propose que le projet de loi soit lu pour la troisième fois et adopté.
— Madame la Présidente, je suis fière d'intervenir à la Chambre aujourd'hui pour parler du projet de loi C-18 et du travail qui a été réalisé pour proposer des modifications à cette loi importante pour l'avenir de Parcs Canada.
Je voudrais remercier personnellement mes honorables collègues et le Comité permanent de l'environnement et du développement durable d'avoir analysé soigneusement la législation proposée. J'encourage les députés à se joindre à moi aujourd'hui pour appuyer le projet de loi C-18 en troisième lecture, afin qu'il puisse être transmis au Sénat.
Le projet de loi arrive à point nommé puisque, cette année, les Canadiens célèbrent le 150e anniversaire de la Confédération et le centenaire des lieux historiques nationaux.
Les parcs et les lieux historiques nationaux permettent aux Canadiens de mieux connaître la richesse de l'histoire et du patrimoine de leur pays. Le projet de loi à l'étude aujourd'hui accorderait à Parcs Canada les pouvoirs dont il a besoin pour consolider son rôle de chef de file mondial en matière de conservation et pour poursuivre ses réalisations.
Le projet de loi C-18 vise à modifier les trois lois suivantes: la Loi sur le parc urbain national de la Rouge, la Loi sur les parcs nationaux du Canada et la Loi sur l'Agence Parcs Canada. Chaque série de modifications vise des objectifs précis. Ensemble, les modifications profiteront aux Canadiens de plusieurs façons importantes.
Depuis 2011, année où le projet de créer le parc urbain national de la Rouge a été annoncé, nous avons établi des partenariats avec des organismes communautaires et des représentants autochtones. Parcs Canada a réalisé des dizaines de projets en vue d'améliorer et de protéger les écosystèmes et les terres agricoles dans la vallée de la Rouge.
Aujourd'hui, grâce au projet de loi C-18, nous ferons de l'intégrité écologique, la priorité de la gestion du parc urbain national de la Rouge. L'ajout de l'intégrité écologique à la Loi sur le parc urbain national de la Rouge nous aiderait à réaliser pleinement le potentiel du premier parc urbain national du Canada.
Les discussions relatives au projet de loi C-18 ont été axées sur le concept de l'intégrité écologique. Je suis convaincue de la pertinence de l'attention accordée à cette question, compte-tenu de l'importance de la Rouge pour les résidents de la région du Grand Toronto et l'ensemble de la population canadienne.
L'intégrité écologique vise à maintenir les éléments naturels d'un endroit, y compris les plantes, les animaux sauvages, les cours d'eau et les processus écologiques. La Loi sur les parcs nationaux du Canada définit clairement l'expression et exige que Parcs Canada préserve ou rétablisse l'intégrité écologique dans le cadre de sa gestion de tous les parcs nationaux. Dans le cas du parc urbain national de la Rouge, le projet de loi C-18 rendrait cette exigence explicite.
Le parc urbain national de la Rouge est unique et spécial pour de nombreuses raisons. La diversité de sa flore et de sa faune est remarquable, sa riche histoire remonte aux premiers peuples autochtones et son patrimoine agricole est bien vivant. Il est situé à moins d'une heure de route de sept millions de Canadiens et il est possible de s'y rendre par transport en commun. Il sera le premier parc national à être visité par de nombreux néo-Canadiens. Le plus beau cadeau que nous puissions faire à tous les Canadiens pour célébrer le 150e anniversaire de la Confédération est de leur offrir l'accès gratuit au parc de la Rouge et à d'autres parcs partout au Canada.
La combinaison de ces facteurs présente à la fois des défis et des possibilités. La meilleure façon de relever ces défis et de tirer parti au maximum de ces possibilités consiste à placer l'intégrité écologique au premier plan de la gestion du parc.
Ce type d'approche de gestion vise à préserver l'ensemble des nombreuses richesses du parc urbain national de la Rouge pour les prochaines générations. L'approche tient compte des éléments naturels, culturels et agricoles.
La Rouge comprend des forêts caroliniennes rares, d'importants milieux humides et plus de 1 700 espèces animales et végétales. La Rouge abrite certains des plus anciens sites autochtones du Canada, datant de milliers d'années. La Rouge comprend aussi de vastes étendues de terres agricoles de classe 1, le type de terres les plus rares et les plus fertiles au pays. Certaines de ces terres sont cultivées depuis des siècles.
Une approche qui fait de l'intégrité écologique la priorité garantirait la protection du patrimoine culturel et agricole de la Rouge maintenant et pour les générations à venir.
Le gouvernement est déterminé à protéger les parcs nationaux, à étendre le réseau d'aires protégées et à contribuer au rétablissement des espèces en péril. Aucun autre organisme dans le monde n'est mieux équipé que Parcs Canada pour atteindre ces objectifs. Depuis plus d'un siècle, l'Agence Parcs Canada prend des mesures pour préserver et protéger le patrimoine naturel et culturel du pays.
Parcs Canada est reconnu dans le monde entier comme un chef de file en matière de conservation, de programmes éducatifs et d'activités enrichissantes et de grande qualité pour les visiteurs. Comme d'autres députés l'ont souligné, l'agence a déjà fait des progrès dans ces domaines au parc urbain national de la Rouge.
C'est grâce à la grande expertise de Parcs Canada en matière de conservation que le gouvernement a confié à l'agence la coresponsabilité de respecter l'un des engagements internationaux du Canada dans le cadre de la Convention sur la diversité biologique des Nations unies. La convention propose de protéger la diversité biologique de la planète en encourageant les pays à protéger leurs terres et leurs eaux. En vertu de l'engagement pris dans le cadre de la convention, le Canada vise à protéger au moins 17 % de ses terres et de ses eaux douces, et 10 % de ses écosystèmes marins d'ici 2020.
Le ministère de l'Environnement et des Parcs et le bureau du changement climatique de l'Alberta se sont joints à Parcs Canada à la tête du volet terrestre de l'initiative. Afin d'atteindre cet objectif ambitieux, il faudra une vaste collaboration et des mesures décisives pour établir des réseaux d'aires protégées qui préservent l'incroyable biodiversité du Canada, ainsi qu'une série de mesures de conservation supplémentaires tout aussi cruciales.
Afin de favoriser cette collaboration et de déterminer les initiatives clés, le Canada et l'Alberta créeront un groupe consultatif national. Le groupe conseillera les gouvernements concernant des solutions pratiques pour élargir le réseau existant d'aires terrestres et d'eau douce protégées, notamment quant à la meilleure façon d'évaluer les progrès.
Le groupe sera composé de représentants de plusieurs groupes, tels que des organisations autochtones et à but non lucratif, des municipalités, des représentants de l'industrie des ressources naturelles, ainsi que des jeunes et des groupes communautaires, afin de s'assurer que les conseils du groupe reflètent l'éventail complet des points de vue.
Le gouvernement est déterminé à élargir le réseau d'aires protégées du Canada et à protéger la biodiversité, et ce, non seulement pour respecter la Convention de l'ONU sur la diversité biologique, mais aussi parce que c'est important pour tous les habitants de la planète.
La biodiversité est essentielle au mieux-être collectif. Elle est aussi nécessaire pour que le Canada puisse s'adapter aux changements climatiques. En protégeant la très grande variété d'espèces, d'écosystèmes et de processus écologiques que compte le Canada, on protège aussi l'humanité et on transmet un héritage précieux aux prochaines générations.
Les aires naturelles sont un aspect fondamental de la culture canadienne. Ils sont au coeur de notre identité, de notre patrimoine et de notre économie. Il y a plus d'un siècle, le Canada, en créant ce qu'on appelle aujourd'hui le parc national Banff, a été l'un des premiers pays à protéger une aire naturelle de toute exploitation. Le Canada a aussi été le premier pays à créer un organisme fédéral chargé d'administrer et de protéger des aires naturelles et des sites historiques d'importance.
Ce qui prouve aussi que les aires naturelles sont très importantes pour le Canada et les Canadiens, c'est que nous avons recours à des mesures législatives pour désigner des aires protégées. Nous savons qu'il s'agit d'espaces vitaux pour les écosystèmes du Canada et qu'ils sont essentiels pour protéger les habitats fauniques, atténuer les répercussions des changements climatiques, favoriser le tourisme et les activités récréatives ainsi que rapprocher les gens de la nature.
Afin d'atteindre l'objectif national en matière de biodiversité, lequel vise à protéger au moins 17 % des terres et de l'eau douce du Canada, ce gouvernement travaillera avec les peuples autochtones en vertu des principes de réconciliation et d'une relation de nation à nation renouvelée.
Nous travaillerons ensemble en nous appuyant sur la reconnaissance des droits, le respect, la collaboration et le partenariat. Le Canada apprécie la sagesse et les contributions des peuples autochtones dans le cadre de notre effort commun à atteindre nos cibles en matière de biodiversité.
Parcs Canada travaille avec plus de 300 peuples autochtones partout au Canada afin de protéger, de conserver, de restaurer et de mettre en valeur notre patrimoine naturel et culturel.
L'année dernière, pour renforcer ses partenariats avec les peuples autochtones, l'Agence a mis en oeuvre un cadre de réconciliation et elle utilise des connaissances traditionnelles dans son travail.
De plus, dans le budget de 2016, le gouvernement a investi dans un programme de cinq ans destiné à encourager la narration de récits autochtones et à soutenir les possibilités de tourisme autochtone. Cette année, Parcs Canada collaborera avec les communautés autochtones afin d'élaborer et d'offrir 40 activités d'interprétation dans les parcs nationaux et sur les lieux historiques à travers le pays. Cette initiative permettra aux gens de visiter des endroits magnifiques avec un nouveau regard.
Dans le cadre de sa gestion des parcs nationaux, Parcs Canada y protège ou y restaure l'intégrité écologique et offre au profit de la population canadienne des possibilités d'expériences et de découvertes.
La principale raison pour laquelle les Canadiens et les Canadiennes apprécient ces endroits, c'est parce qu'ils racontent qui nous sommes, y compris l'histoire, les cultures et les contributions des peuples autochtones.
La priorisation de l'intégrité écologique aiderait Parcs Canada à protéger les trésors naturels, culturels et agricoles de la Rouge. Située tout près de 20 % de la population du Canada, la Rouge offre une occasion unique de rendre nos parcs nationaux plus accessibles, afin que les Canadiens et les Canadiennes, y compris les jeunes et les nouveaux arrivants, puissent vivre des expériences de plein air et en apprendre au sujet de leur environnement.
En encourageant la population canadienne à visiter les parcs nationaux et en lui fournissant les renseignements et les moyens pour y prendre plaisir, Parcs Canada permet à un plus grand nombre de personnes d'explorer la nature et d'en apprendre davantage au sujet du patrimoine national.
Le gouvernement du Canada offre à la population canadienne, en 2017, l'entrée gratuite aux parcs nationaux, lieux historiques nationaux et aires marines nationales de conservation. Nous nous réjouissons de la grande fréquentation des parcs nationaux, et nous sommes impatients d'accueillir les visiteurs dans les endroits de Parcs Canada pour célébrer Canada 150.
La carte d'entrée Découverte de Parcs Canada 2017 a été incroyablement populaire; plus de 2,6 millions de personnes et d'entreprises en ont commandé. Je suis convaincue que Parcs Canada dispose de beaucoup d'outils pour gérer efficacement le nombre accru de visiteurs.
La gestion des parcs nationaux continuera de s'effectuer en gardant l'intégrité écologique à l'esprit. On parle entre autres d'aider les visiteurs à planifier leur expérience, d'encourager les visites en saison intermédiaire, et de promouvoir les trésors cachés et les parcs moins fréquentés. Par exemple, les sites que gère Parcs Canada offrent encore plus d'événements et d'activités à l'automne et au printemps.
Nous investissons aussi dans nos installations pour être en mesure d'accueillir tous les visiteurs. Cela comprend des investissements considérables dans l'infrastructure, en particulier les terrains de camping, les aires de fréquentation diurne et les sentiers, ainsi que l'ajout de tentes oTENTik dans l'ensemble du pays.
Grâce au budget de 2016, notre gouvernement investit aussi dans le populaire programme Initiation au camping, afin d'atteindre davantage de familles à faible et moyen revenu, leur permettant ainsi de faire l'expérience des merveilles du plein air au Canada. Le budget de 2016 a aussi permis de faire des investissements importants dans des installations touristiques et des routes, favorisant ainsi la création de liens entre la population canadienne et la nature, tout en stimulant l'économie dans les collectivités partout au pays.
Parmi les autres points saillants en 2017, il y aura des bioblitz, menés en collaboration avec des partenaires, pour accroître la sensibilisation à la conservation et à la biodiversité. Les bioblitz sont d'excellents exemples d'activités scientifiques citoyennes. Ce sont des activités divertissantes qui rassemblent des naturalistes, des scientifiques et des citoyens en vue d'inventorier le plus grand nombre d'espèces possibles dans un secteur donné. Les Canadiens peuvent ainsi contribuer aux connaissances scientifiques tout en communiant avec la nature d'une manière qui les implique personnellement.
J'espère qu'en cette année du 150e anniversaire de la Confédération un grand nombre de Canadiens, y compris les jeunes, les familles urbaines et les nouveaux arrivants, découvriront Parcs Canada pour la première fois cette année au parc urbain national de la Rouge.
Le projet de loi à l'étude permettrait à la Rouge d'atteindre son plein potentiel. Le premier parc urbain national du Canada est situé dans la région la plus densément peuplée du pays. La région du Grand Toronto, déjà l'un des endroits les plus multiculturels de la planète, continue d'attirer davantage de nouveaux arrivants, plus que toute autre région. Plusieurs de ces personnes n'ont pas ou très peu d'expérience en lien avec les parcs nationaux et ne connaissent pas le patrimoine du Canada.
Le parc urbain national de la Rouge, desservi par le transport en commun, sert de tremplin idéal pour se familiariser avec l'incroyable réseau d'endroits protégés du Canada chers à la population canadienne.
Pour aider les nouveaux arrivants à faire l'expérience du patrimoine naturel et culturel de notre pays, Parcs Canada participe au programme du laissez-passer culturel de l'Institut pour la citoyenneté canadienne et tiendra des cérémonies de citoyenneté dans les parcs dans le cadre des festivités du 150e anniversaire du Canada. Le laissez-passer donne gratuitement accès à plus de 1 000 trésors culturels d'un océan à l'autre, y compris de nombreux lieux administrés par Parcs Canada. Chaque nouvel arrivant reçoit un laissez-passer durant la première année de l'obtention de la citoyenneté canadienne. Ainsi, des générations de néo-Canadiens ont amplement l'occasion d'être inspirées par les lieux et les événements qui nous définissent.
Je suis également fière de dire que notre gouvernement prolongera l'entrée gratuite aux sites de Parcs Canada à tous les enfants et les jeunes de moins de 18 ans à partir de 2018.
Il est important, alors que nous nous proposons d'adopter cette mesure législative, de prendre en considération le travail déjà accompli pour créer le parc urbain national de la Rouge, de même que la collaboration qui a permis que nous en arrivions là. Depuis des décennies, des groupes communautaires et des organismes publics travaillent à protéger et à mettre en valeur le patrimoine naturel, culturel et agricole de la Rouge.
La création du premier parc urbain national du Canada dans cet environnement s'est appuyée sur de vastes consultations et des partenariats solides. Parcs Canada continue de travailler étroitement avec des agriculteurs, des partenaires autochtones, la province de l'Ontario, des municipalités et d'autres agences et organismes gouvernementaux, ainsi qu'avec des institutions scolaires et des groupes environnementaux, afin d'assurer la réussite de la Rouge.
C'est un cadre de gestion qui vise principalement à protéger l'intégrité écologique et à encourager la collaboration en tenant compte de tous les facteurs. Les modifications proposées pour le parc urbain national de la Rouge permettrait aux visiteurs de la région ou d'ailleurs de découvrir, de comprendre et d'apprécier la combinaison unique d'éléments patrimoniaux naturels, culturels et agricoles du parc de la Rouge. J'aimerais tout particulièrement remercier le gouvernement de l'Ontario de s'être engagé à céder les terres nécessaires à l'aménagement du premier parc urbain national du Canada.
J'aimerais maintenant souligner d'autres modifications proposées à la Loi sur les parcs nationaux du Canada et à la Loi sur l’Agence Parcs Canada. Le projet de loi C-18 propose un deuxième ensemble de modifications qui changeraient les limites du parc national Wood Buffalo, dans le Nord de l'Alberta. En retranchant une partie des terres de ce parc national, le gouvernement du Canada serait en mesure d'honorer ses engagements envers la nation crie de Little Red River en créant la réserve indienne de Garden River. Ce serait un pas modeste, mais essentiel vers la réconciliation avec les peuples autochtones.
Le troisième ensemble de modifications proposées dans le projet de loi C-18 moderniserait les dispositions de la Loi sur l’Agence Parcs Canada visant le Compte des nouveaux parcs et lieux historiques. Actuellement, les fonds de ce compte ne peuvent servir qu'à l'acquisition de terres ou de biens en vue d'établir un lieu patrimonial protégé qui n'est pas encore pleinement opérationnel.
Les amendements proposés donneraient une plus grande flexibilité à Parcs Canada afin d'agir rapidement pour accueillir des terres et des biens en vue d'élargir ou de compléter des aires patrimoniales protégées existantes, déjà opérationnelles, par exemple, le parc national des Prairies et le parc national de la Péninsule-Bruce.
L'amendement permettrait aussi à des Canadiens ou à des Canadiennes de contribuer à l'élargissement ou à l'achèvement de telles aires patrimoniales.
La Loi sur le parc urbain national de la Rouge a fait l'objet de nombreux débats à la Chambre. Dans le cadre de l'examen des modifications à la Loi, le Comité permanent de l'environnement et du développement durable a convoqué plusieurs témoins, étudié plusieurs mémoires et analysé une poignée de propositions d'amendements, puis a fait rapport du projet de loi C-18 sans y apporter de changement.
Dans le cadre des célébrations du 150e anniversaire de la Confédération, j'invite tous les députés à faire de l'adoption du projet de loi C-18 une façon de protéger notre patrimoine naturel, culturel et agricole au bénéfice de tous les Canadiens, aujourd'hui et demain.