Bien sûr, la question des migrations transfrontalières est une grosse affaire, qu'il s'agisse de la gélinotte des armoises ou de la harde de porcs-épics qui traverse la frontière entre le Yukon et l'Alaska.
En ce qui concerne le caribou des montagnes du Sud, c'est quelque chose qui devrait interpeller tous les Canadiens. Bien sûr, il y a différentes espèces, mais nous devrions tous savoir que le caribou apparaît sur notre monnaie. C'est une espèce charismatique et, à mon avis, c'est une chose que nous ne pouvons pas perdre.
Aujourd'hui, il reste environ 4 000 spécimens vivants — je pense que je suis proche du compte. L'espèce a perdu plus du tiers de ses représentants au cours des cinq dernières années. Ce sont des chiffres consternants.
La semaine dernière, j'étais dans le Nord-Est de la Colombie-Britannique pour des rencontres avec des collectivités et différents groupes qui tentent de prendre la relève. La situation diffère un peu selon l'endroit où l'on se trouve, mais disons que nous faisons de sérieux efforts pour mettre en place un partenariat avec la province de la Colombie-Britannique afin d'établir un cadre provincial de conservation selon les dispositions de l'article 11 de la Loi sur les espèces en péril.
Je tiens à souligner à gros traits le rôle de leadership que les Premières Nations de Saulteau et de West Moberly ont joué dans la région du centre. Elles commencent à freiner le déclin de la population. Les efforts de rétablissement se font grâce à une combinaison de choses qu'elles sont en train de mettre en place, nommément des enclos maternels et des mesures de contrôle des prédateurs. Cependant, ce sont des mesures provisoires. En effet, tous ces résultats vont finir pas s'étioler si nous ne restaurons pas aussi l'habitat.
Nous travaillons actuellement en partenariat avec la province de la Colombie-Britannique et les collectivités des Premières Nations pour nous assurer de créer les conditions qui permettront à la population non seulement de revenir à ce qu'elle était, mais aussi de subvenir à ses besoins au fil du temps.
Je sais qu'il y a des inquiétudes dans les collectivités qui utilisent l'arrière-pays à des fins récréatives ou économiques. Soyez assurés que nous travaillons avec ces collectivités et la province afin de trouver la meilleure marche à suivre pour atténuer les conséquences sociales et économiques de ces efforts de rétablissement, l'objectif premier étant d'empêcher la disparition de ces troupeaux.
Une dernière remarque: il y a des troupeaux qui ont sillonné le sud de la Colombie-Britannique pendant des milliers d'années et qui sont aujourd'hui disparus. C'est quelque chose qui devrait choquer la conscience de tous les Canadiens.