Monsieur le Président, je suis heureux de prendre la parole à la Chambre pour parler de la prévention du suicide dans le cadre du débat sur la motion M-174, présentée par mon collègue le député de Timmins—Baie James.
Le suicide est une question complexe qui touche de nombreux Canadiens, mais aussi leur famille et leur collectivité. C’est pourquoi la prévention du suicide et l’amélioration de la santé mentale des Canadiens sont une priorité de notre gouvernement. D’ailleurs, je profite de l’occasion qui m’est donnée aujourd’hui pour souligner que, au Québec, c’est la Semaine nationale de prévention du suicide. Il s’agit de la 29e Semaine nationale de prévention du suicide au Québec, et elle a pour thème « Parler du suicide sauve des vies ». C’est ce que nous faisons aujourd’hui.
Aujourd’hui, je suis honoré de parler de quelques initiatives et investissements gouvernementaux plus larges concernant la prévention du suicide et la santé mentale.
Le gouvernement du Canada travaille avec des partenaires pour favoriser et protéger la santé des Canadiens. Pour ce faire, nous appuyons notamment des programmes qui améliorent la santé mentale et le bien-être et qui préviennent le suicide.
Soutenir la santé mentale des Canadiens est essentiel à la prévention du suicide. En 2017, notre gouvernement a conclu une entente avec les provinces et les territoires qui bénéficieront d’investissements consacrés à la santé mentale au cours des 10 prochaines années. Cet investissement comprend une somme de 5 milliards de dollars en nouveau financement ciblé pour aider les provinces et les territoires à améliorer l’accès aux services de santé mentale et de toxicomanie.
Certaines provinces et certains territoires ont prévu des activités de prévention du suicide dans leurs ententes. Par exemple, les Territoires du Nord-Ouest mettent sur pied un réseau de prévention du suicide et de soutien en cas de crise pour appuyer les activités de prévention du suicide dans les collectivités et pour offrir une intervention urgente et opportune en situation de crise. De son côté, la Saskatchewan appuiera des stratégies communautaires pour prévenir le suicide et renforcer la capacité clinique d’évaluation et de traitement des troubles de santé mentale chez les enfants et les adolescents.
Le Cadre fédéral de prévention du suicide de 2016 oriente nos vastes efforts fédéraux en matière de prévention du suicide en harmonisant les activités fédérales de prévention du suicide, tout en apportant un complément à l’important travail entrepris par nos partenaires. Les efforts du gouvernement fédéral prévus dans le Cadre visent principalement à réduire la stigmatisation et à sensibiliser le public à la prévention du suicide, à relier les Canadiens à l’information et aux ressources et à accélérer la recherche et l’innovation en matière de prévention du suicide.
Grâce à l’investissement de près de 3 millions de dollars pour soutenir le Service canadien de prévention du suicide dans le contexte de ce Cadre, les gens de partout au pays ont accès en tout temps à du soutien en cas de crise.
Nous savons que le suicide est une préoccupation dans les collectivités autochtones. Les taux de suicide sont supérieurs à la moyenne dans certaines collectivités des Premières Nations et dans toutes les régions inuites.
Les éléments du Plan d’action national de prévention du suicide qui sont propres aux Autochtones sont conformes aux cadres qui guident l’approche de notre gouvernement en matière de mieux-être mental, notamment le Cadre du continuum du mieux-être mental des Premières Nations et la Stratégie nationale de prévention du suicide chez les Inuits.
Ces cadres évoquent la nécessité d’une approche transformatrice et pangouvernementale pour appuyer le mieux-être mental et pour favoriser la réconciliation et la guérison. Ils présentent une approche globale des services de mieux-être mental en mettant l’accent sur la continuité culturelle, l’autodétermination de la communauté et les déterminants sociaux de la santé propres aux peuples autochtones.
Chaque année, notre gouvernement verse 350 millions de dollars en financement pour soutenir les services communautaires de mieux-être mental dans les collectivités des Premières Nations et les collectivités inuites.
Ce financement sert entre autres à soutenir les programmes de santé mentale et de prévention du suicide, la prévention et le traitement de la consommation de substances, les équipes de mieux-être mental, la Ligne d’écoute d’espoir pour le mieux-être et le Programme de soutien en santé -- résolution des questions des pensionnats indiens.
Nous savons également que le suicide peut toucher plusieurs autres populations qui reçoivent de l’aide du gouvernement fédéral, notamment les membres des Forces armées canadiennes et les anciens combattants.
C'est pourquoi nous avons publié la Stratégie conjointe de prévention du suicide des Forces armées canadiennes et d'Anciens Combattants Canada en 2017. Elle présente une approche exhaustive à l'égard de la prévention du suicide chez les militaires et les anciens combattants.
Cette stratégie concorde avec l'approche énoncée dans le Cadre fédéral de prévention du suicide et précise que le suicide est un grave problème de santé publique. Elle décrit une approche visant à réduire les risques, à accroître la résilience et à prévenir le suicide chez les militaires et les anciens combattants présentée en détail dans deux plans d'action rédigés par les Forces armées canadiennes et Anciens Combattants Canada.
Les mesures prévues dans le plan d'action d'Anciens Combattants Canada comprennent: un nouveau fonds d'urgence qui offre une aide financière aux anciens combattants, à leur famille ou à leurs survivants dont le bien-être est menacé; une expansion soutenue du Réseau des cliniques pour traumatismes liés au stress opérationnel; une formation de premiers soins en santé mentale destinée aux anciens combattants; un programme pour les familles des anciens combattants; une nouvelle allocation pour études et formation professionnelle; ainsi que du soutien en ligne destiné aux familles d'anciens combattants et à leurs aidants naturels.
Dans le cadre de cette stratégie, les Forces armées canadiennes, en collaboration avec l'Association des psychiatres du Canada, ont publié un guide du clinicien sur la prévention du suicide. Cette ressource fondée sur des données probantes outille les fournisseurs de soins de santé pour cerner, évaluer et gérer le risque du suicide. De plus, les Forces armées canadiennes continuent d'élargir leurs ressources en télésanté mentale afin de réduire les temps d'attente et les obstacles géographiques qui limitent l'accès aux soins.
Notre gouvernement soutient et établit aussi des partenariats en matière de recherche sur la santé mentale et la prévention du suicide. De 2013-2014 à 2017-2018, les Instituts de recherche en santé du Canada, ou IRSC, ont investi plus de 15 millions de dollars dans la recherche sur le suicide.
Pour faire face à l'un des principaux défis concernant la prévention du suicide, soit l'accès rapide aux services de santé mentale, les IRSC, en partenariat avec la Fondation Graham-Boeckh, appuient ACCESS Esprits ouverts. C'est un projet national qui transforme la façon dont les jeunes âgés de 11 à 25 ans accèdent aux soins de santé mentale en mettant au point et à l'essai des méthodes de soins fondées sur des données probantes. Ce projet garantit un accès rapide aux services d'évaluation de la santé mentale et aux services axés sur les besoins appropriés.
Le réseau ACCESS Esprits ouverts compte actuellement 14 sites répartis dans six provinces et un territoire. Chacun sert sa communauté respective selon les besoins locaux. Cette initiative représente un investissement du gouvernement fédéral et de la fondation totalisant 25 millions de dollars.
De plus, le bien-être mental et le suicide sont l'un des domaines prioritaires de l'initiative gouvernementale Voies de l'équité en santé pour les Autochtones, qui vise à promouvoir l'équité en santé chez les peuples autochtones et à appliquer les connaissances en vue d'améliorer la santé. Les projets de recherche financés dans le cadre de cette initiative contribueront à l'élaboration d'une base de données probantes qui orienteront la conception, l'offre et la mise en oeuvre de programmes et de politiques visant à prévenir le suicide et à promouvoir la santé et le mieux-être des peuples autochtones.
Nous nous intéressons également aux approches qui diminuent les répercussions du suicide dans les collectivités de l'ensemble du pays. La Commission de la santé mentale du Canada a lancé le projet Enraciner l'espoir, qui mise sur l'expertise communautaire pour mettre en oeuvre des interventions pertinentes de prévention du suicide fondées sur des données probantes dans les collectivités canadiennes. Des projets de recherche expérimentaux ont été entamés à Terre-Neuve-et-Labrador, au Nouveau-Brunswick et en Saskatchewan, et l'ouverture d'un autre site a été confirmée en Alberta.
La Commission de la santé mentale du Canada a également collaboré avec des partenaires pour concevoir une formation sur la prévention du suicide à l'intention des professionnels de la santé et pour mettre sur pied des ressources pour les personnes qui ont fait une tentative de suicide et celles qui ont perdu un proche qui s'est suicidé.
En allant de l'avant, notre gouvernement poursuivra ses efforts de prévention du suicide au Canada en collaboration avec les intervenants, les partenaires et les personnes ayant une expérience vécue, y compris les organismes autochtones nationaux et les collectivités autochtones en général.
Nous savons que, grâce à nos efforts collectifs et à la collaboration avec nos partenaires, nous pouvons travailler à bâtir un Canada où les suicides sont évités et où chacun vit dans l'espoir et la résilience.