Monsieur le Président, je suis très heureuse de prendre la parole au sujet du projet de loi C-81. Je sais que bon nombre de députés se sont exprimés à son sujet. Malgré les critiques, tous semblent avoir la volonté de l'adopter.
Si je me suis lancée en politique, c'était entre autres pour veiller à ce que l'on adopte des projets de loi qui aident les membres les plus marginalisés et les plus vulnérables de notre société. Je crois que ce projet de loi-ci satisfait à ce critère.
Avant de poursuivre, je voudrais offrir des remerciements. Nous prolongeons nos heures de séance, et il est presque 23 heures. Je tiens à remercier les pages, notamment la personne qui vient de m'apporter de l'eau. Comme je vais parler pendant 20 minutes, je lui en suis très reconnaissante. Je veux également remercier les gens qui assurent l'interprétation en langue des signes à la tribune. Je crois que c'est très important, et cela rejoint un des amendements proposés par le Sénat. Je remercie tous ceux qui font fonctionner cet endroit merveilleux qu'est l'édifice de l'Ouest et qui nous permettent ainsi de poursuivre ce débat crucial.
Je tiens à remercier deux personnes qui sont dans la tribune, Nevin et Kyle. Ils m'ont accompagné ce soir et ont marché avec moi jusqu'ici. Le débat à la Chambre ayant lieu très tard, il peut être un peu difficile pour des gens d'être ici. Ils ont décidé de venir ici avec moi ce soir. Je tiens vraiment à les remercier d'être à Ottawa.
Lorsqu'on parle de ce projet de loi particulier, c'est-à-dire le projet de loi C-81, avec les députés, les sénateurs, les membres du comité, les intervenants, les témoins et l'ensemble des Canadiens, on constate que c'est un projet de loi qui en dit vraiment beaucoup sur l'essence de notre démocratie. Il porte sur la capacité des Canadiens et des législateurs d'unir leurs efforts autour d'un projet de loi dans lequel tous les Canadiens pourront se reconnaître et avoir le sentiment que le Canada est ainsi plus inclusif.
Les personnes handicapées ne sont pas nécessairement les seules qui peuvent être fières de cette mesure législative. Tous les Canadiens peuvent l'être. Il s'agit d'un projet de loi qui permettra de cerner, d'éliminer et de prévenir les obstacles à l'accessibilité, de réduire le taux de chômage des personnes handicapées et de créer des lieux de compétence fédérale plus inclusifs pour les Canadiens.
Je tiens à féliciter le gouvernement pour le projet de loi. De toute évidence, je faisais auparavant partie du gouvernement et j'aime le projet de loi parce qu'il ne concerne pas seulement les personnes handicapées.
Comme je l'ai dit sur Facebook et sur Twitter, je veux que les Canadiens de partout au pays qui observent les députés prennent bonne note de ce projet de loi, qui montre le leadership du Canada dans ce domaine particulier. Il montre qu'il faut accroître l'accessibilité non seulement dans les lieux de compétence fédérale, mais aussi dans les autres milieux de travail, dans les écoles et dans la société en général. Nous devons les rendre tous ces endroits plus inclusifs. Le projet de loi illustre en outre l'approche collaborative qui a permis à des centaines d'intervenants de comparaître devant le comité et à des centaines de personnes d'envoyer leur point de vue par écrit. Beaucoup d'habitants de ma ville, Whitby, l'ont fait et je vais prendre le temps de les nommer.
Souvent, des lettres types ou des modèles de campagnes sont utilisés pour écrire aux députés. Lorsque nous constatons que tous les messages sont exactement identiques, nous pensons que les personnes n'ont pas nécessairement pris le temps de faire des recherches ou d'étudier le projet de loi en question. Cependant, il faut les voir sous un autre angle, ce que je fais avec plaisir. Ces personnes ont pris le temps d'écrire à leur député pour lui dire que le projet de loi devait être adopté avant l'ajournement de la Chambre. Elles tenaient à ce que le Canada leur fasse une place.
Je remercie Thalia Liam Sang, Beverley Dooley, Shafaq Butt, Sylvie Boucher, Jacinth Spenler, Chris Gervais, Fiona Casey et Madison Taylor d'avoir pris le temps de m'écrire, à moi qui suis leur députée, pour me dire que le Canada les inclut. Leur pays inclut les personnes handicapées. Elles veulent être représentées par la députée de Whitby. Cependant, pour être bien claire, je ne conserverai pas ce siège. J'ai annoncé que je ne me représenterais pas. Je me demande si je me présenterai comme candidate indépendante. Chose certaine, c'est un siège dont je ne suis que la locataire, car il appartient aux gens de Whitby, dont je suis chargée de faire entendre les voix. Je suis très heureuse de mentionner ces noms à la Chambre.
Comme je l'ai dit, j'en ai parlé sur les médias sociaux, et quelques personnes ont réagi. Dawn Campbell a dit sur Twitter qu'il fallait faire pression sur le gouvernement.
Les députés ministériels ne devraient pas se caler dans leur siège et prendre leurs aises. J'ai toujours dit que je ne devrais pas me sentir à l'aise quand on vient me voir dans mon bureau. Je ne devrais pas me sentir à l'aise du tout. Les Canadiens et les habitants de Whitby détiennent la voix la plus puissante. Ils disposent de l'outil le plus puissant pour veiller à ce que leurs gouvernements fassent ce qu'ils veulent. Leur vote est l'outil le plus important qu'ils ont.
Toutefois, Dawn Campbell m'a écrit pour me parler de l'importance de l'accessibilité numérique. J'ai siégé au Comité permanent de l'industrie, des sciences et de la technologie et j'ai entendu le témoignage de personnes atteintes de déficience visuelle. Elles reçoivent encore des rapports qui ne sont pas rédigés en braille. Nous sommes en 2019. Comment se fait-il que, en 2019, une personne qui écrit au gouvernement du Canada n'arrive pas à obtenir des rapports écrits en braille? Si des habitants d'une autre circonscription au pays n'arrivaient pas à accéder aux renseignements du gouvernement dans une langue qu'ils comprennent, ils seraient un peu énervés et ils en parleraient haut et fort.
À ce sujet, je tiens à féliciter le Sénat. Pour les habitants de Whitby et de partout au Canada qui nous regardent, l'un des amendements du Sénat visait à garantir que ce projet de loi inclut l'utilisation de l’American Sign Language, de la langue des signes québécoise et des langues des signes autochtones. Je dois féliciter le gouvernement d'avoir accepté ces amendements. Ils garantissent que nous aurons vraiment une mesure législative inclusive. Je ne veux pas manquer de respect au gouvernement, mais, quand on dit que la diversité est notre force, il faut faire plus que cocher simplement une case.
Il ne faut pas que les gens pensent que le gouvernement fédéral ne fait que cocher une case. Il s'agit d'inclusion véritable et active. L'inclusion active consiste à faire en sorte que les personnes handicapées dans le milieu de la politique, des affaires ou dans leur collectivité aient accès à tout ce que nous tenons généralement pour acquis.
Prenons l'exemple d'une entreprise qui organise une retraite. Si cette retraite n'est pas accessible à chaque employé, la personne se sentira moins incluse dans la compagnie. Ce genre de choses font sentir à ces gens qu'ils ne sont pas à leur place. Que se passe-t-il alors? La personne se rend au travail le matin en se sentant tout à fait bien. Une fois rendue à la retraite, elle constate qu'elle n'y a pas accès et elle se sent alors un peu moins bien.
Je veux revenir sur les propos du député d'Edmonton—Wetaskiwin, qui a parlé de son fils Jaden. Je suis en mesure de dire devant la Chambre que nos caractéristiques nous rendent uniques. Le député l'a fait de manière très éloquente aujourd'hui. Je tiens à remercier le député parce qu'il nous a rappelé que nos caractéristiques peuvent nous rendre uniques.
Si l'on va à la retraite qu'organise notre entreprise, mais que l'endroit n'est pas accessible aux personnes handicapées, comment se sent-on? Comment peut-on participer aux réunions ou aux autres activités? J'ai été secrétaire parlementaire de la ministre du Développement international. Les personnes pouvaient donner leur pleine mesure. Elles ont le droit de lever la main pour dire que ce n'est pas accessible, que ce n'est pas approprié. Nous avons ici le plus gros porte-voix du pays. Je remercie le député d'Edmonton—Wetaskiwin pour les commentaires qu'il a faits plus tôt aujourd'hui.
Je veux aussi remercier la ministre des Services publics et de l’Approvisionnement et de l’Accessibilité. La députée de Delta a eu l'occasion de venir à Whitby. Pendant son passage, elle a dit une chose très profonde. J'ai cru au plus profond de moi que le projet de loi C-81 n'était pas qu'une mesure de pure forme pour les personnes handicapées, mais qu'on essayait vraiment de remédier au statu quo, de changer la situation au Canada au chapitre de l'accessibilité, non seulement au Parlement, mais dans les entreprises, dans les collectivités et dans les écoles de tout le pays.
Elle a dit que vivre avec une déficience visuelle lui a donné la capacité de voir ce que les autres ne pouvaient pas voir. Je veux que les députés comprennent cela. La ministre des Services publics et de l’Approvisionnement et de l’Accessibilité est atteinte d'une déficience visuelle, mais sa vie s'est construite autour de la capacité qu'elle a de voir ce que d'autres ne peuvent pas voir justement en raison de cette déficience. Elle a acquis, de par son environnement, l'expérience et la capacité nécessaires pour parler d'une mesure législative comme le projet de loi C-81.
Lorsque d'autres personnes dans des entreprises parlent de rendement sur l'investissement ou prennent la parole dans des communautés ou des écoles, elles sont capables de voir des choses que nous ne voyons pas. Lorsqu'on parle de rendre les trottoirs plus accessibles aux personnes en fauteuil roulant, on parle aussi de les rendre plus accessibles aux mères. Je suis une mère de trois enfants. Cela permet à mon enfant de monter sur les rampes avec son vélo. Cela permet aux aînés de monter avec leur marchette. Cela améliore la vie des collectivités.
Je m'en voudrais de ne pas parler de l'une des plus grandes organisations de Whitby, le Abilities Centre, qui a vu le jour grâce à l'ancien député de Whitby, l'hon. Jim Flaherty. Il s'agit d'un emblème dans notre communauté, d'une place où les gens n'ont pas l'impression que notre communauté doit les accommoder, mais plutôt que celle-ci les accueille. Je suis très fière de cet endroit.
J'aimerais également parler de quelques autres personnes de Whitby; d'Allyson Partridge-Rios et de son mari Andy. Ils ont fait du bénévolat pour moi. Ce sont des personnes formidables. Allyson souffre de paralysie cérébrale et d'épilepsie et Andy a une lésion cérébrale acquise. Avant de venir ici, j'ai travaillé 10 ans. J'avais une société de gestion de la recherche axée sur les soins de santé. J'ai coprésidé la première étude épidémiologique canadienne sur les troubles neurologiques. J'ai travaillé avec des personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer, de la maladie de Parkinson, de lésions cérébrales et de paralysie cérébrale. J'ai vu ce que ces personnes pouvaient apporter à notre collectivité.
Elles n'apportent pas un handicap, mais la capacité d'appliquer leur expérience à tout ce que nous faisons et d'apporter leurs connaissances, leur expérience et leur vision à nos politiques, à notre rendement sur l'investissement pour nos entreprises et à nos collectivités. Alison et Andy voulaient que je mentionne que cette loi leur donnerait la tranquillité d'esprit. Elle contribuerait à assurer l'inclusion et l'accessibilité, tout en les aidant à se soutenir mutuellement selon leurs divers besoins. C'est exactement ce dont nous discutons aujourd'hui.
Je tiens aussi à parler d'une habitante de ma circonscription, Niki Lundquist. Elle m'a été d'un grand soutien, et elle est une très bonne amie. Elle n'a jamais cessé de soulever des enjeux qui revêtent de l'importance pour les gens de Whitby. Elle cherche sans cesse des mesures qui permettront d'améliorer le sort des résidants de notre collectivité.
Dans la dernière minute dont je dispose, je me ferai son porte-parole. Niki veut que ce projet de loi soit adopté. Elle souhaite que nous fassions tout en notre pouvoir pour veiller aux intérêts des membres les plus vulnérables de notre collectivité et nous assurer qu'ils bénéficient du soutien de leur gouvernement.
Je n'aurais pas le temps de parler de l'amendement du Sénat concernant l'intersectionnalité, mais les électeurs de ma circonscription se sont prononcés à cet égard. Ils l'ont fait d'une manière qui montre que les personnes ayant des identités qui se recoupent ont du mal à évoluer dans notre pays. Grâce aux amendements proposés, le projet de loi ferait du Canada un pays plus inclusif, plus accessible et plus fidèle à lui-même.