Monsieur le Président,
[La députée s'exprime en pendjabi]
[Traduction]
C'est un honneur pour moi de prendre la parole aujourd'hui pour exprimer mon appui au projet de loi C-376, Loi sur le Mois du patrimoine sikh, présenté par le député de Surrey—Newton.
La création d'un mois du patrimoine sikh permettrait aux Canadiens d'en apprendre davantage sur l'histoire des Canadiens d'origine sikhe et sur les nombreuses contributions qu'ils ont apportées à l'édification du magnifique pays qu'est devenu le Canada.
Le sikhisme a commencé vers l'an 1500 de notre ère lorsque son fondateur, le gourou Nanak Dev Ji, a commencé à l'enseigner. Les pratiques de la religion ont été officialisées par le gourou Gobind Singh en 1699. Le 10e gourou, le gourou Gobind Singh Ji, a créé le Khalsa Panth et il a établi les cinq K qui contribuent à bâtir l'identité de chaque sikh.
Les femmes ont toujours joué un rôle égal à celui des hommes dans la religion sikhe. Le premier gourou, le gourou Nanak Dev Ji, décrivait la grandeur des femmes en ces mots:
[La députée s'exprime en gurmukhi]
[Traduction]
Aujourd'hui, nous défendons les mêmes idéaux d'égalité des sexes au Canada. Il est évident que les valeurs sikhes reflètent celles du Canada. Le sikhisme met en valeur les principes du don de soi, du don à la collectivité et du soutien des gens dans le besoin. C'est peut-être ce qui explique l'ampleur de la contribution de la communauté sikhe dans Brampton-Sud. Qu'il s'agisse des collectes de sang ou de campagnes d'inscription au don de moelle osseuse, comme celles organisées par Match for Marrow en vue d'amasser des fonds pour les hôpitaux ou pour venir en aide aux victimes de catastrophes naturelles, la contribution des Canadiens d'origine sikhe à Brampton est colossale.
Voilà pourquoi ce projet de loi est si important. Il nous donne l'occasion de reconnaître toutes les personnes qui ont travaillé sans relâche pour améliorer les collectivités et qui apportent une grande contribution au tissu social, économique et culturel du pays. Le Canada atteint son plein potentiel lorsque nous nous engageons à respecter les principes de la diversité, de l'inclusion et du multiculturalisme. Lorsque nous pouvons reconnaître les contributions, les combats, l'histoire et les rêves de chacun, notre pays ne s'en porte que mieux. Comme le dit le premier ministre, le Canada est plus fort non pas en dépit de sa diversité, mais bien grâce à elle.
La communauté sikhe du Canada a une longue et fière histoire depuis que les premiers immigrants sikhs sont arrivés au Canada en 1904 et qu'ils se sont installés en Colombie-Britannique. Plus de 5 000 personnes provenant d'Asie du Sud, dont plus de 90 % étaient sikhes, sont venues en Colombie-Britannique avant que l'on interdise leur immigration en 1908.
La discrimination la plus flagrante contre les sikhs a eu lieu en 1914, lorsque le Komagata Maru, un navire japonais transportant des centaines de sikhs fuyant l'Inde, a été refoulé par les autorités canadiennes. Cette décision a eu des conséquences funestes pour bon nombre de passagers. En 2016, le premier ministre a présenté ses excuses au nom du gouvernement canadien pour ce geste horrible.
Malgré la discrimination dont ils ont pu faire l'objet, les sikhs se sont installés et, en 1908, ils ouvraient leur premier gurdwara permanent, en Colombie-Britannique. Bien que, pour les premiers sikhs, la vie au Canada ait été difficile, ils ont toujours été fiers de leur pays. Même si ce fut au prix de grands sacrifices personnels, la détermination des premiers immigrants sikhs du Canada et leur attachement pour leur pays d'accueil leur auront permis de paver la voie aux générations futures.
Pendant la Première Guerre mondiale, les Canadiens d'origine sikhe étaient aux premières lignes des Forces armées canadiennes. C'est la découverte fortuite de la Médaille de la victoire du soldat Buckam Singh qui aura permis de rappeler à la mémoire collective l'histoire oubliée des soldats d'origine sikhe qui se sont battus pour le Canada pendant la guerre.
Les soldats canadiens d'origine sikhe servent dans les Forces armées canadiennes depuis des dizaines d'années. Le ministre de la Défense nationale en est d'ailleurs un excellent exemple. En 2011, il a été le premier sikh à commander un régiment de la réserve de l'armée canadienne. Nous sommes aussi extrêmement fiers du ministre des Ressources naturelles, du ministre de l'Innovation, des Sciences et du Développement économique et de la leader du gouvernement à la Chambre.
Après la Seconde Guerre mondiale, la vie des Canadiens d'origine sikhe a commencé à changer. Ils ont pu voter aux élections fédérales dès 1947. Dans les années 1960, les lois sur l'immigration ont été modernisées, et les quotas raciaux en ont été supprimés. C'est à cette époque que les sikhs ont pu s'installer un peu partout au Canada et montrer le chemin aux générations suivantes. Le succès a d'ailleurs été au rendez-vous, comme le prouve le dynamisme des communautés sikhes que l'on trouve d'un bout à l'autre du pays.
Le Canada comprend la deuxième population sikhe en importance au monde, avec plus d’un million de personnes fières de leur origine. Aujourd’hui, les Canadiens d’origine sikhe continuent de faire d’importantes contributions au pays en tant que médecins, ingénieurs, artistes et politiciens, ainsi que dans le monde des affaires et dans tous les domaines d’ailleurs. En fait, nous avons parcouru un long chemin depuis 1914, lorsqu’un bateau rempli de candidats à l’immigration en provenance de l’Inde se voyait interdire d’accoster à Vancouver.
L’un de nos objectifs en tant que parlementaires est de défendre cette valeur canadienne qu'est la tolérance. En célébrant le dynamique patrimoine des Canadiens d’origine sikhe, nous envoyons un message clair de tolérance qui change totalement les choses, non seulement pour eux, mais aussi pour tout le monde au pays. Nous disposons ainsi d'une tribune pour célébrer l’histoire, les croyances, les valeurs et le patrimoine des Canadiens d’origine sikhe. Désigner le mois d’avril comme mois du patrimoine sikh donnerait à tous les Canadiens l’occasion de mieux connaître la culture, la religion et les pratiques sikhes ainsi que de susciter davantage de compréhension et de resserrer les liens entre les Canadiens d’origine sikhe et leurs voisins, d'un bout à l'autre du pays.
Encore une fois, je salue mon collègue de Surrey—Newton pour avoir présenté ce projet de loi et je le remercie du dévouement dont il fait preuve pour représenter sa communauté et célébrer la diversité des Canadiens. Étant moi-même une Canadienne sikhe, je crois que nous faisons un grand pas en avant et je suis fière de constater l’immense soutien dont bénéficie le projet de loi.
Ce projet de loi nous aiderait à façonner notre identité canadienne et à développer le pouvoir d'agir de nos jeunes. En leur faisant connaître les contributions et l'histoire de tous les groupes qui composent la riche mosaïque canadienne, nous inculquons aux jeunes de solides valeurs, des valeurs comme la compréhension, la compassion et le souci du bien-être de l'autre.
Ce projet de loi reflète la mentalité canadienne, et je suis fière de l'appuyer. Les valeurs sikhes correspondent aux valeurs canadiennes. J'encourage tous les députés à appuyer ce projet de loi.