Monsieur le Président, je suis ravie de prendre la parole à la Chambre pour parler de la motion M-206, présentée par mon collègue, le député de Newmarket—Aurora.
Le gouvernement est sur la bonne voie pour aider les jeunes Canadiens à faire plus d'activité physique. Toutefois, les enfants n'en font tout de même pas assez et ils en font de moins en moins en vieillissant. Selon un rapport réalisé par le service de santé publique de la région de Peel, 32 % des élèves de la 7e à la 12e année sont en surpoids ou obèses, et 41 % des élèves de la 9e année se classent dans la catégorie « peu en forme » en matière de santé cardiovasculaire.
Je tiens à profiter de cette occasion pour féliciter tous les habitants de Brampton qui enseignent aux jeunes, les entraînent et les encouragent à vivre une vie saine et active. Je remercie plus particulièrement David Laine et Kevin Montgomery, qui dirigent le groupe BikeBrampton. La région de Peel et la Ville de Brampton se sont associées à BikeBrampton pour organiser des activités qui favorisent le cyclisme, comme Bike the Creek, qui a connu une forte croissance de la participation depuis quatre ans. Je félicite toute l'équipe du YMCA de la rue Union, à Brampton, et surtout le directeur général, Ivan Rabinovich, qui déploie d'incroyables efforts pour aider les jeunes à continuer de bouger.
Bien que près de la moitié des enfants âgés de 5 à 11 ans font de l'activité physique environ une heure par jour, seulement un quart des jeunes âgés de 12 à 17 ans en font. Les enfants qui viennent d'une famille à faible revenu sont également moins actifs et sont plus à risque d'avoir un problème de poids.
Selon l'Organisation mondiale de la santé, l'inactivité physique est la quatrième cause principale de décès dans le monde, car elle est liée à un certain nombre de maladies chroniques, dont les maladies cardiaques, le cancer et le diabète. Les gens qui font de l'activité physique vivent une vie plus longue et plus saine. Ils sont également plus productifs et ont moins de risque de tomber malades et de se blesser.
Les Canadiens doivent bouger plus et être moins souvent assis. Alors que faisons-nous pour régler ce problème? Plus tôt cette année, les ministres fédéral, provinciaux et territoriaux responsables du sport, de l'activité physique et des loisirs ont communiqué une nouvelle vision commune intitulée « Soyons actifs » afin de promouvoir la vie active et de réduire la sédentarité. Cette vision a été mise en oeuvre en partie selon les principes et les objectifs du Plan d’action mondial sur l’activité physique également publié cette année par l'Organisation mondiale de la santé. La vision Soyons actifs est une nouvelle démarche collective importante qui permettra au gouvernement de contribuer à la lutte contre l'inactivité physique et à la prévention des maladies chroniques au Canada. Cet effort représente un jalon important pour les gouvernements et il est le résultat du travail mené pendant trois ans par les fonctionnaires, notamment les fonctionnaires fédéraux, provinciaux et territoriaux du domaine de la santé, par le secteur non gouvernemental et par les organismes autochtones. Cette vision présente le potentiel de faire connaître le leadership collectif du gouvernement à l'étranger alors que nous encourageons les Canadiens à bouger plus et à rester moins souvent assis.
Le gouvernement appuie également l'activité physique chez les jeunes dans le cadre de nombreux excellents programmes et initiatives de recherche. Par l'entremise des Instituts de recherche en santé du Canada, le gouvernement investit dans la recherche visant à mieux comprendre les liens entre l'activité physique et la santé des jeunes, notamment en ce qui a trait au diabète et à la santé cardiovasculaire.
Au cours des cinq dernières années, les Instituts de recherche en santé du Canada ont investi plus de 26 millions de dollars dans la recherche sur l'activité physique et la santé, dont plus de 9 millions de dollars en 2017-2018 seulement. Par exemple, ces instituts investissent dans les travaux de Mélanie Henderson et de Matthias Friedrich, du Centre hospitalier universitaire Sainte-Justine à Montréal. Les médecins du Centre étudient les liens entre les choix de style de vie, comme l'activité physique ou la sédentarité, et l'apparition de maladies cardiovasculaires chez les enfants atteints du diabète de type 1.
L'architecture et le design peuvent aussi pousser les Canadiens à être plus actifs au quotidien. En quoi? Pensons par exemple aux quartiers, qui peuvent avoir une incidence sur la santé humaine de par la manière dont ils sont conçus. L'étalement urbain est de plus en plus préoccupant, et il a été prouvé que les habitants des banlieues utilisent davantage la voiture et s'alimentent moins bien.
La relation entre le milieu physique où vit une personne, ses habitudes de vie, ses comportements et son état de santé est complexe. Dans son rapport de 2017, l'administratrice en chef de la santé publique du Canada s'est attardée à cette question, car on peut aider concrètement les Canadiens à faire des choix santé en modifiant leur environnement physique.
Le gouvernement a investi dans plusieurs projets en ce sens. À St. Thomas, en Ontario, l'organisme de santé publique Southwestern Public Health s'emploie à réaménager la ville petit à petit afin que ses habitants puissent plus aisément marcher au lieu de prendre la voiture et qu'ils puissent le faire en toute sécurité. Pensons aussi au Trottibus, de la Société canadienne du cancer. Grâce à cet autobus pédestre, les élèves du primaire peuvent se rendre à pied à l'école tout en s'amusant et en demeurant sous la supervisions d'adultes chargés de leur sécurité.
Bientôt, les Canadiens auront encore plus de bonnes raisons de bouger. Le budget de 2018 accordait en effet 25 millions de dollars sur cinq ans à ParticipACTION afin que cet organisme aide les Canadiens à s'activer et à passer moins de temps assis. ParticipACTION s'est engagé à égaler les investissements fédéraux pendant les cinq années de l'initiative « Soyons actifs » en faisant appel à des sources à la fois publiques et privées, pour un financement total de 50 millions de dollars.
ParticipACTION s'associera aux municipalités, aux communautés autochtones, aux écoles, aux organismes sportifs et de loisirs et aux groupes communautaires du pays pour convaincre les Canadiens de s'activer et de passer moins de temps assis. L'organisme lancera également une campagne multimédias nationale afin d'inviter les Canadiens à participer davantage aux activités organisées aux quatre coins du pays. Les députés ont peut-être même déjà vu un panneau incitant les Canadiens à s'activer parce que « Tout va mieux quand on bouge ». Eh bien il s'agit de la campagne de ParticipACTION, qui explique que l'activité a des répercussions sur tout, des facultés mentales à l'humeur en passant par le sommeil et les relations interpersonnelles.
Toutefois, Participaction n'est qu'un partenaire parmi d'autres. Il n'y a pas un seul intervenant — pas même le gouvernement — qui puisse régler seul le problème de l'inactivité physique au pays.
Il est reconnu qu'avec un engagement et des partenariats actifs, on peut susciter et maintenir des changements de comportements bénéfiques pour la santé. Tous les segments de la société, les communautés, le milieu universitaire, le secteur caritatif et sans but lucratif ainsi que le secteur privé doivent travailler de concert pour que nous arrivions à rendre les Canadiens moins sédentaires et à les faire bouger davantage.
On a vu un bel exemple d'un partenariat fédéral, provincial et territorial lorsqu'en 2010, les ministres de la Santé du pays ont donné leur appui à la « Déclaration sur la prévention et la promotion » et présenté une vision commune afin de travailler ensemble et avec d'autres secteurs pour accorder la priorité à la promotion de la santé et à la prévention des maladies, des incapacités et des blessures. Les mêmes ministres ont souscrit à un document intitulé « Freiner l'obésité juvénile: Cadre d'action fédéral, provincial et territorial pour la promotion du poids santé », qui accorde la priorité aux mesures destinées à lutter contre le surpoids et l'obésité juvénile. Autre exemple: le partenariat pour élaborer et mettre en oeuvre l'initiative « Soyons actifs » visant à favoriser l'activité physique et à réduire la sédentarité au Canada, que j'ai mentionnée tout à l'heure.
Le gouvernement du Canada a investi des millions de dollars dans ses programmes communautaires afin de prévenir les maladies chroniques et faire la promotion d'un mode de vie sain en partenariat avec les secteurs privé et sans but lucratif, des organismes du domaine de la santé et d'ailleurs, et d'autres ordres de gouvernement. Tout le monde a un rôle à jouer.
En conclusion, il est évident que le gouvernement peut être fier de tout le travail qu'il a accompli avec ses partenaires afin de promouvoir l'activité physique chez les enfants et les jeunes. Toutefois, les statistiques montrent clairement qu'il y a encore beaucoup de travail à faire pour convaincre les Canadiens d'être moins sédentaires et de bouger davantage. Nous devons nous assurer que tous les efforts de promotion de l'activité physique déployés partout au pays nous permettent de nous attaquer de manière optimale au problème de l'inactivité physique chez les jeunes.