Madame la Présidente, je suis quelque peu consterné d'entendre le député d'en face.
Le 8 avril 2009, Tori Stafford avait 8 ans, et c'était la première fois qu'elle pouvait rentrer seule de l'école élémentaire qu'elle fréquentait à Woodstock, en Ontario. Elle n'es jamais rentrée à la maison. On l'a plutôt attirée dans une voiture en lui promettant de l'emmener voir un chiot. Nul besoin de préciser qu'il n'y a jamais eu de chiot. Tori a plutôt été violée et tuée brutalement. Parmi ses meurtriers, une femme a plaidé coupable de meurtre au premier degré en 2010, ce qui la rend admissible à une libération conditionnelle après 25 ans.
Huit ans se sont écoulés depuis, mais la meurtrière de Tori n'a jamais été reconnue pour son bon comportement. Elle a au contraire plaidé coupable, en 2012, d'avoir agressé une codétenue. Elle s'est aussi vantée d'avoir piétiné une autre codétenue au visage et elle a raconté à ses amies qu'elle avait fait des choses horribles en prison. Cette femme doit rester sous bonne garde.
Mes collègues peuvent imaginer le choc qu'ont ressenti les électeurs de ma circonscription lorsqu'ils ont appris que la meurtrière de Tori Stafford n'était plus dans un établissement à sécurité élevée et qu'elle avait été transférée dans un pavillon de ressourcement pour femmes autochtones, situé en Saskatchewan. Le Parti conservateur ne monte rien en épingle. Les gens sont tout simplement choqués.
Cette personne ne pose pas un risque de sécurité minimal. C'est une meurtrière qui a été reconnue coupable de crimes horribles, que craignent tous les parents lorsqu'ils laissent leurs enfants revenir seuls de l'école à pied pour la toute première fois.
Le pavillon de ressourcement est avant tout un lieu de spiritualité où sont donné des enseignements et des ateliers et où se déroulent des cérémonies avec des aînés. C'est là que des femmes apprennent à vivre de façon autonome en cuisinant, en faisant la lessive, en faisant le ménage et en effectuant des tâches d'entretien à l'extérieur. Chaque unité comprend une chambre à coucher, une salle de bain, une cuisinette avec un coin salle à manger et un salon. L'un de mes concitoyens a souligné que ces unités semblent plus jolies que certains des appartements pour lesquels les Canadiens travaillent d'arrache-pied pour payer, y compris le sien.
En tant que représentants élus, nous avons l'obligation et la responsabilité de corriger les erreurs commises par des fonctionnaires. Il est scandaleux d'avoir décidé de transférer la meurtrière de Tori d'une prison à un pavillon de ressourcement, où il n'y a aucune clôture et où vivent des enfants.
D'innombrables résidants de ma circonscription m'ont fait part de leur grande déception face à cette décision, que ce soit par courriel, par téléphone et dans les médias sociaux. Une personne a écrit: « Je vous en prie, dépêchez-vous d'agir, en tant que représentant de cette circonscription, pour qu'on règle cette affaire, et pour la famille en question et pour les familles que ce crime odieux a ébranlées. »
Une autre personne a écrit: « Que Terri-Lynne McClintic soit transférée dans un pavillon à sécurité moyenne est une injustice qui me lève le coeur. C'est terrible. Impossible que justice soit faite envers Tori. Il est désolant de voir que cette femme a été récompensée. »
Madame la Présidente, j'aimerais partager mon temps de parole avec le député de Saskatoon—Grasswood.
Une autre personne encore a réclamé: « S'il vous plaît, faites quelque chose pour que Terri-Lynne McClintic soit renvoyée en prison, qu'elle ne reste pas dans un pavillon de ressourcement. C'est absolument ridicule! » Elle poursuit en disant: « Cette femme devrait rester derrière les barreaux pour le reste de ses jours, point final. Vous êtes sûrement du même avis, surtout que le crime a été commis ici, dans notre propre collectivité! »
Je pense qu'une résidante de ma circonscription a particulièrement bien résumé la situation. Elle a écrit qu'elle avait entendu le premier ministre prendre la parole à la Chambre des communes pour expliquer que c'est l'ancien gouvernement conservateur qui était au pouvoir quand Terri-Lynne McClintic a initialement été transférée dans un établissement à sécurité moyenne. Elle a dit que c'était là un mauvais argument, car les libéraux sont maintenant au pouvoir, qu'ils disposent d'une majorité et qu'ils peuvent agir pour faire annuler cette décision.
Mes concitoyens s'expriment haut et fort, et ils sont en droit de le faire. Les Canadiens sont consternés par ce qui est arrivé. Le gouvernement doit exercer sa responsabilité morale, juridique et politique pour annuler cette décision. Les Canadiens sont outrés, et ils savent que les parlementaires, comme représentants élus, ont le pouvoir d'agir.
Mes concitoyens exigent que je réclame justice pour Tori et que j'intervienne afin d'exhorter le gouvernement à renvoyer sa meurtrière dans une prison à haute sécurité. Les criminels dangereux qui assassinent des enfants doivent être derrière les barreaux. Les Canadiens savent que c'est inacceptable de laisser une tueuse d'enfants dans un établissement non clôturé où des enfants sont présents.
Je prends la parole aujourd'hui pour demander au gouvernement libéral d’annuler la décision de transférer la meurtrière de Tori Stafford dans un pavillon de ressourcement et de la renvoyer dans une prison à haute sécurité.
Le père de Tori a lancé un appel, qui a été partagé des milliers de fois dans les médias sociaux, demandant au premier ministre d’annuler cette décision. C'est important de consigner cet appel au compte-rendu, pour que la Chambre puisse entendre ce que le père de Tori a à dire. Voici ce qu'il écrit:
Je m'appelle Rodney Stafford et je suis le père de Victoria Elizabeth Marie Stafford qui, à 8 ans, a été enlevée, violée et tuée.
Je m'adresse à vous, implorant, à titre de père et de fier citoyen canadien qui, malgré cette expérience traumatisante, tente de vivre comme un contribuable ordinaire.
Je me dois de demander au gouvernement fédéral pourquoi des assassins reconnus coupables du meurtre d'un enfant, comme Terri Lynne McClintic, méritent plus de droits que leurs victimes et que les Canadiens respectueux des lois. Même si je n'ai pas toujours vécu une vie parfaite, j'aime mon pays, et je sais faire la différence entre le bien et le mal! Nous vivons dans un pays magnifique où règne la sécurité. Je vois maintenant de nombreux coeurs brisés parce que la population n'a plus le sentiment d'être en sécurité et n'est plus rassurée par nos lois.
Nous vivons dans un monde toujours en mutation dans lequel on trouve une toute nouvelle catégorie de monstres manipulateurs dont le pays doit protéger les citoyens. Terri Lynne McClintic est une dangereuse prédatrice, qui a été mêlée plusieurs fois à des altercations violentes dans la société et durant son incarcération, se vantant de ne pas pouvoir faire plus de dégâts!
J'aimerais toutefois, si je puis, vous poser une question sans mauvaise volonté. D'un père à un autre [...] pourriez-vous vous agenouiller au pied de la pierre tombale de votre enfant, sachant qu'elle a passé les trois dernières heures de sa vie à supplier et à implorer que maman ou papa vienne la sauver, seule [et] effrayée? Pouvez-vous bien dormir sachant qu'il y a encore de l'injustice qui se déroule devant vos yeux?
N'est-ce pas suffisant pour rappeler que tout n'est pas politique? Certaines questions sont de nature morale!
Que Dieu vous bénisse, et je prie pour que vous preniez la bonne décision, qui est de veiller à ce qu'on remédie à cette injustice et qu'une tueuse d'enfant soit renvoyée en prison pour finir de purger sa peine derrière les barreaux!
Il s'agit de paroles très fortes de la part de M. Stafford, qui était de nouveau dans mon bureau aujourd'hui. Nous entendons tout le temps des Canadiens parler de situations horribles comme celle-ci, mais le cas en question nous touche de très près.
La fin de semaine dernière, j'ai parlé à mon ami le chef de police de Woodstock, et il est tout aussi scandalisé que le reste d'entre nous. Il a senti le besoin de dénoncer la situation. Comme nous le savons, les chefs de police ne parlent pas généralement des dossiers qui touchent à leur collectivité. Dans ce cas-ci, le chef Bill Renton a senti le besoin de le faire et a dénoncé très clairement la situation.
La femme en cause n'est pas une voleuse à l'étalage ni une voleuse d'auto. Il s'agit d'une femme qui a attiré une jeune fille vers une mort extrêmement violente et qui a été reconnue coupable de son meurtre brutal. Elle a joué un rôle très actif dans ce meurtre. Elle en est la responsable. Elle devrait se trouver derrière les barreaux. Le pavillon de ressourcement n'est certainement pas un endroit approprié pour elle. Les pavillons de ressourcement ont une raison d'être, mais ils ne sont pas pour des gens comme elle. Il doit y avoir des milliers de femmes en prison qui pourraient bénéficier d'un transfèrement à un pavillon de ressourcement, mais pas cette meurtrière.