Merci.
Monsieur le président, distingués membres du Comité, je vous remercie de m'avoir invité à prendre part à vos consultations sur le projet de loi C-30.
Le Conseil canadien des affaires représente les hauts dirigeants et les entrepreneurs de 150 entreprises canadiennes chefs de file de tous les secteurs et de toutes les régions du pays. Nos compagnies membres emploient 1,4 million de citoyens, représentent plus de la moitié de la valeur du TSX, versent la plus large part des impôts fédéraux des sociétés et sont responsables de la plupart des exportations, des activités philanthropiques d'entreprise et des investissements du secteur privé en R-D au Canada.
Le Conseil des affaires appuie fortement la ratification et la mise en oeuvre de l'AECG. En son nom, j'aimerais féliciter la ministre Freeland, Steve Verheul, l'équipe d'Affaires mondiales et le gouvernement précédent des efforts qu'ils ont déployés sans relâche pour obtenir la signature de cet accord de calibre mondial.
Nous considérons que l'AECG profitera au Canada et nous en appuyons la mise en oeuvre rapide pour quatre raisons.
Tout d'abord, l'AECG stimulera la croissance économique. Même si cela peut sembler évident, cela mérite d'être souligné, compte tenu de la croissance lente observée au Canada et de par le monde. L'accord sera bénéfique pour les entreprises canadiennes de toute taille en leur donnant un accès préférentiel au bloc économique le plus grand et le plus riche du monde, dont la population compte plus de 509 millions de personnes et dont le PIB combiné s'élève à plus de 17 000 milliards de dollars.
L'Union européenne est le deuxième importateur de biens du monde, ainsi qu'un importateur de services de premier plan. Selon une analyse récente réalisée par le Conference Board du Canada, l'élimination des tarifs sur les biens permettra à elle seule d'accroître de plus de 1,4 milliard de dollars les exportations de marchandises du Canada vers l'Union européenne d'ici 2022. Voilà qui donnera tout un coup de fouet au rendement commercial du Canada, anémique ces temps-ci.
Au Canada, dans des industries comme la transformation des produits alimentaires, les produits chimiques, les sciences de la santé et les services professionnels, l'élimination des tarifs et d'autres obstacles qui nuisent actuellement aux exportations canadiennes permettra de créer des emplois, d'améliorer la productivité et de favoriser la croissance. L'accord profitera également aux consommateurs canadiens en éliminant les tarifs, puisque cela augmentera la concurrence et réduira les prix que paient des consommateurs canadiens, tout en permettant aux entreprises d'avoir accès à des intrants moins chers.
De plus, l'AECG est le premier accord de partenariat économique global conclu avec un pays occidental développé. Voilà qui offre aux entreprises canadiennes un important avantage de précurseur sur leurs concurrents.
Comme les négociations relatives au Partenariat transatlantique de commerce d'investissement entre les États-Unis et l'Union européenne piétinent, les entreprises canadiennes pourront tirer parti de l'avantage qu'elles ont sur leurs concurrentes américaines grâce à leur accès préférentiel au vaste marché européen. De nombreux employeurs canadiens, grands et petits, profiteront de nouveaux débouchés, ce qui pourrait accroître leurs ventes. Cet avantage de précurseur contribuera également à attirer l'investissement au Canada. Les entreprises qui cherchent à accroître leurs ventes en Europe dans le cadre de l'AECG peuvent utiliser le Canada comme plateforme, et nous pensons que cela attirera les investissements et les emplois dans les communautés du pays.
Qui plus est, l'AECG envoie un signal favorable et porteur d'espoir au reste du monde au sujet des avantages que présentent la coopération économique internationale et les marchés ouverts. Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, le commerce constitue le principal moteur de croissance et de prospérité de pays de toutes les régions du monde. À mesure que les échanges commerciaux ont pris de l'expansion, les revenus ont augmenté et les travailleurs ont profité de nouvelles occasions.
Malgré les avantages nets du commerce, nous assistons malheureusement à une montée du protectionnisme sur la scène mondiale. Selon l'OMC, les économies du G20 ont instauré près de 1 600 mesures de restriction du commerce et n'en ont éliminé que 387 depuis 2008, ce qui a contribué à ralentir la croissance mondiale des échanges. L'OMC prévoit d'ailleurs que le commerce mondial augmentera d'à peine 1,7 % en 2016, ce qui est largement en deçà de la prévision précédente de 2,8 %. Fait notable, si cette prévision s'avère, 2016 sera la première année depuis 15 ans au cours de laquelle le ratio entre la croissance du commerce et le PIB mondial sera inférieur à 1:1. Bref, je considère que l'AECG fait fond sur la réputation d'ouverture au monde du Canada à une époque à laquelle les autres pays se replient sur eux-mêmes.
Sachez enfin que l'AECG contribuera à diversifier les activités commerciales du Canada. Compte tenu du résultat des élections de la semaine dernière aux États-Unis et de l'incertitude que suscite la renégociation potentielle de l'ALENA, les efforts de diversification du commerce du Canada sont plus essentiels que jamais pour assurer notre prospérité collective. Le Canada doit faire tout ce qu'il peut pour trouver de nouveaux clients pour ses exportations et de nouvelles occasions économiques pour ses citoyens. Le meilleur moyen d'y parvenir, c'est de faire du Canada un des marchés les plus ouverts et les plus internationaux du monde dans le cadre d'une stratégie commerciale renouvelée, dont le premier élément serait la mise en oeuvre rapide de l'AECG.
Je conclurai ici mon propos et je répondrai à vos questions avec grand plaisir.
Merci.