Madame la Présidente, j’aimerais réagir à quelque chose qu’a dit la députée de Saanich—Gulf Islands. Elle a dit que le gouvernement avait toujours des mesures symboliques et sans précédent à annoncer. J’en suis venu à penser que c’est tout ce que ce gouvernement fait. C’est toujours sans précédent, incroyable, extraordinaire, mais nous n’avons jamais vu dans l’histoire du Canada un gouvernement dépenser tant d’argent pour si peu de résultats.
Je suis très content de prendre aujourd'hui la parole à la Chambre des communes, au nom des citoyens de Beauport—Limoilou.
L'édifice du Centre va bientôt fermer durant 10 ou 15 ans, parce que tout sera rénové. Je tenais à le dire. Cependant, il n'y a pas de crainte à avoir, parce que nous allons déménager à l'édifice de l'Ouest. Je vais donc pouvoir continuer à débattre au nom de mes concitoyens.
Aujourd'hui, je prends la parole pour discuter du projet de loi C-86, Loi no 2 portant exécution de certaines dispositions du budget déposé au Parlement le 27 février 2018 et mettant en oeuvre d'autres mesures.
Je vais mettre l'accent sur le fait que les députés du Parti conservateur sont extrêmement déçus du projet de loi sur le budget. Depuis trois ans, on voit une série de promesses rompues. Ce qui est un peu paradoxal, c'est que le député de Papineau, l'actuel chef du gouvernement libéral, avait dit, pendant la campagne électorale, qu'il voulait faire en sorte que les gens soient moins cyniques envers la politique, que les gens croient plus en leurs politiciens, en la capacité de l'exécutif, du législatif et des représentants politiques d'effectuer des choses qui sont bonnes pour les gens et surtout de respecter les promesses phares faites en bonne et due forme lors de la campagne électorale.
À l'Université Laval, un groupe de recherche a créé ce qu'on appelle la Boussole électorale. Cela permet de connaître le nombre de promesses tenues ou non tenues par les gouvernements provinciaux et fédéral.
Je me rappelle que, quelques mois avant l'élection de 2015, à leur grand dam, cet institut de recherche avait dû confirmer que 97 % des promesses faites par M. Harper pendant la campagne de 2011 avaient été tenues.
Le gouvernement libéral de 2015 a rompu trois grandes promesses, et il continue de le faire dans le budget 2018. Il ne s'agit pas de promesse de pacotille, mais bien de promesses structurantes qui devaient permettre de fixer les balises quant à la façon dont le gouvernement allait se conduire et aux résultats pour les Canadiens.
Les citoyens qui nous écoutent connaissent ces trois grandes promesses, car je les répète souvent. Il faut le faire, parce que c'est grave.
Les libéraux avaient promis de faire seulement de petits déficits de 10 milliards de dollars durant les deux premières années et un déficit de 6 milliards de dollars la troisième année.
Qu'est-ce que nous avons vu? La première année, ils ont fait un déficit de 30 milliards de dollars. La deuxième année, ils ont fait un déficit de 20 milliards de dollars. Cette année, ils font un déficit trois fois plus élevé que ce qui était prévu, c'est-à-dire un déficit de 18 milliards de dollars.
C'est donc une première promesse rompue. On s'entend quand même pour dire qu'il ne s'agit pas d'une promesse faite sur le coin d'une table. En tout cas, je l'espère bien. En fait, je me rappelle très bien que la promesse a été faite sur une grue, en pleine campagne électorale. Le député de Papineau était à Toronto, sur une grue, quand il a dit qu'il ferait des déficits en faveur de l'infrastructure. Voilà la deuxième promesse rompue. Il a dit que les déficits de 10 milliards de dollars par année serviraient injecter davantage d'argent dans les infrastructures. Or sur les 60 milliards de dollars de déficit engrangés jusqu'à présent, seulement 9 milliards de dollars ont été dans les infrastructures. Voilà un autre point faible, une autre promesse rompue.
C'est pour la raison pour laquelle je disais plus tôt, en anglais, qu'on a rarement vu, dans l'histoire du Canada — c'est probablement la première fois qu'on le voit de cette manière —, un gouvernement dépenser autant pour en arriver à si peu de résultats.
Je vais donner un exemple. Il avait dit qu'il investirait 10 milliards de dollars dans les infrastructures en 2017, alors qu'il a investi seulement 3 milliards de dollars et qu'il a fait un déficit de 20 milliards de dollars. Où sont passés les 17 milliards de dollars? Ils ont servi à toutes sortes de fins pour satisfaire des groupes d'intérêt très précis qui se complaisent et se gargarisent à n'en plus finir dans l'idéologie libérale.
La troisième promesse rompue est une promesse structurante extrêmement importante. D'ailleurs, c'est une promesse qui, auparavant, n'était pas une promesse tellement cela allait de soi.
Tous les gouvernements canadiens, de manière tout à fait responsable et sans se poser de questions, adhéraient traditionnellement à cette pratique. Dans un budget, on indiquait, si déficit il y avait, une date de retour à l'équilibre budgétaire. Il y avait une date butoir, comme pour n'importe qui au Canada. Lorsque les familles de Beauport—Limoilou, qui nous écoutent en grand nombre, veulent s'acheter une voiture ou un appareil ménager, comme une laveuse ou une sécheuse, non seulement le vendeur leur demande de contracter un prêt à la banque, mais il leur demande aussi de signer un papier indiquant la date où la dette sera remboursée au complet.
Il n'y a donc rien de plus naturel que d'indiquer quand l'équilibre budgétaire sera atteint. Nous posons la question depuis trois ans, mais ce qui est encore plus intéressant, c'est que les libéraux avaient promis que l'équilibre budgétaire serait atteint en 2019, alors qu'il ne reste que 45 jours à l'année 2018. Ce serait la moindre des choses que les libéraux nous disent la date du retour à l'équilibre budgétaire.
Par ailleurs, quelles sont les conséquences de ces déficits importants? Le gouvernement libéral cumule des déficits gargantuesques dans une période économique mondiale plutôt favorable, bien que toutes les prévisions indiquent qu'on va tomber en récession d'ici 12 mois. Même s'il y a des situations difficiles en Alberta et en Ontario, où General Motors a fermé une usine, la situation est favorable. Il y a des régions du Canada qui souffrent énormément, mais le contexte économique mondial est quand même en santé. Touchons du bois; il y en a partout à la Chambre des communes.
La première erreur grave consiste donc à cumuler des déficits dans une bonne période. Lorsque nous sommes dans un contexte économique favorable sur le plan mondial et que nos institutions financières et le gouvernement font du fric, il faut mettre de l'argent de côté pour avoir des fonds d'urgence et des fonds d'aide, notamment pour les familles des employés de General Motors qui ont perdu leur emploi et pour toutes les familles de la circonscription de mon collègue de l'Alberta qui ont perdu leur emploi dans le secteur pétrolier.
Il faut surtout des fonds d'urgence pour la prochaine crise économique, puisque tel est fait notre système capitaliste: il y a des hauts et des bas. C'est la nature humaine. C'est aléatoire. On fait des ententes, on fait des choses, on avance et il y a des hauts et des bas. La situation favorable actuelle dure depuis cinq ou six ans, alors il faudrait se préparer. Voilà pourquoi cumuler des déficits dans un climat économique plutôt favorable a des conséquences très graves.
Je vais parler d'une autre conséquence grave, et je crois que cela va frapper l'imaginaire des citoyens de Beauport—Limoilou qui nous écoutent. Sait-on combien de milliards de dollars on consacre chaque année aux transferts fédéraux en santé? C'est 33 milliards de dollars par année. Quant au service de la dette, soit la somme que l'on doit rembourser aux gens de partout dans le monde qui nous prêtent de l'argent, on y a consacré 37 milliards de dollars l'année passée. On a donc consacré 4 milliards de dollars de plus au service de la dette qu'aux transferts en santé.
Une voix: C'est une honte.
M. Alupa Clarke: Oui, madame la Présidente, c'est une honte. De toute évidence, c'est une mauvaise gestion des affaires publiques. Cela n'a pas de sens et je suis convaincu que les Canadiens sont du même avis. Je suis convaincu qu'ils sont tannés de nous entendre parler des déficits de 10 milliards de dollars, de 20 milliards de dollars, de 30 milliards de dollars, etc.
D'autre part, la dette totale du Canada se chiffre à 670 milliards de dollars. Chers Canadiens, cela veut dire que vous avez une dette personnelle familiale de 47 000 $ en ce moment. C'est une dette que vous devez payer.
Le secrétaire parlementaire du ministre du Patrimoine canadien était très fier de dire que le gouvernement envoyait, par l'entremise de l'Allocation canadienne pour enfants, près de 6 000 $ par année par enfant aux personnes qui gagnent moins de 45 000 $ par année. Ce n'est pas donner de l'argent, c'est acheter des votes. C'est malheureux, car cet argent va devoir être remboursé par les mêmes enfants qui en bénéficient présentement. C'est complètement inacceptable d'agir de cette manière.
Personnellement, je suis fier d'appartenir à un ancien gouvernement conservateur qui était responsable, qui a consenti des allocations sans faire de déficits et qui a réussi à atteindre l'équilibre budgétaire.
Madam Speaker, I would like to respond to something the member for Saanich—Gulf Islands said. She said the government always has iconic and historical engagement announcements. I have come to think that it is all the government is about. It is always historical, amazing, so great, but we have never in Canadian history seen a government spend so much money to do so little.
I am very happy to speak today in the House of Commons on behalf of the citizens of Beauport—Limoilou.
Centre Block will soon be closing for complete renovations for 10 or 15 years. I wanted to mention that. There is no cause for concern, however, because we will be moving to West Block. I will therefore be able to continue to speak on behalf of my constituents.
Today I am discussing Bill C-86, a second act to implement certain provisions of the budget tabled in Parliament on February 27, 2018 and other measures.
I will focus on the fact that the members of the Conservative Party are extremely disappointed with the bill. We have witnessed a string of broken promises over the past three years. It is a little ironic that the hon. member for Papineau, the current head of the Liberal government, said during the election campaign that he wanted to do something to make people less cynical of politics, to help them have more confidence in politicians, in the ability of the executive branch, the legislative branch and members of Parliament to do things that are good for Canadians and especially to respect the major promises formally made during the campaign.
A group of researchers at Laval University have created what they call the Vote Compass. It shows the number of promises kept and broken by the provincial and federal governments.
I remember that, to their chagrin, a few months before the 2015 election, the research institute had to acknowledge that 97% of all promises made by Mr. Harper during the 2011 election campaign had been kept.
The Liberal government elected in 2015 broke three major promises and is continuing to break them in the 2018 budget. These were not trifling promises. They were major promises that were to set the guidelines for how the government was to behave and for the results Canadians would see.
The Canadians we talk to are familiar with the three major promises, since I often repeat them. I have to, because this is serious.
The Liberals promised to limit themselves to minor $10-billion deficits in the first two years and a $6-billion deficit in the third year.
What did they do? The first year, they posted a deficit of $30 billion. The second year, they posted a deficit of $20 billion. This year, the deficit is $18 billion, or three times what was announced.
That is the first broken promise, and it was not just some promise that was jotted down on the back of a napkin. In any case, I hope not. In fact, I remember quite well that the promise was made from a crane in the midst of the election campaign. The member for Papineau was in Toronto, standing on a crane when he said that he would run deficits to pay for infrastructure. That is the second broken promise. He said that the $10 billion a year in deficits would be used to inject more money into infrastructure. However, of the $60 billion in deficits this government has racked up to date, only $9 billion has gone to infrastructure. That is another problem, another broken promise.
That is why I was saying earlier that we have rarely seen, in the history of Canada, a government spend so much money for so few results. This is probably the first time we have seen this sort of thing.
I will give an example. He said that he would invest $10 billion in infrastructure in 2017, but he invested only $3 billion and yet racked up a deficit of $20 billion. Where did the other $17 billion go? It was used for all sorts of different things in order to satisfy very specific interest groups who take great pleasure in and boast ad nauseam about the Liberal ideology.
The third broken promise is an extremely important and strategic one. In fact, it was so obvious that we did not even really think of it as a promise before.
All Canadian governments, in a totally responsible manner and without questioning it, traditionally endorsed this practice. If there was a deficit, the document would indicate the date by which the budget would be balanced. There was a repayment date, just as there is for anyone in Canada. When the families of Beauport—Limoilou, many of whom are watching today, want to buy a car or appliance, such as a washer or dryer, not only does the seller ask them to get a bank loan, but he also asks them to sign a paper that indicates when the debt will be repaid in full.
Thus, it is quite normal to indicate when the budget will be balanced. We have been asking that question for three years, but what is even more interesting is that the Liberals had promised that the budget would be balanced in 2019, and now there are 45 days remaining in 2018. Telling us when the budget will be balanced is the least the Liberals could do.
There are consequences to running up large deficits, however. The Liberal government has been accumulating gigantic deficits at a time when the global economy is doing rather well, although forecasts indicate that we will enter a recession in the next 12 months. Although times are tough in Alberta and Ontario, where General Motors just closed a plant, the situation is positive. There are regions in Canada that are suffering tremendously, but the global economic context is nevertheless healthy. Knock on wood, which is everywhere in the House of Commons.
The first serious mistake is to run up deficits when times are good. When the global economy is doing well and our financial institutions are making money, we have to put money aside for an emergency fund and an assistance fund, especially for the employees of General Motors who lost their jobs and for all families in the riding of my Alberta colleague who have lost their jobs in the oil sector.
We have to have an emergency fund for the next economic crisis because that is how our capitalist system works. There are ups and downs. That is human nature. It is random. Agreements are signed, things are done, progress is made, and there are ups and downs. The current positive situation has been going on for five or six years now, so we need to be prepared. That is why growing the deficit during good economic times can have very serious consequences.
I would like to talk about another serious consequence, and I am sure this will strike a chord with the people of Beauport—Limoilou who are listening to us now. Does anyone know how many billions of dollars the government spends on federal health transfers? It is $33 billion per year. To service the debt, to pay back people around the world who lend us money, we spent $37 billion last year. We spent $4 billion more on servicing our debt than on health transfers.
An hon. member: That is shameful.
Mr. Alupa Clarke: Yes, Madam Speaker, it is shameful. It sure looks like bad management of public affairs. It makes no sense, and I am sure Canadians agree. I am sure they are sick and tired of hearing us talk about $10-billion, $20-billion, $30-billion deficits and so on.
Canada's total debt is now $670 billion. My fellow Canadians, that means that, at this point in time, your family owes $47,000. That is a debt you will have to pay.
The Parliamentary Secretary to the Minister of Canadian Heritage was very proud to announce that the government was giving nearly $6,000 a year per child, through the Canada child benefit, to people earning less than $45,000 a year. They are not giving money away, however; they are buying votes, which is unfortunate, since the very children this money is helping will end up having to pay it back. This is completely unacceptable on the part of the government.
I am proud to be part of a former Conservative government that was responsible, that granted benefits without running deficits and that also managed to balance the budget.