Monsieur le Président, c'est un plaisir pour moi de me lever à la Chambre pour parler d'un sujet qui touche l'environnement, car c'est une question extrêmement importante pour moi.
J'ai déjà mentionné à plusieurs reprises que je me suis lancé en politique pour protéger l'environnement et pour poser des gestes concrets afin d'améliorer la qualité de notre planète, de notre eau et de notre terre. Je ne le fais pas juste pour moi, je le fais surtout pour mes enfants.
Je vais parler de la motion M-104 de mon collègue libéral de la circonscription d'Ottawa-Sud, qui porte sur le bassin versant de la rivière des Outaouais. Le NPD travaille depuis longtemps et sur plusieurs fronts dans le but de favoriser le développement durable de nos collectivités. La qualité de nos cours d'eau et la protection de notre biodiversité sont au coeur de notre engagement.
Je vais lire un extrait de la motion pour qu'on comprenne le contexte dans lequel nous travaillons. La motion demande:
Que le Comité permanent de l’environnement et du développement durable reçoive instruction d’entreprendre une étude détaillée sur la création d’un conseil du bassin versant de la rivière des Outaouais, qui permettrait une cogestion complète et inclusive du bassin versant de la rivière des Outaouais [...]
L'intention derrière cette motion est pertinente et louable. On ne peut pas être contre le désir de protéger le bassin de la rivière des Outaouais. Par contre, certaines petites choses dont je vais parler tout à l'heure expliquent pourquoi nous remettons en question cette motion.
Je rappelle tout d'abord que la rivière des Outaouais est aussi appelée Kitchissippi ou grande rivière par les Algonquins. C'est très important et il ne faut pas oublier que dans tous nos processus de consultation et d'évaluation environnementales, les Premières Nations devraient faire partie de tous les débats. À cet égard, je voudrais mentionner que la Loi sur les ressources en eau du Canada ne mentionne pas une obligation de consulter les Premières Nations. Ce pourrait être un premier élément à améliorer.
Ensuite, il faut savoir que la rivière des Outaouais a été désignée rivière du patrimoine canadien. C'est une bonne chose, parce que pendant leur règne, les conservateurs ont éliminé la protection de presque 90 % de rivières qui étaient protégées. Malheureusement, il y a eu beaucoup de conséquences négatives à la suite de cela. Heureusement, la rivière des Outaouais est demeurée protégée, grâce au fait qu'elle était désignée comme rivière du patrimoine canadien.
À cet égard, le NPD était à l'avant-plan de la lutte pour protéger les cours d'eau. D'ailleurs, quand les conservateurs ont inclus ce projet de loi dans son projet de loi mammouth en 2012-2013, alors qu'ils ont enlevé de la liste pratiquement tous les cours d'eau qui jouissaient d'une protection dans le cadre de la Loi sur la protection des eaux navigables, nous avons déposé, entre autres en 2013, des dizaines de projets de loi pour que 27 rivières partout au Canada deviennent protégées en vertu de la désignation de rivière du patrimoine canadien.
J'ai d'ailleurs moi-même déposé un projet de loi afin que des rivières importantes deviennent des rivières du patrimoine. Malheureusement, cela n'a pas encore été fait. Ce serait un geste concret que le gouvernement libéral pourrait poser pour redonner une protection à plusieurs cours d'eau importants du Canada, en les désignant comme rivières du patrimoine canadien. Cela les protégerait en vertu de la Loi sur la protection des eaux navigables.
Je vais parler d'une autre chose très importante et dont je suis très fier. J'étais là quand l'ancienne députée d'Halifax, Megan Leslie, qui faisait un très bon travail et qui a travaillé très fort sur le dossier de l'environnement, a déposé une motion pour bannir les microbilles de nos produits et pour les bannir de notre environnement. Heureusement, tous les représentants à la Chambre des communes ont voté en faveur de cette motion.
Actuellement, il existe un processus graduel visant à bannir toutes les microbilles de notre environnement. Je voudrais féliciter encore une fois Megan Leslie et souligner le travail du NPD dans ce domaine, qui a permis de nous débarrasser graduellement — ce n'est pas encore terminé — des microbilles, qui ont des effets nocifs partout, notamment dans le bassin de la rivière des Outaouais, qui en souffre. Grâce au travail du NPD, nous avons pu aller de l'avant, et nous allons pouvoir améliorer la qualité de l'eau de ce bassin-là, entre autres. C'est extrêmement important. Dans ma circonscription, la MRC de Drummond appuie ces demandes de bannir les microbilles de plastique de notre environnement.
Un autre collègue du NPD qui a travaillé très fort par rapport à la protection du bassin versant de la rivière des Outaouais est Paul Dewar. Il a été inspiré par des groupes de citoyens, dont Sentinelle Outaouais et Waterlution, un autre groupe qui s'implique beaucoup dans le dossier du bassin versant. M. Dewar a réclamé à plusieurs reprises des mesures du gouvernement fédéral visant à protéger la rivière des Outaouais. Il a notamment demandé un plan d'action et une motion demandant l'adoption d'un règlement pour protéger et préserver l'intégrité de la rivière.
Voilà des exemples de mesures concrètes que le NPD a prises depuis plusieurs années afin d'améliorer la situation.
J'ai parlé de la MRC de Drummond, qui a récemment fait un excellent travail par rapport à la protection des bassins versants. Tout récemment, la Ville de Drummondville, en collaboration avec des partenaires, a créé un plan d'action 2017-2021 pour la protection de la rivière Saint-Germain et de son bassin versant. J'aimerais souligner la mobilisation régionale des acteurs du Grand Drummond pour la réalisation de ce plan d'action visant la protection de la rivière Saint-Germain. C'est très important dans notre région.
Le Conseil de gouvernance de l'eau des bassins versants de la rivière Saint-François, communément appelé le COGESAF, est au coeur de cette démarche, qui a mené à l'élaboration de la Charte du bassin versant de la rivière Saint-Germain, la première sur le territoire du bassin versant de la rivière Saint-François. C'est une mesure extrêmement importante que l'on doit souligner.
Dans un contexte de bouleversements climatiques, voici les objectifs à réaliser par rapport à cette démarche: le suivi de la qualité de l'eau, la protection des rives, la conservation de l'habitat du poisson et une meilleure communication avec les acteurs du milieu.
Je remercie tous les acteurs du milieu du Grand Drummond qui ont participé à l'élaboration du plan d'action 2017-2021 pour la protection du bassin versant de la rivière Saint-Germain et pour sa mise en place au cours des prochaines années. C'est extrêmement important.
Ma collègue d'Edmonton Strathcona, qui est notre porte-parole en matière d'environnement, a d'ailleurs fait un discours sur ce même sujet dans le cadre de l'étude sur la motion M-104. Elle avait proposé un amendement afin d'aller de l'avant avec cette motion extrêmement importante. Malheureusement, cet amendement n'avait pas été adopté. Celui-ci demandait que l'on se penche aussi sur les bassins du fleuve Mackenzie et de la rivière Saskatchewan Nord, au lieu de se concentrer seulement sur le bassin versant de la rivière des Outaouais. Il s'agissait donc d'élargir l'étude du Comité permanent de l'environnement et du développement durable. Celui-ci est autonome et doit connaître, d'une manière plus globale, toutes les mesures importantes que le gouvernement fédéral peut prendre non seulement pour améliorer la qualité de l'eau, mais aussi à d'autres fins, comme pour bannir les microbilles.