lives. What we want to avoid is situations where harassment and discrimination destroy lives. It is terrible to see a life completely destroyed after such an incident.
I want to reiterate that, setting politics aside and speaking from a human perspective, all members and all Canadians should support this bill. However, that does not mean there is no need to propose certain amendments, which I will discuss shortly.
The bill is meant to strengthen the workplace safety framework on Parliament Hill. When I think of all the young Canadians who work on the Hill, it makes me even more motivated to support this bill. The people working on the Hill are often young Canadians in their twenties who are full of hope, ambition and energy. They love politics, and they love Canada. They are proud to work for a minister, the Prime Minister, a shadow cabinet member or an MP. These young people arrive in Parliament full of energy and enthusiasm.
There is no denying that, throughout our country's history, members and ministers have behaved inappropriately or committed inappropriate acts, including sexual harassment, psychological harassment and discrimination.
Many of the young victims were surely brilliant, highly motivated and ambitious individuals. Perhaps they were even future Liberal, Conservative or NDP prime ministers, although unfortunately for them, that will never happen now. These were young people who were here for the right reasons, who were not cynical. A lot of young people in Canada are saying they have no use for politics, and that is unfortunate. Those young people should read books on Canadian history to understand what we are doing here today. Some young people have had the courage to get over their cynicism and come to this place, only to become victims of sexual or psychological harassment or discrimination. Careers have been destroyed in some cases, along with their hope and love for Canada. I find that appalling and very upsetting.
This bill sets out to fill a legal void. I would like to remind everyone that Parliament Hill was the only place where Canada Labour Code provisions on harassment and discrimination did not apply. There was a legal void, and it is important to acknowledge that that void played a part in destroying young Canadians who came here full of energy to help build a strong and thriving country on both national and international stages. Everyone wants a workplace that contributes to their quality of life, one where safety is important. Employees perform better in such workplaces.
Most of the Conservatives' amendments were accepted. We successfully introduced an amendment to prevent political interference during harassment investigations. The Conservatives played an active role in bringing the bill to this stage. We successfully introduced an amendment to ensure strict timelines for investigations into incidents of harassment. We proposed mandatory sexual harassment training, training that all MPs received. We proposed a mandatory review of the bill after five years because it needs to be reviewed at regular intervals, as my colleague said.
In closing, since this is Small Business Week, I want to say three cheers for business people. I thank the people of Beauport—Limoilou for the work they do every day. I think they are wonderful, and I look forward to seeing them when I go door to door.