Madame la Présidente, c'est un honneur pour moi d'intervenir aujourd'hui au sujet du projet de loi S-208, Loi instituant la Journée nationale des produits du phoque.
Le projet de loi a une raison d'être importante. Il affirme les traditions et le patrimoine des populations — surtout celles des Premières Nations — habitant dans des collectivités côtières du Canada. Il cherche aussi à préserver leur mode de vie et leur identité. Si nous examinons le tissu identitaire de ces gens, nous verrons que leur esprit travailleur et leur esprit d'entreprise en sont une partie intégrante, tout comme les traditions et la culture, qui donnent un caractère vif et distinctif à leur identité, ainsi qu'à la nôtre, en tant que Canadiens.
Le projet de loi donne aux deux Chambres du Parlement l'occasion de montrer leur respect et leur solidarité pour les citoyens canadiens, les habitants des localités côtières et les membres des Premières Nations déterminés à préserver leur mode de vie traditionnel. Il leur permet de se ranger fièrement du côté des Canadiens qui dépendent des produits du phoque contre ceux qui s'y opposent.
Nous devons nous élever contre les personnes qui souhaitent priver nos concitoyens canadiens de leur mode de vie, de leurs traditions culturelles et de leur identité.
J'appuie donc aujourd'hui non seulement le projet de loi mais aussi nos concitoyens qui dépendent du phoque, comme d'autres du saumon, du blé ou des légumes pour payer leurs factures, d'autres des arbres pour nourrir leur famille et de nombreux autres des ressources naturelles et durables pour conserver leur mode de vie.
Nos concitoyens méritent notre soutien, et j'espère sincèrement que le Parlement est assez fort pour assurer ce soutien. Maintenant plus que jamais, nous devons nous montrer solidaires de nos concitoyens qui cherchent à se remettre de la déplorable interdiction des produits du phoque décrétée par l'Union européenne en 2009. Cette décision ne reposait ni sur des données scientifiques, ni sur des principes de durabilité. Elle résultait d'une campagne de lobbying hautement médiatisée attisée par des célébrités qui ont pris quelques heures de leur vie de pachas pour dénigrer nos concitoyens et leur faire du tort.
Malheureusement, cette campagne a été alimentée par des renseignements partiaux fondés sur l'émotion, et non pas sur les données de la science. La campagne de lobbying a réussi à fragiliser une industrie durable reposant sur une chasse au phoque qui compte pour beaucoup dans la gestion des pêches et des océans du Canada. Ce que l'Union européenne n'a pas vu, derrière les écrans de fumée des campagnes orchestrées par les célébrités, c'est que la Commission royale de 1986 a fait entrer la chasse au phoque au Canada dans le XXIe siècle.
La Commission royale a donné lieu à des recommandations pour que la chasse au phoque au Canada demeure viable non seulement pour notre population de phoques, mais aussi pour les écosystèmes complexes où elle vit. La Commission royale a également accéléré la modernisation de la réglementation afin que la chasse soit effectuée sans cruauté.
Hélas, non seulement l'Union européenne a nui à l'économie de nos collectivités côtières et autochtones, mais l'interdiction qu'elle a imposée de manière irréfléchie a également nui à nos océans. Au fil du temps, nous avons appris que le fait de chasser ou de ne pas chasser une espèce donnée a des répercussions sur d'autres espèces, voire sur tout notre écosystème.
On pourrait se demander ce qu'un député de la partie continentale de la Colombie-Britannique connaît aux phoques et aux produits du phoque. Or, en tant qu'ancien intervenant en gestion des pêches et de la faune et maintenant en tant que porte-parole adjoint de mon parti pour Pêches et Océans Canada et la Garde côtière canadienne, je sais à quel point il est important de gérer un écosystème en tenant compte de toutes les espèces et non seulement de certaines espèces en particulier.
Dans ma province, la Colombie-Britannique, j'ai été témoin de la réticence à gérer les espèces prédatrices et de ses effets dévastateurs sur les proies et sur d'autres espèces. Cette réticence à gérer les espèces prédatrices a été causée par le même genre de campagnes, axées sur les sentiments et dénuées de tout fondement scientifique. Tout comme celle qui a mené à l'interdiction imposée par l'Union européenne, ces campagnes ont été financées par des intervenants étrangers au mépris total des traditions, des cultures et du mode de vie de nos concitoyens.
J'ai aussi eu l'honneur de me rendre dans les provinces de l'Atlantique pour assister à diverses réunions au cours des derniers mois. J'y ai rencontré de nombreux Canadiens de là-bas qui comptent sur l'océan pour gagner leur vie. L'océan et les richesses qu'il recèle assurent leur gagne-pain.
Un de mes amis, un pêcheur terre-neuvien, m'a appris dernièrement que, à une certaine époque, les résidants de Terre-Neuve-et-Labrador dépendaient entièrement des richesses de l'océan et que l'île de Terre-Neuve s'est construite autour de la pêche et de la chasse au phoque, des industries qui ont carrément assuré la survie de ses résidants. Ce fut leur mode de vie des siècles durant. On n'en comprend que mieux la place qu'occupe la chasse au phoque dans l'histoire du Canada en tant que pratique traditionnelle.
Plus de 24 ans se sont écoulés depuis l'annonce du moratoire sur la pêche à la morue, qui a déclenché la plus vaste vague de licenciements de l'histoire du Canada.
Mon ami pêcheur m'a aussi dit que l'industrie de la chasse au phoque est absolument essentielle pour favoriser le rétablissement des stocks de morue dans le Nord-Ouest de l'Atlantique, qui s'est effondré au XXe siècle, une véritable catastrophe. Pour assurer l'avenir des pêches dans le Canada Atlantique, nous devons les protéger contre la population de phoques, qui enregistre une croissance constante, ce qui nuit gravement au rétablissement des stocks de poissons. La régulation démographique constitue un outil indispensable à l'équilibre de l'écosystème.
Les chasseurs et les pêcheurs sont en mesure de chasser le phoque sans cruauté et ils devraient pouvoir le faire, soutien à l'appui, car c'est un moyen de subvenir à leurs besoins et à ceux d'autres personnes. En adoptant le projet de loi, nous contribuerions à rétablir le mode de vie traditionnel de Terre-Neuve et d'autres régions côtières, qui a été complètement chamboulé.
Nous serions par ailleurs mieux outillés pour faire annuler l'interdiction des produits du phoque dans l'Union européenne. En s'en prenant à la chasse au phoque au Canada, cette interdiction porte préjudice à une industrie qui joue un rôle de premier plan pour préserver le délicat équilibre de l'écosystème océanique.
Les pêches ont été dévastées par la réduction des quotas de phoques. L'industrie canadienne de la pêche au saumon atlantique ne s'en est pas encore remise, une situation attribuable notamment à la prédation et à une population de phoques en plein essor. Il en va de même pour la pêche à la morue du Nord et au crabe des neiges dans l'Atlantique. La liste est interminable.
L'interdiction des produits du phoque en vigueur dans l'Union européenne a nui à l'économie des villages et des réserves des régions côtières, surtout dans le Nord. Je viens d'ailleurs d'apprendre qu'il existe un lien entre l'entrée en vigueur de cette interdiction et l'augmentation du taux de suicide dans les régions nordiques du Canada.
L'interdiction en vigueur en Europe porte préjudice à une industrie légitime qui constitue un rouage du maintien d'un équilibre durable dans les chaînes alimentaires et les écosystèmes océaniques. Trop, c'est trop. L'Union européenne peut bien fermer ses frontières aux produits canadiens du phoque et nuire à notre système, mais l'Union européenne et le chaos qu'elle a engendré ne doivent pas entacher et n'entacheront pas la fierté et la dignité de nos concitoyens.
Je félicite le parrain du projet de loi d'avoir eu le courage de s'attaquer à une question difficile et de la mettre à l'avant-plan, mais je m'en voudrais de ne pas mentionner un projet de loi semblable qui a été adopté au cours de la dernière législature. Le projet de loi C-501, adopté en 2014, a institué la Journée du patrimoine national en matière de chasse, de piégeage et de pêche. Désormais, une journée par année, nous soulignons officiellement une partie fondamentale du patrimoine canadien qui, en plus de façonner ce grand pays, continue d'être une source de nourriture et un moyen de subsistance pour un certain nombre de ses habitants d'un bout à l'autre du territoire.
Les projets de loi S-208 et C-501 ont beaucoup de points communs. Ils soulignent tous les deux l'importance du patrimoine, de l'histoire et du mode de vie canadiens. Ils visent à susciter le respect pour les gens qui vivent des ressources renouvelables de notre pays que sont les poissons, les animaux sauvages et les espèces marines.
Si nous refusons d'honorer et de défendre ce qui a fait de nous des Canadiens, nous permettons à des forces extérieures de saper notre identité, nos forces et nos voix, d'isoler les Canadiens de leur patrimoine, de leur terre et de leurs océans, et de couper le lien qui nous unit à la terre.
La race humaine a évolué en apprenant comment exploiter et utiliser les ressources naturelles qui l'entourent. Ce faisant, nous avons compris que nous devons gérer ces ressources de manière équilibrée. Les gens qui, à l'instar des Premières Nations, vivent de l'exploitation de ressources naturelles, le phoque par exemple, comprennent ce que signifie cet équilibre.
Madam Speaker, it is an honour to rise today to speak to Bill S-208, An Act respecting National Seal Products Day.
This bill is important in its purpose, in affirming the traditions and the heritage of peoples, especially our first nations peoples who inhabit Canadian coastal communities and seek to preserve a way of life and identity. If we examine the fabric of the identity of these people, we will find, interwoven in that fabric, the hard work and enterprising spirit, and many threads of tradition and culture that bring colour and distinction to their identity, and ours too as Canadians.
The bill affords the houses of this Parliament an opportunity to issue respect and stand with our fellow Canadians, the women and men in coastal communities, members of first nations determined to preserve their traditional way of life, to stand with Canadians with pride in the face of those who oppose the utility of the seal.
We need to stand up against those who would deny our fellow Canadians their way of life, those who would deny our fellow Canadians their cultural traditions, and those who would deny our fellow Canadians their identity.
As such, I stand in my place in the House today in support of not only this bill, but of our fellow Canadians who depend on seals the same way others depend on salmon or wheat or vegetables to pay their bills, the same way others depend on trees to feed their families, and the same way many other Canadians rely on our sustainable and natural resources to maintain their ways of life.
Our fellow Canadians deserve our support, and I sincerely hope our Parliament possesses the fortitude to afford this support. Now, more than ever, we must demonstrate solidarity with our fellow Canadians who seek to recover from the ill-conceived European Union ban of seal products in 2009. The EU ban was not based on science and it was not based on principles of sustainability. The EU ban was the result of a high-profile lobby campaign, fuelled by celebrities who took a few hours away from their lavish lives to denigrate and prejudice the lives of our fellow Canadians.
Sadly, their campaign was fed by biased information based on emotion, not science. The lobby campaign succeeded in undermining a sustainable industry based on seal hunts that were an important part of Canada's management of fisheries and oceans. What the EU did not see, through the smoke and mirrors of the celebrity campaigns, was that the Royal Commission of 1986 brought Canada's seal hunt into the 21st century.
The Royal Commission provided a foundation to ensure Canada's seal hunt was sustainable, sustainable for our seal population and sustainable for the complex ecosystems they inhabited. The Royal Commission also precipitated a modernizing of regulations to ensure the hunt would be carried out humanely.
Unfortunately, the EU has not only injured economies in our coastal and first nations communities, the EU's infantile ban has also harmed our oceans. Over time, we have learned that harvesting or not harvesting one species has impacts on other species and indeed the entire ecosystem in which we exist.
One might ask what an MP from the interior of British Columbia would know about seals or seal products. Well, in my former roles dealing with fish and wildlife management, and now as deputy critic for Fisheries and Oceans Canada and the Canadian Coast Guard, I speak with an understanding of how important it is to manage on an ecosystem basis, managing all species holistically, not just on a species-by-species approach.
In my home province of British Columbia, I have been witness to the reluctance to manage predator species and the devastating impacts this reluctance has had on prey and other species. This reluctance to manage predator species was born from similar campaigns based on emotion and vacant of scientific reason. Much like the campaign that led to the EU ban, these campaigns were supported by foreign funds and blatantly ignored the traditions, cultures and ways of life of our fellow Canadians.
I have also had the honour of travelling to Atlantic Canada for numerous meetings over the past few months, where I connected with many Atlantic Canadians who depend on the ocean for subsistence. The ocean and its bounty are their livelihood.
A fisherman friend from Newfoundland recently relayed to me that there was a time when the residents of Newfoundland and Labrador relied completely on the bounty of the sea, that the island of Newfoundland was founded on fishing and sealing, industries that supported the very survival of the inhabitants of Newfoundland. This was their way of life for hundreds of years, solidifying the importance of sealing in Canada's history as a heritage activity.
It has been over 24 years since the cod moratorium was announced, an announcement that precipitated the largest layoffs in Canada's history.
This fisherman also told me that the sealing industry is without a doubt a crucial element in helping the cod stocks of the northwest Atlantic Ocean recover from the devastating collapse in the 20th century. To ensure that the fisheries in Atlantic Canada will have a future, we need to protect them from an ever-increasing seal population, which is severely limiting their recovery. Population control is an essential tool that is needed to ensure that a balanced ecosystem can exist.
Hunters and fishers are able to harvest seals humanely, and they ought to be able to do that and be supported in this, as it is a means for them to provide for themselves and for others. By passing this bill, we would be helping to restore the way of life that existed in Newfoundland and other coastal communities that has been so drastically impacted.
We would also be building a stronger case for the EU to overturn its ban. By undercutting Canada's seal hunt, the EU ban has undercut an industry that has had an important role in maintaining a delicate balance in our ocean ecosystem.
A reduction in the number of seals being harvested has wreaked havoc on our fisheries. Canada's Atlantic salmon fishery continues to struggle, and we know that predation and a booming seal population is a factor. The same can be said for Canada's northern cod fishery and the snow crab fishery in Atlantic Canada, and the list goes on.
The EU ban has hurt the economies of our coastal and first nations communities, especially in our northern communities. In fact, I recently learned of a correlation between the imposition of the EU ban on seal products and an increase in the suicide rate in Canada's northern communities.
The EU ban has undermined a legitimate industry that was part of a broader system of maintaining a sustainable balance in the ocean food chains and ecosystems. Enough is enough. The European Union may close its market to our seal products and undermine our system, but the European Union and its chaos cannot and will not impinge on the pride and dignity of our fellow Canadians.
I applaud the sponsor of this bill for the fortitude to take on a challenging issue and bring it to the forefront, but I would be remiss if I did not mention a previous and similar bill that was introduced and passed in the previous Parliament. Bill C-501, passed in 2014, recognized National Hunting, Trapping and Fishing Heritage Day. We now have one day of the year that officially recognizes a fundamental part of our Canadian heritage that not only helped build this great nation but continues to provide food and sustenance for people across this land.
Bills S-208 and C-501 have very much in common. Both bills recognize the importance of our Canadian heritage, history, and way of life. Both bills seek respect for those people who make their living from our renewable and sustainable resources of fish, wildlife, and marine species.
If we fail to recognize and defend that which has made us Canadian, we open the door to exterior forces that would erode our identity, forces and voices that would detach Canadians from our heritage, our land, and our oceans and sever our connection to the earth.
The human race evolved by learning how to harvest and utilize the natural resources around us. In doing so, we are now learning that we must manage those natural resources around us in a way that finds balance. The people, including the first nations, who live on the front line of harvesting and who depend on natural resources such as seals understand this balance.