Monsieur le Président, je tiens à vous féliciter pour votre nomination.
J'ai l'honneur et le privilège de prendre la parole pour la première fois à la Chambre au nom des habitants d'Edmonton-Ouest. La dernière campagne électorale a été longue et animée; il y avait de formidables candidats dans ma circonscription. Chacun a tout donné et a travaillé sans relâche pour rencontrer les électeurs et comprendre leurs préoccupations.
Au nom des électeurs d'Edmonton-Ouest, je voudrais féliciter Heather MacKenzie et Karen Leibovicci pour leur campagne et les remercier de s'être investies pour la démocratie.
J'aimerais également profiter de l'occasion pour remercier mon équipe de bénévoles dévoués. Tout au long de l'hiver, du printemps, de l'été et de l'automne, à 35 sous zéro comme à 35 au-dessus de zéro, ils se sont joints à moi pour faire du porte-à-porte dans les collectivités de la circonscription, pour parler aux électeurs et créer des liens.
Parlant de liens, je tiens à remercier ma tendre épouse, Sasha, et mes deux merveilleux fils, Jensen et Parker. Leur amour et leur soutien m'ont guidé tout au long de cette formidable aventure. Sans eux, je ne serais pas ici aujourd'hui. Je remercie tout particulièrement mon fils Jensen qui, à 16 ans seulement, a frappé à plus de 3 000 portes, expliquant souvent aux gens les avantages pour l'économie du concept de la main invisible d'Adam Smith.
On dit que les personnes dont on s'inspire sont celles qui nous façonnent, qui font de nous qui nous sommes. Je suis un des rares à avoir pu rencontrer la personne sur laquelle j'ai calqué ma vie et me lier d'amitié avec elle. Je parle d'un ancien député et collègue de beaucoup de députés ici présents. Il s'agit de nul autre que Laurie Hawn.
En sa qualité de député de la circonscription d'Edmonton-Centre, dont une partie est passée à Edmonton-Ouest après la dernière révision des limites des circonscriptions, M. Hawn était totalement dévoué aux gens qu'il représentait. Il ne les prenait jamais pour acquis et se démenait constamment pour répondre à leurs besoins et leurs désirs.
S'il y a une chose que M. Hawn m'a apprise, c'est que le devoir d'un député est toujours de servir les gens de sa circonscription, peu importe son allégeance politique. Au lieu de se livrer à des querelles politiques, il devrait plutôt donner à ses concitoyens les services qu'ils méritent.
Pour tout député, il n'y a pas de plus grand modèle de moralité que Laurie Hawn. Si on sent le besoin de s'adresser à la commissaire aux conflits d'intérêts et à l'éthique pour savoir si ce qu'on a fait est correct, c'est qu'au fond on doit se douter que ce n'est pas correct — même si la commissaire nous donne le feu vert. Pour ma part, je me demande toujours ce que ferait Laurie à ma place.
Voilà ce que j'aspire à faire en tant que député nouvellement élu. J'ai l'intention de servir les formidables habitants d'Edmonton-Ouest parce que, après tout, c'est ce que l'on attend des titulaires d'une charge publique.
J'ai la chance d'avoir hérité d'une partie de la circonscription d'Edmonton—Spruce Grove, représentée avec compétence par une personne qui a été, pour moi comme pour bien des conservateurs, un mentor, à la Chambre comme à l'extérieur, j'ai nommé l'honorable chef de l’opposition.
La circonscription d'Edmonton-Ouest est également célèbre pour deux grandes merveilles du monde, le West Edmonton Mall et mon bon ami, Ted Byfield, parrain du mouvement conservateur au Canada. Je suis fier de les représenter tous les deux.
Lorsque j'ai assumé mes fonctions de député d'Edmonton-Ouest, j'ai examiné l'historique de cette merveilleuse circonscription. Les personnes qui ont représenté Edmonton-Ouest ont toujours placé les intérêts du public avant les leurs. Par exemple, le lieutenant-colonel Marcel Lambert a servi les gens d'Edmonton-Ouest avec dignité et respect. Ayant siégé en tant que conservateur à la Chambre pendant 27 ans, dont une période en tant que Président de la Chambre, M. Lambert comprenait l'importance du service public et n'a jamais reculé devant une tâche ardue.
Son titre d'honorable, il le doit aux fonctions qu'il a occupées ici, dans cette enceinte, mais il qualifie tout aussi bien sa carrière de militaire déterminé à servir son pays au front. M. Lambert a été commandant des blindés au sein du 14e Régiment blindé, le Calgary Regiment, pendant la Seconde Guerre mondiale. Il a participé au débarquement sur les plages de Dieppe, où il a été fait prisonnier de guerre; il est demeuré incarcéré pendant trois ans. M. Lambert est pour moi une source d'inspiration, et je suis fier de suivre ses traces en servant les électeurs d'Edmonton-Ouest.
Monsieur le Président, si je puis me permettre, vous devriez suivre les traces de votre prédécesseur, le lieutenant-colonel Lambert, et peut-être vous munir d'un char d'assaut pour vous aider avec les députés ici, à la Chambre.
C'est un grand honneur pour moi de servir les habitants d'Edmonton-Ouest à titre de député. Ce sont des gens qui triment dur, qui ont un bon esprit d'entreprise et dont le parcours professionnel est fort diversifié. Ils ne sont pas seulement issus d'industries différentes, ils viennent aussi de diverses régions du pays et du monde.
Il n'y a pas que le West Edmonton Mall qui fait la fierté des gens d'Edmonton-Ouest; notre circonscription jouit d'une industrie touristique florissante, avec de bons hôtels, des restaurants savoureux et des attractions intéressantes, sans compter que l'on y trouve la plus belle partie de la vallée de la rivière Edmonton: le plus grand parc en milieu urbain au Canada.
C'est aussi là que se trouve le siège social de Finning Canada et de nombreuses petites et grandes entreprises du secteur des services énergétiques.
Bien des travailleurs et des entrepreneurs de ma circonscription sont des gens extrêmement travaillants, et c'est pour cette raison que le revenu moyen est l'un des plus élevés au Canada et que notre ville est celle qui connaît la croissance la plus rapide au pays, année après année.
On y trouve des lieux de cultes divers, dont la plus grosse synagogue d'Edmonton, où oeuvre le rabbin Daniel Friedman, qui est à la fois un ami et l'un des dirigeants du projet d'édification du Monument national de l'Holocauste. Il y a aussi une grande mosquée et de nombreuses églises chrétiennes, dont la mienne, l'église catholique Annunciation. Je suis fier de compter des amis dans bon nombre de ces endroits et je suis tout aussi fier des projets oecuméniques qu'ils mènent ensemble pour le bien des Edmontoniens.
Voilà toute la beauté d'Edmonton et de l'Alberta. Les Canadiens de partout au pays y voient un symbole d'espoir et une terre de possibilités.
J'aimerais m'attarder sur le mot « possibilité ». Que signifie-t-il au juste? Pour moi, il évoque la liberté de concrétiser tous nos rêves et l'accès aux moyens nécessaires pour réussir. Le mot « possibilité » s'incarne en un emploi bien payé, une économie stable et l'espoir que les lendemains seront toujours meilleurs. Malheureusement, le discours du Trône présenté par le nouveau gouvernement est marqué par l'absence de possibilités. En cette période où l'économie mondiale est fragile et où les familles sont en difficulté, le gouvernement semble accorder la priorité aux beaux discours et à la légalisation de la marijuana plutôt qu'aux emplois et à l'économie.
Le secteur de l'énergie a été le plus grand moteur de la création de richesses au Canada, et pourtant, il ne mérite pas une mention dans le discours du Trône. Il est le principal employeur des membres des Premières Nations au Canada, et pourtant, il ne mérite pas une mention dans le discours du Trône. Il est le plus grand exportateur canadien vers les marchés internationaux, et pourtant — tout le monde sait ce que je m'apprête à dire —, il ne mérite pas une mention dans le discours du Trône. Par contre, la marijuana y est mentionnée. Je sais que le Parti libéral a fait de la mari une de ses préoccupations centrales pendant la campagne électorale et même avant, mais cette question ne devrait pas occuper une place de choix dans le programme du gouvernement. Le discours du Trône offre au Canada des paroles creuses et non des possibilités.
Le programme du gouvernement est diamétralement opposé à celui que les conservateurs avaient mis en oeuvre. Lorsqu'ils étaient au pouvoir, le Canada avait des possibilités. La production nationale a connu une croissance massive. La classe moyenne canadienne a prospéré au point de devenir la plus riche au monde. Le Canada a enregistré des gains records dans la production de biens et de services destinés aux marchés internationaux, laquelle est un élément essentiel dans l'économie mondiale actuelle. Un certain nombre d'accords de libre-échange historiques ont été conclus. Toutes ces réalisations ont été accomplies alors que les conservateurs formaient le gouvernement, et elles offraient des possibilités au Canada et aux Canadiens. Le gouvernement libéral vient maintenant de nous en priver.
Nous n'avons qu'à examiner nos perspectives économiques pour constater que les choses sont malheureusement en train de prendre une mauvaise tournure. Quand les conservateurs ont quitté le pouvoir en octobre, ils ont laissé le gouvernement avec un excédent de 1,9 milliard de dollars, dont 600 millions de dollars pour le mois d'octobre seulement. Pourtant, le Canada est maintenant aux prises avec un déficit de 3 milliards de dollars. On peut également observer les conséquences alarmantes de l'absence de possibilités dans ma province, l'Alberta. Les Albertains croyaient autrefois qu'ils pouvaient réussir tout ce qu'ils entreprenaient. Maintenant que les possibilités disparaissent, leur optimisme est parti.
Sous le gouvernement actuel, le secteur énergétique, le secteur créant le plus d'emplois en Alberta, cherche des débouchés ailleurs. En raison des positions adoptées par le gouvernement, les entreprises n'envisagent plus leur avenir en Alberta avec autant de confiance. Quand elles voient des expressions aussi vagues que « nouveaux processus d’évaluation environnementale », les entreprises hésitent à investir au Canada. À cause de l'opposition à des projets de pipeline comme celui d'Énergie Est, le secteur énergétique du Canada ne demeurera plus longtemps prospère. Les investissements qui ont été perdus en Alberta seulement au cours des six derniers mois éclipsent les sommes d'argent prévues pour les projets d'infrastructure de l'ensemble du pays.
Dans son discours du Trône, le nouveau gouvernement a affirmé qu'il voulait « favoriser la croissance économique », mais il fait le contraire. En effet, les investissements au Canada diminuent considérablement , et nous sommes en train de perdre les investissements déjà promis. Tout cela pour dire que le discours du Trône ne propose aucune possibilité.
Pour ces raisons, je ne serai pas en mesure de l'appuyer. Bien que je sois déçu du programme du gouvernement et de sa vision pour le Canada — et je suis certain que d'autres députés partagent mon point de vue à cet égard —, je sais que les députés de mon parti et moi tenterons de redresser la situation, pas pour nous, mais pour tous les Canadiens.