Monsieur le Président, je suis heureux de prendre la parole au sujet du projet de loi C-291, qui exigerait l’étiquetage des aliments qui contiennent des organismes génétiquement modifiés, ou OGM.
Je souhaite tout d'abord souligner le travail et le rôle de mentor d'Alex Atamanenko, qui a été député de Colombie-Britannique—Southern Interior pendant près d'une décennie. M. Atamanenko a présenté, lors des législatures précédentes, des projets de loi similaires et, à titre de député, il a travaillé sans relâche à défendre les agriculteurs canadiens et à promouvoir la sécurité alimentaire de tous les Canadiens. C'était un député très aimé dans la région du Centre-Sud de la Colombie-Britannique; il a placé la barre haute dans ma circonscription. Je suis certain qu'il est très heureux que le député de Sherbrooke poursuive son travail. J'ai présenté une motion au sujet de l'étiquetage des OGM l'année dernière, mais je suis heureux que mon collègue ait choisi d'aborder cette question au moyen d'un projet de loi.
Pourquoi devrait-on étiqueter les OGM au Canada? Tout d'abord, cela permettrait au Canada d'harmoniser sa réglementation avec celle en vigueur chez ses principaux partenaires commerciaux. L'Union européenne exige que les aliments génétiquement modifiés soient étiquetés, et, l'an dernier, les États-Unis ont adopté une loi visant à faire la même chose. Le gouvernement actuel et les députés conservateurs soulignent toujours à quel point il est important d'harmoniser la réglementation canadienne avec celle en vigueur au sein de l'Union européenne et aux États-Unis. Le projet de loi représente une excellente occasion d'agir en ce sens. L'Union européenne et les États-Unis ont adopté une réglementation en matière d'étiquetage parce que de nombreuses personnes sont préoccupées par les OGM et leurs effets sur la santé, l'environnement et les pratiques agricoles. Les débats à ce sujet portent surtout sur les questions liées à la santé. Toutefois, ce n'est pas tout. Il faut aussi tenir compte des autres inquiétudes que suscite l'utilisation d'OGM dans le secteur de l'agriculture.
L'étiquetage permet aux gens de faire des choix éclairés quant aux aliments qu'ils mangent et aux pratiques agricoles à l'origine de ces produits. La députée conservatrice qui est intervenue avant moi a parlé de la nécessité d'offrir des choix aux consommateurs. C'est ce que le projet de loi permettrait de faire. Comme l'a dit le député de Sherbrooke, il ne s'agit pas d'un projet de loi anti-OGM; il permettrait simplement aux gens de savoir ce qu'ils mangent. Beaucoup de personnes ont des préoccupations légitimes à ce sujet.
Il y a des préoccupations au sujet des OGM. La plupart des cultures génétiquement modifiées, c'est-à-dire environ 86 % d'entre elles, sont modifiées de façon à résister aux herbicides. Un député libéral a dit précédemment que nous utiliserions moins d'herbicides s'il n'y avait pas d'OGM. C'est tout le contraire. La plupart des plants génétiquement modifiés sont de type Roundup Ready. Ils peuvent être aspergés d'herbicides qui tuent toutes les plantes dans le champ sauf les plants en question. Il s'agit d'une merveilleuse idée pour un agriculteur, mais elle entraîne l'utilisation d'énormes quantités de produits chimiques sur les fermes partout au Canada.
L'herbicide Roundup et d'autres herbicides semblables ne font pas que tuer les mauvaises herbes. Le surfactif qui permet au produit de se lier aux plantes est extrêmement toxique. Il est mortel pour les amphibiens et les poissons s'il se retrouve dans des fossés remplis d'eau, des étangs et des ruisseaux. De plus, des préoccupations en matière de santé sont liées à Roundup. L'Organisation mondiale de la santé a récemment classé son ingrédient actif, le glyphosate, de cancérogène probable. Santé Canada a évidemment minimisé l'importance de ces préoccupations puisqu'un régime alimentaire normal n'exposerait les Canadiens qu'à environ un tiers de la dose quotidienne requise pour causer des problèmes. La situation montre la nécessité d'étiqueter les OMG. Certaines personnes veulent avoir l'option de manger ou non des OMG.
La propriété des semences provenant de plants que les particuliers ont fait pousser suscite beaucoup d'inquiétudes. Pour la plupart des organismes génétiquement modifiés, il est illégal, voire impossible, de réutiliser l'année suivante les semences issues de ce qui a été récolté l'année précédente. Cette réalité modifie en profondeur les pratiques ancestrales de bien des agriculteurs, surtout ceux des pays en voie de développement, qui avaient l'habitude de conserver une partie de leurs semences pour l'année suivante.
Le Canada a la réputation de produire des aliments sûrs et sains, et certains producteurs canadiens craignent que cette réputation soit entachée si nous ne nous penchons pas sur la question des organismes génétiquement modifiés. L'Association des producteurs fruitiers de la Colombie-Britannique s'est opposée à l'homologation de la pomme Arctic, qui a été génétiquement modifiée, car selon elle, les consommateurs doivent avoir confiance dans leurs produits.
Les gens achètent des pommes parce qu'elles sont considérées comme un aliment savoureux et sain, et le fait de mettre en péril cette réputation serait néfaste pour les pomiculteurs canadiens.
En tant que scientifique, je sais que tous les OGM sont différents et que les effets qu'ils peuvent avoir sur l'environnement et la santé sont tout aussi différents. Je ne tiens pas à passer tout mon temps aujourd'hui à débattre de ces questions.
Je peux dire que les opinions qui circulent au sujet des effets des OGM sont très polarisées: de nombreuses personnes croient que tous les OGM sont mauvais, et beaucoup de gens croient qu'ils sont absolument inoffensifs et bénéfiques. Comme dans presque tous les débats, la vérité se trouve quelque part au milieu. Or, il est difficile de connaître la vérité lorsque la majorité des données provenant des études entourant les effets des OGM sont à l'abri des regards du public. Je tiens à demander une chose au gouvernement, et c'est de soutenir adéquatement les programmes de recherche d'Agriculture Canada dans ce domaine et de veiller à ce que les Canadiens soient bien informés sur ce sujet.
Tout au long de sa carrière, mon père a travaillé dans un centre de recherche d'Agriculture Canada, et je suis bien conscient des grands avantages que procure le travail des scientifiques aux citoyens du Canada, de leur contribution aux agriculteurs pour produire de belles récoltes au rendement accru à la création de nouveaux produits, en passant par la planification de l'avenir dans un contexte de changements climatiques.
Je pense que le ministère de l'Agriculture et Santé Canada pourraient contribuer grandement à rétablir la confiance dans les données scientifiques sur la salubrité des aliments. Trop de Canadiens ne croient plus du tout ce qu'ils entendent sur ce sujet parce que la majorité, voire la totalité, des études ont été menées par des grandes multinationales ayant d'importants intérêts financiers dans les résultats et l'interprétation de ces études.
Quelle est l'opinion des Canadiens sur l’étiquetage des aliments génétiquement modifiés? D'après Santé Canada, presque 80 % d'entre eux sont en faveur d'une telle initiative, et environ le même pourcentage est d'avis que l'étiquetage volontaire ne fonctionne pas. Les Canadiens ne sauraient être plus clairs. Ils veulent que les aliments génétiquement modifiés soient étiquetés et que le projet de loi soit adopté.
Le projet de loi donne à l'industrie et au gouvernement un pouvoir discrétionnaire total en ce qui concerne la façon dont l'étiquette serait présentée, l'apparence qu'elle aurait et même la définition des aliments génétiquement modifiés. Les députés ne peuvent donc pas prétendre que le projet de loi est trop normatif ou restrictif. Il vise simplement à favoriser la transparence.
L'étiquetage des aliments génétiquement modifiés est un premier pas nécessaire pour atténuer la polarisation du débat sur ce sujet qu'on observe au Canada. Le Canada pourrait ainsi, comme le reste du monde, permettre à ses citoyens de choisir en toute connaissance de cause ce qu'ils veulent manger et, comme l'a dit le premier ministre l'année dernière, d'« en savoir davantage sur ce qu'ils mangent ».
En terminant, je tiens à remercier de nouveau le député de Sherbrooke d'avoir présenté le projet de loi. Je souhaite aussi remercier encore une fois Alex Atamanenko du travail qu'il a fait dans ma circonscription et dans l'ensemble du Canada.
J'espère que tous les députés voteront en faveur du projet de loi afin d'assurer l'étiquetage des aliments génétiquement modifiés que les Canadiens désirent pour pouvoir faire des choix éclairés.
Mr. Speaker, I am happy to speak today to Bill C-291, a bill that would require the labelling of food products made from genetically modified organisms, or GMOs.
I want to start by acknowledging the work and mentorship of Alex Atamanenko, who served as MP for British Columbia Southern Interior for almost a decade. Mr. Atamanenko introduced bills that were very similar to this one in previous parliaments, and worked tirelessly in his time as MP for the farmers of Canada and for food security for all of us in this country. He was a very popular MP in the southern interior, and he has left big shoes to fill in my riding. I am sure he is very happy to know that his work is being carried on by the member for Sherbrooke. I tabled a motion on GMO labelling last year in this place, but I am happy that my colleague has taken forward this issue as a bill.
Why do we need GMO labelling in Canada? For one thing, it would bring us into line with regulations used by our major trading partners. The European Union requires GMO foods to be labelled, and the United States passed legislation last year to do the same. The current government and my Conservative colleagues are always promoting the value of harmonization of our regulations with the European Union and the United States. Here is a wonderful opportunity for them to get on board with more of that. These labelling regulations are in place in Europe and the U.S.A. because many people are concerned about GMOs and their effects on the environment, on their health, and on agricultural practices themselves. Much of the debate I have heard here has been about health. However, it is more than that. It is about other concerns that GMOs create when they are used in agriculture.
Labelling gives people the ability to make informed choices about the foods they eat and the agricultural practices these products support. Again, the Conservative member who preceded me talked about how people should be given a choice. That is what this bill would do. As the member for Sherbrooke said, this is not an anti-GMO bill; it would simply give people the right to know what they are eating. Many people have valid concerns.
There are some ecological concerns about GMOs. Most GMO crops, about 86% of them, are modified to be herbicide resistant. A previous Liberal debater said there would be less herbicide use if GMOs were not around. It is quite the opposite. Most GMO crops are called Roundup Ready. They can be sprayed with herbicides that kill every plant in the field except the crops themselves. This is a great idea from the farmer's perspective, but it allows the application of huge amounts of chemicals on farms across Canada.
Roundup and similar herbicides do not just kill weeds. The surfactant that allows the product to bind to the plants is highly toxic. It is deadly to amphibians and fish if it gets into water-filled ditches, ponds, and streams. There are some health concerns about Roundup as well. The World Health Organization recently classed its active ingredient, glyphosate, as probably carcinogenic. Health Canada, of course, has downplayed those concerns, because normal diets would only expose Canadians to about one-third of the daily dose required to cause problems. This directly points to the need for GMO labelling. Some people want to be able to make that choice.
There are also deep concerns from the public around the ownership of seeds from plants that individuals have grown. For most GMO plants, it is illegal or even impossible to use seeds from the crops that people grow to plant next year's crops. This fundamentally changes the age-old practice of many farmers, particularly those in developing countries, of saving the seeds they produce to grow the next year's crops.
There are also concerns from some growers in Canada about the risk to our national reputation as a producer of safe, healthy food if we do not tackle the GMO issue. The BC Fruit Growers' Association opposed the licensing of the GMO Arctic Apple because its markets depend on the trust its customers have in the apples we produce.
People buy apples because they are considered a tasty and healthy food, and any risk to that reputation could be bad news for Canadian orchardists.
As a scientist, I know that every GMO is different, and that the effects they might have on our environment and our health are different as well. I do not want to spend all my time here today debating those issues.
I can say that views about GMO effects are very polarized out there, with many people believing that all GMOs are evil and many believing that they are universally harmless and beneficial. As in almost every debate, the truth is somewhere in between. However, it is hard to get at that truth when much of the data from studies around GMO effects are hidden from public view. One thing I would ask is for the government to adequately support Agriculture Canada's research programs in this field and ensure that Canadians are well informed on the issues.
My father worked in an Agriculture Canada research station throughout his career, and I am well aware of the great benefits the work of our scientists have for the citizens of this country, from help to farmers in producing better crops with higher yield, to creating new products, and planning for a future with a changing climate.
I think that Agriculture Canada and Health Canada could play central roles in rebuilding trust in the science behind food safety. Too many Canadians have simply lost all trust in reports they hear about that subject when most or all of the studies have been carried out by large multinational companies that have a huge financial stake in the outcomes and interpretation of those studies.
How do Canadians feel about GMO labelling? Health Canada reports that almost 80% of Canadians want GMO products to be labelled, and about the same number of Canadians feel that voluntary labelling does not work. The will of Canadians could not be clearer. They want GMO labelling. They want this bill to be passed.
This bill bends over backwards to give industry and the government full discretion in how labelling is introduced, what it would look like, and even the actual definition of what is or is not a GMO product. Members simply cannot argue that it is too prescriptive or restrictive. This bill is about transparency.
GMO labelling is a first step that would help diffuse the polarization in the GMO debate in this country. It would allow Canada to join the rest of the world in giving its citizens a clear choice about what they eat and, as the Prime Minister put it last year, "know more about what they are putting in their bodies".
I would like to finish by thanking the member for Sherbrooke once again for bringing this bill forward. I once again thank Alex Atamanenko for his work in my riding and across Canada.
I trust all members will vote for this bill and give Canadians the GMO labelling and the choice they want.