propose:
Que, de l’avis de la Chambre, le gouvernement devrait reconnaître qu’un Canadien sur quatre vit avec le diabète ou le prédiabète, que s’il n’est pas traité, le diabète peut entraîner des complications qui mettent la vie en danger, que la sensibilisation et l’éducation concernant le diabète peuvent aider à détecter les premiers signes du diabète et à empêcher l’apparition de la maladie pour des millions de Canadiens, et que le Canada, pays où l’insuline a été découverte, devrait être un chef de file dans la sensibilisation au diabète en désignant le mois de novembre de chaque année comme Mois de la sensibilisation au diabète.
— Monsieur le Président, c'est un honneur de prendre la parole aujourd'hui au sujet de la motion M-173, qui cherche à sensibiliser la population au diabète, ce qui contribuerait grandement à éradiquer cette terrible maladie dont souffrent d'innombrables Canadiens.
En effet, plus de 11 millions de Canadiens sont touchés par cette épidémie. Toutes les trois minutes, une personne au pays apprend qu'elle est atteinte de cette horrible maladie, qui est l'une des principales causes des accidents vasculaires cérébraux, des crises cardiaques, des insuffisances rénales et des amputations des membres inférieurs. Le taux de diabète est extrêmement élevé chez les membres des Premières Nations vivant dans une réserve.
Le diabète survient lorsque le corps d'une personne n'est pas capable de produire ou d'utiliser de l'insuline, l'hormone qui contrôle la glycémie. S'il n'est pas traité, le diabète peut entraîner des complications graves, qui peuvent même provoquer une mort prématurée.
La sensibilisation et l'éducation peuvent non seulement aider les diabétiques à demeurer en bonne santé, mais aussi permettre de détecter les premiers signes du diabète et d'empêcher l'apparition de la maladie pour des millions de Canadiens. C'est pourquoi je présente ma motion, qui vise à désigner le mois de novembre comme mois de sensibilisation au diabète. Si un mois est désigné pour sensibiliser le public à l'influence du diabète, les Canadiens auront la chance d'évoluer et de s'instruire.
L'importance de cet enjeu de santé publique est déjà reconnue par des groupes nationaux et internationaux.
Le mois de novembre, en particulier, est un bon choix puisque la Journée mondiale du diabète se tient actuellement le 14 novembre et a été désignée officiellement comme telle par les Nations unies. Il s'agit de la plus importante campagne de sensibilisation au diabète dans le monde. Elle vise un public de plus d'un milliard de personnes dans plus de 160 pays. Elle attire l'attention des gens sur des questions d'importance primordiale pour les diabétiques et fait en sorte que le diabète reste fermement ancré parmi les sujets d'actualité et qu'il occupe l'avant-scène des débats politiques.
Le diabète est une maladie chronique qui touche des Canadiens de tous âges. Chaque année, près de 200 000 Canadiens reçoivent un diagnostic de diabète. Dans approximativement 90 % des cas, il s'agit du diabète de type 2. À l'heure actuelle, environ 3 millions de Canadiens ont déjà reçu un diagnostic de diabète. Vu la croissance et le vieillissement de la population canadienne, on s'attend à ce que le nombre de Canadiens diabétiques continue d'augmenter ces prochaines années.
Certains Canadiens présentent un risque accru de diabète, notamment ceux qui viennent de l'Asie du Sud, les membres des Premières Nations, les Métis et les immigrants. De plus, le taux de diabète est plus élevé parmi les Canadiens à faible revenu ou à faible niveau de scolarité.
Comme bien d'autres maladies chroniques, telles que le cancer et les maladies cardiovasculaires, le diabète de type 2 est en grande partie évitable. Les preuves scientifiques montrent que beaucoup de maladies chroniques peuvent être prévenues ou retardées lorsque les gens s'alimentent sainement, qu'ils font davantage d'activité physique, qu'ils modèrent leur consommation d'alcool et qu'ils ne fument pas.
C'est pourquoi, tant au Canada qu'à l'étranger, le milieu de la santé publique a délaissé l'approche axée sur une maladie précise au profit d'une approche qui se concentre sur les facteurs de risque que les maladies chroniques ont en commun. Avec le Plan d'action mondial pour la lutte contre les maladies non transmissibles 2013-2020, l'Organisation mondiale de la santé propose un modèle à suivre pour ce genre d'approche.
En ce qui concerne les problèmes de santé publique complexes comme les maladies chroniques, y compris le diabète, il n'y a pas de solution unique. Aucun organisme, établissement ou secteur ne peut, à lui seul, résoudre ce problème. Pour trouver des solutions, l'ensemble des intervenants de la société, y compris les collectivités, le milieu universitaire, le secteur caritatif et sans but lucratif ainsi que le secteur privé, doivent unir leurs efforts.
Depuis mon élection, en 2015, ma priorité est de promouvoir les mesures de sensibilisation ainsi que les politiques qui soutiennent les personnes diabétiques et qui aident les intervenants à prévenir la maladie.
Lorsque je suis venue à Ottawa, après une carrière de 18 ans comme professionnelle de la santé, j'étais bien consciente du fardeau que le diabète représentait pour notre pays, et j'étais très déterminée à chercher des solutions durables.
C'est pourquoi j'ai eu l'honneur de présider le caucus multipartite sur le diabète. Les travaux de ce comité nous ont permis d'en apprendre davantage sur les difficultés extrêmes et l'énorme fardeau que le diabète fait peser sur le système de santé.
En novembre 2018, nous avons encouragé nos collègues parlementaires à souligner le Jour du diabète sur la Colline afin de sensibiliser les Canadiens aux risques liés au diabète et de promouvoir la modernisation de la stratégie nationale globale sur le diabète. L'année dernière, nous avons mis sur pied une équipe mobile de dépistage du diabète pour soutenir les efforts de prévention de cette maladie.
Localement, dans ma circonscription, j'ai parrainé la proclamation d'un jour semblable à Brampton, en 2017. Les acteurs locaux et les organismes communautaires ont manifesté un intérêt accru pour la lutte contre le diabète à ce moment-là et tout au long de l'année. Beaucoup de villes et de municipalités soulignent la journée du 14 novembre, et il est temps d'étendre la campagne de sensibilisation à l'ensemble du pays.
Compte tenu des difficultés personnelles et économiques qu'inflige le diabète aux familles et compte tenu des effets néfastes de cette maladie sur le système de santé du pays, il m'est apparu évident qu'il fallait faire quelque chose et que la stratégie canadienne de lutte contre le diabète devait être mise à jour. Voilà pourquoi j'ai encouragé le Comité permanent de la santé, dont je suis fière d'être membre, à trouver de nouvelles solutions. Je suis heureuse que mes collègues de tous les partis partagent mes convictions, ce qui fait qu'ils ont convenu d'étudier la stratégie de lutte contre le diabète au Canada et à l'étranger.
Le diabète est une maladie complexe aux multiples causes et facteurs de risque, alors notre étude a été exhaustive. Nous avons entendu les témoignages d'un grand nombre de patients et d'experts canadiens et étrangers sur les meilleurs moyens que le Canada pouvait prendre pour lutter contre l'épidémie de diabète. Le Canada a nettement besoin de se doter d'un cadre pour coordonner les efforts des provinces et des territoires dans le traitement du diabète, dans les échanges sur les pratiques exemplaires, dans l'intégration des perspectives des patients et dans l'établissement de partenariats fructueux.
L'Organisation mondiale de la santé recommande à tous les pays de mettre en œuvre une stratégie nationale pour le diabète. Toutefois, le Canada n'en a pas, même si l'on y trouve l'un des taux de diabète les plus élevés des pays les plus développés.
Une fois l'étude terminée, en avril, j'ai eu l'honneur de prendre place à côté du président du Comité permanent de la santé, dans cette enceinte, lorsqu'il a déposé un rapport qui demandait au gouvernement d'élaborer une telle stratégie pour notre pays et de prendre des mesures fermes de prévention et de soutien. Au total, nous avons fait 11 recommandations au gouvernement. Ce rapport sera très utile pour combattre le diabète.
Le dépôt de ce rapport était la première étape, et ma motion est la suivante. De plus, j'ai fait beaucoup d'autres choses au fil des ans pour sensibiliser mes concitoyens canadiens au diabète.
En 2017, je me suis beaucoup déplacée pour demander à des professionnels de la santé quelle était la meilleure façon de répondre aux besoins des personnes atteintes de diabète. Cela m'a permis de mieux comprendre l'impact du diabète dans les différentes régions du Canada. Il en a résulté la publication du rapport intitulé « Defeating Diabetes », qui fait la promotion d'une saine alimentation comme moyen de prévenir la maladie.
En octobre 2017, j'ai représenté le Canada en compagnie d'un collègue au forum mondial sur le diabète qui s'est tenu en Italie. Au total, 38 pays étaient représentés. Nous avons discuté des meilleures solutions pour s'attaquer à ce problème grandissant. J'ai également participé au congrès mondial sur le diabète à Calcutta, en Inde. Grâce aux discussions que nous avons eues avec des leaders mondiaux, nous avons pu comparer des résultats de recherche et mesurer notre engagement à l'égard de la lutte contre le diabète.
À la lumière de ces expériences, j'ai la ferme conviction que, dans le cadre d'une stratégie nationale visant à réduire l'incidence du diabète et éventuellement à l'éliminer, la première étape consiste à accroître la sensibilisation et l'éducation. Je crois également que, pour atteindre cet objectif, nous devons tous collaborer, peu importe notre allégeance politique.
Outre ma participation à de nombreuses activités officielles qui m'ont permis d'en apprendre davantage au sujet de cette maladie, j'ai également mis en œuvre des projets et des défis à petite échelle visant à inciter mes collègues et les gens de Brampton-Sud à adopter et à conserver de saines habitudes de vie.
En novembre 2016, j'ai publié, à l'intention des députés, des conseils pour demeurer en forme. En janvier 2017, j'ai organisé une campagne invitant les députés à publier leurs résolutions de nouvelle année en matière de santé, et 40 d'entre eux ont participé.
En 2017, à l'occasion du Jour du diabète sur la Colline, j'ai invité mes collègues parlementaires à marcher pour soutenir la lutte contre le diabète. Près de 100 parlementaires ont accepté de relever le défi et ont porté un podomètre pendant 10 jours afin de mesurer leurs efforts pour rester en santé.
Le gouvernement du Canada affecte également des ressources à des programmes communautaires novateurs et à la sensibilisation du public afin de mettre à l'essai et d'élargir des projets qui aident à prévenir les maladies chroniques comme le diabète et qui encouragent un mode de vie sain. Grâce à la collaboration concertée de tous les ordres de gouvernement, nous commençons à voir des résultats.
Au début de son mandat, le gouvernement du Canada a pris des mesures pour aider les Canadiens à manger plus sainement. Comme je l'ai mentionné plus tôt, une saine alimentation est cruciale pour aider à prévenir les maladies chroniques comme le diabète. Je suis fière de dire que, plus tôt cette année, en se fondant sur les meilleures données disponibles, le gouvernement a publié le nouveau Guide alimentaire canadien afin de promouvoir une saine alimentation. De plus, pas plus tard que l'an dernier, les ministres fédéral, provinciaux et territoriaux responsables du sport, de l'activité physique et des loisirs ont communiqué une nouvelle vision commune, intitulée « Soyons actifs », afin de favoriser l'activité physique et de réduire la sédentarité. Cet effort représente un jalon important pour les gouvernements et il est le résultat de trois années de travail de la part de fonctionnaires, notamment les fonctionnaires fédéraux, provinciaux et territoriaux du domaine de la santé, du secteur non gouvernemental et des organismes autochtones.
Les provinces et les territoires sont aussi des partenaires clés en matière de surveillance de la santé. À ce titre, ils nous aident à mieux comprendre l'impact des maladies chroniques, ainsi que les facteurs de risque et de protection. Par exemple, en collaboration avec l'ensemble des provinces et des territoires, l'Agence de la santé publique du Canada effectue une surveillance nationale du diabète et de 20 autres affections chroniques afin d'appuyer la planification et l'évaluation des politiques et des programmes connexes. L'Initiative pancanadienne sur les inégalités en santé fournit de nouvelles perspectives sur la façon dont le diabète touche différents groupes de Canadiens dans divers contextes. Elle offre des produits, comme un outil interactif de données en ligne et un rapport détaillé sur les principales inégalités en matière de santé au Canada. Cette initiative est le fruit d'un partenariat entre l'Agence de la santé publique du Canada, les provinces et les territoires, Statistique Canada, l'Institut canadien d'information sur la santé et le Centre de gouvernance de l'information des Premières Nations.
Au moyen d'Inforoute Santé du Canada, le gouvernement travaille en collaboration avec les diverses administrations dans le dossier des soins de santé numériques. En ce qui concerne le diabète, Inforoute Santé du Canada collabore avec les provinces et les territoires à des projets de surveillance des patients à distance. En plus de collaborer avec ses partenaires provinciaux et territoriaux, le gouvernement du Canada reconnaît qu'il est nécessaire de mettre en place des solutions et des partenariats novateurs avec le milieu de la santé et d'autres secteurs afin de mieux relever le défi complexe que représente la prévention des maladies chroniques, dont le diabète. Cette approche repose sur l'idée que nous travaillons tous en vue d'atteindre un objectif commun, soit obtenir de meilleurs résultats en matière de santé pour tous les Canadiens.
Toutefois, on peut toujours faire plus. Combattons cette maladie et ses complications qui mettent la vie en danger en sensibilisant le public à ses signes avant-coureurs, en encourageant des modes de vie sains et en rendant possible l'accès à des soins de qualité.
En terminant, j'aimerais remercier mes collègues de tous les partis de leur appui dans ce dossier, qui a été si important pour moi pendant presque toute ma vie d'adulte. Je les remercie également de leur collaboration non partisane afin d'améliorer la sensibilisation et l'éducation et, ce faisant, d'améliorer la vie de tant de Canadiens qui souffrent du diabète. Je crois que nous pouvons accomplir de grandes choses si nous agissons collectivement et gardons à l'esprit l'intérêt des Canadiens.
C'est le Canada qui a découvert l'insuline, améliorant ainsi la vie de millions de gens. Il n'y a rien qui nous empêche de piloter la lutte contre le diabète. Voilà pourquoi je présente la motion M-173 visant à désigner le mois de novembre comme mois de la sensibilisation au diabète, et je demande respectueusement l'appui de tous mes collègues.